20/04/201
Dans une démarche
lente, hésitante, les uns après les autres ils quittent la salle, se congratulent
une dernière fois en évitant de bailler. Wladimir entoure Fraise de ses bras,
Cyprien aidé de Primate met quelques cartons dans la voiture d’Irène. Eloi
regarde l’heure avec son portable va appeler un taxi, le comte lui propose de
le conduire chez lu, Eloi refuse, le comte insiste.
Les clients
partis, seuls les artistes sont là rappelés à l’ordre, l’heure de la fermeture, cinq heures.
Trémolo et
miss Baguette sont partis discrètement, Irène, Reinette et Cyprien, au milieu de la salle après avoir
salué les invités se concertent une dernière fois pour mettre à jour quelques
travaux en communs. Irène amène Reinette vers la sortie. Primate aidé de Merlu
nettoie les tables, la salle doit être impeccable à l’ouverture, dix heures du matin
- La conduite
est facile Firmin à cette heure ?
- C’est vrai
monsieur.
Délice dort à poing fermé.
Après avoir déposé Eloi de Risquetout Firmin
appuie sur l’accélérateur. Paris
impeccable fascine le comte, quelques livreurs, quelques camionnettes
passent rapidement, une timide lumière dévoile les immeubles, arrivés,
il remercie Firmin s’excuse de le déranger à une heure si tardive, Firmin avec
un salue se retire.
Délice n’a pas retrouvé son équilibre moitié endormie
elle s’appuie sur le comte, lui souhaite un bon repos se retire dans sa chambre
où elle s’affale sur son lit.
Dans la demeure du comte les heures s’écoulent
dans un calme absolu, tous ont reçu la consigne de ne pas faire de bruit, le
moindre bruit sera une faute qu’il faudra expliquer, ils sont là à marcher sur
la pointe des pieds, à retenir leur respiration. Tous sont contraints de marcher
doucement Henri est trois fois plus
actif, il doit faire taire les bavardages inutiles.
Il est
treize heures lorsque le comte sort de sa chambre et pour dégourdir ses jambes
il va dans les cuisines pour composer avec Rose le menu.
-
Rose, je risque d’être seul à table aujourd’hui. Ne dérangeons pas madame
Délice qui dort.
- Bien monsieur, un geste vague en demande plus
… Le comte regarde l’heure : dans une demi-heure Rose ça ira ; s’il
vous plait. Rose vous avez toujours
cette belle mine que tout le monde vous envie voilà le résultat d’une vie
saine, c’est ce que je dis à tout le monde.
- N’en
croyez-rien monsieur voilà plusieurs
jours que je me tape une toux qui ne veut pas s’arrêter, qui me taraude depuis quelques jours ! En ce moment je
vais mieux. Je tiens à vous rassurer monsieur le comte. Peut-être je devrais
mettre deux couverts.
- Oui,
c’est bien vue deux couverts Rose,
merci.
Il frappe le sol avec sa canne qu’il a
remplacé. Fatigué de la veille il s’appuie plus lourdement dessus. Avec un
soupir constate tristement que les
agapes ne sont plus pour lui. Il hésite
entre son bureau ou la salle de réception,
il choisit la salle de réception. Après s’être bien assuré en regardant
plusieurs fois la pointe de sa canne, en l’essayant, en la faisant taper sur le
sol, il regarde si le feutre antidérapant, anti-bruit est bien placé, rassuré
il part s’asseoir dans la grande salle, c’est là qu’il va méditer. Ce matin
recroquevillé sur sa chaise, il a froid et pour se réchauffer il fait le tour
de la salle plusieurs fois, mécontent, il frotte son front, tape sa canne,
énervé il murmure quelques mots d’impuissance, pour trouver un apaisement il va
aller parler à son maître d’hôtel.
Henri meuble
sa vie des cancans qui courent dans Paris, c’est une façon de montrer son
attachement au comte. Des vies secrètes, des bruits, des on dit qui se
colportent dans la gente des grandes
familles. Dans son espace Henri visage impassible, attentif avec respect écoute
le comte, le comte écoute attentivement les ragots du monde de Paris puis il
remercie Henri part s’asseoir, regarde la pendule : encore dix minutes, tourmenté,
impuissant il part dans la salle à manger se creuse la tête pour essayer de ramener
Délice à la raison. Encore quelques minutes, il appelle Fraise lui fait part de
ses inquiétudes lui demande de passer chez lui il doit couper - rappelez-moi
Fraise.
L’estomac fatigué par les excès de la veille
il s’est contenté d’un repas frugal. Une
envie de sieste le fait rapidement sortir de table. Le soir venu il cherche à
joindre Délice. Etendue sur son lit son mobile contre son oreille, vaseuse elle
tache d’indiquer tant bien que mal à
Fraise le jour et l’heure de leur rendez-vous, après s’être mises d’accord elle
est prise de somnolence, Le mobile près de sa joue sonne, la réveille, c’est le
comte qui vient prendre de ses nouvelles.
- Je
descends monsieur, affaiblie, lasse elle doit prendre un remontant, le miroir
lui renvoie l’image d’une belle jeune femme, dans un profond soupir de
lassitude elle descend rejoindre le comte ;
Le comte l’attend dans le salon, sur la table
des rafraîchissements, des friandises.
- La
fatigue ne vous marque pas ! Ma chère Délice, vous êtes resplendissante,
avez-vous bien dormi ?
- Ca
va monsieur, ça va.
- J’ai
eu un grand plaisir même plus que ça d’être allé à cette fête particulièrement
réussie, quelle impression de bonheur est en moi, il y avait une ferveur dans
cette joie ! Et vous Délice qu’en dites-vous ?
- J’étais avec vous monsieur, tout était bon,
rien ne pouvait m’arriver, j’étais sur une planète pleine d’amour ! Et
vous ?
-
J’étais particulièrement gâté, il y avait de la diversité, je me suis
régalé, régalé Délice de vous voir heureuse. Avez-vous des projets en tête… ?
Aussi, je m’inquiète du prince.
Vous
avez des projets Délice ? Qu’est-ce qui se trame dans votre belle tête
Délice ? Je suis prêt à mettre tout en œuvre pour trouver le prince Sergey
avec vous Délice, ensemble nous le trouverons. J’ai des appels de Détecté qui
s’informe, m’informe, d’après lui il serait vu à Abakan c’est vague !
Soyez patiente ma chère amie, il ne va pas faire sa vie dans cet endroit
inhospitalier ! Je parie que bientôt il sera à Paris, et je parie que vous
allez vous voir bientôt, sa main contre son oreille : j’ai des antennes …
-
Croyez-vous qu’il pense à moi ?
- J’en
suis certain et même certain qu’il ne pense qu’à vous, c’est une certitude, la
certitude de ma certitude qu’il vous aime.
- Si certain monsieur ! Je n’ose le
croire ! Je l’ai cru le jour où je l’ai vu la première fois et puis
beaucoup de jours suivants et d’autres jours encore à venir ! Figurez-vous monsieur on fait des projets et
aussi Wladimir, ses yeux papillotent joliment de joie.
-
Comment ?
- Nous
allons aller chercher le prince. Oui, monsieur en Russie.
- Hum !
Hum ! Permettez –moi de vous accompagner non pas, physiquement mais, sur
une carte. Suivez-moi s’il vous plait, nous allons dans le salon. Voyez, à la
place de ce tableau je vais mettre une carte de la Russie, c’est là que nous
allons voyager ensemble.
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