Monsieur de Risquetou et Mademoiselle Délice
Monsieur de Risquetou et mademoiselle Délice
Monsieur de Risquetou passait ses jours à taper sur le clavier de son ordinateur il s’était hasardé dans l’informatique où il avait échoué. C’était devenu son refuge. Les sourires mielleux il connaissait bien ! La petite moquerie légère qui accompagnait les mots avait pourri sa vie, changé sa vision du monde. C’était un bel homme, jeune, grand, de la prestance, un sportif élégant. Pendant un temps il aurait brigué la fonction d’avocat, aujourd’hui devant son miroir il s’adonnait à de légers mouvements ondulatoires pour faire valoir sa belle musculature.
Monsieur de Risquetou depuis sa petite enfance doté d’un nom qui générait des plaisanteries qui le mettaient aux défis de défier ça ou ça avait du composer devant toutes les situations désobligeantes car son nom le mettait en danger. Il aurait pu être un excellent diplomate, un grand homme politique même il aurait pu briguer la présidence ! Fragilisé, le monde l’effrayait, il trouvait refuge près des femmes, son nom elles s’en balançaient.
Mademoiselle Délice ne passait pas inaperçu, elle avançait dans la vie avec assurance. De jeune fille elle s’était transformée en une femme en pleine plénitude La nature l’avait largement servi pourtant elle avait connu de gros déboires pendant sa jeune vie professionnelle ! Elle aurait voulu être mannequin, c’était de grands apitoiements des regards d’une étrange fixité. Devant sa jeune et abondante féminité elle trouvait dans les regards des hommes et des femmes qui l’approchaient de la curiosité, elle ne comprenait pas. Cet attrait que lui avait légué notre mère nature avec tant de générosité était son orgueil ; sa belle poitrine qu’elle offrait gratuitement où elle passait, ses seins générateurs de pensées érotiques mademoiselle Délice majestueuse, planète mère de nos vies était la peur et les délices des hommes.
Monsieur de Risquetou d’une nature timide, complexé par son nom difficile à porter s’était trouvé dans des situations embarrassantes devant les femmes, doté d’une éducation sévère il n’était pas du genre à baisser les bras.
Il s’était mis à pianoter devant son ordinateur paisiblement car c’était un homme paisible et à trouver des moteurs de recherche qui l’envoyaient où il voulait. Il eut le choix parmi les endroits recherchés de choisir celui qui lui convenait. Il cherchait l’âme sœur et parmi les possibilités abondantes telles que, Les iris coquets, Les diamants roses, Aux petites pâquerettes, Les natures abondantes, Les riches palpitations, Les sataniques pensées il avait le choix. Monsieur de Risquetou d’un intellect élevé après avoir fureté un peu partout fut accroché par cette annonce, Les secrètes et sereines sciences humaines ; il nota l’adresse, resta longtemps sur une longue réflexion, hocha la tête, de son pas élastique alla à sa penderie, devant tous ses vêtements il réfléchit, sortit ses vêtements un par un. Cette situation nouvelle le mettait dans l’embarras ; Que devait-il faire ?
Papa ? Papa ? Les deux enfants Risquetou accueillent leur père tous les jours avec une régularité déconcertante, Madame tend sa joue - ça va chérie ? Les jours sont ordonnés l’on s’aperçoit, les jours s’écoulent sans qu’on les voit.
Dimanche 14 novembre 10 à suivre
La famille Lamoux logeait dans un coquet pavillon dans la campagne environnante de Paris, où il y avait chiens, chats, lapins. Leur fille Délice devait son nom aux gourmandes gourmandises de sa maman. Ses gourmands de parents voyaient en Délice une délicieuse petite fille qui les accompagnerait tout le long de leur vie ; Délice était leur enchanteresse. La commodité de la voiture balayait tous les problèmes et le soir lorsqu’ils se retrouvaient, papa, maman malgré la fatigue du boulot trouvaient une joie apaisante avec leur petite Délice si jolie.
L’école puis le lycée poussaient Délice vers un désir constant de liberté et Délice prit ses seize ans dans un délicieux épanouissement ; Elle eut une chambre à Paris ; les études l’intéressaient moyennement, les dix sept puis les dix huit arrivèrent, l’envie de connaître, de savoir, de vivre. Elle sortait avec les copains, les cafés, le bal, ce fut au bal que tout se déclencha.
Délice débordante de vie impudique et magistrale souveraine allait sans complexes insolente de santé. Elle était le désir des hommes et en quelque sorte prédestinée à la vie qui l’attendait.
- Mademoiselle ?
- Oui.
L’homme l’enlace, l’amène, son éclatante poitrine sur le thorax musclé de l’homme ils s’élancent dans une envolée de valses. Les danses s’enchaînent Délice s’y noie ; L’homme sait jouer de sa moustache de ses muscles Délice est le ravissement; Ils se retrouvèrent s’aimèrent. L’homme un méridional avait conquis Délice ;
Le jour arriva où il lui présenta Madame Irène ; Elle se retrouva dans un salon décoré avec élégance, un parfum, une musique douce, le décorateur avait mis la note qu’il fallait, des tables basses des coussins des lampions d’une riche décoration envoyaient la chaleur engourdissante pour papoter, penser, se reposer. .
Madame Irène au visage agréable, bienveillant affectait une amabilité qui vous mettait en confiance et vous donnait envie de vous confier, elle se faisait comprendre par demi mots, toute en nuance. Elle fit asseoir Délice et son ami Pietro. Une tasse de thé offerte par Madame Irène quelques gâteries dans un service en belle porcelaine décoré de motifs japonais finement dessinés aux couleurs délicates ; Il y avait un petit quelque chose, un petit plus qui envoyait Délice vers des désirs paradisiaques.
Sa jeune et belle poitrine était en plein épanouissement ; l’enchantement amollissait les sens ; Sur un signe de Madame Irène Pietro se leva, ils allèrent tous les deux dans un petit salon contigu. De retour Madame Irène prit à part Délice et en y mettant toutes les formes pour ménager sa jeune sensibilité elle s’expliqua sur le commerce de sa maison.
Mademoiselle Délice vous êtes ici dans une maison de plaisir, des messieurs se présenteront, vous serez libre de les refuser si bon vous semble, je vous ferai le prix de la visite, ça lui plaisait, vous devrez dans cette quiète et chaude ambiance, vous devrez vous promener nue, ça lui plaisait. : S’exposer comme un animal ça lui plaisait, elle devait partager ses gains moitié avec Madame Irène ; elle accepta les conditions équitables, ça lui plaisait ;
Mardi 16 novembre 10 à suivre.
Délice était au paradis avec Pietro main dans la main, l’accueil de madame Irène, les paroles susurrées, l’avenir prometteur avec Pietro, la belle Délice follement éprise de son amoureux savourait ses mots, entrevoyait un bel avenir chez madame Irène et un grand amour avec Pietro.
Cela faisait deux rendez-vous marqués par l’absence de Pietro, elle se précipita chez madame Irène espérant retrouver Pietro, mais la belle dotée d’un atout imparable son opulente poitrine la gonfla sous l’effet de la très grande souffrance, la première déception d’amour. Elle eut alors soif de vengeance envers Pietro et s’exposer nue devant les hommes la réconciliait d’avoir été bafouée par Pietro.
Monsieur de Risquetou devait son galon de noblesse à un vague baronet sous Louis X1V Sauvés de la révolution française quelques biens lui donnaient une certaine aisance
Il voulait donner une éducation stricte à ses enfants un héritage qu’il portait fièrement mais les garçons ne l’entendaient pas ainsi. Ils s’ébattaient bruyamment sans se soucier de l’autorité paternelle. Monsieur de Risquetou n’avait pas la bonne manière pour rétablir l’ordre lors des échauffourées de ses fils.
Les heures devant un ordinateur dans un cadre aseptisé où le silence était de règle monsieur de Risquetou tragiquement ressentait les cris de ses joyeux lurons de fils dans une résonance multiplié par cent. Son manque de confiance le desservait, il aspirait au calme à la paix au repos, tous les soirs il subissait la loi des garçons, sa vie était un enfer.
Madame de Risquetou affublée de son tablier passait son temps dans sa cuisine ; Elle accusait son mari de tous ses déboires, sa fatigue, son visage flétri, une lourdeur aux jambes, une lassitude, une fatigue générale, des efforts vains. Dans l’intérêt général de tout le monde madame de Risquetou dans une grande désespérance, et devant l’incapacité de son mari de se faire obéir des garçons baissa les bras jusqu’en bas, tout en bas ! Elle s’installait dans la cuisine cherchant la paix ! Les enfants régnaient ! Ainsi les parents dans les moments calmes s’installaient dans leurs problèmes ne trouvaient plus rien à dire. Devant les turbulences outrageantes des garçons monsieur de Risquetou eut des idées.
Mademoiselle Délice fleur de printemps, épanouie, trouvait dans son environnement bucolique une douceur tiède qui lui procurait une gêne, paralysait toutes les saveurs que générait son jeune corps. Elle s’ennuyait avec papa, maman, les chats, les chiens, les lapins. Elle en fit part à ses parents qui n’espéraient que le bonheur de leur petite fille lui firent confiance et après les avoir rassuré leur avoir expliqué que son avenir était assuré et qu’elle ne manquerait pas de les voir, les chers parents émus virent partir leur chère Délice le cœur serré leur ange se détacher de la famille au complet Papa, Maman, les chats, les chien, les lapins.
Un magot en poche que ses parents lui avaient donné, elle partit vers sa nouvelle vie
La capitale foisonnait d’histoires qui enrichissaient chaque pas que faisait monsieur de Risquetou. Des traits réguliers qui reflétaient l’ennui, trente cinq ans, une silhouette élégante il allait de son allure dégagée souple aux pas élastiques : une curiosité naturelle le poussait à apprendre, et avec madame et les enfants il allait visiter la riche capitale
. Monsieur de Risquetou aimait les bonnes ballades où on flâne on furète on s’arrête on repart, un instant immobile pour voir, les monuments, les passants le trafic routier le monde d’hier mêlé au monde d’aujourd’hui, un monde prévisible, imprévisible où le cœur tape régulier heureux d’être là, les bonnes félicités des promenades en solitaire. Les promenades avec les enfants l’avaient lassé un désenchantement, un repli, aujourd’hui devant son ordinateur il tape sur son clavier les lettres s’envolent sous ses doigts nerveux cherchent comment il pourrait transformer sa vie. Ses jours sans surprises passent et monsieur de Risquetou devant la glace cherche la petite ride. A la sortie du travail entouré d’honnêtes confrères ils vont prendre un pot, secret il ne confie pas ses angoisses..
Il avait trouvé plusieurs maisons de joie aux noms évocateurs et dans le choix qu’il avait fait :Les secrètes et sereines sciences humaines , il ajouta : l’empire des sens et au paradis des sens.
La malheureuse Délice versa des larmes sur son bel apanage sa poitrine, ses joyaux dont elle était si fière elle les arrosait souverainement.
Pietro rabatteur de femmes trafiquant de drogue était un rouage de la mafia, dans le milieu il y a danger, prudent dans ce qu’il fait il évite les risques, il vit bien, aucune richesses ostentatoires. Délice n’avait été qu’un pion dans son échiquier Il avait amorcé les premiers pas avec la jeune fille, sûr de lui.
La belle Délice dans sa désespérance trouva un réconfort auprès de ses amies qui s’apitoyaient sur la triste tragédie de leur amie, elles l’entouraient la soutenaient par le bras l’embrassaient les larmes pleins les yeux, le cœur de Délice porté par tant d’amour se remit à battre joyeusement retrouva la santé le goût de la vie.
Accompagnée de ses amies elle alla chez madame Irène. Elles avaient Charlotte, Monique, Séverine magnifié l’histoire racontée avec tant d’émotions, elles s’étaient attachées à madame Irène qui était devenue tout naturellement tante Irène d’où l’affection de Délice pour madame Irène. Elle était devenue tante Irène.
Monsieur de Risquetou tâta de tout il visita les maisons.
Dans son cossu appartement il s’ennuyait, l’espoir d’une vie meilleure, ses recherches : il retrouvait l’autorité qui lui avait manqué, la maison perdait cette résonance, les garçons plus calmes plus obéissants, la famille se retrouvait paisible, des sensations nouvelles que madame de Risquetou appréciait, et c’est tendrement qu’elle l’enlaçait lui murmurait à l’oreille des mots doux.
Il avait retrouvé l’autorité, les garçons obéissaient. Et dans ces moments là monsieur de Risquetou montait au paradis, savourait, goûtait les instants qui allaient l’envoyer dans un autre univers.
Après les pleurs les hésitations ayant en son honneur réuni la communauté féminine Délice prit place dans sa nouvelle vie où le trajet de monsieur Risquetou s’était hasardé.
De maisons en maisons, de réflexions en réflexions, de piétinements en piétinements, d’hésitations en hésitations, de fuites en fuites, dans ces maisons où les photos évoquent les fantasmes qui dorment et qui ne demandent qu’à libérer et transcender les pulsions dévastatrices, après une long parcours monsieur de Risquetou ne prit aucun risque il se décida pour La Secrète Science De L’âme Humaine. Il avait admiré la bravoure de ses ancêtres toujours au premier rang lorsqu’il fallait affronter les dangers, un héritage qu’il portait fièrement mais là il allait hésitant, enfin il se décida pour la Secrète Science de l’Ame Humaine.
Une mélodie une ambiance douce, la lumière tamisée, l’accueil de madame Irène qui soupçonnait l’homme de bonne éducation, de valeur, sûre de sa science, de sa connaissance des hommes elle subjugua monsieur de Risquetou. Très attirée par l’homme à la belle allure elle le mit en confiance par les mots qui allaient droit au cœur de Monsieur. Forte de la longue expérience des handicaps, des blessures de l’âme humaine elle lui présenta les lieux.
Madame Irène femme d’affaire jolie la cinquantaine, grande, une silhouette élégante, un style b.c.b.g. amène le visiteur vers un contacte facile. La recherche d’un accort sans ambiguïté, d’une entente tacite de ne pas outrepasser sa fonction de tenancière d’une maison de joie madame Irène se fait discrète, les phrases courtes le regard bienveillant rendent la communications facile, les pensées comprises sans être divulguées monsieur de Risquetou et madame Irène sont en osmoses
Madame Irène ne voulait pas brusquer son cher homme. Dans un geste élégant elle l’invita à le suivre dans un petit salon le fit asseoir au bord d’une table basse décorée de lignes évoquant de façon très subtile des jeunes et belles femmes envoûtantes. Ils prirent un thé apporté par une magnifique jeune fille qui dévoilait avec grâce son jeune corps, puis une autre belle demoiselle apporta des gâteaux, monsieur de Risquetou était en extase lorsqu’il vit arriver la jeune la très belle, la sublime, l’insolente de tentations la belle Délice ; Tout ce beau monde disparut monsieur de Risquetou essayait de reprendre son souffle, gêné.
Jeudi 25 novembre
Il fut subjugué par mademoiselle Délice, honteux il essaya tant bien que mal de cacher son trouble à madame Irène, il frissonna son costume d’un beau tweed gris clair vibra sous l’effet salvateur de mademoiselle Délice, il chercha à retrouver sa dignité avec un regard interrogatif.
- Vous voyez monsieur de Risquetou (elle savourait la particule) nous avons les plus belles jeunes filles de Paris j’en suis fière. Monsieur de Risquetou sous l’effet de l’émotion s’était légèrement incliné jambes croisées les mains sur les genoux.
- Laissez moi penser Madame que la clientèle est à la hauteur des magnifiques jeunes filles que j’ai entrevues
- Pourrait- il en être autrement Monsieur ?
- Veuillez me pardonner si j’ai été indélicat, sa curiosité éveillée, un désir impalpable… d’un geste à peine effleuré vers le bras de monsieur de Risquetou elle le rassura, poussa un soupir lourd de compréhension, cligna des yeux pleine de commisération.
- Madame : il toussota. Vous avez un sérail si j’ose m’exprimer ainsi d’un très haut niveau, monsieur de Risquetou se prit à rougir madame Irène acquiesça. Pourrais-je rencontrer la jeune fille ? Il hésita, s’il vous plait mais je vous demanderai qu’elle apparaisse légèrement très légèrement vêtue .Monsieur s’empêtrait dans les mots, j’aimerai faire sa connaissance.
- Elle va vous rejoindre comme vous le désirez ; Quelques légères tapes avec ses mains un rideau s’entrouvrit un bonjour des plus gracieux à Monsieur et Madame quelques mots balbutiés à l’oreille de l’agréable jeune fille qui s’éloigna offrant de savantes ondulations..
Le rideau tiré un tourbillon d’étoiles dans les yeux de monsieur de Risquetou mademoiselle Délice s’approche timide, gauche encore.
- Délice je vous présente monsieur de Risquetou il a exprimé le désir de vous rencontrer : Monsieur je vous laisse avec la très distinguée jeune femme Délice.
Madame Irène discrètement disparaît.
Melle Délice ne fut jamais aussi délicieuse qu’à ce moment là. Monsieur de Risquetou s’était levé pour honorer la jeune femme, il l’invita à s’asseoir en face de lui pour goûter les émotions qu’elle générait, savourer cet instant qu’il pressentait incommensurable lui prit délicatement les mains les caressa, si douces, les pressa les enveloppa dans les siennes les palpa, les porta à ses lèvres dut faire un effort surhumain pour maîtriser son désir, il ne pouvait s’en défaire les embrassa encore et encore le regard intense, sauvage.
Mademoiselle vous êtes belle j’ai un plaisir extrême à être avec vous je soupçonne que nous allons nous voir dans les mois à venir… ! Les années… ! J’ose espérer. Je vous aime vous remercie d’être sur mon chemin si vous voulez bien ça va de soi. Je vous remercie d’éclairer mon chemin de vie, la grisaille s’était installée en moi, vous m’apportez ce en quoi je ne croyais plus, le goût de continuer ma route et maintenant fou d’amour, fou de reconnaissance, de l’envie de vivre vous êtes Ma Dame.
- Dimanche 28 novembre 2010-11-28
.Monsieur de Risquetou rend régulièrement hommage à la Dame de La Secrète Science de l’Ame Humaine.
Madame de Risquetou retrouve l’attention qu’elle souhaite avec Monsieur, la quiétude d’un foyer tranquille, les enfants obéissent, la vie prend son cours avec les jours qui passent harmonieux, un horizon clair.
Madame Irène devine les angoisses les ennuis les secrets de ses clients, confidente de ces messieurs dont elle a la lourde tâche elle va d’un geste d’un regard rassurer acquiescer envelopper le client pour qu’il trouve une accueillante maison afin qu’il soit à l’aise tous les deux elle prend son ordinateur leur grande famille, lien qui met de suite les protagonistes à l’aise.
Mlle Délice avait signé un contrat avec madame Irène ça lui plaisait.
De magnifiques jeunes filles forment un tableau charmant elles se déplacent avec grâce chuchotent répondent aux doux noms de Etoiles du matin, Nuages vaporeux, Brise légère, Vent violent, Brise douce comme des déesses attendent patiemment le client élégamment vêtues elles s‘installent aux bords des tables décorées d’arabesques aux fines couleurs quelques murmures dans cette ambiance envoûtante dans l’oubli des soucis auxquels aspirent les visiteurs.
Dans cette nouvelle vie monsieur de Risquetou avec madame, dans son travail, avec les amis se meut sans effort un détachement lui fait prendre et voir les problèmes d’une façon plus souple, devant le placard avec madame ensemble ils choisissent les costumes cravates assorties pour les sept jours de la semaine.
Ses vagabondages dans la maison de la Secrète Sciences de l’Ame Humaine troublent le digne homme ses tourments sont multipliés par centaines de mille dans chaque pas qui l’amène vers mademoiselle Délice Sa Dame. Monsieur de Risquetou se trouve avec une double personnalité, et dans son cœur solitaire il souffre le martyre alors il s’oblige à marcher ! Un chemin qui l’amène irrévocablement vers Sa Dame.
- Tu travailles trop chéri !
- Oui j’ai des problèmes !
- Repose toi un peu ! Le travail attendra ! Et Monsieur tend le cou touché par l’attention de Madame
Mademoiselle Délice docilement obéit aux ordres de tante Irène, la jeune fille fait des ravages dans le milieu elle fait la dédaigneuse, d’un geste sec elle refuse les avances .précipitées de ces messieurs.
- Mademoiselle vous devez vous vêtir, j’ai commis une erreur, vous avez une mission à remplir que vous avez accepté, rendre heureux, c’est votre rôle, soyez régulière. Notre très honorable, très estimable monsieur de Risquetou semble être très attiré par vous ? Etes-vous amoureuse de lui,
Mademoiselle Délice était avertie du danger qu’elle encourait si cela se produisait toutefois les circonstances telles qu’elles étaient la rendait circonspecte, aussi s’abstint-elle de répondre.
- Vous plait-il ?
- Je ne saurais dire, il est étrange.
- Ses désirs ne vous satisfont pas ! Pour que vous restiez assis dans un coin du petit salon à l’ouest de la maison ?
- Mais tante Irène il prend mes mains dans les siennes les presse les malaxe prisonnières des siennes elles sont dans un étau.
- Evidemment. Monsieur est régulier, je n’ai rien à dire. C’est étrange tout de même, vous êtes si peu expérimentée ! Je suis une sotte…Vous attirez des clients ! J’ai vu en feuilletant mon ordinateur que vous avez honoré Mr Bagatelle Mr Universel Mr Ritournelle : ces gens là sont très sérieux très réguliers. Poussant un profond soupir devant la complication déjà très compliquée des clients de son auguste maison Madame Irène la tête pleine de réflexions inhabituelles pensive prit place devant son ordinateur..
Dans un charmant cottage aux abords de Paris la famille de Risquetou passe leur week end où les garçons calment leur énergie en poussant des cris, en tapant sur un ballon sans déranger, mais aujourd’hui chacun est occupé par une tâche bien précise distribuée par Madame Risquetou : c’est le jour de la visite de monsieur et Madame Jasmin et leur fille Eglantine
Tous offrent un visage détendu, un bien être réelle. Mr et Mme de Risquetou leurs amis Mr et Mme Jasmin devisent paisiblement : les événements de la veille, l’avant-veille, la coupe de champagne dans une main dans l’autre un petit accompagnement, dehors David, Candide, Eglantine s’ébattent joyeusement : quelques mots conventionnels des sous entendus entre gens de bonne éducation, un état sans à priori, là, ensemble laissent couler le temps
Les assiettes en porcelaine de limoge, les verres en cristal de bohème une table exquise où chacun à pris place, les poumons gonflés par le bon air de la campagne, la perspective d’un moment céleste où les hochements de tête où avec les ma chère mon chère on acquiesce, on se congratule, les enfants impressionnés comme d’habitude par l’harmonieuse table leur impose le respect.
- Monsieur de Risquetou devient distrait il oublie les convenances élémentaires son esprit s’égare il a un vertige et dans la table qui vacille il voit Mademoiselle Délice ;
- Mon ami tu devrais consulter ! Une tension trop forte ! Monsieur Jasmin prend le bras de son ami va l’étendre sur le divan ;
- Ne vous inquiétez pas je me suis égaré dans une histoire peu banale si banale que je n’ose pas en parler, mon imagination s’égare, vous êtes là mes amis. Le regard appelant de l’aide plein de gratitude la gorge nouée par l’effort de ne rien dévoiler Délice sa chère, envoûtante, énigmatique Délice, Délice qu’il aime par-dessus tout, son adorée, son ardente, sa sublime, sa superbe, sa tendre, sa Délice est là autour partout, il crispe ses mains cherche celles de son aimée, apeurés tous l’entourent lui tapotent les mains, le dos, dans tous les sens, l’éventent si bien que le pauvre de Risquetou dans cet amalgame retrouve ses esprits
5 12 2010
Confondu par tant d’attention Mr de Risquetou retrouve sa dignité s’excuse en prenant le bras de Madame Jasmin invite ses hôtes à reprendre place autour de la table, décontenancé devant ses émotions qui l’ont submergé il essaie de prendre bonne figure, toussote, se redresse, avec dignité tente de faire la conversation, s’excuse de l’embarras où il a mis ses hôtes
- Je connais un spécialiste pour ce genre de malaise : une hallucination m’as-tu dit ? C’est un phénomène courant, un travail trop prégnant une fatigue usante, rester devant ton ordinateur trop longtemps amène des malaises incontrôlables mon ami ; Marguerite tu dois veiller que ce ne se reproduise pas !
- C’est inhabituel !
N’est-ce pas chéri ?
- Mais oui, je mesure le désastre que ça occasionne : je vais y veiller soyez sûrs mes amis, j’en dirai quelques mots à mon médecin.
- Peut-être as-tu eu une émotion ! Le système nerveux est touché ! Parles en à ton médecin.
- Oui mais voilà… ! Je ne sais … !
- N’ai aucune crainte, pas de fausse pudeur : on dit tout à son docteur, un confident en somme, N’est-ce pas Clémentine ?’
- Mais oui chéri.
- C’est très sérieux !
N’est-ce pas Marguerite ?
- Oui mon ami.
- Vous voyez mon cher Eloi nos femmes qui sont pleines de bon sens sont d’accord avec mon raisonnement
N’est ce pas mes amies ?
D’une seule voix
- Mais oui :Céleste a raison.
Il faut consulter.
Vous êtes si attentionnés et si inquiets et si désireux de savoir la cause de mon mal qui, je vous rassure est du à des recherches trop longues mais très fructueuses devant mon ordinateur le résultat fut…Comment vous dire chers amis … Il fut…voyez-vous… Je n’ai pas le mot !
- Nous te comprenons très cher mais nous n’aurons de cesse de savoir la raison de ce trouble des plus curieux et où mène ta conscience professionnelle
N’est-ce pas Mesdames ?
- Il est un exemple à voir ; je le surveille : tu vois Clémentine je l’oblige à sortir tous les jeudis : il résiste me déclare péremptoirement impétueusement qu’il préfère rester, enfin tu sais comme moi que la marche est recommandée par le corps médical, je suis ravie il fait une marche de plusieurs heures.
N’ai-je pas raison Chéri ?
- Je vous apprécie tous c’est là qu’on connaît ses vrais amis ; Un hochement de tête en signe d’approbation, de reconnaissance, de remerciement, les enfants approuvent gentiment : c’est l’heure de se quitter, des recommandations murmurées pour ne pas fatiguer Eloi de Risquetou .
- Tu nous donnes de tes nouvelles, si besoin nous sommes là ;
- J’ai toujours cru en vous mes amis. Je suis réellement désolé, nous étions si réjouis : soyez confiants je me sens bien.
Clémentine encore émue donne des conseils exprime sa crainte. Marguerite d’un geste apaisant lui montre Céleste qui attend.
Monsieur de Risquetou et Monsieur Céleste ont convenu qu’une petite promenade après le travail serait bénéfique et hygiénique
La soirée est douce ; ils longent les quais de la Seine s’arrêtent pour admirer les monuments, un panorama dont ils ne se lassent pas, dans cette ambiance d’une histoire riche ils échangent leurs pensées. Leurs visages grave empreints d’un travail de hautes responsabilités, contre la rambarde du pont d’un air détaché ils regardent les touristes, les besogneux. Jasmin prend Eloi par le bras l’entraîne plus loin et cela depuis plusieurs jours. Sous la pression de son ami Céleste, monsieur Eloi de Risquetou tente d’apaiser ses désirs envers sa belle et délicieuse Délice. Les beaux monuments de Paris ennoblis par Délice monsieur Eloi de Risquetou les aperçoit, la vertu de son ami Céleste dont il ne doute pas lui pose quelques réflexions sur ses penchants, Il comprend que sa vie en dépend qu’elle est en danger et qu’il ne peut en être autrement : c’est ainsi et là, avec Céleste son ami dans une respiration profonde, dans chaque battement de cœur sa chère Délice dont il ne peut plus se passer est avec lui. Il retrouve un visage calme un sourire flotte sur ses lèvres.
- Vous voyez mon ami comme ces sorties après le travail sont salutaires je vous ai vu sourire je ne pouvais espérer mieux.
- Vos émoluments seront les miens
Madame Irène, je sais que je transgresse les bonnes règles de votre maison c’est mon choix êtes-vous d’accord ?
- Monsieur Eloi vous savez bien qu’entre nous outre les accords commerciaux convenus nous sommes en harmonie même je dirai (plus). C’est dans un sourire ensorcelant qu’elle lui affirme que ses désirs seront exaucés
- Madame pourriez-vous me faire une faveur ?
Dans ce tête à tête Monsieur de Risquetou perd contenance.
- Je vous écoute cher Monsieur.
- Dans les quelques rencontres avec Mlle Délice nous avons eu grâce à vous Madame la chance oui, la très grande chance de pouvoir savourer ces instants dans un petit salon coté sud, serait il possible de réserver ce salon à heure fixe ?
- Mais oui Monsieur. J’ai plusieurs salons : coté sud, coté nord, coté est coté ouest ; Ce sont des salons pour la méditation, la réflexion, le repos c’est pour les clients désireux de solitude : vous voyez cher ami vous êtes sympathique allez je vais faire exception, je vous avertis toutefois qu’un mouvement peut avoir lieu : j’y veillerai
A l’étage nous avons les cousettes, les bleues limpides, roses bonbon, les violettes gourmandes les vertes amendes, votre amie Délice a une cousette rose bonbon.
Monsieur Eloi de Risquetou, Mademoiselle Délice n’a pas commis l’indélicatesse d’oublier de vous inviter dans son ravissant nid !
- Mademoiselle Délice est parfaite.
- Pourquoi ne lui suggérez-vous pas votre désir ?
- Mademoiselle Délice et moi évitons de discuter, ces silences sont …Comment vous dire… Comment expliquer un silence… ! Nous les savourons ensemble pour le moment.
- Ah ! Oui !
Vous me troublez Monsieur je manque à mes devoirs d’hôtesse : nous avons une carte : tenez, voilà, sans alcool seulement du champagne, vous avez des mets très légers aussi. Vous trouverez la carte dans la cousette.
Monsieur est en extase devant les bontés de la noble dame.
- Je vous accompagne Monsieur suivez moi. Là c’est le salon d’hiver très apprécié lorsqu’il fait chaud, le salon décoré par un artiste de renom est à l’est très demandé pour la méditation transcendantale, ce petit bijou est à l’ouest voyez la richesse du tapis, la décoration. Ces salons plaisent, ils apportent la paix, je suis là pour satisfaire vos désirs.
- Merci Madame
- Regarde ! Regarde ! Auguste tend son dessin à son grand père il lui colle sous le nez fier comme Artaban le doigt dans la bouche il secoue la feuille retourne à sa place. Monsieur Robertini connu sous le nom honorablissime de parrain bien callé dans son fauteuil appelle Piètro.
