19 /08/2013
Je suis pressée Fraise, je suis pressée, je suis impatiente, tellement emballée, tu as idée de, comment ça va se passer ? Essaie d’imaginer… moi, il me vient tant de pensées différentes ! Je ne sais plus ! Tu me donnes ton idée ?
- Rien Délice, rien, c’est mon idée.
- Alors là, tu me déçois. Je suis triste Fraise. Comment je vais réagir ! Je réfléchis depuis toujours à Sergey je m’y suis installé commodément, j’en ai fait toute une histoire, tout un roman ! Je me suis appliquée à trouver les mots, des mots appliqués, répétés sans cesse, j’ai tellement peur de gaffer de bégayer, de perdre contenance ! Imagine ! Ce serait trop dur !
- Attends, prends ce mouchoir. Eh bien, voilà, tu es ma curiosité Délice, ma grande curiosité, que je ne voudrais pas rater pour rien au monde chérie. Ta personnalité est riche, je suis sûre qu’il va aimer ! Devant l’air dubitatif de Délice, mais oui, il va aimer! Il va aimer ! D’ailleurs, tu verras de suite. Je vais te dire : il va se troubler, tout important qu’il est, il va ralentir sa marche n’en croyant pas ses yeux, puis après avoir réalisé, il s’inclinera d’abord devant toi puis devant moi. Après c’est l’inconnu… ! Délice si tu veux que nous partions il faut conclure : vous serez ravis tous les deux.
- Ah ! Tu n’inventes pas pour me faire plaisir au moins ! Ce n’est pas simple comme tu le penses ! Moi, j’ai comme un pressentiment qui me donne la trouille. Comment tu me trouves ? Mon habit est simple, elle fait volte- face. Je vais avoir vingt ans Fraise, le comte veut faire une fête.
Fraise s’éloigne pour agrandir son champ visuel. Elle tente de ramener Délice à la raison, à la réalité, elle ne cesse de lui faire des éloges, des félicitations, l’encourage, puis lui rappelle que les magasins ont des heures de fermeture, spécialement celui de Zergey peut-être !
Délice a des bouffées de chaleur.
- Je ne suis pas bien Fraise Devant la tête de Fraise déconfite elle lui envoie quelques clignements d’œil. C’est bon nous partons, moi avec toi et toi avec moi c’est ainsi que ce doit être, seule je n’y arriverai pas, c’est bien ton avis ?
- Mais non chérie, ce n’est pas mon avis, tu es majeure, capable de prendre des initiatives.
- Je vais dire au revoir au comte.
- Monsieur !
- Oui, Délice ?
- Nous partons Monsieur, Fraise et moi.
- Passez une très bonne journée, qu’elle vous apporte bonheur et félicité. Bonne chance Délice.
- Merci beaucoup monsieur.
Elle monte l’escalier à toute allure, Fraise l’attend dans le couloir.
- Ouvre, je dois prendre mon sac, s’il te plait.
Fraise à contre cœur ouvre.
- Je ne le vois pas !
- Tu l’as devant tes yeux.
- Bon, bon, bon !
- Arrête de dire bon ! Il faut partir maintenant. Comme tu peux être compliquée ! Tu étais si courageuse ! Pourquoi toutes ces échappatoires ! Tu es déconcertante, qu’est-ce qui t’arrive ! Pourquoi tout ce barouf.
- Je suis paniquée Fraise, tu le vois bien, je suis fatiguée, je m’essouffle, ne me bouscule pas, je suis épuisée comme si j’avais fait une course ! Je suis très fatiguée, je sens un malaise ! Laisse- moi chérie, je dois m’asseoir. Tu sais les mots sont jamais dits au bon moment, une fois dits, tu te rends compte de tes maladresses ! Tu aurais dû dire ça, et aussi ça, et que tout va rater à cause de ta maladresse !
- Tes mots sont une hantise, c’est le moment de te libérer. Reprends pied Délice, le vrai chemin de ta vie c’est Sergey. Tu vivras des moments merveilleux dont tu n’as pas conscience. J’attends avec impatience la suite pleine d’imprévus, continue chérie. Il faut y aller, tu vas t’étonner toi-même.
- Oh ! Fraise, ce n’est pas mon désir ! J’ai une impression vague… Fraise Quelque chose qui me poursuit, et que je ne parviens pas à dévoiler, à comprendre, je crains Fraise je crains, je crains beaucoup.
- Eh ! Bien voilà le bon côté ! C’est ça le bon côté ! Nous sommes bien d’accord ?
- Tu sais tout m’inquiète, tout me dérange, j’ai hâte oui comme toi de voir la suite, j’ai tant désiré cet instant ma petite Fraise, j’ai vécu un merveilleux moment avec Sergey : un coup de foudre ! Le moment venu je vais paniquer. Tien, regarde, cet d’habit. Devant son placard, dubitative elle passe en revue tous ses habits ;
- Tu es bien comme tu es.
- Il y a aussi celle-là et ça aussi, ça, et ceci qu’est que tu en penses ?
Fraise observe Délice.
- Celle que tu as est bien Délice combien de fois vais-je devoir te le dire !
- Regarde. Elle se souvient de cette robe mise dans une réception, ce pantalon aussi elle l’a mis, cet ensemble: l'enlève du placard, le montre à Fraise, elle regarde sa robe encore un doute puis la mémoire lui revient, je l’ai mise Fraise ! Je m’en souviens !
