Le désarroi
Je trouvai très représentative de l’état de désarroi où se trouvait mon amie l’histoire qu’elle me racontait. Elle battait des cils d’une si charmante façon cherchant à contenir les larmes qui voulaient s’échapper et qui auraient montré la preuve flagrante de son immense chagrin et qui faisaient fi de ses efforts en glissant doucement sur sa joue . Je baissai les yeux afin de l’aider à trouver une paix relative.
- Il m’a laissé !
Je baissai la tête.
- Comme une vieille savate, un chiffon usé qui a trop servi, il m’a souillé, abîmé, tué, je suis perdue ; Oh ! Malheur ! Malheur ! A lui.
Je baissai encore plus la tête sous le choc.
Puis se tournant carrément vers moi elle me sortit : je vous le dis textuellement, et là je fus stupéfaite
- Tu l’as épousé au moins toi ton salaud.
Mes pensées firent des bonds de siècles en siècles, et devant l’historique qui aurait du m’éclairer sur la chose, je restai muette sans trouver les mots pour l’aider, j’essayai de calmer l’envie de rire qui me prit à ce moment, tous mes efforts étaient concentrés à retrouver un visage grave Je la regardai dans les yeux sans avoir le remède évitant les homonymes, les mots approchants de l’approche des hommes qu’elle avait à ce moment là ! Qu’elle mettait à un niveau si bas, si pleutres ! Je tentai de rétablir la balance à poids égal, et dans un laps de temps je remontai les siècles et les siècles de la gente féminine ayant devant moi un spécimen de cette espèce. Ce fut l’ébranlement de mon cerveau, une secousse qui ébranla ma tête, un vertige dont je crus ne pas sortir vivante, je fus prise d’une immense fatigue ; Je poussai un énorme soupir,de même elle soupira ! Et dans ses larmes qui jaillissaient enfin nous éclatons de rire, ce bon rire d’amour et d’espérance d’envol vers d’autres aventures, je le sentais si bien, je m’abreuvais de cette cascade que nous buvions avidement, épuisées, surprises de notre résurrection nous nous primes dans les bras pour nous dire adieu mieux goûter le bonheur de s’être confié, de s’être écouté.
Et lorsque dans ma mémoire je l’entends dire : Tu l’as épousé au moins toi ton salaud, je ne peux m’empêcher de rire.
Liliane Boyrie 03 07 2010