Mon fils approche s’il te plait ; Le beau Piétro un jean colle ses jambes un polo jaune paille colle son torse, approche, respectueux de son père il écoute ; J’ai oui dire par Alfonso qu’il faudrait faire le ménage, je le dis le redis, je ne veux pas de cocaïne, je limoge quiconque enfreindra cette règle, c’est la taule à perpétuité, le couperet : il fait signe sur son cou avec la main. Nous restons dans la prostitution c’est rentable, pas de vol à main armée, raquettez là où vous savez, je veille. Le Patron le parrain bien calé dans son fauteuil mains jointes un air badin appelle Auguste le prend dans ses bras le complimente puis après les cajoleries d’Auguste il s’applique à lui faire des leçons de morale : bien écouter la maîtresse bien se tenir, dans un profond soupir, la vie est dure, va petit.
- Pietro es tu allé voir cette maison je ne me souviens plus du nom : le secret de l’âme humaine.
- Non papa c’est la secrète science de l’âme humaine.
- C’est du pareil au même.
- Non.
- Tu devrais y aller, tu réclames davantage ! Allez tu peux partir maintenant observe bien Diego, Evario, Pilade surtout Dario je ne lui fais pas confiance. Allez va
- Nina ? Nina ?
- Oui papa
- Joue moi un air
- Quoi ?
-Je suis mélancolique, Chopin j’aime beaucoup.
- Piétro ? Piétro ? Tu fais quoi aujourd’hui ?
- Nous fètons les noces d’or des parents de Pilade nous serons une cinquantaine
- Bon, je n’aime pas ça, la discrétion, la discrétion enfin du calme mon fils. Ah ! La vie est dure petit. Allez va …
- Contre la porte le torse bombé Piétro peigne ses cheveux campe une autorité digne du personnage prend une respiration normale il frappe plusieurs fois fermement.
Dans sa chambrette devant son miroir Délice se maquille; Ces coups frappés avec tant d’autorité martèlent sa tête, inquiète elle se précipite à la porte
- Qui est là ?
. - Piètro.
Elle chancelle doit se reprendre vite elle ouvre brutalement la porte Piétro l’écarte pour entrer la saisit de gestes saccadés nerveux se saisit de son corps qu’il broie malaxe, pétrit, prend, reprend fougueux assoiffé il s’abreuve de Délice
Délice est follement éprise de Piétro, elle lui montre son amour avec les richesses de son beau corps. Elle l’aime follement, follement elle essaie de lui faire comprendre que seul il compte dans sa vie !
- Piètro amène moi !
- Je ne suis pas là pour ça, reprends toi, je te promets de t’amener au bal ; Imagine tante Irène !
- Pourquoi es-tu venu ?
- J’avais un ordre.
- C’était un ordre ! Des larmes coulent sur son beau visage. Tu es cruel ! Cruel ! Oh ! Que vais-je devenir !
- Allez ne t’inquiète pas pour l’avenir, tante Irène est bien ?
-C’est une mère elle veille sur moi.
.
Les senteurs exotiques, l’ordinateur le téléphone sont l’apanage de madame Irène, elle campe une belle présence avec des rondeurs sans excès, des habits classiques, un parfum discret autour un flottement, une ambiance chaude des couleurs chaudes, rouge, rouge violet quelques touches rouge orangé donnent un goût acidulé où le jaune frappe, frappe les corps.
Dans cette ambiance éthérée le visiteur avec des sous entendus compris par madame Irène discrètement enveloppé de lumière se faufile comme une ombre vers la cousette qui lui est destiné.
Dans le boudoir coté sud Monsieur de Risquetou et mademoiselle Délice sont assis face à face. Dans de belles enjambées, élégant, un parfait gentleman depuis plusieurs mois monsieur de Risquetou va chez madame Irène, et dans ce parcours idyllique monsieur marche mécaniquement, le regard fixe quelques hochements de tête, tous les jeudis encouragé par madame Risquetou il marche. Il va à son rendez-vous avec la capiteuse Dèlice. Emprisonné par ses tourments il parle tout seul. Ensorcelé par Melle Délice le trop intellectuel Mr de Risquetou est maladroit. Une légère caresse sur ses mains qu’il baise tendrement, des caresses d’aveugle sur son visage ses seins ses flancs, elles glissent encore il savoure, s’arrache à la magie de ce corps prend sa tête dans ses mains murmure des mots qui raisonnent dans sa tête, ébahi, stupéfait.
-Monsieur je vous invite à prendre une coupe de champagne dans ma cousette rose, voulez-vous ?
L’invitation si gentiment annoncée gêne Mr de Risquetou ému, hésitant il regarde autour, imagine les coupes sur la petite table dans le coin, voit Délice une lueur triste dans les yeux, il prend sa main pour l’entraîner, la pétrit, la fait asseoir.
- Mademoiselle ne pourrait on pas prendre notre première coupe de champagne dans ce ravissant petit boudoir ?
Les blessures qu’elle a subies avec Pietro les plaies encore ouvertes Délice attend, rêve du moment où elle le reverra, il est dans les coins sombres, les coins lumineux autour. Dans la grande famille de la mafia où un écart ne pardonne pas le parrain impose sa loi traque les traquenards, son fils Pietro son bras droit à la lourde charge de contrôler les mafieux qui gravitent autour du parrain, l’homme est dur, les écarts avec les femmes sont condamnés par le parrain.
- L’honneur de la famille Pietro.
Délice étonné par cet homme est muette son mutisme rassure Mr Eloi
- Décidez Mr si vous aimeriez prendre du champagne avec moi. Monsieur le champagne pourrait nous unir plus étroitement, qu’en pensez-vous ?
- Notre relation est pour moi satisfaisante Délice.
Une petite cloche près de la porte Délice tire sur un cordon doré. Une jeune personne se présente.
- Monsieur Madame ?
- Vous apportez le service avec du champagne Tulipe
- Bien Madame.
Un silence reposant en face Délice.
- Pourrions nous mettre la table …attendez voyons là par exemple voilà nous écartons les sièges, Délice docile obéit trouve un apaisement à ses douleurs : l’application de Mr Eloi la surprend elle part d’un éclat de rire.
- Mr ! Mr ! Pardonnez moi j’ai été heureuse !
- Délice je suis tout retourné ! Pourrait-il en être ainsi souvent ! Leur coupe dans leurs mains un geste plein d’espoir.
Un silence
Le liquide pétille dans leur coupe coule dans leur gorge qu’ils savourent Mr Eloi avec Délice, Délice avec Pietro.
2010-12-28
Le silence entoure Mr Eloi et Melle Délice
Délice et Eloi assis face à face se regardent silencieusement monsieur de Risquetou recule sa chaise pour pouvoir mieux contempler Melle Délice
- Ne prenez pas ça pour une offense, ne le prenez pas mal, je veux simplement vous contempler. Voyez, je me réjouis d’avoir une telle perfection de la beauté devant moi. Comprenez Melle que ce moment est sacré, je souhaiterais le retrouver dans mes vieux jours, qu’il m’accompagne aussi dans mon quotidien. Comprenez ma belle Délice j’ai une vie professionnelle stressante, ma famille m’entoure je l’aperçois ! Tente tant bien que mal d’être présent, je déborde de bonnes intentions que je n’arrive pas à appliquer. Vous Délice vous êtes disposée à m’offrir votre jeune corps suivant ma volonté.
Je vous trouve inquiète, tenez je vous pose une question directe curieux de votre réponse. Que ferons nous dans votre cousette rose ? Délice regarde son corps plein de voluptés le voile qui le recouvre que l’on a envie de déchirer, dans sa tenue provocante elle approche sa chaise lui tend doucement la main, la pose.
- Que voulez-vous qu’il en soit Mr c’est un sort cruel qui m’ait tombé dessus.
- Ce travail ?
- Mais oui Mr
- Péripatéticienne ?
- Oui.
- Vous êtes dans ce métier pour longtemps !
Un long soupir accompagne sa réponse
- Hélas Monsieur ! Mais voyez-vous cela peut paraître très bizarre que j’ai dans les brèves intimités avec mes visiteurs dans ma cousette rose un intérêt croissant malgré mon age a contempler, a écouter, à m’apitoyer sur eux en essayant de démêler quels sorts a pu les envoyer vers moi.. Monsieur j’aimerais vous poser une question vous permettez ? J’aimerais que vous y répondiez. D’abord je m’explique : ce sont mes débuts mais tous débuts et dans mon histoire je vais de surprises en surprises. Je constate un désarroi chez ces messieurs d’une parfaite éducation (Mme Irène les trie sur le volet vous pensez elle est très exigeante elle tient comment dire de ce genre de maison… elle la veut convenable) aussi devant ceux qui veulent bien s’exprimer j’ai comme une sorte de supériorité « malgré ma condition si triste » d’être porteuse d’un adoucissement à leur plaies, voyez une sorte de médecin des âmes, cette conviction m’élève m’amène à vivre mon quotidien avec curiosité.
Monsieur reste tétanisé ne s’attendant pas à ce discours il dégage de sa poitrine un long souffle qui s’était coincé.
- Melle votre analyse me surprend elle est excellente, à votre age ! Vous m’étonnez, vous êtes en tout cas un très joli médecin des âmes. Dorénavant nous converserons dans le boudoir coté printemps la décoration est pleine d’espoir. Vous venez de sourire Délice, vous étiez deux fois plus belle, mon charmant médecin vient sans le savoir de me donner pour ma semaine le meilleure des remèdes.
- Malgré l’étrangeté de nos relations je suis avant tout une professionnelle .Mr .
- Ne vous inquiétez pas, c’est pour moi un bonheur d’être avec vous Délice. Savez-vous que votre nom vous va à merveille ! Il élève mon âme me fait aussi penser à tous les délices que nous offre la terre dont vous êtes porteuse. Il me transcende m’envoie des senteurs exquises. Il se lève Délice prompte l’attrape le prend contre elle enlacés ils ne font plus qu’un il la presse, se noie dans elle, dans ce magnifique fleuve il l’aime l’aime follement passionnément, la repousse violemment ;
- Ah ! Madame que faisons nous là ?
- Venez Mr
- A bientôt Délice
mardi 11 janvier 2011
Le soleil entre par les fenêtres colore la pièce de touches irrégulières caresse de ses rayons Mr de Risquetou. Dérangé il ferme son livre sensible à la douce chaleur au gai rayonnement pousse un soupir de bien être, une langueur bienfaisante l’envoie dans une demie somnolence : Délice l’attrape par le bras pour l’emmener dans sa cousette rose, la gorge nouée, la respiration bloquée il ouvre grand les yeux parcourt du regard la pièce se love dans son fauteuil lorsqu’une voix, une voix bien connue le fait sursauter.
- Marguerite !
- Oui.
- Peux tu venir un instant ?
Marguerite vêtue d’un pyjama où des arabesques éclatantes font vibrer la soie qu’accompagne le léger bruit de babouches assorties, s’approche.
- Tu peux venir pour causer un peu.
- Mais on se voit tous les jours Eloi : je te ferai remarquer que nous n’avons jamais eu autant de moments ensemble pour nous informer de nos activités de la journée.
Dans leur appartement du 16eme Eloi sa femme Marguerite et leurs deux fils Candide, David font une vie rangée, établie, avec des mots qui reviennent les mêmes. Un besoin de causer histoire de casser le rythme, un caprice, un besoin de comprendre.
- Que veux tu mon ami ?
Hésitant il tente de gommer des années, retrouver la jeune fille studieuse, sérieuse, la voix chaleureuse, le contacte de ses mains, l’application de vouloir être comprise, le regard n’a pas changé, un peu moins de fraîcheur un peu d’embonpoint, toujours désirable.
- Tu es toujours belle : le ton est badin
- Je te remercie. Tu vas bien Eloi ?
Un vague regard une vague pensée un ennui qu’il secoue qu’il cherche à évacuer.
- Très bien : tu n’aimerais pas aller à Palma de Majorque par exemple ? La demande est dite d’un ton léger pourrait faire penser à une blague ; Dans ses yeux filtre l’image de Délice éblouissante troublante ; Il saisit la main de Madame de Risquetou. Il aime Délice baisse ses yeux pour cacher son émoi. Nous pourrions partir quelques jours si tu es d’accord bien entendu, je ne veux pas t’obliger ta décision sera la mienne.
- Tu parais tracassé, qu’est-ce qui ne va pas ?
- Mais pas du tout « monsieur de Risquetou est torturé par Délice qui lui triture le cœur » mon travail va bien, tout va bien n’est-ce pas ! Il pose un regard lourd sur Madame.
- Je peux t’aider si tu le veux bien je t’aime. J’aimerais t’accompagner dans ta promenade du jeudi, je t’aime je t’aime ! Que veux tu ? Monsieur de Risquetou mesure à cet instant le fossé qui les sépare.
- Tu connaîtrais le plus grand malheur de ton existence si tu m’accompagnais, c’est pas tellement réjouissant pour un accompagnateur, imagine : tu me perds dans une galerie où je me suis engouffré, dans des lieux peu recommandables, malfamés ! Je pourrais prendre un bateau mouche tu ramerais derrière ! Elle part dans un éclat de rire. Alors, d’accord pour l’hôtel cinq étoiles ?
- Tu penses ce que tu dis, ça va nous ruiner !
- Nous expédions les garçons chez Papi et Mamie puis sur un ton badin : tu ne veux pas ! En amoureux, tant de femmes seraient si fières.
- Je m’inquiète sur ton bon sens Eloi, si tu as des hésitations ton bon sens, ta sagesse te guidera, du bon sens, du bon sens Eloi : allons…Eloi crispe ses mains fait craquer ses doigts les uns après les autres, sa patience est à bout.
- Ne prononce plus les mots ; bon sens, sagesse, c’est ce que je vis tous les jours au travail : puis arrêtons cette conversation sénile comme d’habitude tu rejettes mes avances les plaisirs que nous aurions ensemble, tu n’en veux pas et tu me dis « il la contrefait » d’un ton doucereux je t’aime je t’aime, je t’aime chéri, je suis là chéri ne t’inquiète pas ! Mais ma chère ne pourrait tu changer de registre. Madame de Risquetou baisse la tête en grande fautive quelques larmes au bord des cils qu’elle essuie furtivement, comme une enfant coupable immobile sur sa chaise elle est sans courage anéantie morte elle s’est statufiée en une femme douloureuse, c’est la statut de la douleur.
Monsieur de Risquetou devant ce spectacle affligeant tente dans un immense soupir d’évacuer ce moment désagréable se lève prend la porte sort pour dissiper le brouillard qui l’envahit ;
Monsieur de Risquetou reçut une éducation solide outre les sciences qu’il connaît parfaitement, il fut dirigé vers les sports où la témérité n’a d’égal que le courage. Il pratiqua : la plongée sous marine, le sport équestre, la natation, la boxe, les arts martiaux. Un besoin intempestif de voyager le poussa à parcourir le monde. Il fut pris d’une frénésie de voyager on le vit partout sur la terre. Il grimpa l’Himalaya, affronta les tempêtes polaires, les chaleurs tropicales. Il découvrit des peuplades inconnues jusque là, partout ses longues jambes arpentaient les routes Il envahissait l’espace, il allait sur les océans, au plus profond de la croûte terrestre. Il se servait des sciences humaines pour apaiser ses désirs de voir qu’il n’arrivait pas à calmer Il était porté par des ardeurs qu’il ne contrôlait pas Etonné de ses performances qui l’amenaient sur les cimes des plus hauts plateaux, sur les océans, dans les airs, au plus profond de la terre et malgré sa soif de voir il ne trouva pas la paix, la félicité, la liberté.
Dans ses quelques moments de lucidité il eut envie de rentrer ; il chercha Délice sur la carte terrestre, clignota plusieurs fois des yeux, envoya ses jambes deux fois plus vite poussé par la hâte de revoir sa tendre amie. Il se réveilla. . - Comment va Monsieur ?
- Cela va bien Madame ; j’aimerais rencontrer mademoiselle Délice si ce peut être. Bien sûr comme d’habitude.
Coté sud le petit boudoir petit isoloir Délice l’accueille.
- Alors Monsieur ?
- Des siècles, des siècles que nous ne nous sommes vus ma tendre Délice.
- Sept jours seulement monsieur.
- Alors j’ai donc rêvé, je défiais le temps …Je parcourais le monde !
- Quel étrange rêve, pourquoi parcourir le monde ? Voyez comme c’est facile d’être là. Pourquoi vous parcourriez le monde ?
- Je vous cherchais Délice. Je combattais comme un diable avec acharnement les guerriers, les éléphants qui barraient ma route.
- Vous vous moquez c’est pas bien, une pauvre malheureuse ne peut pas attirer tant de malheur, que voulez vous de moi Monsieur ?
- Délice je désire être avec vous, vous voir. Vous acceptez de causer avec moi ? Je vous remercie : me comprenez vous ?
- Mon grand malheur monsieur c’est d’avoir été abandonnée par… par…un être inhumain que j’aime et qui m’a conduit là.
- Nous en reparlerons ma douce amie.
Ne vous faites pas des idées sur la façon dont je vous appréhende, nous avons tout notre temps pour parler. Un mot, un seul mot pourrait vous faire comprendre Délice mais je suis avare de ce mot là. Peut-être un jour…
2011-01-20
Ce fut une après midi où monsieur de Risquetou eut envie de s’arrêter pour méditer, goûter le plaisir d’être le médecin, le psychiatre, le psychologue, le prêtre, l’amant de Délice. La perspective de la revoir, ces moments inconditionnels avec sa tendre amie, de vagues pensées, le plaisir de la contempler d’écouter les quelques mots riches de sens qu’il va analyser dans ses moments de loisirs chercher à violer les secrets de son âme, monsieur de Risquetou riche des sciences qui lui ont été enseignées, grand intellectuel assis sur un banc en bordure de la Seine regarde. Autour quelques oiseaux picorent, un bruissement léger, un calme dans cette belle capitale Paris. Il savoure son amie les yeux fermés.
Marguerite épouse de Mr de Risquetou vit son cadre habituel paisiblement rassurant quelques mots échangés quelques sourires flottent sur ses lèvres en regardant ses enfants, des jours bien remplis.
Monsieur honore Madame
L’ordre, le calme, les jours passent sans accrocs paisibles tranquilles. Le visage épanoui elle gratifie son mari de sourires de pensées nobles.
Pourtant elle n’est pas rassurée.
Avec son amie Clémentine elles échangent leurs pensées. Elles vont dans les grands magasins prendre un thé parler de leurs inquiétudes au boulot avec leur mari leurs enfants :
- Je le trouve changé, tu ne trouves pas ? Tu vois il donne l’impression de vivre dans une autre dimension. Je sais j’ai un tempérament inquiet. Il est attentif, attentionné, parfait mais j’ai un mal être parfois heureusement j’ai les garçons ; son boulot est bon... C’est une inquiétude du à une grande fatigue je pense, je ne suis jamais satisfaite, je demande trop, tu pourrais peut être lui parler, à toi il s’expliquerait ! Je sens un problème profond je ne saurais l’expliquer c’est flou.
- Tu crois qu’il est nécessaire de l’interroger ?
- Fais comme tu veux.
Les conversations tournent autour de leur travail, leur mari, leurs enfants.
- Pourquoi toutes ces inquiétudes Marguerite que lui veux tu de plus ? Quel est ton problème ? Que veux tu approfondir ? Il a un tempérament différent du tien ! Ne le regarde pas de si près.
Céleste n’est pas parfait je dirais même qu’il n’est pas parfait du tout, nous nous acceptons tel que nous sommes, la lune de miel ne dure qu’un temps ! La tendresse a succédé, nous sommes heureux, que demandes- tu de plus
- Dommage.
Rêveur sur son banc en face la Seine Monsieur de Risquetou dans sa double vie éprouve un manque, il aimerait avoir un confident, il pense à son ami Céleste si attentif à ses problèmes fidèle d’une morale parfaite et là il se rend compte de la difficulté d’avoir un ami qui va vous comprendre sans chercher à vous juger, il tire un trait sur cette idée. Il pense à sa femme mais là aussi il bute.
- Eloi ? Tu es…
- Oui ?
- Non : rien. Il doit se contrôler, il a peur du dérapage. Là dans Paris qui bruisse qui fourmille sur son banc assis le regard pénétré il hausse les épaules secoue sa tête approuve désapprouve des pensées qui viennent en désordre cligne des yeux les ouvre grands, un bras qui s’élance pour ponctuer sa pensée : Mais oui ! Madame Irène sera ma confidente. A cette idée ses yeux brillent promptement il se lève pour aller aux Secrètes et Sereines Sciences Humaines Aujourd’hui tout gaillard il va faire un crochet et admirer Paris.
Sur son parcours il s’arrêta dans un square, le cadre l’envoya vers des rêves où il voyait Désiré et madame Irène. Il passa sa main sur son front pensif se leva alla de square en square afin de bien cerner son problème, chemin faisant il imaginait la très compréhensive madame Irène lui donnant des conseils le rassurant toute enveloppée d’un parfum qui accélère la gourmandise le trajet lui parut court, afin de combler ses faims inassouvies il entra dans les Secrètes et Sereines Sciences Humaines.
- Cher Monsieur Eloi : comment ça va aujourd’hui ?
- Cela pourrait aller plus mal Madame.
- Votre amie vous attend dans le salon coté sud le soleil illumine le salon aujourd’hui ça vous convient il ?
- Mais oui madame ! Pourrais-je vous appeler par votre prénom ?
- Je suis Madame Irène pour mon gotha dont vous êtes mon préféré aussi mon ami Irène est toute attentionnée elle ne cherche qu’à vous satisfaire et mon désir le plus cher, le plus cher, cher Eloi comprenez , elle comble la distance avec de petit pas, très près de monsieur de Risquetou. Eloi impressionné se ratatine devant la majestueuse Irène. Riche d’une expérience où les secrets des clients sont révélés dans les alcôves rapportés par ses filles elle l’enveloppe d’un regard doux, compréhensif sans ambiguïté confiant un sourire charmeur.
- Je souhaiterais Irène …
- Mais bien sûr Eloi.
- Voir Délice s’il vous plait.
- Bien entendu.
Nous avons convenu ensemble du petit parloir coté sud ; Votre façon de concevoir vos visites dans les petits salons m’a donné l’idée d’en faire des parloirs qu’en pensez vous ? Pour vous Eloi mon désir serait de les changer de noms plus souvent selon votre envie, ce pourrait être : confidences ou le salon de…selon vous Eloi.
- Alors Monsieur ! Vêtue d’une robe moulante, provocante elle tend la main vers un siège d’un mouvement de hanche voluptueux s’assoit, interroge du regard Eloi
C’est mon tour aujourd’hui monsieur. Devant eux sur une petite table une bouteille de champagne deux coupes.
- Je suis embarrassé Délice Je vous trouve encore plus belle : de jour en jour.
- Merci Eloi.
- Comment est passée votre semaine ?
- J’ai eu la visite de Pietro, il a eu la bonté devant tant de malheur tant de lamentations lamentables Monsieur : son cœur dur a trouvé un peu de bonté Il m’a promis de me sortir de là un jour, je l’aime c’est mon drame c’est le seul endroit où j’ai la chance de le voir, je reste là pour lui ! Quel drame quel drame ! C’est sa faute si je suis dans cette situation si triste, si triste, si triste est mon sort un petit mouchoir en dentelle pour essuyer sa larme. Monsieur de Risquetou devant ce tableau désolent cherche l’émotion, c’est en bon père de famille qu’il la regarde : un regard sévère devant sa faiblesse, il cherche à lui faire comprendre d’où viennent tous ses malheurs mais voyons ressaisissez-vous, retrouvez vous, vous étiez au courant ! Voyez comme les décors peuvent être trompeurs ! Vous avez été bernée par ce tape à l’œil ma chère, ces odeurs envoûtantes, Madame Irène est une mère dénaturée : une larme coule sur sa joue,
- Ma vie est moins terrifiante qu’elle ne parait l’être après tout, comme dans tout il y a de bons cotés, il y a des moments où je fais des efforts désespérés pour ne pas éclater de rire j’ai des moments que vous ne pouvez pas imaginer où je m’amuse follement c’est plus fort que moi mais c’est rare, les situations sont semblables la plupart du temps.
J’attends votre visite impatiemment Monsieur c’est une récréation où je me ressource toutes les semaines : pourquoi me mettez vous de coté ?
- Oh ! Délice ! Ce vilain mot ! Ne prenez pas notre relation de cette façon, c’est insultant pour moi comprenez-vous ? Vous êtes une perle que je cultive amoureusement mon amie, Délice tombe du ciel devant les propos d’Eloi
Ce champagne offert si gentiment est excellent nous en reprenons Mademoiselle. Pris de pitié pour sa belle Délice il la soulève de son siège l’enlace, sa main nerveuse caresse déchire la robe, éperdu il ne sait plus il est parti loin ! Bien loin.
- Monsieur ? Tenez :
Madame Irène tend son numéro personnel à son ami Monsieur de Risquetou
- A bientôt cher Eloi.
Un regard furtif aux alentours, la peur de voir une éventuelle connaissance, une allure fuyante rasant les murs monsieur de Risquetou prend les raccourcis pour aller chez lui. Il téléphone à Madame afin de l’informer de son retard du à une absence à son travail ; contre une porte cochère il s’arrête muni d’une glace observe minutieusement son visage, d’un revers de main lisse ses cheveux, dans un long soupir pour évacuer la fatigue de la journée il s’applique à regarder les quelques devantures encore éclairées, le dos tassé la démarche fuyante il accélère ses longues jambes. Le crépuscule tombe doucement sur Paris, un frisson, il passe sur le pont noyé dans ses pensées, franchit les quelques mètres qu’il lui reste à faire prend une contenance habituelle.
- Marguerite ?
- Oui.
- Je suis fourbu : les enfants ?
- Ils font leurs devoirs.
Eloi affalé dans un fauteuil regarde la télévision. Dans la cuisine Marguerite prépare le repas du soir.
- Veux tu que je t’aide ?
- Non, non tu es trop bon, trop bon avec ton patron, ta patronne ?
Ne te fais pas de souci il est chauve et barbu.
Une ambiance calme dans les bruits familiers un Salut rapide à leur père une visite dans la cuisine
les garçons malgré les rouspétances de leur mère
Écornent le pain, s’en fiche éperdument repartent
Se poursuivent poussent des cris.
Eloi le regard chaviré devant Marguerite ;
- Je pensais : c’est bientôt les vacances scolaire mon travail est trop lourd, tu devrais aller chez belle maman et beau papa.
- Je dois en parler à mon patron ;
- Il te reste une quinzaine de jours je crois ?
- Ca me parait possible, ton visage est mâché, il faut te reposer je suis ennuyée de te laisser seul, ralenti tu parais fatigué, soucieux.
- Le travail Marguerite le stress, je dois être performent, une exigence, un souci, rassure toi je vais bien. Et puis tes parents sont si heureux de te voir, allez fais leur plaisir, les garçons ne sont jamais aussi heureux.
- A c’est si gentiment dit, mon regret Eloi c’est de partir sans toi. Tu iras au restaurent pour le repas du soir c’est distrayant, ça te reposera du travail ! Le soir la télé avant d’aller te coucher, crois tu que ce soit une panacée contre l’ennui chéri ?
- Tu cherches quoi ?
- Mais rien. Seulement je m’inquiète.
Monsieur de Risquetou n’est pas un contemplatif. Avec son ami Celeste ils s’encanaillent d’après Céleste ; ils vont dans des bistrots branchés où les jeunes hommes et les jeunes filles se donnent rendez-vous ; Eloi est amusé par son ami Céleste qu’il observe.
- Regarde, d’un signe de tête il envoie Eloi vers une plantureuse jeune fille, ça te rappelle rien ?
- Eh ! Bien notre j
- Comment tu la trouves ?
- Superbe. Nous avons sept ans de vie commune Clémentine et moi, j’ai trente cinq ans ma vigueur n’a pas faibli, Clémentine et moi ça va et toi ça va ? Clémentine et moi ça va.
- Marguerite et moi ça va, nous faisons des concessions mutuelles, oui, Marguerite et moi ça va.
- Ca va donc.
Tous les deux assis devant leur chope de bière s se repaissent de ces magnifiques jeunes filles, leurs yeux brillent, les pensées volent, les souvenirs remontent, leurs écarts de jeunesse lorsqu’ils avaient dix huit ans.
2011-01-31
Une chope de bière entre amis en amène une autre Céleste machinalement cligne des yeux vers une svelte jeune fille, accompagnée de son ami celle-ci prend place près d’eux ; Eloi s’élève vers des pensées gaillardes. Les copains curieux s’approchent forment un groupe dynamique. Les deux amis coopèrent séduisent les jeunes filles Eloi en accroche une : les deux hommes de belle prestance plaisent aux ados, grands minces bon chic bon genre une patine de bonne éducation donne un courant qui échauffe ces demoiselles.
- Qu’est-ce que tu fais toi dans la vie ?
- Et toi ?
- J’étudie.
- Quoi ?
- La médecine, je suis en première année.
Elles bousculent leurs copains pour voir.
- On pourrait se revoir non ! Tu fais quoi dans la vie ? T’es cravaté, t’as vu l’ambiance ici ? Ton job est de très haut niveau, ton costume bien taillé, le tissu… te méprends pas je ne suis pas une tournante, j’ai mon bac je suis en première année de médecine bosse beaucoup malgré les apparences, tout semble dire que chez toi tu es un intellectuel. J’ai pris la médecine mais trop sensible aux odeurs je dois arrêter Tu as une idée d’un job où l’on gagne bien sa vie et qui ne pue pas. La médecine faut un estomac en béton, là, je suis déconnectée rien que d’y penser mon estomac chavire. C’est pas mon job ; je me souviens être tombée dans les pommes dans un hôpital : c’est vrai j’étais môme
Devant la qualité de travail, les responsabilités, la satisfaction, tu vois ce que je veux dire… le respect, l’estime, le niveau où les gens te montent. C’est l’exemple d’une amie médecin et les parents si fiers d’une fille doc. m’ont fait céder mais tu comprends il faut la foi, un don de soi, je ne peux pas : ces cachotteries, ces comédies, cette intelligence multiple toutes ces devinettes tout ce bonheur, malheur dont tu es porteur et ces pauvres gens qui te regardent comme un Dieu. Comme toi maintenant tu me regardes tu m’épies tu veux savoir plus, plus toujours, tu guettes mes réactions ton silence exige, savoir la suite. Ton silence est évocateur de beaucoup de choses puis dans une moue adorable, tu veux savoir ?
- Je ne le dirai pas : ton nom ?
- Eloi.
- Et toi ?
- Virginie je vais devoir rentrer chez moi je viens d’avoir dix huit ans, toi ?
- Trente six bientôt
- Tu ne m’as rien dit mais ça fait rien Ciao ! Je suis là le même jour à la même heure
- Ciao !
Il voit sa bière qu’il regarde qu’il boit invite son ami à se lever. Ils prennent des rue qui les amènent chez eux s’arrêtent devant des devantures, découvrent ce qu’ils n’avaient pas vu la veille. Céleste prend une direction Eloi une autre.
- Allo maman ! Oui Marguerite : bon demain oui ma chérie : avec les enfants : Eloi … Bon il vous accompagne : vendredi soir d’accord.
Le grand déballage des veilles de vacances fait la joie des garçons.
- Maman regarde, je peux amener ça ? Il brandit un polo usé troué.
- Oui tu fais ta valise : tu mets l’essentiel ta valise doit tout contenir ok !
