Il navigue dans son terrain la tête emplie de tous les
Trésors que lui a offert notre mère Nature
La dame dans sa twingo et le vieil homme sur sa tondeuse à gazon dans sa maison ont une envie commune, se rencontrer. La dame aimerait le voir dans son entier à la porte de la maison. L’homme s’arrache les cheveux devant l’incapacité d’ouvrir la porte lorsque qu’elle est là.
L’homme a ouvert sa porte des mille et des mille fois ! Il l’ouvre et la referme sans arrêt. Ne comprenant pas ce qui se passe il tâte son poignet tape sa tête, tape sa poitrine, pousse un grognement bizarre, hé bien ! C’est une évidence lorsqu’elle est là sa main reste en suspend. Tous ses efforts sont vains ! Il est allé vers sa clôture ! Fut pris d’un besoin de toucher les barreaux, ému à la pensée de revoir le visage de la dame de la twingo lui offrir son plus beau sourire. Il navigue dans son terrain la tête emplie de tous les trésors que lui a offert notre mère Nature, les filles aux lèvres sanguinolentes aux yeux couleur d’anthracite, sensuelles, aguichantes, provocantes par tous les cotés. Comme un diable il a affronté les animaux farouches de toutes sortes ! La vie tourbillonnante, aventureuse avait envahi l’homme.
C’était ainsi.
Dans sa pensée il était loin d’entrevoir dans un être humain du sexe féminin un genre de cette espèce. La vision qu’il avait de la dame de la twingo était confuse. Elle était là tous les mercredis et d’après les enseignements qu’il avait reçu depuis sa tendre enfance, c’était dans sa logique de la voir régulièrement tous les mercredis. Le rayonnement de ce géant des mers lointaines se limitait à sa maison et à ses instruments de matelot de toutes sortes.
Il veut revoir son sourire.
La dame de la twingo installée commodément dans sa voiture prend son temps. Portière et vitre fermées elle préfère attendre avant de descendre. Prise d’une envie de nettoyer l’intérieur de sa voiture munie de sa balayette et de sa petite pelle avec une application qu’elle ne connaissait pas elle passe dans les coins une fois deux fois. Le regard aigu elle évalue l’impeccabilité du travail.
Le vieil homme tape sur sa vitre, remue son rideau, prend sa longue vue, ébahi d’être traité ainsi : il est humilié. Rouge de colère il va à sa porte, regarde la poignée maudite, revient à la vitre. Le nez aplati contre la vitre, il attend, suffocant.
La dame heureuse de son travail est d’une humeur joyeuse. Elle se tourne vers la maison pour lui envoyer à tour de bras des signaux de bienvenue, prend sa voiture et avec un dernier signe de main elle disparaît.
Assis dans son fauteuil entouré de son arsenal de Capitaine aux longs cours il a dans ses yeux le sourire de la dame de la twingo. Et dans son sourire il se confond en elle.
Liliane Boyrie 2009-11-25