Fraise soupire s’assoit observe de nouveau Délice, soupire, philosophe attend, tape des pieds, pose les mêmes questions. Impassible Délice devant la quantité d’habits qui trainent un peu partout, sur le sol sur la petite commode enfouie dans son placard fait défiler les uns après les autres ses habits, consciente du problème elle soupire.
- Cellui que tu as te va bien Délice.
- Je dois avoir une robe digne du magasin de Sergey aucune me plaisent Celle-ci est trop ma tu vue, celle- là timide, c’est cet ensemble que tu m’as conseillé, je pourrais le mettre, celle- là trop discrète.
Fraise trouve qu’elle dépasse les bornes, elle se met à chercher avec elle, farfouille s’arrête devant un coquet petit ensemble de demi saison.
- Tu n’aimerais pas ça ? Elle montre un pantalon.
- Je l’essai. Délice s’exécute se met devant la glace, se trémousse dans tous les sens pour l’enfiler. Fraise lui passe une glace.
tu ne me trouves pas trop sexy ?
- Enfile ce haut, voilà, tu es très bien ainci Fraise est partie s’asseoir, navrée, Délice part s’asseoir près d’elle courbe le dos.
- Je ne suis pas aussi prête que je pensais, j’ai des doutes sur ce jeune homme, en fait je l’ai peu vue ! Ce fut une illusion ! Je me suis monté la tête. Ah ! Je désirerais tant une belle histoire d’amour ! J’ai tant souhaité que ce soit simple, une histoire d’amour toute bête ! Simple et facile ! On s’aime sans se poser de questions. Tu me comprends ! Oui ! On s’aime dans un total abandon ! Tu vois Fraise ! C’est naturel et beau, tu me comprends Fraise ! C’est mon rêve !
Fraise émue s’assoit près d’elle. Tente de l’aider.
- Les histoires d’amour Délice sont à l’infini, tu les portes en toi, elles t’habitent sans que tu le saches, elles se dévoilent au moment où tu t’en attends le moins.
- Parle-moi Fraise, tu es douce, gentille, tu m’apaises, tu vois c’est un vent d’alizés quand tu es- là qui me remet lorsque je peine. Wladimir est au courant ?
- Ce n’est pas le moment, il faut partir. Au fait tu me fais penser, je le trouve changé : il a un souci au travail ! Il faudra que je lui parle, il est tourmenté par … ? Je ne sais ! C’est un tempérament expansif que je modère, tu t’étonnes, je joue il s’assoit écoute, c’est un bonheur. Elle prend la main de Délice pour s’encourager. Tu penses qu’il a quelqu’un dans sa vie ? Délice rougit, se rappelle leur désir violent en dansant.
- Vient nous partons, j’appelle Firmin.
- Comme tu veux Délice.
- Peux-tu attendre un moment, je suis mal, j’ai un nœud dans la gorge, je ne peux pas avancer, je n’avale plus, donne- moi de l’eau s’il te plait. Merci Fraise, je dois retrouver ma gorge, elle reste nouée quelle histoire ! Ah ! Je vais mieux ! Pourquoi mais pourquoi, je ne connais pas cet amour simple où les mains s’enlacent où les corps se fondent, les baisers inondent ta figure où des désirs envahissent ton être où ensemble envoutés nous allons là-haut… ! Tout la haut! C’est cet amour- là que je veux Fraise. Ce que j’aimerais c’est vivre avec le comte et Sergey.
- Et Eloi ?
- Impossible, puis il m’ennuie, il se prête à mes désirs
c'est vrai! II n’est pas fait pour moi, un intellectuel ! Il n’est pas mon genre.
- Ne tant fais pas ! Tu verras ! Oh ! Tu me rends mélancolique Délice voilà je suis triste, toi, si belle, si attachante, je suis triste, presque découragée, désespérée. Mais après –tout, nous ne sommes pas obligées d’y aller aujourd’hui, nous allons reporter, Délice. J’espère que tu as envie de le voir toujours ?
Délice bat des yeux plusieurs fois, les écarquillent, lance sa tête vers Fraise clignote encore et encore ses yeux et ceci plusieurs fois regarde Fraise les yeux de plus en plus ronds, fronce le front, s’approche d’elle la foudroie de clignements d’yeux.
- Tu écoutes mon cœur, je suis mal ! Tu as un remontant ?
Elle s’évanouit.
- Mon Dieu qu’est-ce que je vais faire ! Lui faire respirer ! Mon Dieu ! Quelques tapes sur les joues, oh ! Mon Dieu ! Attends, je reviens- Prends ce sucre imbibé de rhum, elle lui glisse sur les lèvres lui met dans la bouche ce qui remet Délice. Tu es si pale ; nous en discuterons autant que tu voudras, tu parleras de tes tourments, tu en parles au comte assurément ! Tu t’es fustigé en sorte… ! Tu vas réaliser tes désirs Délice ne baisse pas les bras, c’est l’homme qui t’a séduit Délice le seul instant où tu l’as vu a été significatif, ne te pose plus de questions. Sors de ton rêve, vis, la vie ! Sergey est réel, réel, comprends-tu ! Tu choisis, l’homme, ou le rêve, c’est ton choix, où tu rêves ou tu reviens sur terre.
- Je
suis là Fraise sur terre. Je vais suivre tes conseils.