Le vieil homme contre la murette
Jette un regard interrogateur à la dame
L’homme approuve en silence
Elle astique la carrosserie de sa twingo, passe, revient au même endroit jusqu’à épuisement, jette un coup d’œil sur la maison. Le vieil homme contre la murette un barreau dans la main l’observe. Imbibé des parfums violents, des danses érotiques, il est interdit devant cette histoire nouvelle. L’homme est grand, des sillons profonds zèbrent ses joues creuses. Les yeux enfoncés scrutent votre âme fouillent en vous, son regard perçant est difficile à soutenir. Sa silhouette encore athlétique bien que courbée impose le respect. L’homme est un personnage hors du commun. Une insolence affichée devant la dame, un embarras aussi, l’homme tangue appuyé contre la murette un barreau dans sa main. D’un regard il interroge la dame.
La peau de chamois dans la main, rouge de confusion.
-Je nettoie ma voiture.
- C’est votre voiture ?
- Oui, c’est une twingo.
L’homme approuve en silence.
- C’est ici chez vous ? L’homme reste muet, puis se déridant un barreau dans la main, le vieil homme tangue d’un coté de l’autre.
- Oui.
- J’aime cet endroit.
- je ne connais pas les twingos, mais celle là est très belle puis se déridant.
Je vous appelle la dame de la twingo.
Malgré l’insolence qu’il affiche, la dame scrute le personnage. Devant cet athlète qu’elle n’imaginait pas, et devant sa morgue elle plisse les yeux, l’observe, lui montre qu’il ne l’intimide pas. Elle est fière.
L’homme se méprend devant ces yeux plissés toute sa vie de débauche l’imprègne, défile. Les yeux exorbités, les joues rouges il l’imagine dans un lupanar, la voit faisant des danses érotiques, son imagination se débride ! Il doit faire un effort désespéré pour se reprendre. Les yeux plissés elle l’observe, lui montre qu’il ne lui fait pas peur.
- Vous avez une bien belle voiture. (Cela fait deux fois qu’il lui dit) la dame répond par un silence
- C’est très joli chez vous, savez-vous ?
- Voulez vous entrer ?
- une autre fois si vous voulez bien.
- Cela fait bien longtemps que je vous vois ! L’homme et la maison se confondent la même noblesse le même mystère.
- J’aime bien votre maison, vous êtes l’homme de la maison. L’homme la quitte avec un regard intense….
Liliane Boyrie 2009-11-29