- David ça va ? Oui maman : valise fermée tout gaillard la porte à sa mère
- C’est bien David
- Candide ça marche ?
- J’ai presque terminé.
Nous partons demain, votre père va arriver soyez calme.
. 2011 02 5
La visite à ses beaux parents impatiente Monsieur de Risquetou.
- Allez ! Lez garçons on met le couvert vite, plus vite que ça.
- Eloi ? Tu es allé à la banque ?
- Pourquoi tu me poses toujours des questions qui m’irritent Non.
- C’était entendu pourtant !
Marguerite élégante dans son habit d’intérieur.
- Chérie pourrait tu baisser le son s’il te plait.
- Tu peux l’éteindre.
A table Monsieur et Madame de Risquetou Candide et David leurs fils s’appliquent à bien respecter les règles de bonne conduite : manger sans bruit, mâcher avec application prendre la fourchette le couteau doucement, les mains posées sur la table attendre patiemment les plats, laisser la parole aux parents, répondre à l’invitation de s’exprimer, c’est la routine qui s’est installée subrepticement. Ils sont accueillis partout avec respect estimés par la noblesse, appréciés pour leur courtoisie leur morale, d’un bon niveau intellectuel, une prestance, une qualité de mots, ils ont acquis des privilèges, un couple que l’on admire et qu’on recherche pour leur élégance et leur contacte facile
Monsieur de Risquetou montre à madame tout le respect qu’il lui porte en la vouvoyant
- Dans un regard circulaire : ma chère je vois que vous organisez bien comme d’habitude, bonne Maman et bon Papa seront ravis de vous voir dans tout votre éclat.
- Je suis désolée si j’avais un reproche à me faire et si je ne voyais pas dans les yeux de mon époux la lassitude qui s’exprime dans chaque pore de votre peau mon ami chaque fois que nous partons, cette langueur, cette fatigue ce manque d’élan à coopérer avec moi, voyez mon ami plus de simplicité cela pourrait nous rapprocher ne croyez-vous pas ? A votre actif je vous trouve rajeunis vos promenades avec Céleste vous sont salutaires : c’est une réussite pour nous tous.
Les dames Risquetou et Céleste s’entretiennent de leur mari dans leurs petites échappées
Monsieur de Risquetou quitte à regret la capitale : les belle randonnées dans la province l’ennuient, les richesse du patrimoine français l’ennuient, les week-end chez les beaux parents sont une épreuve qui le casse : il s’ennuie
.
- A quelle heure veux tu partir Marguerite moi je proposerais trois heures de l’après midi, ça te convient ?
- Ca me convient.
Entourés de tuyaux d’échappement
- Quelle atmosphère !
Sur la route du week-end dans la voiture, ceinturés devant derrière péniblement ils sortent de la capitale prennent la direction d’Angers Madame suit attentivement la conduite c’est une habitude dont elle ne peut se défaire.
Le volant dans les mains il pense à Mademoiselle Délice à la maison de passe de la très distinguée madame Irène, à Madame Irène..
Monsieur et Madame Desroute jeunes retraités ont un plaisir à recevoir leurs enfants petits enfants. Ils n’ont pas assez de leurs quatre mains pour préparer tout ce que la bienséance leur dicte Leur gendre monsieur de Risquetou les honore aussi rien n’est assez beau : une odeur de cire amène à respirer profondément envoie vers un magnifique parquet une pelouse entoure la maison au pas de la porte un fox terrier dresse ses oreilles au moindre bruit son bon regard vous appelle à le caresser.
Agatha et Joseph occupent leur temps de jeunes retraités dans des œuvres de charité, en bons croyants ils ne manquent pas la messe du dimanche leur situation de bons fonctionnaires les mettent à l’aise.
Avec leur très honorable gendre monsieur de Risquetou veulent ils garder un rang.
Agatha et Joseph occupent leur temps de retraitée dans des œuvres de charité, en bons croyants ils ne manquent pas la messe du dimanche. Gardent le contacte avec la bonne société, cherchent à honorer le très honorable Monsieur de Risquetou.
2011 02 2011
Monsieur de Risquetou ne peut se satisfaire des visites établies, organisées depuis ses débuts avec Marguerite, ces réunions où les mots se répètent où les comédies se jouent naturellement dans une atmosphère transparente un parfum léger. Sa fréquentation pendant un temps en avait fait un autre homme et pour plaire à sa douce Marguerite il pliait malgré le peu d’engouement qu’il avait pour les arts il s’efforçait stimulé par Marguerite grande passionnée de l’histoire de l’art de l’écouter raconter l’histoire des châteaux Il communiait avec elle devant les beaux paysages de l’Anjou porté par Marguerite il lui arrivait de s’émouvoir devant leur beauté. Ces efforts l’épuisaient il commença à se détacher trouva un échappatoire, pense. Il pensait à Délice à madame Irène à la maison de passe repaire de sa vie quotidienne.
Chaque visite à sa belle famille il subissait un questionnaire.
- Pourquoi tu fais cette tête, ce n’est pas la guillotine !
- Je crains de faire parti des gens qui n’ont aucun désir de voir ailleurs que là où ils sont. J’aime Paris où je suis né ça aurait pu être une ville de province.
- Les garçons sont contents !
Désemparé il pousse un profond soupir, jette un regard par la fenêtre, prend un air enjoué.
- Tout est prêt ?
Il voit dans un coin les valises prêtes : suivant les saisons le cardigan ou le tricot le chapeau de paille orné d’un nœud rose les lunettes de soleil sur la table pousse un soupir malheureux devant son incapacité à ne pouvoir s’intégrer dans une vie familiale.
Monsieur de Risquetou est un géni de l’informatique, passionné par son travail remarqué par ses supérieurs il a gravi les échelons qui lui permettent une certaine aisance ; Internet est sans secret pour lui, après la fermeture il tape encore sur son clavier pour chercher. Dans Internet il s’émerveille découvre d’insoupçonnables histoires dans des blogs où il fouine ; ses pochettes surprises dit-il.
- Joseph je viens de recevoir un message, ils sont à une dizaine de kilomètres Madame Deroute regarde l’heure – une vingtaine de minutes encore.
- La météo annonce du beau temps.
Monsieur Deroute nettoie le devant de sa porte tout doit être impeccable il se campe sur le pas de la porte observe en silence les allées propres tire sur sa pipe envoie des volutes de fumée qu’il regarde machinalement satisfait du travail accompli.
- Ils ont de la chance il fait beau : Eloi est sensible au temps.
- Je le trouve bizarre, parfois absent, il est ailleurs j’espère que ça va !
- C’est un intellectuel…Internet l’occupe…
- C’est vrai.
Dans les profondeurs inaccessibles de son énigmatique ensorcelante envoûtante déroutante Délice il parcourt les derniers kilomètres.
- Ca va Eloi ?
- Nous arrivons soyez sage les garçons jouez sans bruit, Ok !
Il savoure avec jouissance les derniers kilomètres avec son amie Délice. Il fait un écart.
- Attention !
La route, large, étroite, bordée de magasins ou de villas il sait à quelques mètres près le trajet.
Un vrombissement de moteur les portières claquent, les enfants attrapent les grands parents.
- Ca va ?
- Venez vous rafraîchir.
Les bises claquent sur les joues fraîches une douceur printanière sur le temps immobile, les habitudes amènent chacun vers leurs tâches habituelles accompagnées de mots accueillants et du chien qui jappe réclamant sa caresse.
Eloi pour se dégourdir les jambes, Joseph tire sur sa pipe s’entendent pour laisser Marguerite et les garçons avec leur mère et grand-mère ;
Eloi interroge Joseph sur ses occupations tente de montrer un intérêt une curiosité un regard compréhensif vers Joseph un hochement de tête pour approuver, un frémissement d’épaule qu’il n’a pu maîtriser.
Joseph curieux des nouvelles technologies écoute Eloi attentivement il tire sur sa pipe par petits coups, savoure, approuve par petits coups tirés la sort de sa bouche la regarde frappe doucement pour le plaisir la reprend la convoite la regarde amoureusement ;
- Vous avez une bien jolie pipe.
- Oui elle est en bruyère de première qualité : le regard, le regard ! Voyez la belle courbe du tuyau et la couleur qu’en dites-vous ?
- C’est un plaisir n’est-ce pas ?
- Essayez Eloi c’est une décontraction vous pouvez atténuer vos angoisses c’est une bonne thérapie, sans ma pipe je suis orphelin. Voyez Eloi vous êtes jeune à mon age on a besoin d’un dérivatif pour moi c’est ma pipe mais vous Eloi vous avez l’enthousiasme le goût de la vie une activité au monde, à la retraite les contactes se perdent, les contactes professionnelles je parle, je remplace ces manques avec ma pipe, vous m’en direz des nouvelles ; Les volutes de fumée se dispersent autour d’eux s’envolent en légers tourbillons accompagnent Eloi et Joseph.
Eloi fixe les volutes.
- Vous êtes pensif Eloi. Je connais les bienfaits de la pipe votre imagination s’envole avec la fumée c’est un Délice : ce serait excellent pour votre travail assez stressant : vous semblez intéressé. Les yeux fixés sur les volutes Délice sa Délice ne lui a jamais paru aussi belle il en a le souffle coupé elle danse se joue des arabesques s’envole avec la fumée apparaît disparaît réapparaît il la cherche doit arrêter sa main pour la saisir intensément il fixe la fumée qui s’échappe doucement emportée par le vent. Il saisit le bras de Joseph
- Permettez Joseph que je vous face cadeau d’une pipe.
– C’est très gentil à vous mais je crains de ne pas être à la hauteur de ce magnifique instrument.
David et Candide avec le chien Bambi gambadent par-ci par-là.
Agathe avec sérieux, plénitude attrape pose les plats les casseroles Marguerite fait son possible pour l’aider.
- Reste tranquille ma chérie j’ai l’habitude. J’ai une vie active : nous avons es devoirs envers les autres : j’aide le curé de la paroisse il est débordé le cher homme il vient nous voir peut être va-t-il venir il sait que vous êtes là. Autrement nous sommes invités chez lz pharmacien Les Lamou tu le connais maintenant ils approchent de la retraite tous les deux, les braves Ragoutot tu sais celui qui nous portait le courrier ils sont charmants sa femme était cuisinière dans un grand restaurant à Angers elle m’apprend des recettes tu te souviens des Etournoe ils étaient professeurs de gymnastique dynamiques toujours très plaisants nous les voyons régulièrement.
Marguerite cherche les allumettes.
- Tu sais où sont les allumettes ?
- Ton père ne peut s’en passer avec sa pipe …elles sont là contre le mur.
- Je trouve Eloi en forme vous avez prévu quoi pour les vacances ?
- L’Italie mais j’ai peur qu’il s’ennuie.
- C’est si beau.
Maman que fais tu ?
- Une blanquette Hélène m’a donné la recette c’est une blanquette turc tu verras tu parais étonnée oui elle est turc goutte.
- Excellent
N’oublie pas de ma donner la recette.
- Tu es toujours belle Marguerite, Eloi et toi forment un beau couple : les enfants ?
- Ca va maman tout va. Je mets le couvert
2011-02-19
Eloi calque ses pas sur les pas de Joseph il approuve désapprouve en hochant la tête tente d’écouter de comprendre essaie de répondre prête attention aux paroles de Joseph tout en pensant à Délice. L’ennui colle à sa peau il pense aux visites dans la maison de passe d’Irène, les parfums dans les volutes de fumée se mélangent à la brise.
- Vous avez de beaux enfants Eloi, nous avons de beaux petits enfants, j’admire votre manière d’être avec eux très cool Marguerite apprécie aussi. Agathe est douce c’est un ange dans la maison, j’ai l’impression de vivre dans du coton aseptisé il y a les amis les contraintes de tous les jours je me trouve inutile notre bon curé me trouvera un boulot, un bénévolat mon but est de me rendre utile, je m’ennuie. Un souffle fait voltiger la fumée, la pipe entre ses doigts il la reprend la mord doucement la retire une légère tape sur la tête la reprend tire sans excès avec délice regarde la fumée qui s’échappe la reprend la savoure Le regard vers la fumée Eloi et Joseph s’envolent avec les arabesques.
Un mouvement dans la maison quelques cris des garçons des poursuites après un ballon qu’Eloi avec adresse r’envoie ; Appuyés contre la murette ils observent en silence le jeu de jambes la précision du pied.
- Faites attention !
Pour bien s’assurer que tout est brûlé, un regard dans le fourneau qu’il va nettoyer avec son cure pipe un dernier regard dans le fourneau, ils rentrent
- C’est bon jusqu’au bourrage prochain.
- Nous avons monsieur le curé à déjeuner il est tout joyeux à la pensée de voir les Parisiens : c’est un homme courtois, je ne me souviens pas de la dernière fois où vous l’avez vu. Il vous trouve si charmants- son impression fut bonne - Eloi vous êtes un homme d’une probité exemplaire, intelligent, attentionné envers Marguerite, des enfants modèles là, je l’arrête il exagère un peu.
- Le curé Pierre vient. – vous le connaissez Eloi, c’est un gaillard solide il a en charge plusieurs paroisses, une vie sacerdotale qu’il assume pleinement avec bonne humeur. Il a pris la succession du père Jean qui atteignait ses quatre vingts ans
- Il ne serait pas surprenant de voir les Ragoutot rappliquer. Le coin est un nid de ragots Vous avez vu… ! Les parisiens sont là… !
Ils sont tous charmants curieux de vous voir Marianne me rabâche les oreilles chaque fois qu’on se voit elle n’arrête pas de me dire – tu vois Agathe j’aurais souhaité un mari comme Eloi pour ma fille, sérieux travailleur, il regarde Marguerite comment te dire, tiens, il la mange des yeux parfois il a un regard suppliant comme s’il voulait se faire pardonner de n’être pas assez aimant, un petit regard coupable, tu n’as pas remarqué ? Il est attachant même monsieur le curé m’en dit le plus grand bien. :
- Maintenant passons aux choses sérieuses. Les garçons le couvert, allez on se dépêche !
Autour de la table bien coquettement garnie ils trinquent les coupes garnies du meilleur champagne de la meilleure année de la meilleure cuvée : c’est ce que raconte Agathe à tous ses amis.
Monsieur le curé s’excusa de son retard tout le monde lui pardonna en lui mettant une coupe de champagne dans la main Le curé a une voix qui porte elle résonne dans les murs nos cœurs s’emballent avec nos coupes qui se succèdent sous l’effet bienfaisant du père Pierre
Un sourire béat devant cette belle famille, des félicitations pour leur belle allure leur bonne mine, monsieur le curé respire la bonne odeur hum !
- Agathe que faites vous de si bon, c’est un vrai délice, Eloi votre bonne maman est la reine des recettes originales, ce sont des délices chaque fois : qu’en pensez-vous Eloi ?
- Délice !
- Mais oui mon ami des Délices.
Tous en cœur
- Les délices d’Agathe.
- Vous allez connaître les délices avec Agathe
- Comment ?
- C’est notre Agathe.
- Dites moi comment ça va à Paris ?
- Des grèves qui perturbent la vie des parisiens.
- A table !
Agathe un plat bien garni dans ses mains rayonnante triomphante s’annonce : voilà les délices d’Agathe, avec Agathe.
25-02-2011
La table bien organisée où chacun à un vis-à-vis pour parler : David face à Candide, le Curé face à Eloi Joseph à ses cotés, Marguerite face à Agathe.
J’ai contacté le maire pour une histoire qui m’ennuie notre petit cimetière est trop petit : la population a augmenté, des tombes plusieurs fois centenaires abandonnées vont disparaître je le regrette mais qu’y faire Eloi ! Il faut voir ce cimetière le vicomte de Brisedouce est enterré là un joyau d’architecture une magnifique petite chapelle, la commune l’a prise en charge
- Alors curé qu’est-ce que vous me voulez encore ! Le maire tient les fonds que voulez-vous nos regards divergent, c’est un brave homme qui tente de plaire. Il y a quelques autres tombes de la grande noblesse de l’Anjou. C’est à voir.
- Agathe je persiste vous êtes une parfaite maîtresse de maison, c’est ici où je respire ce délicieux parfum qu’en pensez-vous ? Ce parfum léger A ! Joseph vous êtes un homme comblé parmi toutes mes ouilles que j’aime c’est là où je respire la bonne odeur : les délices de notre Agathe. Alors me amis je bavarde…parlez moi Eloi de vos distractions dans notre belle capitale, Marguerite vous allez au théâtre, aux conférences vous êtes gâtés ; J’ai des amis prêtres qui me donnent des nouvelles qu’ils glanent dans le journal le Monde j’ai des relations avec l’Evêque
- Comme vous Pierre je suis sensible aux délices qui nous accompagnent partout. N’est-ce pas Marguerite
- Je n’ai pas les dons de Maman ni le temps.
- Alors les garçons qui a remporté la partie,
- C’est lui.
- Qui lui.
- Candide
- La prochaine fois ce sera toi David.
Parmi vos distractions laquelle préférez-vous ?
- La marche, je marche sans but précis
- Marguerite vous suivez ?
- J’aimerais.
Nous avons conclu tous les deux voir notre liberté après le travail : je suis un infatigable marcheur d’une curiosité insatiable, je vais dans des quartiers difficiles où il ne serait pas convenable d’amener Marguerite, des rues curieuses des maisons pas convenables même d’effleurer du regard pour ma chère Marguerite vous me comprenez … je découvre Paris dans mes marches très instructives. Je ne crois pas que Marguerite puisse me suivre ?
- Pourquoi pas !
- Coucou !
Madame Ragoutot entrez donc, venez prendre un café.
- Je passais voir le père Justin, vous me voyez très gênée de vous déranger de vous donner quelques peines veuillez me pardonner vous êtes extrêmement gentil, allègre et souriante elle salue tout le monde.
- Comment allez-vous les parisiens : tu te souviens Marguerite de Justin qui vendait ses caramels que sa femme faisait A ! Monsieur le curé quelle souffrance de ne pas avoir un sou pour en acheter ! Puisque vous êtes là, j’aimerais vous voir c’est au sujet du catéchisme.
- Je passerai chez vous dès que possible Josiane.
Eloi vous êtes toujours si… allez quoi dire pour exprimer mon admiration tu peux dire que tu es chanceuse Marguerite.
Les papotages de madame Ragoutot écoutés approuvés avec des hochements de tête, les malheurs de madame Ragoutot que tout le monde écoute avec attention commisération, amonsieur de Risquetou avec la volonté évidente de l’écouter étouffe un bâillement.
Le Curé Pierre donne le signal du départ en se levant sui par tout le monde.
- je dois me rendre compte je vais au cimetière.
- Qui me suit ?
- Vous venez avec moi Eloi ?
- Oui pourquoi pas.
- Et vous Joseph ?
- Je viens.
Mesdames l’invitation est de pure politesse madame Ragoutot a de sensaionnelles nouvelles a vous apprendre ; Merci Agathe pour cet excellent repas, un vrai délice. Rendez-vous à la messe dimanche.
01-03-2011
Le curé¨Pierre et Eloi prennent le chemin du cimetière.
- C’est un bon exercice après manger Eloi.
- Vous êtes d’une compagnie agréable monsieur le curé vous écouter est un plaisir, les mots choisis, les phrases simples bien dites, l’habileté à vous faire comprendre est pour moi aujourd’hui un plaisir d’être en votre compagnie
- Je connais des gens qui n’y mettent jamais les pieds jamais ! Le refus d’une évidence ! La peur ! A mais, j’oubliais peut être êtes-vous de ces gens là ?
- Non n’ayez crainte.
Dans la clarté limpide de l’air de cette après-midi printanière les deux hommes vigoureux avancent avec de grandes enjambées fendent la distance en rien de temps.
- Voyez, la porte est à repeindre ! Entrez mon ami - après vous- non, non après vous : une erreur d’appréciation les fait se bousculer en franchissant la porte impossible d’entrer après quelques bousculades ils entrent.
- Ici vous rencontrez personne ou que très rarement sauf les jours d’enterrement.
Tiens ! Le père Pelletier creuse la terre du père Laristourne.
Eloi s’approche de l’homme, le salue.
- J’ai l’habitude, c’est mon boulot.
Pris de nausée le pauvre Eloi vomit dans le trou que creuse Pelletier, il a une vision. Délice la belle Délice, transformée multipliée capiteuse affolante affriolante essaie de sortir du trou. Brisé par ce spectacle insolite étonnant, là, devant la fosse que creuse le père Pelletier son estomac tourne, sa Délice se moque de lui Eloi est effondré il avance sa tête se penche pour voir, Délice a disparu, il s’approche de nouveau plus prés ce qui met Pelletier dans une bizarre situation
- Attention monsieur vous allez tomber dedans y a le temps ! Remettez-vous monsieur : un repas trop chargé ! Le curé vous attend allez soyez sage autrement et Pelletier enfonce sa pelle de plus belle.
- Il est des cimetières comme des pièces de théâtre où l’on aime aller, des tombes devant lesquelles on aime s’arrêter, imaginer, caresser du regard un regret de ne pas comprendre puis aller vers une autre où l’histoire s’est achevée là ! Un signe de Pierre le sort de sa méditation.
- Regardez Eloi, cette petite chapelle est la tombe du comte de Brisedouce Regardez sa sculpture, les artisans travaillaient bien, le temps ne comptait pas, maintenant on court ! Dommage. Qu’avez-vous mon ami vous êtes blanc
- Un petit problème stomacal, je suis sensible j’ai eu un petit malaise tout à l’heure mais tout va bien : ne vous inquiétez surtout pas.
La tristesse du lieu, un sentiment de solitude, l’ennui envahit Eloi. Il prend le bras de Pierre pour lui montrer une pierre à peine visible rongée par la mousse par le lichen apporté par la pluie rongée pathétique. Eloi curieux s’approche ému
- Voilà c’est une parmi bien d’autres hélas ! Qu’il faudra enlever. Ce sont de très vieilles tombes abandonnées ; pensez au bonheur de cette âme en vous voyant si touché Eloi, comme si c’était un des vôtres.
J’ai fait le tour du cimetière j’ai pris connaissance des erreurs qu’il ne faudra pas faire. Allez cher ami je comprends l’émotion de Marguerite toute d’amour : j’ai des confessions tragiques de femmes d’hommes si je peux par le voix du Seigneur leur apporter un soulagement puisse-t-il en être ainsi.. Sur un autre ton : c’est quand votre retour à Paris ?
- Demain, je reprends mon travail lundi, le visage d’Eloi reprend des couleurs son allure s’accélère
- Je vous laisse ici mon ami, mes amitiés à ces dames, merci de m’avoir accompagné dans ce cimetière merci de votre agréable et très sympathique compagnie.
04-03-2011
Sur le chemin du retour Eloi croise le docteur Lasaignet
- Vous êtes parmi nous comment allez vous ?
- J’ai eu un malaise docteur, j’ai manqué m’étouffer j’ai cru mourir.
- Quand cela vous est-il arrivé ?
- J’étais avec le curé Pierre au cimetière. Devant le trou que creusait le père Pelletier j’ai cru mourir je m’étouffais, je réussis à reprendre ma respiration ; Qu’en pensez-vous ?
- Vous aviez peut-être mangé trop !
- J’ai eu aussi des hallucinations.
- Des hallucinations…Consultez, consultez mon ami, Lasaignet vous le conseille. Vous êtes un cas pathologique intéressant, je note dans ma mémoire, je vais analyser votre cas il m’intéresse. Penché sur la tombe…dites-vous…
- Pathologique !
- Oui mon ami nous sommes tous des cas de toutes façons. Ne vous faites pas de bile c’est mauvais pour la santé, n’abusez pas ! N’abusez pas…vous comprenez …votre système nerveux en souffrirait ! A par ce petit incident ça va bien ?
- Oui docteur ça va bien, je suis mieux. A ! La médecine et ses serviteurs. Je suis mieux beaucoup mieux.
- Ne vous faites pas de soucis le bon air de l’Anjou va stimuler votre organisme un peu paresseux
- Paresseux !
- Une bonne marche Eloi avec Marguerite notre riche contrée amène le bon marcheur que vous êtes à des découvertes chargées d’histoire ce sera un tremplin pour retrouver la santé.
Allez, au revoir.
Les encouragements du docteurs Lasaignet redonne l’espoir à Eloi, l’espoir de revoir Délice son bonheur sa joie, le fait jaillir dans une explosion de vie.
- Candide…
D’un revers du pied il envoie le ballon à son père.
Joseph jardine Agathe Marguerite curieuses écoutent Josiane. Josiane Ragoutot donne des signes avant coureurs de partir mais rattrapée par l’envie de rester en si bonne compagnie elle se rassoit, prise par l’envie irrésistible de retrouver les souvenirs du passé avec Agathe et Marguerite.
- Tu as connu Eglantine ? Vous étiez en classe ensemble, figure toi lors d’une visite dans un château elle a fait connaissance d’un canadien « charmant ma fois » : pendant les vacances elle se faisait un peu d’argent en faisant visiter les monuments de la région, elle était guide, elle s’est mariée avec un très beau jeune homme et maintenant ils vivent au Canada.
Eglantine ?
- Eh oui ma belle : on la voit rarement c’est loin ! Ce sont des gens modestes...
- C’était une bonne copine ! Comme ça me parait loin ! Je la revois très bien un peu délurée mais gentille nous jouions ensemble.
Josiane tente de se lever se rassoit aussitôt.
- Le curé vient de marier Elise, tu as connu sa fille. Elle était veuve elle s’est trouvée un chic type la veinarde. Madame Ragoutot tente une fois de plus de se lever mais invitée par Marguerite elle se rassoit
- Qu’est devenue Sylvie ?
- Je n’ai pas de nouvelles elle est partie d’ici depuis longtemps.
Eloi s’arrête devant Joseph.
- Alors Joseph qu’avez-vous fait de la pipe ?
D’un geste vague il lui fait comprendre…
Délice envahit la pensée d’Eloi c’est au travers de Délice qu’il voit ses beaux parents Marguerite et madame Ragoutot , c’est donc dans une humeur la plus joviale la plus avenante, la plus chaleureuse qu’il s’unit à sa famille.
- Eloi nous pourrions peut-être puisque nous avons le temps accompagner Josiane chez le père Bronché, il vendait ses caramels dans la cours de l’école.
- Allons voir le père Bronché. Joseph avec Eloi avec Candide et David, Marguerite Agathe et Josiane dans une autre voiture.
Tous joyeusement vont voir le petit père Bronché
2011-03-06
, Eloi tout regaillardi prend part à la fête.
La maison apparaît joliment agrémentée de petits balcons garnis de fleurs, de fenêtres encadrées de torsades colorées aujourd’hui toutes ouvertes pour réchauffer l’intérieur. Assis sur son banc Michel Bronché nommé le petit père Bronché tant son affection pour les enfants est connue pour avoir distribué ses caramels aux petits enfants malheureux aux regards si tristes auxquels il ne pouvait résister :- c’est-y pas malheureux disait-il.- je ne pouvais pas rester insensible devant leurs yeux tristes ma joie était à l’image du bonheur qu’ils avaient lorsque je leur donnais un caramel.
La bonté du père Bronché était légendaire. De braves gens passaient le voir : un bonjour, quelques mots, une aide s’il le fallait, il était apprécié.
Et si nous portions des caramels au petit père Emballés par cette idée ils s’amusent comme des gamins retrouvent leur jeunesse avec le père Bronché, la pâtissière en ajoute quelques uns gratuitement : pour le brave homme dit-elle.
- N’oubliez pas de donner mes amitiés au père.
Des places libres permettent de stationner devant la maison du petit père Bronché ; assis sur son banc il tente de se réchauffer, émiette du pain pour les oiseaux : - je suis trop vieux maintenant pour avoir un chien !un chat !
- Petit père Bronché nous passons vous dire bonjour claironne joyeusement Josiane.
Eloi ému cache une émotion qu’il ne connaissait plus depuis longtemps. Il prend les carmels des mains d’Agathe avec maladresse les offre au petit père, une envie d’être en osmose d’aller dans l’émotion du père au regard plein de reconnaissance de bonté car dans ses jours comptés le précieux présent où tant de souvenirs se rattachent lui donne mille fois plus de plaisir Eloi le perçoit il est troublé.
Sec et noueux comme un sarment de vigne essayant de se redresser une canne pour l’aider quelques gestes désordonnés pour accueillir Josiane et ses amis le petit père approche.
- Venez vous asseoir les chaises sont prêtes, elle sont là, asseyez-vous je vous prie.
La conversation s’égare dans tous les sens pour revenir aux caramels.
- C’était des caramels que madame Bronché faisait A ! Mais amis ils étaient si bons tellement meilleurs que ceux d’aujourd’hui.
- Tu te souviens Josiane des caramels de madame Bronché comme ils étaient bons A ! Oui ils étaient bons, si bons !
- Bien sûr je me souviens tout le monde s’en souvient n’est-ce pas Agathe ?
- A ! Tu peux le dire mais ceux là sont bons aussi ! Tu nous en donneras des nouvelles, ils sont bons, sont bons !
Le père est un peu dur d’oreilles.
Allez si nous en goûtions un ?
- J’aime les caramels ! dit Josiane
- J’aime les caramels ! dit Agathe
- J’aime les caramels ! dit Joseph
- J’aime les caramels ! dit Eloi
Les caramels pour Candide et David nous en voulons ! Crie Marguerite.
Nous aimons les caramels petit père Bronché et ceux du petit père encore plus.
Emu le petit père articule difficilement les mots de remerciement ses yeux souvent humides éplorés sur le monde une larme qu’il ne peut retenir caresse sa joue.
Ils ont tous retrouvé une nouvelle jeunesse.
Eloi le regard dans le vague voit Délice qu’il aime, un sourire à la pensée de lui offrir des caramels et à ce moment là il la voit si belle si attirante si vivante qu’il crispe sa main sur sa jambe ;
- Voyez Eloi vous êtes en pleine forme le docteur Lasaignet avait raison le bon air de l’Anjou le petit père Bronché vous ont regaillardi.
09-03-2011
Installés sur la terrasse pour prendre l’air regarder les garçons jouer Eloi cherche à arbitrer la partie de ballon de ses fils.
- Ne trouvez vous pas Eloi nos pensées convergent vers ce lien affectif nos enfants : les frappes sur le ballon les cris des garçons font penser à des gorets qu’on égorgent.
Confortablement assis sur la terrasse joseph le fourneau de sa pipe dans la main un regard perdu vers les volutes envoyées par petits coups tirés sur sa pipe afin de mieux pénétrer sa pensée se tourne vers Eloi
- Vous aussi Eloi vous savourez cet instant.
Eloi s’étonne de la remarque de Joseph.
- Savourez.
Les magnifiques volutes que Joseph s’applique à envoyer ont distrait Eloi et l’ont emmené naturellement vers Délice.
Les jets de fumée envoyés engourdissent l’esprit de Joseph il tire sur sa pipe avec volupté. .
