Les émotions de la dame de la twingo
La porte franchie
Un parfum, une ambiance flottent dans l’air
Les livres ornent les belles étagères.
Lorsqu’on franchit la porte les regards se posent sur les livres aux belles reliures et naturellement en s’approchant d’eux les doigts caressent négligemment la belle peau qui les recouvre puis se saisissant d’un:on le feuillette, curieusement c’est souvent un livre sur la Sagesse. Un parfum ! Une ambiance, une atmosphère suspendue, indiscernable flottent dans la pièce. La dame de la twingo jette un regard sur ses livres, pousse un profond soupir, va s’enfermer dans sa voiture. Chavirée sur son siège elle médite sur ce mercredi fatal ! Imagine le prochain mercredi.
- Décrivez-moi la dame monsieur.
Devant l’homme : la médecine savante : psychologue, psychiatre, psychanalyste.
- C’est un trouble Messieurs
- Pouvez-vous nous décrire ce trouble ?
- C’est mon handicap, je ne comprends pas !
- Vous avez déjà… connu… des … !
- J’étais indomptable. Lorsque j’étais en mer sur mon bateau j’étais le souverain, le maître. Dans les ports j’avais mes préférences, c’étaient les maisons les plus huppées…vous voyez…la classe ! Les filles m’entouraient, j’étais un autre homme, je ne gouvernais plus mon bateau là ! J’étais dans les bras des filles et naturellement elles s’emparaient de moi ! Elles tenaient le gouvernail !
- Eh ! Bien, voyons monsieur, vous semblez avoir une grande expérience, c’est une dame elle aussi !
- Le problème Messieurs, lorsque je l’invite elle refuse.
Après s'être réunis dans un coin de la pièce afin de parler. Après une discution, approuvant par hochements de tête, se congratulant, s'interrogeant ils en concluent dans un accord parfait qu'il doit ouvrir sa porte
Ils retournent s'asseoir
- Nous avons étudiez votre cas très intéressant, nous pensons que vous devriez ouvrir la porte.
Elle va entrer ! Vous verrez. !
- Je dois ouvrir la porte !
- Naturellement ! Allez, cher ami, c’est la dernière fois que nous nous voyons. Nous vous souhaitons plein de bonheur.
Rasséréné, avec maintes révérences en avant en arrière d’un coté de l’autre il accompagne les docteurs à la porte. Quelques tapes sur sa poitrine, un regard vague autour, un haussement d’épaule, il va vers son miroir tente de se redresser, quelques mouvements de gymnastique puis passe sa main dans ses cheveux. Confiant dans la médecine savante « il n’a jamais été malade » il va appliquer les conseils des médecins spécialistes de son cas.
Devant la porte la dame est là. L’homme imposant avec son allure chaloupée s’approche
Bonjour madame
Bonjour
Vous êtes charmante
Merci
La main sur le loquet : Entrez madame
Le portail entrebâillé, la dame le barreau dans la main
Liliane Boyrie 2009-12-26