Les cris sauvages des garçons le papotage de Marguerite et d’Agathe Eloi y est sensible, affolé par les volutes habilement lancées par Joseph la vision de la maison de passe de madame Irène se transforme et devient une vision apocalyptique, une persécution, il tend son cou afin de mieux comprendre cette relation dans laquelle il s’est installé. Meurtri, fasciné, attiré par Délice qui apparaît multipliée et si belle il s’approche plus près avec l’envie de l’attraper, à ce moment Joseph qui l’observe depuis un moment .intervient.
Le son de la voix de joseph le fait sursauter machinalement il répond
- Vous avez une pipe magnifique ce à quoi Joseph assimila sa pensée à la sienne
- C’est mon avis aussi mais votre remarque est judicieuse elle m’amène à penser qu’il y a chez vous un désir inavoué de posséder ce très bel objet, c’est un objet trop personnel pour vous le prêter. Je vous observe depuis un moment Eloi et pour consolider sa pensée, depuis un moment, ses yeux suivent les dernières volutes : vous êtes un fumeur de pipe : où étiez-vous parti ? Vous pourriez faire partie de la très haute congrégation des fumeurs de pipe, je vous y amènerai si vous voulez bien, bien entendu Voyez la découpe parfaite finement ciselé et la couleur le magnifique bois avec quelle précision tout a été conçu pour faire fonctionner cet objet d’art : ce petit four que j’active, éteint, nettoie m’envoie vers des délices inconnus jusque là. Vous Eloi où étiez vous ? Dans quel rêve êtes vous allé ? Je ne veux pas avoir d’indiscrétion mais c’est là où l’on reconnaît le vrai fumeur de pipe, vous devez essayer. Tiens Agathe et Marguerite nous font des signes.
- Allez ! Arrêtez les garçons, faut mettre le couvert. Allez aider Mamie s’il vous plait, vous laver les mains : en frappant des mains : on se dépêche ;
- Pour vous Eloi tous les espoirs sont permis n’hésitez pas à vous les offrir quels qu’ils soient ! Nous sommes entre hommes ! Je vais vous dire un secret : j’ai connu quelques « défaillances » dit-on mais n’est-ce pas mieux que d’aller chez un médecin (le docteur Lasaignet vous le dira : c’est un praticien excellent) Ce sont les desserts de la vie : un petit coup de canif au contrat remet la paix l’harmonie dans le ménage qui à tendance à basculer vers l’habitude la pire chose. C’est l’embellie de la vie et dans un éclat de rire satanique le poussant par le coude nous, les hommes nous connaissons ça mais je suis resté fidèle à Agathe c’est une perle. Je soupçonne en revanche en vous quelque chose qui aurait la consonance d’ennui de fatigue de lassitude se sont les signes avant coureurs d’une dépression cet ennui pernicieux ne vous y laissez pas aller : vivez, vivez savourez la vie dans sa diversité : n’oubliez pas la pipe elle peut vous aider.
Regardez Marguerite quelle classe le seul reproche que je lui fais c’est son manque de fantaisie. C’est une nature sérieuse dès sa plus petite enfance elle était appliquée même dans ses jeux, son adolescence était raisonnable comme dans tout. Vous la connaissez. Elle passait son temps à lire nous avons une bibliothèque de ses livres elle vous en passera si vous vous sentez l’envie de lire, sportive aussi elle pourrait vous accompagner dans votre jogging elle est endurante elle excelle dans tous les domaines soyez indulgent lorsqu’elle vous rabâche ses sorties dans les librairies intellectuelles des librairies pour connaisseurs ! Chacun a sa perception son approche de l’autre on doit s’accoutumer. Je bavarde : allons porter de l’aide.
- Agathe puis-je t’aider ?
- Non
- Chérie puis-je t’aider ?
- Non.
Tout ce petit monde s’applique comme on leur a appris à placer convenablement les assiettes les verres les fourchettes les couteaux
- Vous semblez fatigué Eloi reposez vous puis nous irons manger le repas du soir.
Ils s’appliquent à joliment placer les serviettes de la couleur de la nappe rose décorée de dessins géométriques bleus verts, jaunes rouges de multitude de couleurs pastel en harmonie d’une belle famille ;
12-03-2011
Des recommandations à David et Candide avant d’aller à la messe.
Les habits du dimanche ont trouvé place grâce à l’œil vigilent de Marguerite dans les valises des garçons, bien pliés connaissant le désir d’Agathe de voir ses petits enfants dans leur bel habit du dimanche et qu’il ne serait pensable d’aller à la messe « débraillé »
Tous les dimanches David et Candide ont leur costume, et à la sortie de la messe les grands parents aiment entendre dire par les amis, ce sont de vrais petits gentlemans; Joseph bombe le torse Agathe exhale de sa personne un parfum à se pâmer tellement il est délicieux ;
- Voyons David, tourne toi : c’est bien
- Voyons Candide, tourne toi : c’est bien.
Agathe a parfumé sa personne d’un parfum qui pousse à la gourmandise : c’est son pêché mignon de se parfumer dit-elle, tous inhalent son parfum, l’humeur est joyeuse les garçons sont fiers dans leurs beaux habits.
Marguerite et Eloi font leur jogging, profitent d’une belle matinée pour aller visiter un cite verdoyant.
Sur la terrasse Joseph et sa pipe, à la cuisine Agathe. Tout avait été préparé la veille, un dernier regard dernier préparatif du chef une table du dimanche Agathe vaque dans la maison envoyant sur son sillage son délicieux parfum au joli nom de Rose.
Agathe rejoint Joseph.
Les garçons sur les genoux des grands parents. Joseph avec sa pipe et Agathe attendent silencieusement Eloi et Marguerite.
- Mamie, Félicien m’a envoyé un message il me demande s’il peut venir.
- Mais bien entendu Candide
- Manie, papa part ce soir ?
- Oui chéri. .
De retour Eloi et Marguerite se joignent à eux.
- Papa ! Papa ! Regarde !
- Très joli Candide : tu as pris ça où ?
Fier comme Artaban
- C’est mon dessin, je l’ai trouvé sur un livre de peinture dans la bibliothèque de Maman
- Marguerite je ne te connaissais pas des goûts pour la peinture
- C’est une envie que j’ai eu à un moment donné, l’art plastique m’a attiré : j’ai du arrêter c’était trop de travail : dommage. J’ai eu d’autres objectifs, je regrette un peu.
Eloi assis à coté d’Agathe enivré par le parfum d’Agathe ne répond pas.
Dans ce cadre familial paisible Eloi bienheureux pose des questions, réponds aux questions et dans cette ambiance il oublie sa fatigue, le parfum enivrant, les volutes envoûtantes Eloi est particulièrement bien. Un craquement dans sa chaise, pourtant... Il respire l’ambiance douce, transparente, une brise envoie dans les ondulations de la fumée mille histoires. Eloi s’agite sur sa chaise essaie de s’asseoir confortablement mais quelque chose intervient le gêne. Délice vient avec l’intensité du désespoir et l’envoie dans une souffrance qui lui brise le cœur, ses traits se crispent, elle est devant lui si triste et si tragique ses yeux lancent un appel un appel au secours. Il l’aime sans retours, il l’aime tellement, tellement que l’épouvante est dans ses yeux, elle est si belle… et là, au milieu de sa famille elle lui a pris son cœur. .
- Vous allez Eloi ?
- Eloi mon chéri tu es sûr que ça va ?
- Eloi soignez vous ! Allez donc voir le docteur Lasaignet
Tous en cœur ;
- Oui, le docteur Lasaignet ! Le docteur Lasaignet. ! Faut le voir.
- Je viens d’avoir une vision.
- Ensemble : une vision !
- Oui une vision, j’ai cru mourir, la sorcière Véritissimo voulait prendre mon cœur, c’était effrayant, je dus faire appel à toutes mes forces physiques et mentales pour vivre. Je suis navré de m’être laissé ensorcelé par le délicat parfum d’Agathe et les émouvants volutes envoyées si habilement.
- Candide et David ensemble.
- Véritissimo, Véritissimo la sorcière raconte papa.
- Venez près de moi tous les deux, vous voyez les délicates volutes que la brise disperse autour de vous ? La voyez-vous ?
- Oui Papi.
- Bon, dans ces volutes Candide et David vous pouvez voir une histoire que vous pourrez écrire. C’est ce qui vient d’arriver à votre père ;
Je sais, Eloi, et vous venez de me le confirmer, et de m’en convaincre encore plus vous avez un délice avec la pipe, nul doute vous serez approuvé à l’unanimité par la très haute la très prestigieuse, la très célèbre congrégation des fumeurs de pipe.
Eloi fait un signe tous suivent c’est l’heure du repas de midi.
2011-03-17
Candide et David assis bien droits devant la table écoutent les grandes personnes .Candide lève la main pour demander la permission de parler.
- Oui Candide.
- Je pourrai aller voir Félicien après manger Mamie ?
- Je croyais qu’il venait.
- Je peux y aller aussi.
- Bien sûr.
Nous sommes désolés de ne pas vous garder près de nous Eloi, ce sera un moment dur où vous aurez les charges de la maison. Marguerite tu as prévu les tracas auxquels Eloi devra faire face, avec les vacances vos amis risquent d’être absents vous allez vous retrouver seul. Vous continuez l’équitation ?
- Oh ! Cela fait bien longtemps que j’ai arrêté vous m’y faites penser je devrais peut-être reprendre, le temps m’oblige à abandonner le sport n’est-ce pas Marguerite ?
Marguerite se tourne vers Eloi.
Il a tranché pour donner sa préférence à la marche n’est-ce pas chéri, ça lui réussi il est mieux depuis c’est son nouveau sport par manque de temps je me contente de l’écouter raconter sa ballade..
Eloi ému baisse la tête.
- C’est un pudique j’évite les questions, il marche dans Paris trop je le crains : pendant mon absence n’en fait pas trop. Les Céleste sont là ?
- Non ils sont partis.
- Papa je t’enverrai des S.M S
- D’accord.
Agathe règne dans sa table, parfaitement coiffée élégamment habillée elle a pris soin de se parfumer légèrement pour ne pas incommoder, des chaussures ravissantes à petits talons. A tour de rôle ils vont chercher les plats. Les garçons se trémoussent, les grandes personnes tardent à terminer ils se bousculent pour débarrasser au plus vite la table.
Doucement les enfants, changer vous.
Joseph a pris sa pipe pour savourer son café, Eloi essaie d’être attentif aux propos de Joseph il évite un bâillement qui lui prend les tripes, un soupir, une apesanteur l’envoie vers Délice ; Joseph tire sur sa pipe par petits coups, partis dans les profondeurs de pensées philosophiques ils approuvent par de petits hochements de tête s’expriment par quelques signes discrets inhalent la fumée qui se disperse autour
L’ennui pèse sur les épaules d’Eloi les efforts pour cacher son ennui l’épuisent son besoin de solitude besoin de revoir Délice madame Irène retrouver ses sorties avec son ami Celeste, les quartiers encore inconnus les multiples intérêts de la capitale le fascinent seul dans Paris. La vie bourgeoise de la province alourdit son ennui naturellement il ne s’intéresse pas à la riche histoire du patrimoine français ça l’ennui, les chefs d’œuvre que visitent les touristes du monde entiers l’ennuient, les monuments expliqués par des guides passionnés qui font remonter le temps et où le plus petit détail à une grande importance où de géniaux artistes dans un accord parfait ont fait de ce monument une réussite que l’on ne cesse d’admirer l’ennuie
Paris l’ensorcelle, les découvertes qu’il fait au coin d’une rue la devanture devant laquelle il s’arrête d’une originalité étonnante c’est son histoire
.Dans Paris sa ville où il a été nourri depuis sa naissance avec les aventures qu’il a vécu, avec Marguerite sa femme ses enfants il n’est pas arrivé à surmonter ce lancinant ennui qui sournoisement le prend, la maison de passe de madame Irène fut une nouvelle aventure qui le dépasse mais avec Délice si belle si étrangement belle il devient un autre homme oublie la lourdeur de sa vie familiale.
- Venez Eloi où partez vous comme ça ? Vous me rappelez ma jeunesse, je fumais cigarettes sur cigarettes.
- Vous me voyez navré j’aurais un plaisir gâché je fume ma cigarette à l’écart de votre belle pipe.
24-03-2011
- Alors vous êtes sur le départ ! Devant lui le curé Pierre goguenard le regarde.
- Je reviens samedi, Eloi montre des gestes nerveux.
- Mademoiselle de Virecheau petite fille du comte de Virecheau un guerrier connu pour ses exploits m’invite à sa collation c’est une fidèle paroissienne au cœur généreux : vous ne la connaissez pas : la vieille France, beaucoup de farfelus une odeur de temps ancien un charme désuet paisible loin des turbulences de notre époque où les jeunes sont décomplexés, libre ; Je pourrais vous en raconter de bien belles…
Le curé Pierre est en bonne compagnie avec Eloi il continue. La société dans la région est vieillissante, ici pas d’industrie, des touristes, des commerces, on a un médecin, un pharmacien, un notaire qui veille sur notre bonne santé. Renouvelez mes amitiés à vos proches. Dimanche prochain c’est la pentecôte
Bonne route.
- Eloi tu oublies tes baskets
- Merci.
- Les garçons sont chez leur copain ils devraient être là.
- C’est pas grave ils m’appelleront sur leur portable.
- Eloi vous nous donnez de vos nouvelles. Accompagné de signes encourageants il s’engouffre dans la voiture des regards inquiets des gestes amicaux il tape deux fois sa portière pour calmer son impatience l’énervement des jours passés.
Des kilomètres interminables, des voitures, des voitures devant derrière une marée de voitures. Il double profite d’un bouchon pour écouter son poste, les dernières nouvelles, l’éteint, la vitesse ralentit. Il a une vision, la maison de passe de madame Irène désespéré il cherche Délice immatérielle déchiquetée disparaît dans les volutes de la pipe de Joseph une quinte de toux l’étouffe il reprend sa respiration paniqué à l’idée de perdre Délice il tape sa tête pour sortir de ce mauvais rêve pressé d’arriver pour aller voir sa chère sa très chère Délice qu’il aime éperdument. Eperdu il maudit la pipe de Joseph et tous les fumeurs de pipe.
La circulation se débloqua jusqu’aux derniers bouchons à l’entrée de la capitale.
2011-03-31
Monsieur de Risquetou semble être fait pour une vie tranquille du moins le croit il. Ce soir vêtu de son beau costume cravaté enveloppé de sa dignité il prend le chemin qui l’amène vers une famille amie où il est invité à passer la soirée. A un angle de deux rues il bifurqua vers la maison de passe d’Irène.
Une vie sans embûches en fait, pourtant il trébuche par manque de confiance, une inquiétude persistante, ces disgrâces dont il est atteint depuis sa naissance ne l’empêche pas toutefois de garder son rang d’être apprécié partout et de jouir des avantages de sa particule doublée de connaissances qui séduisent toutes ces dames jalouses de Marguerite.
Il avait promené Marguerite et les garçons dans des quartiers de Paris historiques tous avaient goûté aux richesses de la capitale. Il y eut un moment où les garçons en eurent assez de se traîner derrière leurs parents, ils y renoncèrent et décidèrent dans un commun accord de laisser Eloi partir seul. Faire sa ballade le soir était son quotidien et parmi les découvertes qui le distrayaient il fut attiré par un nom étrange affiché sur la porte d’une maison, il alla sur inter net et sa curiosité l’amena à La Secrète Science Dévastatrice de L’âme Humaine : la maison de passe de madame Irène.
Madame Irène avait appelé sa maison de ce nom inquiétant qui attirait la curiosité si bien qu’elle avait une clientèle de haut niveau en quête de sensations nouvelles d’émotions nouvelles. Nonobstant sa timidité sa crainte du scandale et toutes les pensées négatives qui l’habitent ce grand dépressif chercha un remède à son mal dans la maison de passe de madame Irène.
Emu devant la porte il se saisit du marteau frappa trois petits coups.
Une magnifique jeune fille ouvrit la porte en le gratifiant d’un beau sourire, le plus beau qu’elle pouvait avoir car il lui plaisait bien.
- Entrez Monsieur.
A peine la porte franchie monsieur de Risquetou se trouve dans un autre monde une autre histoire où il oublie ses tracas.
- Bonjour madame.
- Bonjour cher Eloi : c’est inhabituel de nous rendre visite un dimanche, je m’en réjouis.
Madame Irène épanouie aux formes éblouissantes, appétissantes font penser aux fruits exotiques pleins de saveurs enivrantes, des joues couleur de coquelicots des lèvres qui ressemblent aux cerises craquantes madame Irène tout sourire reçoit monsieur de Risquetou. Le cher homme troublé bégaie quelques mots doit se reprendre pour articuler convenablement
- Pourrais je voir mademoiselle Délice.
Madame Irène accuse une déconfiture qui la fait sombrer doucement dans une grande déception au goût amer mais en grande professionnelle elle reprend son éclat aveuglant pour foudroyer Eloi.
- Avec un grand sourire : prenez la peine d’attendre cher ami
Aujourd’hui est son jour de liberté, je m’informe attendez s’il vous plait – Délice ?- Oui tante Irène – vous avez une visite –A ! Oui ! Monsieur de Risquetou- J’arrive, je souhaite le salon est, tante Irène- d’accord. Elle vous reçoit dans le salon est monsieur. C’est son choix.
Ce fut un éclat aux couleurs infinies aveuglantes vertigineuses monsieur de Risquetou crut mourir noyé. Dans un râle pour revivre il serra Délice contre lui se noya éperdument dans les douces rondeurs, la douce chaleur du satin de sa peau, il allait dans l’infini ne comprenant pas n’expliquant pas il naviguait sur une eau limpide bercé par la douce houle aux clapotis légers il se laissait porter s’enivrait de cette coupe merveilleuse sans se rassasier il buvait, fatigué il sombra.
19/04/2011
Monsieur de Risquetou traînait sur lui un ennui qu’il cherchait à fuir et partout où il allait le même processus s’installait, un bref intérêt que l’effort de gagner épuisait.
Trop longtemps contenu son désir pour la belle Délice eut pour effet de le précipiter dans ses bras et dans sa cousette rose aux parfums envoûtants il était allé.
La belle Délice s’était instruite au jeu de l’érotisme elle était devenue habile naturellement, c’était un jeu dont elle s’amusait elle choisissait parmi la panoplie qu’on lui offrait ; ses désirs limités ne satisfaisaient pas madame Irène ses exigences menaçaient l’équilibre du contrat qu’elle avait passé. Elle choisissait.
Eloi sans intentions purement sexuelles avait mêlé sentiments et sexualité. Délice ne s’y était pas trompée leurs corps eurent un plaisir qu’il n’avait pas connu depuis longtemps.
Ce néfaste métier où elle avait été abusée par le rabatteur Pietro avait caché tous les bienfaits toutes les richesses que lui avait généreusement donné la nature.
Elle regardait Eloi.
Eloi dormait Délice le regardait hésitait, devant ce beau visage détendu paisible elle se rassit attendit, elle ne voulait ni le quitter ni le réveiller, le laisser seul non plus elle attendait surprise et un sentiment de culpabilité de tromper Pietro la fit se lever Pietro était son seul amour son homme, elle lui vouait un amour absolu.
Le bruit de la douche réveilla Eloi le vertige du réveil le décor inconnu il pensa rêver tenta dans un effort de comprendre, Délice apparaissait toute rose merveilleuse imprévisible, il se rendormit
Délice ne le réveilla pas elle descendit trouver madame Irène.
Dans la cousette rose aux parfums enivrants monsieur de Risquetou sous leur effet euphorisant respira de plus en plus profondément, ouvrit les yeux prudemment craignant un danger puis il chercha à comprendre, secoua sa tête pour éclaircir ses pensées et s’assurer de ce qu’il voyait, s’assit sur son lit se redressa observa autour de lui hésitant à comprendre se regarda de haut en bas constata qu’il était tout à fait nu. Il frissonna porta sa main à son front pour calmer un mal de tête retrouver une mémoire de moments qui lui échappaient. Assis sur son lit nu il attendait puis s’habilla. Il trouva ses habits bien rangés dans la penderie.
De petits coups contre la porte ;
Eloi se précipita pour ouvrir.
Délice apparut un plateau dans les mains
- .Monsieur Eloi voilà un champagne avec quelques petites friandises, pouvez m’aider s’il vous plait, Eloi s’écarta pour la laisser passer, dégagea rapidement la table deux fois grande comme le plateau très jolie petite table ornée d’une arabesque légère représentant deux feuilles de vigne et un raisin au centre une plaque de verre au dessus Eloi devant Délice la contempla avec convoitise rougit.
- Vous plairait-il Eloi que nous fêtions notre première fois (j’espère qu’il y en aura d’autres) avec ce champagne offert par madame Irène.
Délice avait habillé son joli corps dans une robe de ville ce changement ajouta de la stupéfaction à Eloi déjà inquiet.
Délice avait son hôte. De sa main délicate elle tendit une coupe à Eloi un simple mot : santé, un sourire gêné.
Je souhaiterais Délice il rougit s’embrouilla se leva fit quelques pas.
En fine connaisseuse des hommes Délice comprit l’embarras d’Eloi.
- Asseyez-vous cher ami.
- Ma mémoire m’a abandonné Délice ça m’inquiète.
- Ne vous faites pas de soucis cela arrive fréquemment. Après tant de mois passés dans le petit salon coté est vous avez franchi la barrière qui nous séparait de ma cousette rose, ce fut simple monsieur. Du salon à ma cousette nous allions soudés l’un à l’autre excusez le mot mais je n’en trouve pas de mieux adapté à nous en ce moment là. Je n’ose pas vous raconter l’enchaînement qui suivit, il fut passionné pleins d’extases, nous nous sommes aimés passionnément voilà Monsieur notre première fois.
21/04/2011
Le beau minois de Délice dans sa cousette envoyait Eloi dans un monde inconnu à lui il voyait l’ameublement léger aux couleurs douces, bleues roses vertes mauves assorties à sa robe, une angoisse devant le vide du moment la coupe de champagne dans sa main se mit à trembler.
Il voyait dans une clarté hallucinante sa tendre amie qu’une maladie avait ravi dans son jeune age, les moments heureux où leurs jeunes corps s’étaient exprimés les moment infiniment tristes qui lui ont laissé des séquelles, comme un film les images défilaient, il voyait l’autre celle qui se moquait jouait de sa timidité puis l’avait plaqué celles qui étaient passées inconsistantes
Délice prit pitié, elle lui prit les mains.
- Comment puis je vous aider ? Tenez, prenez une autre coupe de champagne ça devrait aller. J’ai connu un client qui a eu ce malaise qui détruit la pensée, il avait subi un traumatisme tel qu’il eut peur de revenir alors qu’il ne pouvait s’en empêcher. Il me raconta qu’il avait retrouvé par morceaux les moments passés ici la première fois, Eloi je vous dis la vérité ; ici c’est une histoire à part de vos histoires, comment vous dire : j’ai du mal à m’expliquer : ce monde est à part de votre monde, un monde que vous cherchez dont vous ne pouvez vous passer. Tenez parions que dehors au grand air vous retrouverez un début de notre émouvante première fois, vous verrez.
Eloi était intrigué par les explications de Délice il commençait à être bien, il regardait le lit où leurs ébats s’étaient passés puis du lit il allait à Délice et de Délice au lit et ceci plusieurs fois si bien qu’il crut un moment la retrouver dans ses bras. Les coupes les unes après les autres se vidaient il cherchait aveuglément .le moment qu’il avait adoré devant lui Délice plus belle que jamais.
- Je considère ça comme un malaise, je devrais peut être consulter un médecin, si vos enseignements se révèlent être vrais, étant instruit je dois retrouver ma mémoire perdue semble t-il. C’est un grand souci chère Délice je suis vraiment malheureux de vous offrir ce piètre personnage.
- Non monsieur nous sommes là mes consoeurs et moi pour tenter de réparer les fissures que les orages les tempêtes familiales ont provoqué, notre pauvre profession peut quelques fois aider, nous en sommes conscientes et cela nous mène à philosopher sur notre sort si cruel cela nous aide à le supporter Des circonstances malheureuses nous y ont conduit nous nous en réchappons grâce à vous, aux clients malheureux qui espèrent se trouver dans la maison de passe de madame Irène ;
Eloi interrogeait du regard Délice ses paroles encourageantes l’avaient apaisé, apaisé son cerveau fatigué, leurs pensées s’étaient mêlées communiaient un bien être s’ensuivait. Il palpa doucement la main de Délice en signe de remerciement puis se leva.
- Monsieur je compte vous voir prochainement, j’ai aussi besoin de vous.
- Vous êtes si belle Délice qu’il me serait impensable de me priver de vos bontés.
Eloi accompagné de Délice moitié rassuré de plus en plus inquiet à mesure qu’il approchait de la porte.
- Au revoir cher Monsieur de Risquetou A bientôt n’hésitez pas à me faire signe nous sommes à votre service n’est-ce pas Délice ?
- Oui madame.
- Bien je suis heureuse de vous l’entendre dire ; n’est-ce pas monsieur de Risquetou ?
- C’est un bonheur madame.
- A bientôt.
- A bientôt madame.
22/04/2011
Madame Irène fait signe à Délice
- Approchez Délice. Je constate que durant les sept derniers jours vous avez parmi les nombreuses demandes, refusé Mr Problématique Mr Pissenlit Mr Rabat joie Mr Rabougri et bien d’autres dont je ne citerai pas les noms : sont ce ces noms dont ils se sont affublés qui vous repoussent, ils souhaiteraient un peu de complicité de votre part. Vos émoluments ont de la peine à couvrir les frais. Sortie de la maison d’Irène vous aurez des maquerelles sans respect pour leurs pensionnaires, du rendement, du rendement la dépravation vous attend prenez garde, réfléchissez à votre avenir, voilà bientôt deux ans que vous êtes entrée chez moi, je calcule : combien avez-vous mis d’argent de coté. N’avez-vous pas de cervelle ? Je tire la sonnette d’alarme. Sortez un peu distrayez vous ! Voyez-vous vos parents de temps en temps ? Que doivent ils penser ! Vous restez dans votre cousette, je dois veiller au bon équilibre de mes pensionnaires, prenez garde je ne vous le dirai jamais assez
Pietro ne s’était pas trompé. Vous êtes la fleur des maisons de passe de la capitale - cette fille est pour vous Irène ménagez là elle vous attirera la clientèle ;
Vous êtes la déesse des filles qui s’exposent nues dans le grand salon n’abusez pas soyez vigilante.
- Tante vous êtes très bonne de penser à moi avec tant d’inquiétudes et de vous faire du souci pour une pauvre fille sans cervelle. Je n’ai jusque là obéi qu’à mon cœur c’est mon drame voyez où ça me mène ! Si je savais réfléchir comme vous le faites si bien je ne serais pas dans cette situation.
- Même Pietro se fait du souci pour vous.
- Pietro tante vous parle de moi !
- Cela lui arrive..
- Il a du cœur parfois.
Pietro est un maillon important de la mafia mettez vous le bien dans la tête. Il est le fils du parrain. Restez tranquille.
Madame Irène a l’assurance d’une jolie femme elle approche de la cinquantaine sans complexes son mari un grand restaurateur de Paris attire les fines bouches, elle tient à ce que sa maison ait un haut niveau.
Les plus belles filles des capitales rivalisent pour entrer dans la maison de passe de madame Irène Patentée, un contrat très scrupuleux où elle ne transige pas. Les pensionnaires ne tiennent qu’à rester. Elles sont libres de partir quand bon leur semble.
Le départ de monsieur de Risquetou, les remontrances de madame Irène avaient cassé le cœur de Délice, dans sa cousette rose elle pleurait Pietro qui l’abandonnait
Eloi de Risquetou la mort dans l’âme enjambait les rues de Paris tête baissé n’ayant plus envie de voir. Il alla s’asseoir dans un parc. Figé épouvanté à la pensée qu’il allait mal il partit dans des raisonnements qu’il maîtrisait rassuré il naviguait dans sa mémoire retrouvait l’invitation d’amis chez lesquels il devait aller qu’il avait négligé choisissant naturellement le chemin de Délice naturellement il était allé. Eloi était un grand intellectuel il cherchait et devait et voulait comprendre cette inexplicable situation alors une idée germa dans sa tête et si c’était mon double qui aurait pris ma place puis se serait retiré, devant cette éventualité qui lui parut une évidence il reprit sa route et pour s’en assurer se promit d’y retourner le lendemain.
Il chercha à parler à Marguerite avec son portable et cela le rassura. Tous allaient bien il se réjouissait d’avance à la pensée de les voir le week-end prochain. Une fois dans son appartement il chercha dans le frigidaire pour s’alimenter éparpiller ses pensées puis s’installa devant la télévision son plateau sur ses genoux. Il n’arrivait pas à fixer ses pensées, n’espérant pas échapper à ce tourment qui le rongeait il se mit à penser. Sa relation sexuelle dont il n’avait souvenance l’envoyait à échafauder des plans pour résoudre cette énigme alors puisant dans tout son savoir il bâtit plusieurs plans.
Les bras croisés le regard fixé sur le poste sans le voir il pensait. Je suis trop fragile en ce moment je dois laisser passer quelques jours peut-être puis lui vint l’idée d’inviter Délice au restaurant. Impatient il appela madame Irène.
- Allo ! Bonsoir madame votre serviteur monsieur de Risquetou. Je pensais demain lundi soir inviter Délice au restaurant.- Je vais vous la passer.- Délice je vous invite au restaurant demain soir o k – avec vous Eloi je m’en fais un plaisir d’avance à demain.
30/04/2011
Il ramène son plateau dans la cuisine, se prend en train de fredonner un air qu’il avait joué au piano dans son jeune age. Il s’installe devant son piano fait glisser ses doigts sur les notes prend quelques sons et note après note retrouve sa belle mélodie tout surpris de constater que ses doigts ont gardé leur agilité malgré un manque d’usage. Emporté par un désir de jouer il retrouve quelques airs.
Il se souvient des remontrances de sa grand-mère qui cherchait à lui faire faire des gammes, des exercices.- Mon petit Eloi tu n’arriveras à rien si tu ne fais pas le b à ba pour devenir un pianiste, travaille tes gammes, exerce tes doigts les uns après les autres, regarde, et sa chère grand-mère avec exemple lui montrait. – oui Mamie. Il est arrivé à pianoter malgré une volonté à ne rien faire ; - Il est doué disait son professeur de musique, il doit continuer. Il se souvient de travailler en cachette ses exercices, honteux.
Il allait saisir son téléphone lorsqu’il sonna
- Allo ?
- Eloi nous sommes sans nos femmes on pourrait faire un tour qu’est-ce que tu en penses par exemple boire une bière par là.
Eloi sent sa gorge se nouer il ne peut articuler un seul mot son être se ferme, il a envie de raccrocher regarde autour et dans sa solitude il retrouve la maison de sa grand-mère où enfant il allait passer ses vacances. Ses multiples activités de jeune homme d’homme marié lui ont fait abandonner le piano. Il a retrouvé émerveillé l’effort et le plaisir lorsqu’il joue. .
- Eloi ?
- Oui.
- Eh bien répond !
- Je serais un piètre compagnon, je suis très fatigué, remettons ça à plus tard.
- Mais pourquoi, sortir te mettrait en forme.
- C’est gentil d’insister mais ce soir c’est impossible.
- Toi, tu mijotes quelque chose.
- Une grande fatigue Céleste rien d’autre.
- Va voir un médecin : un remontant peut-être.
- Rien de grave, du repos, je raccroche te rappelle, ciao.
Eloi va vers la fenêtre jette un regard puis va s’asseoir.
Il tente de comprendre.
Délice est le tourment de son âme il soupire plein de détresse, frissonne appelle Marguerite
- Allo ! Marguerite.
- Oui Eloi, tu es bien arrivé ?
- Oui.
Le frigidaire est garni mange, ça va te requinquer, repose toi. Les enfants prennent des mines superbes Les parents sont merveilleux, qu’est-ce que tu fais en ce moment ?
- Je regarde un film. Je t’embrasse des bises à vous tous.
Connaissant la gourmandise d’Eloi Marguerite avait garni de bonbons un petit récipient en cristal, un cadeau de sa mère, et machinalement il les attrapait ce qui le requinquait. Il se mit à penser au brave petit père Bronché et à ses caramels. Il retrouve les exclamations de tous pour féliciter madame Bronché excessives certes mais pleines du désir d’acclamer les mérites du père Bronché et de la mère Bronché et il entend : comme s’il y était : ils sont bons les caramels du père Bronché, uniques et le brave homme remerciait une larme au bord des yeux. Eloi trouve un apaisement. Tout en mastiquant ses bonbons il pense à acheter pour Délice des caramels, une vigueur ne le tient plus en place. La soirée est douce, devant la fenêtre il écoute les bruits sourds lointains bruyants il voit les lumières de sa rue, en face des appartements envoient leur éclairage sur plusieurs étages, d’autres. La clef tourne il s’applique à bien fermer la porte, aspiré par Paris il va.
Il connaît son quartier avec ses galeries ses restaurants ses cafés ses commerces. Il va machinalement vers le métro le contourne continue son long parcours simplement pour marcher, fatiguer son corps, ne plus penser. La clef dans la serrure deux tours il entre.
Céleste déçu est bien esseulé dans son bel appartement du 6 ème arrondissement depuis un moment il hésite à prendre une décision se demande s’il ne devrait pas avertir Marguerite. Il est inquiet pour son ami cette fatigue inhabituelle l’inquiète, il hésite ne sait quoi faire prend le téléphone le pose le reprend le garde un moment enfin le pose. Il connaît Eloi depuis les bancs de l’école un entrain une bonne santé, il ne comprend pas et puis la pensée d’aller voir Virginie dans le café branché le dynamise. . .
03/05/2011
Pendant trois heures au boulot comme à l’accoutumée Eloi balaye ses angoisses devant l’ordinateur, concentré devant un problème délicat il oublie les raisons de sa déprime, redevient monsieur de Risquetou informaticien de haut niveau avec plusieurs employés sous ses ordres.
Avec ses collègues au restaurant il s’informe des dernières technologies l’esprit préoccupé par son travail il oublie Délice. La journée terminée Délice prend possession de lui, il déraisonne complètement. Là, devant la glace il dégage son col de chemise étire sa tête pour mieux l’ajuster s’observe un moment glisse sa main sur son front parfume son mouchoir prend son portable pour appeler madame Irène.
Gaillard mais tout de même inquiet .
- Allo ? Eloi votre serviteur. Je peux venir prendre Délice dans une heure ?
- Bien sûr.
- Je peux l’appeler ?
- Evidemment.
- Délice ! Eloi, j’arrive, à tout à l’heure..
- Je suis comblée de votre générosité, je suis prête.
Il laissait le soin à Délice de choisir le restaurant ne sachant comment elle allait s’habiller et en allant d’un bon pas vers la maison d’Irène il imaginait toutes les façons. C’est avec l’esprit préoccupé qu’il arriva devant la porte de madame Irène. Il hésita à frapper crut prudent d’attendre, ne vit pas le temps passer en s’informant de l’heure sur sa montre il rougit devant sa déconvenue lui si régulier, quinze minutes de retard ! Contrit il frappa discrètement. Madame Irène pétulante, attirante comme à son habitude l’accueillit avec son plus gracieux sourire.
- Bonsoir cher monsieur de Risquetou, je crois savoir… Attendez… Oui… Délice doit être dans le salon coté Sud, elle vous attend cher ami.
Je vous la recommande particulièrement c’est mon joyau, .essayez de percer son mystère nous en parlerons ensemble sa voix douce mélodieuse pleine de saveur envoûte Eloi.
Madame Irène béate devant Eloi
- Vous avez une allure très…comment dire je ne trouve pas le mot très comment disent les anglais : très…
- Dandy ?
- C’est ça, du chic de la désinvolture un naturel très excitant monsieur, veuillez me pardonner si je me laisse aller mais voyez-vous parmi mes hôtes vraiment, vraiment elle insiste sur le mot vous dominez cher Eloi.
- Vous me flattez madame.
Il se dirige vers le salon où Délice sagement l’attend, elle l’accueille simplement sa silhouette s’est affinée son corps a plus de souplesse; moulée dans une robe toute simple tachetée de petites fleurs en harmonie avec son teint rose.
Elle lui offre une chaise.
- Bonsoir monsieur vous me comblez.
- Appelez moi Eloi s’il vous plait, là, je serai comblé.
- J’aimerais encore une fois prendre une coupe de champagne ensemble tous les deux, ici : voulez vous ?
- Vous êtes là devant moi c’est mon désir le plus cher.
- Comment me trouvez vous ?
- Si belle Délice, mon âme est bouleversée ; ce cadeau est si magnifique je ne l’imaginais pas même dans mes rêves les plus fous. Je remercie le Seigneur de m’accorder cette faveur.
- Eloi. Prenez : elle tend une coupe.
- La soirée est magnifique, nous partons après cette coupe ; Comment êtes vous chaussée : A ! Très bien des ballerines, c’est merveilleux nous allons dans les rues où Paris va vous offrir son plus bel écrin.
Jamais Eloi ne fut aussi heureux
- Vous avez des chaussures à hauts talons ?
- Si bien sûr.
- Vous allez les mettre.
- Et les ballerines ?
- Nous les gardons pour la marche mettez les dans un sachet.
- Montez monsieur avec moi !
- C’est inutile nous partons.
Eloi crut à une fin du monde à la pensée d’aller dans la cousette rose de Délice il fut pris d’une terreur qu’il essaya de cacher mais son ton sec meurtrit le cœur de Délice.
- Regardez monsieur.
- Délice éblouissante bouleversa Eloi. Dans une simplicité qui faisait voir sa beauté rayonnante son galbe de jambes il crut défaillir elle était si belle si superbe là près de lui qu’il oublia toutes idées de la féliciter
Dans sa vie coutumière avec les responsabilités du travail .des enfants exigeants Marguerite certes était sa femme c’était celle qui lui avait donné deux enfants celle qui prenait en charge tous les tracas de la maison, dans les habitudes elle s’était volatilisée il avait le champ libre.
Ce soir avec la merveilleuse Délice il allait vivre sa plus belle aventure.
05/05/2011 Ils s’engouffrent dans le taxi.
- Etoile.
Autour le mouvement continue des voitures.
- Comment vous sentez vous ?
- Effarouchée, j’ai perdu la notion de la vraie vie mon enfermement consentie m’a enlevé l’envie de me battre, voyez Eloi tout ce monde pressé agité pourrais-je prendre une vie normale un jour, je crains d’être une pauvre fille qui ne sait que se prostituer ;
- Ne dites pas ce mot il me blesse, il n’est pas normal dans votre bouche j’ai une peine infinie de l’imaginer de l’entendre. Jamais il aurait cru vivre cette souffrance avec Délice : il lui caresse doucement la main donne un ordre au chauffeur : Bastille.
Moins de lumières moins d’éclat pour ne pas blesser la sensibilité de Délice. Nous allons visiter le Marais, vous verrez des boutiques je vous suivrai dans vos désirs.
Une, deux rues ils s’arrêtent devant une vitrine.
- Regardez cette vitrine tout est fait pour vous séduire n’est-ce pas ? Tenez cette robe je suis sûr qu’elle vous irait bien, elle vous plait ?
- Monsieur, je vois toute cette vie qui éclate autour, vous êtes si présent que j’en ai les larmes aux yeux c’est un miracle. .
- Tenez ce restaurant là entre…
- Oui je le vois
- Il vous plait ?
- Oui.
Ils s’installent accueillis comme il se doit avec courtoisie : le patron un magrébin sans précipitation s’approche un teint basané un accent de la bas…Un restaurant ordinaire ce qu’il faut pour manger pour boire un café, propre, pas de perte de place tout est organisé pour mettre le plus de tables Eloi a pisté une table éclairée pour voir et admirer Délice. La clientèle n’est pas encore là.
Ils se voient différemment la belle allure de Délice prend un autre relief il entrevoit l’amante il est troublé il est fou de désirs pour ce beau corps.
- Excusez moi Délice je sors fumer un instant.
Dans ce cadre modeste Délice prend un autre éclat, plus simple, la petite robe, les superbes cheveux encadrent le beau visage Délice a un aspect irréel sa beauté est transcendée, ailleurs... Eloi est émerveillé il la désire une peur atroce de se perdre dans ses bras le torture et ce grand intellectuel qui gagnait ses amours est en train de tomber amoureux. Il veut gérer cet amour qu’il ne comprend pas, ses mouvements malheureux, ce gagnant trouve un barrage devant Délice, il s’appuie contre la paroi. Tout en fumant sa cigarette sourcils froncés il l’observe, l’aime, il l’aime comme il n’a jamais aimé, il l’aime sans comprendre sans analyser il l’aime prêt à tout sacrifier à s’éloigner d’elle s’il le faut cette idée lui est insupportable il reprend sa place précipitamment prend les mains de Délice, il va dire le mot le mot fatal une force lointaine l’en empêche il baisse la tête.
- Monsieur Eloi vous vous ennuyez avec moi je suis navrée de ne rien vous apporter seulement cette pauvre fille que vous voyez ; j’ai mis ma jolie robe, j’ai pris mes plus beaux souliers je me suis appliquée à bien me coiffer pour vous, je suis profondément triste de ne pas vous distraire de vos soucis.
- Délice ce n’est pas mon désir nous sommes ensemble ça ne vous satisfait pas ?
- Vous paraissez si triste si préoccupé, j’ai la ferme conviction d’un problème que vous gardez pour vous, je serai toute attentionnée Eloi j’ai l’habitude avec mes clients. Si je vous disais qu’ils sont tous de bonne société et pourtant dans leurs confidences ils se ressemblent au point que je les devine avant qu’il aient parlé.
Eloi pris de compassion frissonne serre convulsivement ses mains.
- Monsieur mes mains !
- Pardon Délice.
13/05/2011
- Venez Délice, je vous montre le quartier.
Délice prend sa jolie petite glace jette un coup d’œil la range dans son petit sac à main timide elle accompagne Eloi s’applique à le satisfaire gauche et charmante à la fois elle le suit.
- Où allons nous monsieur ?
- Nous allons voir les vitrines des magasins ça va vous plaire Délice fier d’avoir cette magnifique jeune femme, les passants se retournent émerveillés par ce beau couple.
- Vous ne m’avez pas écouté monsieur Eloi je suis affligée. Délice avec Eloi se trouve bien seule elle se tourne pour cacher une larme tant son cœur est lourd elle ne comprend pas sa tristesse.
Eloi dans un éclair voit Marguerite bouleversé il attrape le bras de Délice pour la retenir.
- Nous avons pas mal marché asseyons nous dans ce café vous devez être fatiguée.
Délice avait mis ses ballerines elle pouvait marcher les magasins la distrayaient elle le suivit avec un soupir qu’elle essaya d’étouffer.
- Que faisons nous monsieur ?
- Ne soyez pas inquiète, nous partons de nos habitudes, vous avoir près de moi me comble comme vous savez, je vous demande simplement de vous croire heureuse un instant, c’est mon plus cher désir Délice.
Délice regarde ce bel homme, autour des bruits multiples, l’observe à nouveau.
- Que voulez vous monsieur ?
Ne cherchez pas la raison de notre sortie, peut être me distraire, il s’incline près d’elle pour respirer la douceur de sa peau, caresse sa main. Votre beauté est si troublante que je suis parfois d’une tristesse infinie devant ! Et là près de vous mon être solitaire et triste prisonnier de l’ennui cherche un moment de bonheur. Il m’arrive parfois de vouloir aller sur des routes désertes ; vous Délice vous aimez Pietro qui ne vous donne rien en retour n’est ce pas une forme de suicide permanent de votre si belle si riche nature ? Là, avec moi vous continuez votre travail aujourd’hui inhabituel, vous vous appliquez à bien le faire ! Vous souffrez. Délice J’aimerais sincèrement sans efforts l’espace de quelques minutes seulement que vous connaissiez le bonheur, le vrai, que vous soyez dans votre beauté exquise heureuse alors moi je connaîtrais enfin une rémission à mon ennui.
Délice écoute Eloi malgré son jeune age des histoires elle en connaît ! Elle a perdu la fraîcheur des sentiments la candeur naturelle aux très jeunes filles elle s’interroge sur la sincérité de cet homme, des détresses elle en entend journellement, la détresse d’Eloi est trop lourde pour ses frêles épaules elle soupire, attend.
Eloi s’énerve il part à la recherche du garçon va au comptoir payer puis s’assoit Délice le fascine il désire cette femme qu’il peut avoir quand il veut, en user comme il veut. En ce moment il vit une torture à la pensée de retrouver la même situation que la dernière fois Délice merveilleusement belle le fascine : ce grand intellectuel ne trouve pas de solutions devant ses inquiétudes plus le temps passe plus son inquiétude grandit. :
Je remercie Délice de bien vouloir accompagner Eloi dans ses divagations.
Vous avez la volupté en vous, un corps parfait un visage où je me noie, veuillez pardonner ma manière d’être. Votre sort m’émeut.
- Vous savez tout, tout sur moi Pietro est mon amant.
- Il vous fait souffrir qu’allez vous devenir !
- Je crois en Dieu Eloi je prie.
Il lui prend les mains les broie les caresses les baises les repousse les reprend les caresse plus violemment puis les tape sur son front. Ah… ! Il les broie voudrait les meurtrir les briser les rejette violemment. Il va à la porte hèle un taxi
- Venez Délice on rentre.
Devant la maison d’Irène.
- Vous n’entrez pas Eloi ?
- Non j’ai besoin de repos je travaille demain.
- Alors à une autre fois.
Délice toute étourdi retrouve sa cousette rose.
- Eloi s’installe devant l’ordinateur à la recherche d’un projet.
15.05/2011
Eloi s’endort difficilement il se tourne se retourne dans son lit cherche une bonne position. Il entend sonner les heures la peur d’une nuit blanche le pousse à prendre un somnifère mais même l’effet du somnifère se fait attendre il se lève va à son frigidaire des boites bien alignées garnissent son frigidaire il regarde les boites mises avec amour par Marguerite, béat devant il regarde, un abrutissement le renvoie dans son lit il jette un regard sur son réveil - c’est bon.
Le lendemain son sommeil amputé il baille à fendre l’âme. Sous sa douche il tente de se ressaisir pour être dispos, une journée de travail l’attend il prolonge sa douche déjeune en toute hâte s’habille l’esprit occupé par son travail. .
La journée terminée de retour chez lui il appelle Marguerite prend des nouvelles des garçons des beaux parents puis appelle son ami Céleste, satisfait d’avoir fait ce qu’il a programmé il défait sa cravate va boire un verre d’eau. A la fenêtre il regarde se tourne hésite le front plissé il va téléphoner à madame Irène un besoin irraisonné de voir Délice, retourne à la fenêtre se précipite sur le téléphone
- Bonjour chère madame Irène : il s’aperçoit de sa familiarité s’excuse.
- Monsieur Eloi nous sommes réellement touchés par votre familiarité ce genre là est bien vu surtout lorsqu’il s’agit de personne de haut rang. Je vous écoute cher ami.
Eloi est troublé par madame Irène la dame connaît l’art de séduire, elle est provocante sans trop, les mots choisis pour troubler, ce qu’il faut sur un ton câlin en sourdine mais suffisamment pour être entendus. Eloi est pris de vertige, il secoue son téléphone racle sa gorge respire profondément oublie ce pourquoi il appelle enfin dans un effort de mémoire retrouve Délice.
- Oui, je pourrais parler à Délice s’il vous plait ?
- Mais, bien évidemment Eloi je l’appelle. Ah ! Je suis désolée elle ne répond pas.
- J’appellerai plus tard merci beaucoup.
Eloi est décontenancé, désemparé, désespéré semblable à un orphelin. Il va et vient de droite de gauche dans sa pièce le visage crispé par la jalousie c’est invraisemblable elle est occupée ! Occupée ! Pourquoi ! La réalité brutale dure s’impose des visions qu’il n’ose imaginer. Après plusieurs tapes sur la tête pour faire sortir de géniales pensées et après une longue réflexion après s’être posé la question salon nord ou salon sud ou cousette rose Eloi désespéré n’arrive pas à trancher, à cet instant là il vit un drame.
Une heure passe.
- Allo ! Madame Irène ?
- Oui
- Délice voudrait elle passer un moment avec moi ?
- Attendez cher ami une petite minute : oui vous allez l’avoir.
- Délice !
- Oui.
- En ce moment je dors mal ce pourrait il que je puisse passer ?
- Pardon !
- Je peux venir Délice sans vous déranger.
- Mais oui monsieur venez.
Eloi craint de passer une autre nuit blanche et la pensée de voir Délice le rend plus léger. Devant la glace il se voit s’observe attentivement : un beau corps d’homme jeune une allure générale naturellement élégant il prend sa serviette pour avoir bonne contenance.
Les pavés légers des trottoirs de Paris le bon marcheur parcourt les rues d’un pas léger pour aller voir sa belle Délice ses pieds effleurent le sol il va, prêt à briser l’obstacle qui paralyse sa mémoire. Le moment approche d’aborder la question poignante cousette ou salon Eloi de Risquetou tourmenté à l’extrême ralentit sa marche, il s’assoit dans un square afin de réfléchir effondré devant la pensée obsessionnelle de Délice. Avec l’ordinateur Eloi de Risquetou résout les problèmes les plus ardus sans difficulté on s’informe auprès de lui si besoin est, il sait. Et là désemparé il tape de sa main droite son épaule gauche pour chasser le mauvais sort, les yeux rivés au sol il tente d’y voir clair. Devant la porte de la maison de passe de madame Irène Eloi toussote nettoie d’un revers de main sa manche puis l’autre passe sa main dans ses cheveux racle sa gorge retrouve le maintient de l’homme du monde. Il prend le marteau et délicatement frappe.
18/05/2011
Une belle jeune fille élégamment vêtue ouvre la porte ;
- Entrez Monsieur.
Le seuil franchi monsieur de Risquetou cache son trouble, Madame Irène l’accueille resplendissante d’un ton suave elle l’invite à s’asseoir.
Dans un coin une table en marbre trois chaises un bahut Eloi s’assoit gauchement envoûté par l’ambiance un éclairage diffuse une lumière chaude, madame Irène s’avance majestueuse enveloppée d’un léger embonpoint et de respectabilité Eloi la savoure du regard.
- Vous permettez ? Elle s’assoit près de lui.
- Mais oui chère madame Eloi rougit.
Madame Irène en bonne hôtesse anime la conversation par quelques mots bienveillants, un courant chaleureux passe et amène Eloi vers des pensées qui le font rougir il soulève sa poitrine pour inhaler le parfum de madame Irène elle baisse pudiquement les yeux pour éviter l’embarras.
- Voilà notre charmante Délice.
Dans sa robe légèrement transparente au décolleté généreux la souplesse d’une panthère qui met en avance ses jolies hanches elle avance subjugue Eloi et Irène.
- Prenez place Irène
- Oui madame.
Un silence lourd s’ensuivit. Eloi gratte sa gorge madame Irène sûre d’elle dit quelques mots approuvés par ses amis, des mouvements ascendants descendants de la tête Eloi approuve. Les corps voluptueux d’Irène et de Délice le trouble profondément.
Eloi de Risquetou a une obsession aller dans la cousette rose de Délice. Le digne homme grand intellectuel élevé dans des principes rigoureux de droiture d’honneur, ses arrières grands arrières grands parents tous d’une moralité parfaite, ses parents ont élevé Eloi strictement, de part cette éducation il est un handicapé devant Délice mais à cet instant il sent des pulsions qui l’envoie dans la cousette rose de Délice. Il invite Délice à se lever son esprit brumeux mélange petit salon et cousette rose, guidé par Délice ils vont vers l’escalier lorsque madame Irène intervient en s’excusant tant et plus du dérangement
- Excusez moi Délice je vous prends monsieur Eloi pendant quelques petites minutes veuillez attendre dans le petit salon coté est c’est ça, je crois.
Dans un salon privé au milieu de quantité de dossiers le mari d’Irène s’occupe de la comptabilité de sa femme.
- Chéri je te présente mon cher et fidèle ami, monsieur Eloi de Risquetou mon hôte préféré.
De franches poignées de mains vigoureuses l’homme se présente.
- Cyprien Durento.
- Enchanté.
Soyons sans cérémonie appelez moi Cyprien mon épouse me raconte les qualités de ses hôtes et parmi eux elle ne tarit pas d’éloges sur monsieur de Risquetou. C’est un honneur de vous avoir avec nous j’aurais aimé avoir des aïeux de cette qualité, je sors d’une famille modeste, j’ai travaillé dur ma santé physique et mon compte bancaire sont comme vous le constatez en parfaite santé. Monsieur de Risquetou hoche la tête pour montrer son admiration. Cyprien pourrait monter sur un ring sans problème aussi c’est sans hésitation qu’il approuve.
- Je tiens un restaurant dans Paris, une clientèle fidèle quelques touristes. Il se lève lui prend la main qu’il secoue Eloi évite une grimace tant sa poigne est forte. Je vous invite au restaurant quand vous voulez ! Et puis allez venez je vous amène maintenant avec Délice dans le restaurant de maître Durento je vous présenterai mes amis.
20/05/2011
- Délice faites vite allez vous changer ces messieurs vous attendent.
Eloi dépité suit du regard Délice, il s’était préparé à aller dans la cousette rose ! Avec effort il cache son désappointement, gonfle sa voix gonfle sa poitrine, s’emploie à dire à Cyprien son enchantement de faire sa connaissance et que ce hasard est du meilleur venue son plaisir d’aller dans le restaurant décrit par Cyprien Durento dont il ne doute pas de la très haute qualité.
Délice devant la glace se regarde dans tous les sens elle veut être belle pour ces deux hommes. Cyprien un athlète aux muscles saillants que l’on devine au travers de ses habits, toutes les dames frissonnent devant l’homme très fier de lui et qui apporte dans le sérail de madame Irène sa noble femme de grandes discutions. Délice n’est pas insensible alors pour plaire elle se pompoalbe des jambes. Aucun maquillage. Elle pense à Pietro pousse un soupir plein de tristesse essuie une larme puis retrouve sa jeune ardeur pour accompagner Eloi et Cyprien.
Eloi s’accommode de leur différence jovialement le grand intellectuel conclue une grande amitié dans une bonne poignée de main une longue amitié Eloi réservé de nature est entraîné par la vitalité de l’homme il découvre un homme à l’esprit vif. Le costaud Cyprien le dynamise il retrouve la confiance qui lui faisait défaut aussi lorsque apparaît Délice il la dévisage avec un regard hardi plein de convoitise.
Délice non habituée de ces sorties, dans la voiture assise derrière le regard perdu ; la présence de ces deux hommes la rassure elle entend les échos de leurs voix ça lui suffit. Elle pense à Pietro avec tristesse voilà longtemps qu’elle ne l’a pas vu, il lui a pris son âme ; Les moments rares lorsqu’elle le voit sont si tragiques ! La voix d’Eloi la sort de sa tristesse.
- Comment va Délice ?
- Très bien.
- Nous arrivons.
Cyprien arrête sa magnifique voiture au confort impeccable en bordure du trottoir juste en face de la terrasse du restaurant ; tout est prévu pour attirer la clientèle, à l’intérieur originalement agencé de souvenirs ramenés de voyages, cadeaux d’amis égaient les clients, au bar quelques personnes observent le garçon qui manipule ses verres avec virtuosité ;
Cyprien lui fait signe ;
- Voilà mon plus grand ami monsieur Jules Bredouille, un grand théoricien.
- Bredouille je vous présente monsieur Eloi de Risquetou .
L’homme est malingre un regard aigu derrière des lunettes tend sa main en signe de reconnaissance une poigne molle. Impressionné par le personnage Eloi se tait ; Il découvre dans Jules Bredouille le type même de l’homme au savoir immense ; L’homme attentif regarde Eloi attend, Eloi cligne des yeux pour mieux comprendre le phénomène Jules qui envoie d’une façon outrancière son savoir dans un silence impressionnant Eloi ne se trompe pas c’est un savant.
Bredouille jette un regard vers Cyprien en compagnie de Délice et bien qu’il ait passé sa vie à chercher en vue de gagner le concours Lépine son grand espoir y mettent une ténacité un acharnement y passant des nuits blanches à travailler sur ses futures inventions Bredouille sentit son visage s’illuminer devant cette nature humaine sulfureuse. Impressionné il se leva alla rejoindre Cyprien. La splendeur des femmes sur lesquelles il a tiré un trait nonobstant leur futilité, leur légèreté leur séduction dont il se méfie qu’il fuit mais devant Délice il la regarde subjugué comme un bizarre objet tombé du ciel. Il cherche à s’asseoir ses jambes maigres flagellent, il veut dire un mot mais le mot s’étrangle dans sa gorge, fasciné par la beauté de Délice foudroyé il cherche un verre pour avaler l’élixir Délice.
24/05/2011
- Eh ! Tu sors d’où toi ? Je ne t’avais pas vu.
Embarrassé.
- Du petit coin caché.
Cyprien hausse des épaules.
- Approche.
- Je te présente mon très grand ami, monsieur Eloi de Risquetou :
Eloi cache un sourire
- Voilà : monsieur Eberlué artiste peintre qui ne saurait être reconnu avant longtemps Cyprien ne trouvant pas le mot plisse la bouche et de sa main droite les doigts réunis envoie une acclamation pour accréditer sa pensée.
- Assieds toi Eberlué.
Cyprien fait signe au garçon.
- Un pastis pour tous. : attends : Dame Délice que prenez vous ?
- Une limonade s’il vous plait.
- Primate, quatre pastis, une limonade.
Les questions pleines de curiosité de saveur des nouveaux venus auxquelles il doit faire face Eloi répond avec gravité car il a à faire à des gens délicats et subtils.
Bredouille commence à fatiguer, comprendre ces machines humaines lui demande un effort qui le fatigue il tente de se lever.
- Eh ! Attends, où vas-tu ? Un moment. Eberlué raconte, tu disais que tu avais un acheteur éventuel.
- Oui, avec d’autres artistes de renom nous avons une exposition future, nous en parlons, tu vois beaucoup de projets, en ce moment je peine, il regarde Délice envoie son poing sur la table, vois-je bien ce joyau des bijoux.
- Madame, je vous demande avec la plus grande humilité d’être mon modèle de vivre toute ma vie avec vous. Voulez vous ?
Tous stupéfaits ne disent mots curieux ils se taisent.
- Mais monsieur je vous comprends, vous voulez un modèle, je regrette infiniment je ne peux pas. .
- Madame juste me consacrer une petite heure ou deux selon.
- Je ne vous promets rien, je verrai, laissez vos coordonnées ;
- Voilà.
Cyprien le bonheur dans les yeux.
- C’est l’heure où je vois mes amis.
Rentre un monsieur habillé chic, cravaté de belle allure l’homme bien établi dans notre société.
- Venez monsieur de l’Entre-Deux-Tours.
L’homme avec des signes : une autre fois, envoie pleins de signes amicaux qu’ils attrapent dans leurs cœurs chaleureux.
Délice à la beauté rayonnante regarde, écoute ; Elle est amusée par ces originaux voisins, elle oublie Pietro son obsession. Eloi trouve ce bonheur qu’il ne connaissait plus depuis sa petite enfance ; Il voit Délice et devant son minois au franc sourire joyeux il trouve la paix.
Cyprien raconte l’histoire du café où des célébrités se sont arrêtées, il montre les photos accrochées ; Bredouille tortille sa tête s’étouffe avec le pastis tente vainement de se lever.
Primate ! Un café.
- Ca va te remettre en place.
Eberlué savoure ce nectar il ne dit mots regarde Délice.
- Il y a longtemps que vous peignez monsieur…
- Georges Eberlué ; depuis toujours madame…
- Vous ?
- Délice.
Vous avez commencé bien jeune, vous paraissez si jeune au jour d’aujourd’hui
- j’ai 24 ans.
Eloi caresse la main de Délice.
Les amis réunis le verre de pastis bien au chaud dans leurs mains enflamme leur esprit ; Bredouille retrouve ses jambes avec le café
Ils promettent tous de revoir Eloi pour montrer leur atelier.
Bredouille avec un salut gauche un regard plein d’espoir vers ses amis part promet d’une voix tremblotante de montrer sa dernière découverte : une machine à faire les œufs pochés.
285011
- Ne partez pas Eberlué.
Georges Eberlué tente d’imiter monsieur Bredouille se rassoit admire Dame Délice. Intimidé par Eloi de Risquetou il tente une nouvelle fuite.
- Non, non tu restes. On t’attend quelque part ?
- Non.
Eh bien je t’invite à partager notre repas avec l’inestimable couple Monsieur de Risquetou et Madame Délice.
- Je vous remercie monsieur Cyprien, c’est un trop grand honneur pour moi.
- Mais non, mais non.
Délice mange des yeux Georges l’homme est jeune avec un visage aux traits réguliers, accusés, maigre elle lui rend un regard caressant, filtrant sous ses paupières à moitié fermées. Eloi essaie de soutenir la conversation, Cyprien veut échapper aux salutations des amis.
- Excusez moi un instant : il part à la recherche du serveur Primate.
Eberlué n’arrête pas de s’extasier devant la beauté de Délice qu’il félicite, il rougit.
- Peut être j’aurai l’infini bonheur d’avoir votre visite dans mon atelier monsieur Eloi bien sûr accompagné de la ravissante Dame Délice.
- Délice qu’en pensez vous ?
- Comme vous Eloi.
Eloi est à nouveau torturé par un choix qu’il doit faire mais Cyprien arrive à cet instant les fait lever pour les conduire vers une table retirée plus discrète ; il tape dans ses mains.
- Primate.
Le serveur s’empresse.
- Tu amènes la carte.
Monsieur de l’Entre Deux Tours s’approche donne une poignée de main à Cyprien en dévisageant Délice.
- Tu m’excuses je suis très pressé.
Eberlué pense à son tableau machinalement il prend la main de Délice qui rougit elle la couvre de son autre main.
- Je voudrais poser pour vous, voir comment vous m’interprétez, je suis curieuse de connaître votre talent : elle lui presse la main approche ses jolies lèvres de sa bouche ; Cyprien ému retire sa main ne trouve contenance, tente d’expliquer son dernier tableau. Courtoisement Cyprien et Eloi s’appliquent à écouter.
Ils se jaugent, s’évaluent : lequel va gagner le cœur de la belle Délice. Tous en rêve Délice reine du moment triomphe.
Eloi mal à l’aise s’excuse part fumer sa cigarette dehors traverse la terrasse fait quelques pas sur le trottoir, autour les rideaux des magasins baissés dans la rue sombre, les lumières du restaurent bruyantes éclairent un espace attirent le passant, Eloi pense à Marguerite sa femme à ses enfants David et Candide un élan d’affection pour eux qu’il respire et avale dans un long soupir, Délice magistrale et souveraine a conquis son cœur si jeune si naïve. Appuyé contre le mur Eloi cherche à comprendre le mystère Délice le front plissé il marche sur le trottoir puis se souvenant soudain de ses amis fait demi tour.
Cyprien a déserté la table pour donner des ordres à Primate.
Délice et Georges rapprochés racontent leurs histoires.
- Monsieur, Délice a bien voulu me tenir compagnie je l’en remercie. Elle m’a assuré de sa très grande compétence en tant que modèle qu’elle y pense réellement et qu’elle n’a nul besoin de votre accord, c’est pourquoi je vous demande êtes vous d’accord monsieur ?
- Délice êtes vous d’accord ?
- Vous jugez Eloi !
- Bon Délice je vois que l’entente est parfaite que votre décision est prise.
- Ma décision sera la votre mon ami Eloi de Risquetou.
- Nous avons tous compris d’emblée que Dame Délice décide seule de ses actes ;
- C’est évident.
La haute silhouette de Cyprien au fond de la salle s’approche s’arrête pour saluer ses clients ses grands amis qu’il honore de sa voix de ténor, les clients du restaurent Cyprien.
06/06/2011
Arrivé dans son appartement épuisé fatigué encore grisé par l’alcool offert généreusement par Cyprien avec ses compagnons d’un soir il va écouter ses messages, repasse plusieurs fois celui de Marguerite qui s’inquiète de ne jamais l’avoir au téléphone et pense abréger leurs vacances le temps les oblige à rester à l’intérieur Paris lui manque. Elle souhaiterait pouvoir fixer le jour de leur retour. Il renvoie les soucis des messages reçus, va se coucher.
Le lendemain serviette sous le bras, plus facile que la voiture il va prendre le métro, le même tous les jours celui qui le dépose près de son travail Sérieux imbu de sa personne raide il voit les stations passer, pense à ses nouveaux contactes qu’il a dans le monde, cherche la meilleure solution pour donner un meilleur résultat Monsieur Eloi de Risquetou retrouve l’importance qui le caractérise, sa froideur, sa supériorité. Paternaliste quand il faut, des amis triés sur le volet il réfléchit aux solutions profitables à la Société pour laquelle il travaille. Des bonjours conditionnels des saluts brefs, des sourires aux dames Eloi débute sa journée.
Les courtois saluts le soir à la sortie du travail, ce soir Eloi est pris d’un impétueux désir de voir Délice il va se dépêcher d’aller téléphoner à Marguerite, répondre aux messages.
Réjoui à la pensée de voir Délice sa Délice bien aimée qui nourrit ses fantasmes ses désirs inassouvis, inavoués Délice sa belle Délice ne peut lui échapper. Dans sa prison dorée elle l’attend, elle attend c’est ce qu’il aime c’est ce qu’il veut, passive elle ne résiste pas n’impose pas sa volonté douce et fragile. Sa beauté ravit son cœur son âme, en allongeant son pas pour être plus vite auprès d’elle il cherche à la toucher impressionné la met rapidement dans sa poche l’important monsieur Eloi de Risquetou divague. Il revoit Georges Eberlué l’artiste peintre Délice l’effrontée, la provocatrice, l’insolente, la diablesse qui use de ses charmes devant lui la séductrice, l’immorale, la perfide, il ne trouve pas assez de qualificatifs Eloi sombre dans la crainte de la perdre, il secoue ses épaules afin de chasser ces terribles pensée et tout revigoré à la pensée de la voir, l’espoir de la prendre dans ses bras il retrouve la force.
Dans des baisers passionnés Georges et Délice se sont quittés se jurant de ce revoir demain.
Dans la voiture la ramenant chez madame Irène un larme caresse sa belle joue ; Elle ne comprend pas son cœur amoureux qui l’envoie dans le cœur de Georges puis la pensée de le revoir demain amène une autre larme sur l’autre joue elle essuie ses larmes le cœur lourd jette un regard vague vers les lumières qui éclairent la rue puis elle essuie encore quelques larmes ne comprend pas pourquoi elle a tant de larmes dans son cœur, elle s’endort.
Eloi le cœur battant frappe trois petits coups avec le marteau des petits coups légers timides.
- Entrez monsieur Eloi toutes nous vous aimons, entrez donc monsieur : une légère insistance devant l’hésitation d’ Eloi.
Madame Irène plus épanouie encore s’avance vers lui. Quel plaisir comme toujours de vous avoir parmi nous. Elle l’invite à le suivre dans un boudoir tout doré tout en or.
- Madame c’est trop d’honneur que vous me faites, je suis infiniment touché par votre savoir vivre plein de délicatesse. : Eloi troublé par la capiteuse dame ne peut se défendre tout est fait avec habileté pour engourdir les sens Eloi tente un mot.
- Madame Irène
- Cher ami appelez moi Irène.
- Irène est un bien joli nom. Je ne veux pas abuser de votre bonté : elle se rapproche son délicat parfum embrume son cerveau : le divan est très prés.
- Délice ?
- Délice n’est pas là aujourd’hui Elle a fait connaissance de monsieur Georges Eberlué un artiste ! A ! Ces artistes, je crois bien qu’il lui a pris son cœur. Elle se rapproche un peu plus.
Eloi dépité se contracte.
- Elle m’a bien signalé : je rentre ce soir tante Irène.
10/06/2011
Eloi endormi par les paroles caressantes d’Irène qui tente de l’apaiser, Irène inquiétée par la pâleur de son visage prend sa main pour tenter de le réchauffer, lui susurre des mots ambigus qu’Eloi éperdu, perdu dans sa souffrance reçoit comme un baume bienfaisant. Il tente de parler mais il ne reconnaît pas sa voix : une voix qui vient des tréfonds de son être une voix d’ailleurs d’une humanité de fin du monde, ses yeux perçoivent à peine Irène.
Madame Irène lui dévoile toutes les saveurs de son corps là, sur le divan, Eloi possédé par son double répond passionnément à son désir charnel, le monde bascule sur le divan de la maison de passe de la tenancière madame Irène.
Madame Irène a du talent dans l’art de l’amour, dans les mots dits et redits elle sait jusqu’où elle peut aller quand elle doit s’arrêter : surtout ne pas blesser la sensibilité de son hôte qui est très épris de Délice, elle ne s’y trompe pas Délice est l’unique celle qui passe dans les cœurs qui sombrent, elle est la reine. Elle sait qu’elle ne peut rivaliser avec elle, en a nulle intention.
Le malheureux Eloi est tragiquement tombé amoureux de Délice.
Madame Irène ménage ses clients aux belles particules toutes ses filles en raffolent, c’est un homme encore jeune de belle allure distingué la classe, l’élégance.
Irène la fine sait manoeuvrer ses clients selon leur personnalité c’est avec le talent et le tact qui la caractérise qu’elle dit les mots qu’elle distille comme un baume. Habilement, sournoisement elle a attiré Eloi d’abord dans le boudoir puis sur le divan sans intention de recommencer.
Madame Irène a des caprices mais en femme de tête elle maîtrise ses aventures, ne blesse jamais leurs fantasmes et familièrement tous reviennent dans la maison de passe de madame Irène le cœur léger accueillis par la très gracieuse, la très avenante, la très souriante, la très envoûtante madame Irène forte de sa souveraineté dans sa maison de passe. Et là dans ce boudoir aux mille histoires avec les mots qu’elle doit dire les bons mots le mot qui laisse toute sa chance à Eloi sachant que seule Délice fait battre son cœur.
Eloi le bon marcheur arpente les rues de Paris, s’intéresse aux vitrines encore éclairées, longe la Seine admire les reflets sur l’eau, n’hésite pas à s’allonger goûtant Paris la nuit : son charme, ses mystérieux coins, ses mystères. Il pense à Marguerite à ses garçons puis Délice reprend son cœur. Il sourit de la voir bientôt longe la Seine s’allonge, impuissant, impatient.
Délice, sa Délice ne peut lui échapper. Il va passer sur son amourette avec Georges Eberlué. Heureux, léger, bien dans sa peau il respire avidement l’air : un apaisement de tout son être un bienfait qu’il ne connaissait plus depuis longtemps, il se prit à sourire à la vie, à Délice, à sa mystérieuse beauté puis bien qu’il ait été dans une situation imprévisible à laquelle il ne s’attendait pas qu’il ne cherchait pas il n’en fut pas affecté aussi l’esprit apaisé il pensa à tous les bons moments qui l’attendaient. Il rentra chez lui se dévêtit puis remit à demain les soucis des messages.
La journée est passée à travailler plusieurs heures d’affilées ; Eloi aussi sérieux qu’un pape donne entière satisfaction à la boîte qui l’emploie Il envoie ses ordres par mails. Un ton arrogant vers ses subalternes, de la référence envers ses supérieurs, aimables avec ses amis. Quelques collègues font bonne figure devant sa froideur. La journée de Délice est transcendée, aussi aujourd’hui du soir au matin sous le charme de Délice tous avec Eloi trouvent la paix qui les pousse à un travail enrichissant.
Eloi s’est mis d’accord avec Marguerite d’abréger d’une semaine leurs vacances. Il arrivera samedi soir.
Le téléphone sonne, c’est son ami Jasmin.
- Bonsoir Eloi, tout va pour toi ? – Oui – dis donc si tu es libre ce soir – attends je t’arrête, je regrette ce soir je suis invité à l’anniversaire du second de monsieur Henri de Chantelair : ce sont des gens très charmants très susceptibles, je ne pouvais pas refuser. Allez on remet ça à une autre fois. A ! Tu voulais aller au café branché ! Je suis très tenté d’y retourner Oui ! La petite Virginie, adorable. Bien chao, à bientôt, oui, je n’oublierai pas. Mes salutations à Clémentine.
12/06/2011
Dans le vaste atelier au sixième étage sous les toits de l’immeuble d’un quartier populeux de Paris Délice offre son magnifique corps à Georges Eberlué. Assise nue sur son sofa dans une pose savamment étudiée Georges Eberlué un fusain dans les doigts dessine sur une grande feuille de papier Délice. Après plusieurs croquis il l’invite à se lever. Il a trouvé en Délice l’inspiration de ses futurs tableaux.
- Je vous remercie Délice vous êtes le désir, la passion, la beauté, la coupe du meilleur élixir, le calice qui donne envie de créer de rêver : l’a fait lever d’une main délicate.
- Découvrez comme vous êtes belle, j’en frissonne. Il m’est arrivé de paniquer devant la difficulté de saisir une pose, mais là, avec vous Délice tout est si merveilleux, si beau, votre corps, votre regard je suis tout naturellement appelé par le Dieu compatissant à transcender mon âme. Je suis Délice transporté vers des horizons que je ne connaissais pas ; un désir fou de vous faire vivre sur ma toile.
En ce moment ce sont des études. Il faudra revenir si vous voulez bien : ça va de soi.
- Voulez vous reprendre une nouvelle pose, bien : ne bougez plus. Merci.
Délice docile dans une facilité déconcertante pose comme si toute sa vie était inscrit d’offrir son corps de déesse à l’univers aussi naturellement elle reste de longs moments immobile comme une statue de bronze ;
- Maintenant rhabillez vous s’il vous plait.
Délice s’étonne de la froideur de Georges Eberlué, elle ne s’attendait pas à ça, déçue elle s’habille malheureuse, son cœur lourd contrarié
.Il lui plait.
L’atelier est à quelques centaines de mètres du restaurant de Cyprien.
- Où allons nous Georges ?
- Nous irons chez Cyprien si c’est votre désir bien sûr.
Délice souffre de la déférence, la distance du vouvoiement de la froideur de Georges
- Pourrions nous, nous tutoyer ?
- Si vous voulez belle Délice. J’ai toujours usé du vouvoiement avec les modèles, je trouve plus de noblesse, de respect. Voyez vous Délice la grandeur du vouvoiement la beauté, le mystère me plaisent une distance que j’apprécie.
- Alors gardons le.
Dans le restaurant de Cyprien Eberlué retrouve des copains.
- A ! Quelle déesse !
- C’est mon trésor : Délice.
- Enchanté il bégaie s’embrouille … se reprend
- Sigit pour vous servir ;
Sigit s’installe à leur table puis ce fut le tour de Rasemotte tous artistes reconnus pleins d’espoirs de rêves insensés d’amour plein leur cœur. C’est l’heure où ils se retrouvent dans le restaurant de Cyprien devant un verre de pastis, illuminés, tourmentés, ici ils trouvent un réconfort pour continue, pensifs ils s’informent des dernières expositions des dernières modes des nouveaux genres ; soucieux prononcent quelques mots importants.
Cyprien a pris en charge Délice l’amène de la maison d’Irène à son restaurant et du restaurant à la maison de d’Irène.
- Délice reine du monde devant laquelle le monde s’incline cherche de l’aide, timidement prend la main de Georges
- Savez vous tous les deux, Georges a trouvé en moi un modèle qui l’inspire, il pense aller loin n’est-ce pas ! Georges ?
- Qui pourrait en douter !
Les deux copains baissent la tête malheureux, envieux, ils s’impatientent demandent à Primate un pastis.
- Nos moyens sont petits mais notre amour pour l’art est la sève de nos vies annone Rasemotte;
- Ravis d’avoir fait votre connaissance Madame, tous deux se lèvent à l’unisson s’inclinent devant Délice retournent au bar ;
Cyprien s’avance avec des mots bien sentis une poignée de main ferme salue Eberlué, il s’assoie fait part de son souci à trouver un serveur pour remplacer le malheureux qui s’est cassé la jambe !
- Excusez moi les amis je dois donner un coup de main, un geste amicale pour la revoyure.
13/06/2011
- Vous avez une amie Georges !
- Oui, je vous la présenterai. Elle s’occupe d’enfants handicapés et vous ?
- Oh ! Je ne sais comment vous expliquer ça demande une confidentialité.
- Dans l’armée, comme hôtesse ?
- C’est presque ça.
- Il y a des hôtesse dans l’armée ?
- Oui certaines filles ont leur chance.
Vous avez des manières si gracieuses : j’entrevoie des endroits feutrés parfumés des couleurs chaudes qui ravissent le cœur, de la douceur tout pour protéger la jolie plante.
- A ! Voilà : il marmonne un nom.
- Excusez moi je vais le saluer : je reviens, se glisse entre les tables
- Bonjour comment allez vous ?
Une approche distante hautaine de l’artiste
- Bonjour, un bonjour indifférent.
Georges Eberlué rougit.
- Venez prendre un verre avec moi
- Je ne bois pas.
- Ne refusez pas mon invitation, j’aimerais vous présenter une superbe jeune femme.
L’homme imbu de sa personne connu pour être l’un des plus grands artistes peintre de notre époque montre un ennui enfin il suit.
Georges fait les présentations
- Délice.
Elle me fait l’honneur d’être mon modèle.
L’homme rougit de dépit
- Monsieur…
Il arrache son nom difficilement, d’une voix inaudible, l’homme racle sa gorge fait un salut discret s’excuse, s’échappe.
- Votre ami ne me plait pas.
- Je ne m’attendais pas à le voir si désagréable ! Quelques soucis !
- Si vous voulez je vous amène jusque chez vous.
- Monsieur Cyprien me ramène surtout ne lui en parlez pas
- Primate !
- Primate s’approche un plateau dans sa main.
- Si vous voyez le patron dites lui que je veux le voir.
- Primate dans de grandes enjambées passe entre les tables plateau hissé sur sa main franchit les distances aisément souple, agréable, souriant.
Le patron arrive.
- Je dois partir, je vous laisse Délice.
- Venez Délice vous n’allez pas vous ennuyer suivez moi.
Ils se sont donnés rendez-vous autour d’une table tous Olivier, Frédéric, Victor, Abel, tous jeunes ;
- Vous allez faire une petite place.
Cyprien écarte une chaise pour faire asseoir Délice, d’un accord parfait ils se serrent les uns contre les autres maladroits étonnés accueillent Délice avec des hochements de tête pressent leurs mains, les frottent, les triturent en panne de mots.
- Je ne vous dérange pas ?
Ils ne savent pas quoi dire enfin Abel plus hardi
- Non asseyez-vous
Délice est assise.
- Nous sommes quatre copains, nous nous retrouvons le soir à la sortie des cours. Nous apprenons l’art plastique sauf Olivier
- J’apprends, sous l’effet de l’émotion il fait un effort, enfin il sort : je fais médecine. Il a du faire appel à des forces intérieures pour articuler les mots.
Devant la beauté de Délice ils tendent leurs cous à défaut de mots, se tortillent sur leur chaise.
- Qu’est-ce que tu fais ?
- Je suis hôtesse.
- Je vois dit Victor.
Tu es parfaite pour ce métier.
Je sens que je vous ennuie ! Moi je suis avec vous bien, votre conversation doit continuer, je sais écouter ne vous gênez pas surtout, je suis bien avec vous elle les regarde, je n’ai pas grand-chose à dire, continuez sans vous occuper de moi, je prendrai vos histoires avec plaisir, quant à moi je sais rester muette, disparaître s’il faut Ils sont gauches bafouillent des mots de bienvenue qui attrapent son cœur.
15/06/2011
Dans des successions d’images lorsqu’il est hors de son travail qui lui demande beaucoup d’attention de concentration, de décisions rapides réfléchies Eloi retrouve sa déesse sa reine sa sublime Délice, il oublie les plus fondamentaux devoirs envers sa famille. Lorsque sa journée au travail prend fin il rentre chez lui pour écouter ses messages, s’emporte contre les barrages à ses désirs : sa famille qui n’arrête pas de le harceler en s’inquiétant, des questions futiles, des nouvelles sur sa santé, sa solitude néfaste profilant un homme abandonné, isolé, déprimé.
Dans les moments avant d’aller chez madame Irène Eloi traîne dans la capitale qu’il voit quartier par quartier en homme bien organisé. Ce soir il va goûter le charme de Paris en prenant un détour avec le métro puis une marche leste bien sentie un pas élastique de grandes enjambées. Il longe les boutiques sans les voir avec l’envie d’aller dans un petit square bien connu par les amoureux de la solitude les âmes solitaires en quêtes de paix.
Un regard sur sa montre il inhale l’air sans le gaz toxique des tuyaux d’échappement, un endroit parmi tous les endroits tranquilles que l’on trouve à Paris ; Eloi dans ses sorties ne les rate jamais il trouve un moment pour s’isoler se reposer du travail stressant essaie d’échapper aux contraintes de sa famille, et là il est en osmose avec Délice, il oublie les soucis. .
Le passant attentif est intrigué par cet homme assis dans ce coin réservé aux trafiquants de drogue où se conclue à la sauvette des marchés douteux. Un, deux hommes passent, supputent si il n’y a pas une bonne affaire, embêtés d’une déconvenue puis reviennent, observent Eloi font demi tour, des hommes douteux passent près de lui mais devant le peu d’attention d’Eloi partent ailleurs.
Eloi à le plan de Paris en tête, il regarde sa montre, va sûr dans les rues qui se transforment pour le grand intellectuel qu’est Eloi en plan. Le temps sans Délice est aussi long que le début du monde et Eloi se pose la question difficile voire impossible ! Vivre simplement ! Eloi a une manivelle dans le cerveau qui ne cesse de fonctionner lui gâche la vie, sa relation avec Délice imbibée de tant de savoir tant d’analyses gâchent, vouent à l’échec ses stratégies les plus réfléchies. Il se noie. Dans ses marches solitaires l’homme fier, arrogant, orgueilleux, hautain à cet instant trébuche .devant la maison de passe de madame Irène. Il se donne un maintien convenable, car c’est ainsi. Puis rapidement arrange ses cheveux, son col de chemise, ses manches, étire son cou, passe sa main sur sa veste, un cérémonial qu’il accomplit chaque fois puis la main prête à frapper, la respiration coupée la difficulté à respirer, la gorge nouée, paniqué il attend avant de frapper les trois petits coups. Il voit Délice si belle qu’il n’ose frapper son cœur bat vite, le marteau dans la main il hésite, prend du temps l’appuie doucement encore et encore il n’ose frapper fort les trois petits coups le signal bien connu du sérail de la maison.
Avenante une jeune fille de la plus belle allure se présente lui ouvre.
- Veuillez entrer monsieur
Eloi toujours accueilli par la très avenante madame Irène imperturbable fidèle à combler les désirs de ses chers clients ;
- Bonsoir monsieur Eloi : veuillez vous asseoir un instant juste quelques secondes : elle range des archives dans un casier appelle une demoiselle pour la remplacer.
Elle va s’enquérir de la santé d’Eloi avec des mots discrets, de son travail, de sa famille sa femme ses enfants sans outrecuidance tout naturellement.
Eloi en compagnie de madame Irène la dame aux doux parfums attend Délice tranquillement
Délice avec application regarde les ongles de ses mains, encore deux doigts à colorier avec un rouge foncé, elle attend qu’ils sèchent regarde ses doigts longs, fins, ses mains délicates, elle les secoue puis prestement descend les escaliers, se présente à monsieur Eloi de Risquetou
- Monsieur bonsoir.
- Bonsoir mademoiselle
19/06/2011
Quelques mots de bien venu le départ discret de madame Irène, Délice hésite à se lever sur l’invitation d’Eloi, charmante et gracieuse elle fait signe de la main à Eloi de s’asseoir ; il obéit à sa souveraine, fasciné.
- Avez-vous été heureux cette semaine ?
Eloi s’étonne de cette idée il racle sa gorge prend le sérieux professionnel qu’il rejette aussitôt puis pense à madame Irène aux bien faits de madame Irène, gêné il se tait ;
Délice l’interroge d’un battement d’yeux ce qui envoie Eloi vers des cimes vertigineuses.
- Ma semaine commence avec vous Délice elle est sublime.
- Suivez moi s’il vous plait.
Un couloir trois petites marches un autre petit couloir étroit une marche au fond à droite une porte Eloi impressionné suit docilement Délice. Des odeurs enivrantes une couleur chaude rouge. Contre la porte dans un cadre décoré de motifs érotiques chinois de la plus belle écriture en lettres d’or est écrit : Pour le passant en quête de beauté vous êtes dans le sérail de la très célèbre madame Irène, sublimes et envoûtantes des jeunes filles talentueuses vous accueillent ; Nous espérons avec vous passer un moment inespéré.
Signé La très haute la très savante mademoiselle Fraise Des Bois, meneuse du sérail ; ainsi est amené Eloi à visiter le sérail.
Afin d’éviter d’embarrasser Eloi, elle l’invite à l’attendre un instant.
- .Ici vous entrez dans le domaine du sérail de la maison de passe de tante Irène où de belles jeunes filles dans des poses alanguies attendent le client, nues. Elles s’offrent au visiteur, c’est à vous d’aller vers elles. Elle sont prêtes à combler vos désirs cherchent à vous surprendre par des poses étudiées avec un grand maître de la profession ;
Vous êtes un seigneur, votre importance est surmultipliée, des fauteuils sont à votre disposition accueillants, libre à vous de regarder seulement. Moi, j’ai un traitement de faveur.
- Vous attendez s’il vous plait ! Je viens vous ouvrir la porte.
Il a une envie folle de la prendre dans ses bras, il va pour la saisir elle a disparu.
La porte s’ouvre sur Délice nue, avec aisance elle amène Eloi vers ses compagnes fait quelques présentations ; Fraise Des Bois s’approche. Reine dans le sérail elle montre les charmes de son jeune corps avec la nonchalance d’un animal paresseux elle passe autour des filles alanguies sur les canapés les fauteuils s’avance vers Eloi, Délice fait les présentations.
Eloi muet va de surprises en surprises dans la maison de passe de madame Irène ; Il salue gauchement cherche Délice rejoint la porte lorsque un homme de belle prestance entre s’arrête contemple le magnifique tableau devant lui, s’adresse à Eloi
- C’est beau ! Ne trouvez vous pas ?
Un parti pris de rester muet Eloi ne répond pas ; au fond près de la porte ils contemplent ; L’homme exprime ses pensées, Eloi regarde tente vainement d’analyser la situation devant lui ; son imagination l’envoie vers un magnifique tableau, à ce moment Délice ouvre la porte l’invite à le suivre ; Ils font à nouveau le même chemin en sens inverse.
- Etes vous heureux monsieur Eloi.
Eloi ne comprend pas sa question, son obsession, ses notions du bonheur.
- j’ai vu un magnifique tableau Délice, j’en suis encore tout retourné ; Fraise Des Bois est splendide et courtoise elle est très bien pour ce travail, qu’en pensez- vous ?
- C’est une courtisane très belle une cousine lointaine de tante Irène elle bénéficie d’un traitement de faveur : je veux dire qu’elle n’est pas à la disposition de ces messieurs, elle pose son mouchoir aux pieds de l’heureux élu. C’est la plus belle du sérail tante Irène y veille.
J’aimerais Délice que nous allions dans le petit salon coté nord, pouvez vous me laisser seul un instant ? Je suis désolé, le sérail m’a bouleversé, j’ai besoin d’être seul ici dans ce petit salon. Je vous ferai signe par madame Irène.
Eloi, sa tête appuyée sur sa main cherche une issue à son trouble. Sa mésaventure avec Délice a provoqué un traumatisme, il se lève marche de long en large tel un fauve dans sa cage puis se rassoit.
Il prend son portable appelle madame Irène. Délice rentre.
21/06/2011
Au bord de l’abîme : sauvage, dans un état second il attrape Délice prend son jeune corps souple et doux, je t’aime ! La plaque contre le mur, passionné lui souffle à l’oreille, si outrancièrement belle ! Je vous aime, je vous aime Délice ! Il l’embrasse, l’embrasse encore lui promet de revenir vite, la bécotte, infiniment heureux. Il veut partir les mains près du loquet il retourne vers elle lui prend les mains les baise l’une après l’autre, une bise sur ses yeux revient vers la porte l’ouvre. Il a retrouvé sa dignité pour passer devant la perspicace madame Irène.
- Je vous aime Délice !
C’est un parcours de plusieurs kilomètres pour aller chez lui. Eloi mécaniquement machinalement va marcher pour rentrer. Sa raison retrouvée, un regard sombre autour orgueilleux, hautain, méprisant. Ses émotions s’évacuent dans sa marche hygiénique au fur à mesure qu’il avance porté par ses longues jambes sur les trottoirs parisiens, tout le long quelques vitrines éclairées quelques enseignes Eloi allonge le pas fait une halte sur le pont regarde la Seine sensible au charme de Paris. Et à ce moment il retrouve la poignante panique déjà connue une souffrance intolérable, Oh ! Mon Dieu ! Mon Dieu ! Mais qu’est ce qui m’arrive ! Je souffre, je souffre, Délice ! Ma très belle Délice ! Il la revoit se rhabiller dans le salon coté nord puis rien du moment merveilleux ! A ! Pourquoi ! Madame ! Pourquoi ! Si outrancièrement belle, quel esprit malin ! Maléfique ! Quelle tragédie ! Une amnésie peut être ? Il va falloir que je consulte ; une sueur froide le fait frissonner il cherche à se rassurer, passe en mémoire sa vie, son travail, sa famille, ses amis il revoit des anciennes histoires vécues lorsqu’il était gamin, un vent froid le fait frissonner, il se dépêche à rentrer ;
Dans l’appartement il va se doucher, traîner. Tourmenté l’âme en détresse il pense à Marguerite, sa vie de couple, ses enfants qu’il va retrouver en Anjou, il frémit insatisfait. Ses rapports intimes avec Marguerite purement hygiéniques une routine il se sent prisonnier. Affalé sur son fauteuil, fatigué, quelques moments ont passé Eloi s’endort. Le lendemain la musique de son réveil le sort du lit.
Il n’a pas écouté les messages, rougit de cet incident
– Nous t’attendons demain soir, pensons à toi, t’aimons, bises. Quelques messages professionnels.
Une journée de travail l’attend.
Les jours se sont écoulés dans la même teinte paisibles et doux, Marguerite ses fils David et Candide ont profité des éclaircies pour visiter le bocage Angevin à bicyclette cueillir quelques fleurs au nom bizarre ce qui appelle les moqueries des garçons
- Qu’as-tu fait pendant tes cours de botanique : ils sont impitoyables
Tant bien que mal les grands parents trouvent enfin le nom.
Plus de bruit de laisser allé dans la maison depuis le départ d’Eloi, Marguerite a recours à des menaces : je le dirai à papa !
- Vous m’écoutez les garçons : ce soir votre père va arriver fatigué par son travail, je vous rappelle qu’il lui faut du calme ; Joseph intervient sa pipe dans la main tapote sur l’autre dans un mouvement sec continue comme s’il avait envie de s’encourager. Il s’approche de Marguerite de ses petits fils tape sa pipe plus fort dans sa main en l’approchant de David de Candide aux joues colorées par les douces brises de l’Anjou
- Tu as compris David, Candide.
Une odeur d’ail, un grésillement, Agathe fait rissoler son ail pour faire cuire des cervelles d’agneau. Le carillon sonne sept heures.
Marguerite remet en place les jouets éparpillés un peu partout. Tous sont attentifs au bruit des voitures ; Marguerite s’est appliquée à bien travailler ses cheveux abondants indisciplinés, elle va devant la glace dans l’entrée, s’observe remet en place quelques mèches rebelles, soupire troublée d’avoir grossi se régalant de la bonne cuisine d’Agathe dont elle a abusé. .
Un énervement une impatience, l’attente la crainte d’un accident ils attendent fébrilement Eloi.
Avec sérieux Eloi de Risquetou conduit sa voiture, respectueux du code de la route des vitesses mentionnées. Il a averti Marguerite de l’heure de son arrivé, détendu au volant de sa voiture il oublie ses émotions.
2/07/2011
Dix sept ans depuis quelques mois Eloi se prépare à passer son examen qui lui ouvre la porte pour poursuivre des études d’ingénieur informaticien. C’est un jeune homme appliqué qui continue la lignée de ses nobles aïeux, vaillants et héroïques Il est travailleur et s’ingénie à être premier dans ce qu’il fait, une humeur parfois exécrable avec une suspicion vers les autres, et pour conforter son besoin de domination il s’habille à la dernière mode, avec des marques connues ; Tout jeune, Eloi est un gentleman qui ne fréquente que la gentry, le beau monde.
Il passe ses vacances chez sa grand-mère où il s’adonne à ses sports favoris : l’équitation, la natation, c’est un jeune homme grand, élancé, d’une allure plaisante.
Son nom de Risquetou fut un facteur important à s’assurer de gagner ce qu’il entreprend ; cette impression hautaine de sa personne, une timidité conforte l’envie d’être premier dans tout.
Le jour tragique de la mort de ses parents dans un accident d’auto Eloi réentend les gémissements les plaintes de sa grand-mère de sa grand tante qui ne quittait pas son chapelet mettant de très mauvaise humeur sa grand-mère Eloi entend les sons tragiques les voix qui résonnaient dans les pièces froides du château. La grisaille prend place dans son cœur il doit faire des efforts surhumain pour en sortir.
Il s’adonna au sport : l’équitation, le tennis ; Son ami Jasmin fut son copain d’école primaire puis de lycée ; Eloi se rappelle leurs parties de tennis acharnées où Jasmin lui imposait un rythme endiablé qui mettait Eloi en triste état, la raquette dans la main le bras ballant, jambes cassées, le moral à plat Eloi serrait la main de son terrible adversaire qui lui donnait des raclées dont il se souvient avec bonhomie même un sourire éclaire sa figure
Jasmin est son plus noble ami, c’est un cœur généreux.
Il devait faire face à une grand tante qui roulait les r, roulait les yeux : d’origine espagnole de nature exubérante - Eloi tu es mon fils, mon garçon, ma fierté, j’attends de toi un comportement héroïque dans les moments tragiques de ta future vie. Ne nous déçois pas, soit droit comme la Justice noble de cœur comme ton père ton grand père ainsi que fut toute la lignée de Risquetou nous sommes fiers de t’avoir comme petit fils et petit neveux que le Seigneur tout puissant te garde et là elle prenait son chapelet qu’elle égrainait en marmonnant ses prières : ainsi soit-il.
Eloi aimait l’originalité de tante Sérafine malgré les façons qu’elle avait de lui déclarer l’amour qu’elle lui portait - Sérafine vous êtes une tante originale, je vous aime il s’approchait d’elle pour un baise main que tante Célestine appréciait et lui rendait dans une expression amicale, remerciant Dieu de lui avoir donné ce beau neveux.
Tante Sérafine était pudique : pas d’excès disait- elle à Eloi de la dignité de la retenue. N’empêche qu’Eloi devant ses roulements de tambour qu’elle envoyait en faisant vibrer sa langue devait faire un effort pour ne pas rire, ce fut sa première épreuve à garder son sans froid, il s’appliquait à prendre un visage figé une froideur qui allait tout droit au cœur de tante Célestine ; - Bien mon garçon, tu peux partir.
Eloi se croyait à la caserne avec tante Célestine, ce fut un drame lorsqu’elle disparut ;
Il souffre d’une douleur lancinante lorsqu’il pense à ses chers disparus sa mère son père sa grand tante qu’il aimait tant ! Sa mélancolie, son ennui porte Eloi, il tente d’y échapper avec la belle Délice, la maison de madame Irène avec Cyprien, Fraise des bois pour aider à cicatriser les plaies qui ne cicatrisent pas ! Il pense au peintre Georges Eberlué à Bredouille le chercheur à Primate le serveur, et aux autres dont il n’a pas souvenance des noms
Un crissement de pneus, le frein à main fenêtres remontées Eloi descend de la voiture accueilli avec des mots de tendresse par tous, devant cet accueil chaleureux Eloi prend une envolée pour passer une excellente soirée.
- Alors vous allez tous bien ? Les mines sont superbes, les cris des garçons retentissent Marguerite est en pamoison devant Eloi qu’elle aime tant, Joseph tapote avec sa pipe où il peut pour calmer son émotion.
07/07/2011
Eloi comment allez vous ?
Au milieu de cette avalanche de mots de bien venue, des manifestations des garçons, c’est qui embrassera papa le premier Marguerite souriante tente de se faire entendre d’apaiser les joyeux et bruyants élans de Candide et de David
- David ! Allons calme toi, Candide copie sur ton frère, votre père est fatigué évitez le bruit s’il vous plait. Marguerite les écarte embrasse amoureusement Eloi se tourne vers ses parents Agathe approuve le cœur généreux qui a conquis le cœur de sa fille. Des bises de retrouvaille fusent sur les joues d’Eloi. Joseph rouge d’émotion la pipe en suspend salue dans une poignée de main amicale.
.Agathe tente d’attirer l’attention.
- Venez vous rafraîchir : assis autour de la table sur la terrasse.
Elle a la boisson qu’affectionne Eloi un petit Anjou cola.
- Après une semaine d’un travail stressant ça va vous remettre, j’en prends lorsque je suis fatiguée, une digestion pénible, l’effet camomille remet en forme, vous connaissez Eloi !
Il acquiesce d’un signe de tête.
Douillettement installé Eloi retrouve la vie familiale avec son épouse Marguerite ses enfants David et Candide ses beaux parents Agathe et Joseph, dans ce moment heureux tous suspendus à ses paroles attendent les nouvelles des jours vécus seul le questionnent sur les tracas sans Marguerite ces petits riens que Marguerite prévoit et qui facilite la vie de tous les jours.
- Vous êtes un as, puis se tourne vers Joseph, tu te souviens de mes départs en vacances avec notre fille c’était un évènement : tu paniquais tu avais ta figure des mauvais jours pourtant je mettais tout en place, il suffisait de suivre mes conseils, tu avais une humeur massacrante ; notre gendre est une perle.
- Marguerite sert nous un peu d’Anjou cola,
La : c’est bon, merci.
- Papa ? Il tire un coup sur sa pipe fait claquer le tuyau sur le verre.
- Merci.
Nous avons eu un temps mitigé et vous ?
Eloi dut faire un effort de mémoire, embarrassé, la famille suspendue à ses lèvres il bredouille quelques mots inintelligibles ;
- Vous avez l’air fatigué Eloi ces deux jours vont vous reposer. Qu’avez-vous fait dans votre temps libre ?
- Je marche ou je fais mon jogging sur le bord de la Seine, j’ai été reçu par des collègues amis, la semaine est passée : il balance sa main, sans soucis.
Agathe a fait cuire ses cervelles d’agneau elle se lève pour voir si tout se passe bien dans sa cuisine, le cake est là sur la table, sa fierté, les pommes de terre sont cuites pour faire la purée Marguerite supervise, Agathe s’énerve.
- Si tu allais rejoindre ton mari, chérie, qu’est ce que tu as à tourner autour de moi, tu me gênes.
Marguerite se glisse entre les deux hommes en leur prenant le bras, les enfants calment leur énergie en tapant sur le ballon.
Joseph pointe sa pipe vers David et Candide
- Le couver les garçons.
Sur la table une petite soucoupe Joseph suit du regard Eloi qui curieux des petites fraises s’approche.
- C’est des fraises des bois les garçons ont trouvé ces petites fraises goûtez Eloi elles ont un goût spécial âpre légèrement sucrées elles sont rares dans la région vous les trouvez dans les bois, allons Eloi goûtez ! Ces fraises la se goûtent des délices, rares si rares que nous les gardons sans oser les toucher. Elles attendent d’être savourées
Emu, la main va saisir, Eloi l’arrête. Immergé dans la maison de passe de madame Irène il tressaille en prend une pour la voir, la déguster, hésite, la pose.
- Prenez Eloi !
Plus tard Joseph je vous promets je les goûterai.
- Comme il vous plait.
10/07/2011
Tout est en ordre dans la maison de Joseph et d’Agathe, chacun a sa tâche Agathe s’applique dans sa cuisine à mijoter ses petits plats qu’elle crée ou trouve sur son livre de cuisine, Marguerite va des uns aux autres, elle supervise voit si chacun est satisfait. Le copain Achille fils unique du voisin le plus proche vient jouer avec David et Candide aujourd’hui sous les implorations des petits fils de Joseph et Agathe Arkange Achille avec la permission de ses parents va passer sa journée avec ses copains. Achille est un petit garçon vif mais devant Eloi il est timide il le salue en pliant ses genoux rougit devant les compliments sur sa bonne figure et les questions posées sur ses activités sportives le mettent dans l’embarras
- Je joue au ballon.
Achille du haut de ses huit ans tend sa tête la tire le plus qu’il peut pour rejoindre la tête d’Eloi.
Joseph s’occupe d’entretenir son massif de fleurs il désherbe, arrose, sarcle son massif avec amour, et dans ce moment là il pose sa pipe pour soigner son massif ce qu’Agathe apprécie toute réjouie de le voir sans sa pipe.
Dans ce moment Eloi et Joseph sont en conversation.
- Venez Eloi, venez voir mon massif ;
Les deux hommes descendent les quelques marches.
- A ! Quelle horreur ! Je m’évertue à nettoyer et voyez ! Voyez ! Le chat ! A ! Si je pouvais l’attraper pour lui tordre le cou, à ce moment Agathe sur le pas de la porte entend les vociférations blasphématoires sur le malheureux chat, .ennuyée elle retourne dans sa cuisine.
Eloi ne trouve pas les mots pour calmer le désarroi de Joseph, il ne peut que constater les trous, les fleurs flétries ; Il lui conseille d’entourer le massif avec du grillage.
- Il prend à témoin Eloi : Agathe a un cœur trop généreux : il l’a contrefait : A ! Pauvre petit chat abandonné, sans amour ! Sans nourriture que deviendrait il sans moi ! Même mes petits fils prennent fait et cause pour elle. Joseph navré devant le désastre de ses fleurs ravagées par le chat se lève péniblement.
- C’est dans ces moments là Eloi où je comprends l’importance de ma pipe. Nous ne nous disputions jamais, avec ce chat le malheur est entré dans la maison nous ne nous reconnaissons pas.
Eloi cherche la solution
- Peut être devriez vous l’adopter ? Vous éviteriez les disputes.
- Vous croyez Eloi ?
- Mais oui.
- On va trouver une solution.
- Quelle solution !
Votre ménage passe avant adoptez le.
- Vous n’avez pas de problème avec Marguerite veinard ; Puis-je vous donner un conseil : attention, ce sont des riens qui mènent aux catastrophes, des séparations des divorces et autres plus graves qui sait ! Heureusement je médite avec ma pipe sur toutes les futilités qui empoisonnent une vie. Je m’éloigne de Pitou le chat A ! Je vous raconte ! Quelle histoire pour lui trouver un nom ! – Trouve un nom Papi ! Mamie a plusieurs noms, Balou, Bandit, Mimi, Chiffon Pitou. – lequel tu préfètes. Tous me harcelaient pour trouver un nom au chat – Candide et David en cœur - Joseph a choisi un nom Mamie ! C’est Pitou. – A ! Je reconnais ton bon goût Joseph.
Voilà ! Je dus choisir le nom et demander l’avis d’Agathe ! Selon Agathe je dois mettre une litière près du massif.
- Mais non ce serait si simple de l’adopter pensez à Agathe qui l’aime Allez Joseph, vous mettez une litière à l’intérieur.
Devant ce désastre Joseph a repris sa pipe tache de se calmer en tirant plusieurs coups, il prend Eloi par le bras, tous deux se dirigent vers la table que Candide, David, Achille ont disposé, les assiettes les couverts les serviettes dans un alignement parfait, Agathe s’est chargée des vins ; Tout est minutieusement ordonné, chacun s’installe devant son couvert.
12/07/2011
- Qui va me donner les règles de bonne conduite, levez la main.
- Moi papa : il enchaîne, on ne doit pas parler, parler avec le doigt levé
- Le doigt levé tu attends qu’on t’interroge.
- Il se gratte le nez
- On ne se gratte pas le nez voyons !
- Candide reprend, ne pas mettre les mains sur l’assiette.
- Allons Candide tu mets tes mains contre l’assiette, Candide se tortille lève les yeux cherche l’inspiration.
- Bien s’appliquer : c’est ce que dit la maîtresse
- C’est ça tu t’appliques à manger correctement vous avez compris, trois mains se lèvent, attendent.
- Je vous écoute.
Tu as vu les fraises que nous avons ramassées, elles se nomment fraises des bois, tu viendras avec nous en chercher, il y en a dans un coin entouré d’arbres une…il cherche le mot qui ne vient pas, il y a des fleurs des herbes sauvages tu écartes les herbes elles se cachent il faut chercher c’est là qu’elles poussent, nous irons Maman ?
- Oui ; c’est une clairière Candide. Bien, maintenant s’adressant à tous les trois taisez vous.
Sur la table des plats garnis de légumes aux couleurs attirantes.
- Passez moi les assiettes, les bras tendus une assiette dans les mains exigeantes.
Marguerite coule des yeux doux à Eloi.
- A ! Quelle tristesse ! Nous avons enterré madame Lamotte elle avait cent un ans nous aurions tant aimé la garder encore elle était si mignonne .maintenant elle est devant l’Eternel tous baissent la tête devant ce constat.
Monsieur le curé m’a appris la disparition de monsieur Disjoint il avait cent quatre ans quel bel age, tous baissent la tête devant l’évidence puis la lèvent, tendent le bras pour saisir le plat garni de légumes variés, aux riches produits venus d’orient : c’est l’originalité d’Agathe de mettre dans ses hors d’œuvres des produits d’orient.
Toutes les mains se lèvent : papa je peux aller aux urgences, moi aussi, aussi, aussi.
- Les uns après les autres, calmement, on ne court pas.
Vous Eloi qu’avez-vous fait pendant ces quelques jours ; quelques jours peuvent changer une vie, même quelques secondes, un instant ; je me souviens lorsque j’ai vu Agathe pour la première fois mettant sa main sur la main d’Agathe en s’adressant à elle : tu étais si belle mon cœur s’est emballé dès que je t’ai vu, pas une seconde pas même une demi seconde tu étais dans moi il a fallu une milliardième de seconde à peine.
Le doigt de Candide pointé vers Papi
Je t’écoute.
- Papi c’est quoi une milliardième de seconde ?
- C’est infiniment court si court que tu ne le vois pas.
Le doigt pointé.
- Mais alors si je dis à David tu m’attends je viens dans une milliardième de secondes ça veut dire que c’est impossible.
Tu ne peux pas partir et être là.
Le doigt pointé. .
- Je t’écoute.
- Alors avec Mamie ?
- Et bien avec Mamie nous avons fusionné à la vitesse de l’éclair. Voilà tu es satisfait et maintenant tu manges.
La main levée :
- Pourquoi…
- Maintenant David tu te tais, tu manges.
Ils se régalent tous des plats d’Agathe pleins de toutes les saveurs qu’avec doigté elle mélange. Les yeux fixés sur le cake qui trône au beau milieu de la table ils l’admirent.
- Comment faites vous pour réussir un si beau cake belle maman ?
- C’est simple il faut vouloir. Marguerite vous en fera un n’est-ce pas Marguerite. ?
- Bien sûr.
- J’en veux Mamie.
- On lève la main, ouf ! Des ogres ces garçons.
- Où allons nous demain ?
En cœur : chercher les petites fraises des bois.
- Entendu, vous êtes tous d’accord ? A cent pour cent, c’est bien.
Candide pousse le coude d’Achille lui fait signe d’un clin d’œil vers la porte, assis à la porte Pitou le chat regarde.
- Courez chercher les fraises des bois. Les trois se lèvent manquent culbuter la chaise d’Eloi
Fièrement David pose la soucoupe, quelques fraises des bois au beau milieu.
Tu offres à ton père s’il te plait.
Elles sont exquises divines ce sont des délices, je me régale. Malheureusement elles sont rares gouttez les nous en trouverons d’autres demain n’hésitez pas.
Marguerite se saisit d’une la savoure lentement.
La main est prête à saisir il s’approche pour les voir.
- Comme elles sont belles, j’hésite.
- Allons dit Marguerite fais pas l’idiot ;
Eloi troublé est envoyé dans la maison de passe d’Irène, il revoit le ballet des jeunes corps nus où Fraise des bois trône il est parti loin ! Loin ! balbutie.
- Il y en a si peu ! Si peu ! Il soulève la soucoupe comme un encensoir pour respirer leur parfum. Je préfère vous les laisser demain je vais fouiller la clairière avec vous et celle là promis je la savourerai.
17/07/2011
Le silence interrompu par l’aboiement d’un chien au loin, la rue déserte, Eloi troublé par ce calme inhabituel gêné cherche Marguerite.
Le couvert débarrassé chacun reprend ses habitudes,
- Marguerite tu devrais faire attention, tu as épaissi.
Marguerite glisse ses mains sur son ventre ses hanches étire son buste, devant l’outrage cligne des yeux cherche des mots pour se déculpabiliser rougit : elle est amoureuse d’Eloi d’un amour fidèle sincère ses efforts à vouloir lui plaire sont vains, désespérée, désemparée devant le manque de délicatesse d’Eloi elle glisse à nouveau ses mains sur son corps tente de se rétrécir.
- Tu trouves ?
- Que dit la bascule ?
- Cinq cents grammes de plus, tu me le fais remarquer ! Marguerite a les larmes aux yeux, elle aimerait s’approcher mais n’ose pas espère qu’il va faire le geste amical de l’appeler, elle n’en demande pas plus, malheureuse les épaules affaissées elle s’assoit.
Joseph et Agathe sont allés comme à l’accoutumée faire un tour dans leur quartier, saluer leurs voisins, les garçons lancent leur ballon entre l’enclos et la rue ils ont adopté un stratagème se le passer avec leur tête il faut beaucoup de concentration ils poussent des cris de victoire, Eloi les observe un moment.
- Ils sont beaux tes fils ; ces mots lui mettent du baume au cœur, le cœur triste de Marguerite.
- Merci Eloi. Ils sont appliqués, gentils avec leurs grands parents.
Eloi fait des efforts pour éviter un enlisement.
- Et toi ?
- j’ai essayé de te joindre plusieurs fois sur le fixe. Je dois changer la batterie de mon portable.
- Alors,
- je ne la trouverai qu’à Paris ; elle se rapproche, ces quelques mots l’encouragent ; un silence long, pesant, Eloi porte le poids de l’ennui, la banalité des mots l’envoie vers Délice, il regarde Marguerite la prend par le bras.
- Viens faire un tour. Je m’effondre dans le calme de la campagne tu me connais mon humeur change. Vous êtes bien ! Tous.
- Mes parents sont aux petits soins, nous sommes gâtés et toi ?
- Le travail est lourd, j’ai fait des heures supplémentaires qui m’ont fatigué, un soupir de Marguerite elle lui prend le bras le retire de peur de gêner, au coin de la rue arrive un couple main dans la main joyeux. Marguerite tente de dissiper la brume qui s’installe, l’assombrit.
- Demain les garçons veulent te faire voir le coin qu’ils ont découvert, c’est en écartant l’herbe pour voir une fleur que nous avons trouvé ces fraises sauvages, tu es d’accord ?
- Bien sûr, c’est loin ?
- Non tu penses bien cinq kilomètres au plus, ils sont pleins d’enthousiasme ils veulent te montrer leur découverte, à la lisière du bois on en trouve aussi.
Nous avons trouvé ce coin par hasard très riche en végétaux, c’est en écartant les herbes pour cueillir une fleur, David a poussé des cris : des fraises maman ! Tu t’imagines c’était à qui en trouverait le plus, une véritable fête.
- Oh ! Là ! Comment allez vous monsieur de Risquetou ?
- Bonjour monsieur le curé, je vais bien très bien. Le curé s’approche donne une accolade à Eloi à Marguerite,
- Excusez moi j’ai un rendez- vous je suis en retard, nous, nous reverrons, à très bientôt.
Eloi inhale le bon air de l’Anjou dans de profondes respirations, tout son être se régénère avec ce bon air sa circulation, son humeur, la santé retrouvée il prend le bras de Marguerite.
- La soirée est belle !
- Plus belle que je n’osais l’espérer.
- Nous devrions rentrer, demain nous ferons la grasse matinée, voilà longtemps que ça ne m’était pas arrivé.
Joseph devant son poste de télévision regarde un commentaire, Agathe regarde par intermittence fatiguée par sa journée bien remplie elle s’endort, c’est ainsi tous les soirs elle n’arrive pas à regarder un film en entier. L’entrée chaleureuse de Marguerite et d’Eloi la réveille.
- Vous avez profité du temps exceptionnel que nous avons eu aujourd’hui ; Marguerite peux tu m’aider à pousser la table ? Là, c’est bien. Je vous laisse je dors debout, à demain.
Le lendemain matin en ouvrant la fenêtre le soleil éclabousse de ses rayons le lit, Marguerite dort réveillée elle cherche Eloi prend assise l’appelle.
- Eloi ! Eloi !
Eloi est descendu prendre son petit déjeuner, il est allé sur la terrasse respirer prendre des forces pour la journée, appuyé contre la rambarde il regarde autour et dans ses yeux il voit la très jolie Fraise des Bois de la maison d’Irène ;
- Papa ! Papa !
- Je suis là.
- Nous irons chercher des fraises sauvages papa ? Tu sais se sont des fraises des bois papa.
- Comment on dit David ?
- Si tu veux bien.
- Mais bien entendu je veux.
30/07/2011
Papi ! Tu sais ce que m’a dit un copain à l’école.
- Non.
- Candide ramène ta trogne, il a tapé sur ma figure, qu’est-ce que c’est une trogne ?
Ton copain est un mal élevé, ce mot ne doit pas être prononcé par un petit enfant, il est pour les garçons débauchés.
- Débauché ?
- Tu ne dis plus jamais ce mot, qu’est-ce que va penser ton père ! Plus jamais tu as bien compris.
- Oui, Papi qu’est-ce que c’est débauché Papi ? Je vais demander à Mamie.
- Mamie ! Mamie !
Mamie rayonnante dans sa belle robe, les cheveux artistiquement coiffés par un coiffeur de grand renom s’approche.
- Oui chéri.
- Mamie qu’est-ce que c’est une trogne ?
Surprise par ce mot dans la bouche de son petit fils elle hésite un instant.
- C’est le museau du petit cochon par exemple quand ta figure est barbouillée par la confiture de framboise tu as une vilaine trogne, c’est le groin du cochon.
Candide tapote un peu partout sa figure, file à toute allure vers le corridor où est accroché un miroir s’évertue en tordant sa bouche dans tous les sens à imiter le groin du cochon puis lance des grognements, excité par sa trouvaille il se précipite vers sa Mamie
- Regarde Mamie !
Et Candide sans vergogne se plante devant sa grand-mère tord sa bouche à qui mieux, mieux puis se met à pousser d’énormes grognements.
- Candide peux-tu m’expliquer ce que tu fais là ?
- Je suis un petit cochon, un trognon Mamie regarde et il y va de plus belle en poussant des cris tels que son père le fouet à la main arrive ;
- Candide tu arrêtes de suite, il brandit le fouet devant lui. Candide pousse des hurlements
- Je ne veux pas aller aux fraises ! Je vais voir mon copain ! Maman ! Maman ! Il s’en va en essuyant ses yeux.
- Tous sur les bicyclettes dans dix minutes compris.
Qu’est-ce que ce bruit ?
- Maman ! Maman !
- Alors ? Tu te prépares on part compris ?
Candide frotte ses yeux,
- Mamie, Mamie dans un dernier sanglot c’est quoi un débauché ?
Mamie pousse un soupir.
- Voyons…demande à ton père.
- Non, je veux pas. La tête basse il envoie quelques légers grognements vers son père.
Ils se sont équipés pour la journée, tout emballé dans des paniers fixés sur les porte bagages, bien chaussés de bottes légères un tee chirt un chapeau de paille un vêtement pour l’ondée ils sont prêts.
Tous sérieux Papi, Marguerite, Eloi, Candide, David, respectueux du code la route ils parcourent les cinq kilomètres sous un soleil radieux.
Les victuailles posées sur la nappe par terre dans un coin abrité, les bicyclettes contre un arbre David et Candide s’emploient à aider leur mère.
Maman nous gâte : elle déballe les victuailles que Mamie avec l’aide de Marguerite ont préparé.
- Le dessert les garçons ! Allez ! Allez ! Cherchez !
- Papa regarde cet arbre il est tout creux !
- Fais attention, ne mets pas tes mains à l’intérieur, il y a des bestioles, des crapauds, des chauves souris,
Candide recule
- C’est un arbre trogne.
- Donc papa je peux dire malgré l’interdiction de Papi, approche te trogne tu es un débauché ? Eloi une fraise sauvage dans la main l’écrase entre ses doigts.
- Tu demanderas à ta maîtresse l’explication, je n’ai pas la compétence.
- Papa qu’est-ce que la compétence ? Maman ! Maman qu’est ce qu’un débauché ?
- C’est quelqu’un qui boit trop, mange trop, goûte à tous les plaisirs de la vie avec outrance.
- Alors la trogne débauchée est comparée à cet arbre ?
- Enfin…
- Il est effrayant papa.
- Il va falloir trouver des fraises pour les porter à Mamie, jusque là je n’en vois pas beaucoup. Les doigts remplacent les fourchettes David et Candide gloutons s’étouffent.
- Allons : on mange proprement.
18/08/2011
Le silence des garçons pousse Eloi à remercier Marguerite de donner une éducation stricte quasiment militaire à David et Candide, il attend l’ordre de remettre tout dans des sacs appropriés, se frotte les mains en direction du taillis qui longe le sentier où il espère trouver dans les herbes sauvages les fraises.
- Je pars avec les garçons par là…
- D’accord, fais attention aux enfants !
- Candide lâches mon pantalon !
- Papa ! Papa ! Viens par là !
Eloi souhaite faire plaisir à David, Candide prend la main de son père pour se rassurer.
- Ah ! Et bien en voilà de jolies trognes Candide !
Dans une clairière seuls quelques arbres semblent abandonnés enflés par des mutilations diverses entourés de chênes, de saules.
- Approchons. David comment tu trouves cet arbre ?
- Il est laid.
- Encore ?
- Grotesque ?
- C’est tout !
- Enflé, énorme.
- Ah ! Oui ! Très bien. Mais qu’est-ce que tu as Candide enfin !
Dans des braillements qui raisonnent dans le lointain.
- Je ne veux pas être un trogne ! Et il y va de plus bel je ne veux pas être un trogne il manque s’étouffer, hoquette : le copain m’appelle trogne. !
Eloi le prend dans ses bras tente de l’apaiser.
- Tu m’écoutes bien Candide ?
- Oui papa il frotte ses yeux qui n’en peuvent plus de pleurer.
- Allez ! On s’assoit sur ce tronc d’arbre ; ne pleure pas Candide, il tire son mouchoir de sa poche essuie les pauvres yeux chagrins.
- Qu’est-ce que dit Mamie à son petit garçon quand elle le prend dans ses bras ?
- Elle dit, tu es le plus beau petit garçon.
- Mamie a raison. Là nous sommes dans une clairière, tu vois des arbres Candide, tu connais les chênes ?
- Oui papa de grands arbres avec de grandes branches.
- Bon, ces arbres devant toi ont été étêtés, on leur a coupé la tête, les branches s’en vont dans tous les sens, ils sont courts et gros, tu comprends
- Oui papa, ma tête ne pousse pas !
- Regarde bien cet arbre.
- Oui papa ;
- Arrête de dire oui papa ;
Eloi est bien embarrassé, il gratte sa gorge, cherche une explication facile, cherche un secours autour, toussote pense à Délice, à la maison de passe de madame Irène : l’explication est lente à venir, il retrouve Fraise des Bois. Il prend Candide près de lui ;
- Tu es le plus charmant petit trognon de la terre Candide. Ton copain t’a appelé trogne parce qu’il t’aime bien, c’était un mot amical !.
- Je vais me regarder dans la glace voir si je suis une trogne.
- Non Candide. Il faudra que tu demandes une explication plus poussée à ton institutrice, laisse tomber Candide. Il y a de jolis petits trognons comme toi et de très vilaines trognes là je parle des visages. C’est une comparaison avec l’arbre. Tu suis Candide ? Bon il y a de jolis petits trognons comme toi et de très vilaines trognes, c’est suivant ce qu’on veut en faire.
- Quand ils sont beaux ?
Le beau visage de Délice dans la maison de passe d’Irène prend l’espace autour de lui.
- Qui va trouver le plus de fraises ?
22/08/2011
Lâche ma main Candide regarde dans ce coin attention. Les ronces entremêlées d’herbes hautes, attention aux mains : Eloi écarte les herbes déniche toute une floraison de petites fraises.
- Candide approche, là, tu attrapes délicatement la fraise, tu la détaches doucement, voilà, elle est belle, tu vois où elle se niche, tiens goûte.
- Je la garde pour Mamie.
Ils longent le fourré en bordure du sentier qui ferait la joie d’un botaniste tant la variété des herbes est riche. Tous les trois Candide David et leur père cherchent à remplir le petit sachet que Mamie leur a donné.
Joseph et Marguerite connaissent la forêt les coins où elles poussent.
- La saison est peut-être un peu avancée ou d’autres sont passés avant nous, péniblement en cherchant bien en trouvent quelques unes, je suis déçue pour les enfants j’aurais voulu en trouver plus
La forêt ce lieu silencieux où l’on se perd facilement inquiète Eloi, il redouble d’attention pour ses enfants. La voix aigue de Candide prend un volume qui l’oppresse, la peur de mal faire, le désir d’être un père parfait l’épuise, répondre à Candide le fatigue, il ne s’était jamais trouvé dans une situation pareille et la pensée qui l’avait frôlé s’est affirmée depuis son retour. Il entrevoit des difficultés avec Candide, l’enfant est attachant, intelligent, sensible, distrayant par certains comportements, ses excès de passion de fantaisies l’épuisent : il faudrait calmer les bondissements de Candide, Eloi est désarçonné, il va en parler avec Marguerite. Candide est un tourment qui s’ajoute à l’atmosphère pesante de la forêt l’oppresse alors pour se rassurer il revoit les habitants de la maison de passe d’Irène; Eloi tourmenté attrape ses deux gamins par la main pour les ramener à leur mère.
- Papa ! Papi à dans un coin du jardin des fraises, ce sont des fraises du jardin alors ?
- Oui Candide mais là elles sont plus petites.
- Plus petites
- oui.
Les garçons joyeux lâchent la main de leur père pour montrer leurs fraises.
- Regardez !
- Tout le monde plante son nez dans le petit sachet d’Agathe, cinq nez tentent de respirer la bonne odeur des petites fraises des bois.
- Eh bien, où avez-vous trouvé ça ?
- Au milieu des ronces.
Marguerite regarde les six mains qui se tendent vers elle.
- Félicitation je m’occuperai de ces quelques égratignures, c’est rien.
Marguerite caresse d’un regard amoureux le visage d’Eloi, le plaisir de savoir Eloi enfin heureux avec ses enfants, la satisfaction de lui avoir communiqué l’envie d’aller ensemble dans la campagne Angevine ce dont il déteste Marguerite pose un regard attendri sur Eloi, lui demande d’une voix caressante de bien vouloir ficeler ce paquet sur le porte bagage de son vélo ; Eloi obéit à toutes les demandes si gentiment dites par Marguerite, joseph, Candide et David ;
Le retour sur leurs bicyclettes, bien alignés en bordure de la route Eloi devant puis Candide, David, Marguerite ferme la marche.
Agathe son livre de cuisine à la main assise sur la terrasse attend ses enfants, elle cherche un bon petit plat pour Eloi, de là elle voit les rares passants qu’elle n’oublie pas d’aller saluer pour faire causette avec eux.
Les cris perçants des garçons pour s’annoncer font lever Mamie.
- Mamie regarde !
- C’est pour toi Mamie.
- Tu es gentil Candide.
Les fraises des bois sont au centre des évènements de la journée tous les admirent comme une découverte rarissime personne n’ose y toucher ;
- Où est Candide ?
- Candide !
Il arrive tout ému.
- Regarde Mamie : il brandit un dessin ;
- Oh ! Mais c’est très beau Candide.
- Tu trouves Mamie !
- Sacrebleu c’est toi qui a fait ça c’est magnifique, ce sont des arbres trognes Candide ! Bravo.
- Mamie ils sont beaux n’est-ce pas !
- Tu me donnes ton dessin ?
- Oui Mamie.
- Merci mon petit trognon.
Eloi est aller se doucher les enfants attendent leur tour Joseph va à la cuisine.
- Vous avez eu une bonne journée pas étouffante, enfin Eloi avec ses enfants dans la forêt ! Ce n’est pas son genre. La journée s’est bien passée ?
- Très bien maman, au fait c’est vrai, très, très bien.
- Chaque fois ton mari me séduit davantage ma chérie, tu sais la nature la gâté, de beaux traits virils, grand, un flegme et Marguerite ce qui me chavire (en tout bien tout honneur ma petite chérie tu penses bien) cette mélancolie qui perce dans ses yeux, qui donne envie d’en savoir davantage de le consoler de lui venir en aide. C’est l’époux que j’aurais aimé avoir, tu as de la chance veinarde.
Regarde ton père c’est un fidèle, il est bien trop poltron, ton père est poltron, je l’ai aimé, mais comme amant il faut aller voir ailleurs dans un soupir qui parle : je m’en suis contentée que veux tu ! Ah ! Si j’avais eu …tu me comprends !
- Que fait Candide ?
- Là maman Il joue au ballon avec son frère.
Joseph revient de la cuisine en mastiquant
- Fais donc attention !
Marguerite regarde son père d’une façon qui lui fait découvrir le bel estomac qui déborde du pantalon, elle fronce les sourcils.
- Maman a raison tu manges trop !
- Qu’a dit maman ?
Marguerite pose un regard coupable sur sa mère.
- Tu te laisses aller, tu manges trop.
Joseph hausse les épaules retrouve son geste habituel, charge sa pipe d’un bon tabac qu’il applique, tasse, claque une allumette, l’allume uniformément la savoure le regard vers ses petits enfants qu’il va retrouver.
27/08/2011
- Papi ! Papi ! Regarde !
Fier comme Artaban il attrape la main de son grand père la tire vers un coin du terrain laissé à l’abandon
- Regarde Papi !
Triomphant il montre une magnifique fraise sauvage.
- Papa ! Papa !
Candide ne peut contenir sa joie.
Eloi contraint, fatigué de sa journée approche.
- Vois papa ! Elle est belle !
Eloi gratte sa gorge pense à la belle la très belle Fraise des Bois de la maison de passe d’Irène il toussote reconnaît à peine sa voix, lointaine !
- Elle est belle, oui, très belle, belle…
- Allons, laisse ton père tranquille tu es toujours à le déranger ! Il est fatigué.
Candide envoie quelques sanglots bruyants Eloi évacue son ennui dans un énorme soupir.
Sanglotant bruyamment.
- Je veux la donner à Papa.
- Ce n’est pas une raison pour pleurer voyons :
Dans les bras de Papi qui tente de le consoler : fais moi un gros bisou.
- Elle est belle ! Hou… ! Hou… ! Hou… !
Papi tente de calmer Candide.
- D’accord, elle est à papa.
Candide se tortille pour se libérer des bras de Papi, renifle un bon coup.
- Vous venez ! Tous !
Joseph mord sa pipe, la fume par petits coups.
Eloi ne peut s’empêcher de sourire. Le beau papa à la pipe sous les soins attentionnés d’Agathe a pris de l’estomac. Bavard, vantard, trouillard, poltron il trouve dans sa pipe le remède le réconfort, elle le sort des dérapages des encombrements, entouré d’amis : le gotha de l’endroit il aligne les banquets où il retrouve monsieur le curé à l’appétit gargantuesque. Joseph sa femme Agathe et leur fille Marguerite ont vécu tout le long de leur vie des jours sereins. Au dessous de tous soupçons, ils sont appréciés par les amis, une vie sans problèmes.
Bien qu’ils n’aient aucun point commun les deux hommes s’entendent ; Joseph envie son gendre, son parcours, sa vie, lui, le pleutre, le trouillard admire Eloi son héro, l’homme qu’il aurait aimé être.
Marguerite, Eloi, David, Candide ont la considération des amis de Joseph, et Joseph heureux tire encore plus fort sur sa pipe campe ses jambes, cambre ses reins, lance son estomac, fier de sa famille. Il connaît la valeur de l’impact d’une famille dans ses fréquentations en province. C’est avec monsieur le curé, le maire, le médecin, le pharmacien, le notaire, l’avocat, qu’ils se réunissent pour connaître les dernières nouvelles de leur endroit, parler d’un article lu sur un journal, les dernières nouvelles du monde, chacun suivant sa profession apporte son petit fascicule pour commenter un article. Des réunions rares mais enrichissantes et, chaque fois Joseph discrètement n’oublie pas de rappeler la particule qui fait son orgueil : mon gendre « Eloi de Risquetou, quelques mots anodins pour donner des nouvelles de son gendre, l’envie d’être respecté, admiré.
Marguerite entouré de sa famille montre un contentement qui n’échappe pas à Eloi.
Le bon coq au vin d’Agathe redonne le moral à Eloi.
- Papa pourquoi nous avons des ravioli nous ?
- C’est plus sain pour vous.
- Vous avez le géni de la cuisine Agathe, c’est un régal
Eloi revigoré par le coq au vin raconte comment ses jours ont été parsemés d’embûches sans Marguerite.
Marguerite n’a pas de sex-appeal elle tente de remédier à son handicap en multipliant les habits les bijoux les parfums elle veut plaire à son mari, maladroite.
05/09/2011
Elle s’étonne de ne pas arriver à trouver les mots qui pourraient l’attendrir, l’émouvoir. La reconnaissance du travail, des taches ménagères, de l’éducation des enfants, elle cherche désespérément la manière qui l’amènerait à être entendue et vue comme une femme, à être aimée comme une amante et tous ces tracas lui posent un dilemme auquel elle ne peut répondre, trop de pression autour, la routine du ménage qui est un facteur d’équilibre pour elle et où elle s’est installée détruit la séduction qu’elle tente de remédier comme elle peut ! Aujourd’hui avec ses parents elle trouve la quiétude, l’adoucissement à ses plaies. Elle a un réconfort en regardant ses parents.
- Si nous allions sur les bords de la Loire je connais un bon endroit, un restaurant où tu seras servie maman, les enfants joueront en toute sécurité c’est la détente totale.
Dans l’ambiance familiale inchangée où Agathe avec son gendre, Joseph avec son gendre, Marguerite avec son mari, les enfants avec leur père Eloi doit porter le poids de la valeur qu’on lui donne. Il doit éviter les gestes d’impatience, le geste agacé avec sa fourchette, le regard trop sévère sur les enfants, il doit éviter de prendre reprendre sa serviette, manger trop rapidement, il doit prendre l’apparence d’un homme heureux, éviter les gestes les mots qui mettraient en évidence sa lassitude l’ennui permanent qui le caractérise.
- Papa ?
- Nous t’écoutons.
- David ne veut pas me prêter sa console de jeux
Tous les yeux braqués sur Candide.
- David tu prends la parole.
- Il ne sait pas s’en servir, il me brouille tout !
- Candide nous allons régler ça tous ensemble : tu veux bien nous écouter, nous sommes tous d’accord ? Tous approuvent en silence, tu laisses Candide tranquille, dans quelque temps tu en auras une : ça te convient ?
- Je veux une console de jeux papa
Eloi a envie d’exploser il se contient soupire appelle Marguerite à son secours.
- Demande à maman.
Joseph prend la parole.
- Promis Candide ton grand père t’apprendra.
- Tu ne sauras pas !
- C’est toi qui m’apprendras alors. Elle sera là dans ce coin de la pièce.
- Non papi pas là.
- Où la veux tu ! Tu serais bien avec papi et mamie.
Une deux larmes dans son assiette
- Je ne veux pas la console ici je la veux dans ma chambre comme David.
Eloi tape du poing.
- Hou ! Hou ! Hou !
- Dans ta chambre c’est bon ?
- Hou ! Hou ! Hou ! Oui papa
- Tiens : il tend un mouchoir.
Autour de la table Marguerite personnifie entourée de ses parents avec son mari ses enfants le bonheur paisible, installé. La conversation s’engage tout naturellement vers l’actualité, d’aucun engagement elle fournit la conversation là devant la table bien garnie des plats d’Agathe aux recettes personnalisées succulentes ; L’actualité dans le monde dans la région.
- Pas d’évènements graves en ces temps ci j’espère ?
Joseph se tourne vers Agathe
- Non à ma connaissance.
- Moi non plus.
- Tout ce passe à Paris.
Quelques bruits de fourchettes des verres pleins du bon vin de Bordeaux qu’ils savourent en le gargarisant dans leurs gosiers, puis ils s’informent des uns et des autres : du dernier né ! Du dernier disparu ! De la porte du cimetière enfin remplacée.
- Monsieur le curé est un gagnant : outre ses biceps il a une voix gueulante qui impressionne le maire ; les habitudes perdurent ici naissance, mariage, décès sont notre lot, la tranquillité la douce monotonie d’aucun événements nous amène à nous fréquenter, l’air ici est bon
- N’est-ce pas Agathe ?
- Oui mon ami.
Les produits sont naturels comme les gens.
- N’est-ce pas Agathe ?
- Mais oui mon ami.
Ici les réunions de famille mettent le pigment dans nos vies, les retrouvailles se savourent autour d’une table en famille nous en sommes l’exemple en ce moment.
Ici en province nous les trouvons.
- N’est ce pas Eloi !
Eloi serre sa fourchette, serre les dents, articule péniblement.
- Oui.
2011-09-12
Pas très sûr d’avoir été entendu, un léger grattement de gorge, timidement craignant de s’être mal expliqué.
- Oui Joseph.
L’homme du monde Eloi s’explique.
- En effet, la vie en province malgré les techniques qui gagnent les foyers, l’inter net, les voitures est plus calme ; comme vous avez si bien dit cher Joseph la province (surtout votre beau pays de l’Anjou) avec ses beautés bucoliques, dans certaines périodes de l’année voit l’arrivée en masse des touristes, ce petit désagrément égaie l’endroit toutefois.
La vitesse à laquelle nous vivons à Paris est usante, nous sommes dans des mouvements continus, des bruits incessants des odeurs de tuyaux d’échappement, voyez chère Agathe c’est ici que je me ressource, ici je reprends pied, je prends goût à la vie déjà le décors de la table que vous réussissez si bien chaque fois Marguerite donne cette sérénité cette paix entouré par Marguerite ma chère amie, mes enfants vous Joseph, Agathe.
Eloi naturellement vente les délices d’une famille unie.
- Comment peut-on détruire la si belle harmonie d’un foyer avec des bêtises, des histoires romanesques sans suite s’étonne Marguerite ; qu’est-ce que vous en pensez Eloi ?
D’un air entendu plein de hautes réflexions qui amènent même les enfants tellement elles pèsent par leurs lourdes conséquences Eloi à gratter de nouveau sa gorge afin de mieux analyser ce grave problème fait part de ses sentiments sur ce sujet.
- Pensez vous qu’un couple peut se détruire pour des fadaises, des amourettes sans suite, des petits moments …sans intérêt !
Candide lève la main
- Papa qu’est ce que c’est falaises ?
Eloi envoie un regard courroucé à Candide ; Perturbé par son fils et l’idée de devoir lui expliquer encore.
- Demande à maman.
- Maman qu’est-ce que c’est des falaises ?
- Des fadaises chériez, ce sont des choses sans importance, sans intérêt.
- Tu as des fadaises papa ?
Eloi tape avec sa fourchette sur la table
- Candide, David, allez chercher les fraises nous les avons bien méritées.
Joseph les yeux allumés par le bon vin de Bordeaux.
- Vous avez découvert Eloi ce buisson plein de surprises, c’est d’une richesse incroyable suivant les saisons aussi bien les champignons ou les fraises, les insolites coins, les surprises abondent dans nos forêts de l’Anjou, Agathe boude ces sorties sa cuisine est son domaine préféré, à la bonne saison je pars chercher des champignons je les ramène à Agathe qui va les préparer. Ah ! Rien que d’y penser… !
- Agathe tu as mijoté des champignons pour Eloi ?
- Mais bien sûr, c’est le délice d’Eloi et chaque fois il les goûte : je l’entends : ils sont délicieux Agathe vous êtes une merveilleuse cuisinière.
Tous ensemble vente les champignons de la cuisine d’Agathe.
Les petites fraises des bois discrètes, aigrelettes si petites si délicates d’un rouge éclatant pigmentées de petits grains, le doigt glisse sur la petite fraise cherche la douce rugosité des grains avant d’être savourée d’être avalée.
Tous les cous se tendent vers le gobelet, les nez respirent la bonne odeur cherchent l’avant goût.
- Tenez Agathe prenez.
Un honneur partagé autour de la table d’Agathe, tous savourent en silence leur petite fraise des bois.
- Nous sommes allés Agathe et moi oh ! Maintenant il y a bien longtemps, tu te souviens du village médiéval de Beaugency ?
- Oui, je me souviens, je revois ce magnifique castor. Eloi je ne veux pas vous obliger mais c’est une très agréable promenade, ses forêts alluviales, ses lacs. Nous étions avec notre ami Saumenier.
- Mais oui pourquoi n’irions nous pas demain ? Vous rentrez lundi Eloi ?
- Oui on m’a accordé exceptionnellement ce lundi. Allez les garçons on va à Beaugency David ! Candide !
Candide
- Je dois voir mon copain !
- C’est pas grave tu l’appelles.
- J’aimerais être avec mon copain papa !
- Parfait : les yeux parcourent la tablée : nous allons arranger ça avec la famille de ton copain. Ne fais pas cette tête !
Il bafouille.
- Tu veux papa.
- Oui nous sommes tous d’accord, heureux d’échapper au stress que lui donne cet enfant.
Le père donne le signal de se lever tous ensemble se lève, chacun accomplit la tâche qui lui est réservée, les enfants les assiettes dans les mains courent vers la cuisine aidés par mamie, Marguerite et Eloi vont vers la terrasse, Joseph part faire la sieste.
Marguerite prend le bras de son mari se presse contre lui amoureusement lui fait signe qu’elle a sommeil
- Vas dormir chérie je te rejoins quand j’aurai terminé ma cigarette.
15/10/2011
Appuyé contre le mur coté nord de la terrasse pour protéger des vents froids, des regards indiscrets de curieux qui pourraient voir Eloi savoure sa cigarette cherche à garder le plus longtemps les bienfaits quelle donne, ce moment précieux l’aide à rester dans de bons termes avec sa belle famille. Il pense à la visite de Beaugency : en homme avisé va chercher sa carte dans sa voiture regarde le trajet puis calcule les kilomètres marque d’un point les endroits qu’il faudra visiter, pousse un soupir sa cigarette terminée pousse un autre soupir, part rejoindre Marguerite
Marguerite dort, Eloi se glisse doucement dans le lit : hésite, ne la réveille pas sombre doucement dans le sommeil, devant lui Délice parée de colliers multicolores s’envole dans les cieux, l’emmène avec elle. Marguerite le regarde longuement effleure son front, glisse sa main doucement sur son visage, sa main se fait plus pressante, nerveuse, Eloi dans son demi sommeil palpent les hanches, ses mains glissent, il part avec Délice dans l’infini.
Candide regarde son frère
- David pourquoi tu n’envoies pas l’ogre dans la cage aux lions ?
- Non l’ogre va attraper la brebis
- Je ne veux pas, je ne veux pas.
Candide envoie des braillements qui réveillent tout le monde
Eloi dévale les escaliers en trombe.
- Qu’est-ce qu’il y a encore !
- Papa l’ogre a mangé la brebis ! Le visage couvert de larmes il va se blottir dans les bras de son père
- C’est du cinéma ! Candide allons ne pleure pas Maman tente de le réconforter Mamie Papi désemparés offrent un visage tragique devant le drame qui se joue dans le cœur de Candide
David enfonce le clou.
- Tu verras quand tu auras ta console de jeux, tu verras des ogres avaler des garçons comme toi, Candide va se nicher dans le giron de sa grand-mère lance des cris à effrayer l’ogre.
Marguerite prend la parole.
- Arrête David de tourmenter ton frère, je te croyais autre, ton père va te punir, Eloi ?
- Tu vas écrire cinquante fois : je ne dirai plus de méchancetés à mon frère, maintenant la paix : compris !
Les mines soucieuses Marguerite, Eloi, Agathe, Joseph vont s’asseoir autour d’une table dans la jardin miniature, le paradis de joseph.
Candide suce son doigt, renifle hoquette, part chercher son ballon.
- Cet enfant est trop sensible, il faudrait le montrer à un psychiatre peut-être !
- J’y pense Agathe.
Marguerite prend la parole
- Il est petit encore restons vigilants
Quelques coups de pieds sur le ballon mais le cœur n’y est pas, il vient s’installer sur les genoux de son grand père.
- La prochaine fois tu auras ta console dans ta chambre promis, avec son mouchoir il lui essuie son nez : il doit faire preuve de manœuvres habiles pour ne pas inquiéter et calmer ce jeune cœur trop affectueux, sensible, trop émotif. J’ai vu Saumenier hier, un brave homme : il a été guide dans plusieurs endroits historiques notamment la ville de Beaugency, le brave homme offre ses services gratuitement, nous l’avons eu comme guide. ; Tu te rappelles Agathe ?
- Le château Chambord, une merveille Eloi., un homme charmant, nous pourrions l’inviter ?
- Oui, Marguerite tu le connais ?
- Je l’ai aperçu hier, il ma parut en pleine forme, papa tu lui téléphones ;
Joseph attrape son portable s’éloigne part sur la terrasse pour téléphoner, quelques mots puis revient
- il est d’accort. Vous allez voir l’érudition de cet homme, il répond à vos questions avec aisance. C’est le compagnon de route idéal, il sera à votre disposition heureux d’être avec vous.
Marguerite s’approche de son mari prend son bras amoureusement se presse contre lui en posant sa tête sur ses épaules
18/10/2011
Agathe se lève, revient.
- J’ai mon frigidaire bien garni, nous pourrions demander à Saumenier de venir ce soir, s’il est libre bien sûr, ce sera le prélude à notre sortie demain. Je vais l’inviter à notre repas du soir. Eloi vous plairait-il d’avoir la compagnie de monsieur Saumenier ?
- Je suis curieux de connaître ce monsieur.
Agathe toute réjouie attrape son portable et dans quelques mots bien choisis invite monsieur Saumenier, son visage réjoui ils connaissent la réponse
- Il vient.
C’est l’occasion de le sortir de sa solitude, le pauvre homme est veuf sans enfants ! Son visage prend une teinte tragique, ses yeux affectueux regardent sa famille assemblée qui est harmonie.
Elle regarde Marguerite, Eloi, remercie le Seigneur d’avoir un gendre de cette valeur, de beaux petits enfants, tant d’amour autour d’elle, assise près de Joseph elle lui prend la main, seul Candide suçote son doigt, le bruit d’ailes d’un rouge gorge, un instant loin des soucis.
- Je vais voir David. Eloi va lever la punition de David.
- Où en est-tu ?
David se plaint de son poigné douloureux, d’un mal de tête.
- Trente Papa !
- Tu arrêtes, viens nous rejoindre.
David lance un regard à son frère qui promet de belles ripostes. Candide prend son ballon avec petites jambes le lance comme il peut David l’attrape joue avec ses pieds le manœuvre l’envoie le rattrape. Candide cherche à imiter son frère.
Eloi tente vainement de chasser l’image de Délice plus charnelle plus attirante si étrangement autre du tableau familial si douloureusement présente dans son cœur. Il a de la peine à retenir le mot qui tourmente sa vie et en ce moment contracte sa gorge tant il le fait souffrir, je vous aime Délice, je vous aime il peine à ne pas le laisser s’échapper, fébrile il prend une cigarette va la fumer plus loin, Joseph le rejoint avec sa pipe.
- Ah ! Eloi nous avons des plaisirs communs ceux là sont bien personnels avec eux nos pensées s’éclaircissent, s’enrichissent nous pouvons raisonner sainement, s’échapper des petites tracasseries dont nos femmes sont victimes, reconnaissons toutefois que nous approuvons leur sagesse. Voyez-vous avec Agathe je m’ennuie : elle est brave certes elle fait de bons petits plats, c’est très appréciable je reconnais, c’est un complément à nos désirs plus oserais-je dire, plus nobles, nos exigences sont plus enrichissantes ; des inventions, des nouvelles technologies. Ma pipe m’éloigne de la monotonie des jours qui se succèdent toujours pareils : ne trouvez-vous pas ? J’ai ma pipe avec Agathe, quelques amis qui passent le temps sans plus. Vous voyez Eloi, sans passion ! Avez vous une passion Eloi ? Vous paraissez sombre : sans passion on effleure la vie. Vous avez une passion ? Une passion refoulée vous torture à vie, vous mine au pire elle peut vous tuer.
J’aimerais vous raconter ce que j’ai connu dans ma jeunesse je sens que vous serez compréhensif, entre homme on s’apprécie ; Eloi s’étouffe d’un geste fait comprendre qu’il ne peut l’entendre, Joseph envoie des tapes sur son dos appelle au secours Marguerite et Agathe alertées par les appels de Joseph arrivent un verre d’eau dans les mains, affolées lui ingurgitent quelques gouttes dans le gosier Eloi retrouve sa respiration qui s’était bloquée.
Marguerite lui frotte la poitrine Agathe tapote ses mains Joseph envoie de solides tapes sur son dos.
- C’est bon merci ça va mieux un insecte était rentré dans ma gorge, merci à vous tous, j’ai cru partir !
- Vous nous avez fait une grosse frayeur moi, je me souviens avoir cru vivre ma fin, j’étais à la piscine je m’étouffais, je suis là avec vous ! Dieu merci.
Marguerite prend amoureusement le bras d’Eloi, Joseph gratte sa gorge tapote sa pipe, ils regardent Candide savourent en silence le bonheur d’être ensemble.
Sur le chemin monsieur Saumenier tout fier de l’importance de son état, habillé de son plus beau costume entame son deuxième kilomètre silhouette maigre musclée il va faire trois kilomètres pour aller chez joseph et Agathe. Sa route est parsemée de fleurs, des souvenirs lorsqu’il était guide ; il connaît tous les méandres toutes les places, les rues, leurs histoires, il sait, mais la peur de laisser échapper un détail, en marchant il révise l’histoire de Beaugency..
24/10/2011
L’histoire de France pour laquelle il s’est passionné fut le but de sa vie il devint guide. Il chercha à en faire profiter le plus de monde possible, apprendre aux touristes l’histoire de son pays, des monuments qu’il fait visiter. Les touristes suspendus à ses lèvres en admiration n’hésitent pas à poser des questions, curieux de cette ville médiévale aux périodes les plus anciennes du XIV ième siècle, monsieur Saumenier fier de son savoir sonne à la porte des Archange
- Entrez cher ami bienvenu à vous.
- Bonjour messieurs dames le plaisir est grand d’être avec vous. Voyez, je vous ai apporté un petit fascicule où vous lirez l’histoire de Beaugency riche en évènements ; vous saisirez mieux mes explications qui seraient lourdes, je préfère les abréger, croyez en ma longue expérience de guide. J’ai appris à connaître les envies des personnes que j’ai accompagnées dans leurs visites, je souhaite vous faire aimer cette riche ville sans embarrasser vos esprits.
- Monsieur je vous présente monsieur de Risquetou mon gendre, leurs deux garçons David et Candide
Monsieur Saumenier extrêmement honoré de faire de si grandes si honorables si grandissimes connaissances susurre quelques mots à peine intelligibles : il s’incline plusieurs fois, sort sa casquette, boutonne sa veste ; lisse ses cheveux.
Il se présente.
- Monsieur Saumenier guide des merveilles de notre illustre histoire de la ville de Beaugency.
- Prenez place monsieur.
Agathe est partie dans ses casseroles, les garçons lancent leur ballon.
Eloi Marguerite Joseph entourent le cher homme l’écoutent raconter son parcours de vie.
- Les touristes étaient mes amis, je ne sais combien j’en ai eu, des milliers tous suspendus à mes lèvres, tous pleins d’attention pour leur modeste guide. Toute ma vie fut droite, honnête, aujourd’hui j’ai l’honneur d’être avec vous mes amis, qui êtes bien connus dans la région et bien au-delà pour votre intégrité, vos bonnes œuvres, vos œuvres de charité, c’est aujourd’hui un bien beau jour, je vous suis très reconnaissant, merci, merci infiniment ; monsieur Saumelier ému par l’audace de ses propos fait un petit bond sur sa chaise pour mieux s’asseoir.
Agathe arrive avec les apéritifs, tous ont pris de l’importance, d’un regard grave ils prennent conscience de leur méconnaissance devant les connaissances de leur invité guide des beautés de Beaugency ils sont intimidés, monsieur Saumelier retrouve les moments qu’il a vécu aux travers de ces grands valeureux personnages il s’identifie s’incarne dans eux alors son visage s’enflamme dans les assauts des guerriers, prend la noblesse des seigneurs, il en parle avec tant d’émotion tant de savoir qu’il subjugue ses hôtes
Leurs verres .pleins de souhaits Agathe sourire aux lèvres fait tinter son verre sur les verres de Monsieur Saumelier, d’Eloi de Marguerite de Joseph. Elle prend des nouvelles de monsieur.
- Comment allez vous ?
- Oh ! Mais, parfaitement, j’aimerais continuer ainsi longtemps, oui, longtemps encore et vous madame ?
Agathe regarde Joseph puis son regard se pose sur Marguerite et Eloi, elle rougit, soupire : j’ai quelques petites douleurs rien de grave dues à l’age !
- Vous monsieur ?
Son regard sur Eloi ;
En racontant Saumelier avait marqué l’imagination d’Eloi l’image de Délice diluée disparaissait Eloi plein d’effroi la voyait s’échapper se volatiliser dans les nuages il tressaillit.
- Pardon, j’étais si loin, si loin vous ne pouvez l’imaginer c’est curieux, c’est imprévisibles les évènements qui peuvent bouleverser une vie sans que vous puissiez les arrêter et dont vous êtes témoin malgré vous !
Que peut on faire, pouvons nous faire ? Est-ce possible de les arrêter ? Continuer la suite est notre seule éventualité qu’en pensez-vous ! Monsieur Saumelier les épaules tassées par ce discours n’avait jamais réfléchi autant, il s’incarnait dans ses personnages il avait vécu des siècles, des siècles dans eux, sa femme avait accompagné son grand homme tout au long de sa vie, l’avait regardé, l’avait écouté raconter l’histoire de France, il était heureux.
Devant tant de savoir il préféra ne pas répondre.
- Venez monsieur, j’imagine qu’après votre bonne marche nous avec vous avons faim, allons nous mettre à table. Vous me donnerez des nouvelles des champignons que j’ai trouvés non loin d’ici, un vrai régal.
28/10/2011
- Bon appétit monsieur Saumenier.
L’air vivifiant a ouvert l’estomac de Saumenier aussi c’est un homme heureux qui s’installe devant la table.
- Vous avez de beaux petits princes, vous, monsieur vous êtes monsieur David et vous petit monsieur vous êtes Candide, il s’incline légèrement devant eux.
Eloi de Risquetou, Marguerite, Joseph, Agathe gênés posent leurs yeux sur le brave homme heureux d’être entendu.
Nourri par les rois les reines les princes il prend de la hauteur, campe son personnage néanmoins avec modestie.
Monsieur de Risquetou se hasarde à prendre la parole
- Vous êtes monsieur un personnage de notre histoire de France très intéressant, vous allez me donner ce que jusque là je mettais de coté l’envie de lire l’histoire de notre beau pays. Je soupçonne que vous avez aimé votre métier, que d’histoires vous avez vécu ! Vous êtes un homme heureux n’est-ce pas ! Il hume l’odeur du plat d’Agathe, tous le suivent, savourent ; se régalent quelques légers bruits de fourchettes
Joseph en bon citoyen prend des nouvelles de la ville de Beaugency : qui gère ces merveilles, si les restaurations ne sont pas trop lourdes pour le budget de la commune, il prend des nouvelles de la paroisse, du maire, s’informe de sa santé.
- Vous semblez en pleine forme !
Monsieur Saumenier après avoir répondu aisément à toutes les questions de Joseph avec des yeux de reconnaissance devant l’intérêt qu’on porte à son être physique, confus, clignote de l’œil gauche, toussote, lève la tête vers le plafond.
- Je vais bien monsieur, je remercie le Seigneur tous les jours de ma vie des bonnes grâces qu’il m’accorde, il fut présent dans la terrible épreuve lors de la disparition de ma tendre épouse. Je suis veuf sans enfants : c’est un bien triste état messieurs dames, la foi m’aide me soutient, les mains croisées il murmure quelques mots les yeux levés vers ciel
Assis sur la terrasse Joseph et sa pipe, Eloi sa cigarette, Marguerite et sa mère parlent entre elles, Candide planté sur ses petites jambes, les bras ballants regarde Saumenier.
- Vous êtes un joli petit bonhomme Candide, venez près de moi s’il vous plait, Candide hésite recule d’un pas, suce son doigt, recule encore d’un pas puis fait volte face pour aller jouer avec son frère.
Eloi et Joseph fument en silence, Joseph prend la parole.
- Nous allons demain grâce à votre complaisance visiter la célèbre ville de Beaugency. J’ai rapidement feuilleté votre petit fascicule et je suis tombé en admiration devant le pont de Beau 440 mètres 26 arches plusieurs fois reconstruit dont les plus anciennes du X !V ième siècle il s’approche d’Eloi la page ouverte sur le pont.
- Regardez cette œuvre d’art imaginez le travail de reconstruction, c’est impressionnant.
Eloi approuve de la tête. Le crépuscule efface doucement les formes.
- Candide David vous venez Eloi frappe ses mains ils accourent comme des petits diables.
Monsieur Saumenier il est bien tard pour partir à pied je ne serai pas tranquille nous serons tous inquiets, vous pouvez rester avec nous !
Monsieur Saumenier avance sa tête n’étant pas sûr d’avoir bien compris. C’est un fait que partout où il va il est entouré de braves gens qui devant le brave homme qu’est Saumelier cherchent à agrémenter sa vie lui faire oublier sa solitude, et chaque fois devant tant d’intérêt pour sa modeste personne il doit remercier avec tact, avec des phrases bien tournées, des discours qui l’amènent à raconter une anecdote sur les divertissements des rois et des reine. Touché par tant de prévenances devant les quelques personnes qui l’entourent il se transforme en un personnage de la cours royale.
Beaucoup de dames ont cherché la compagnie de monsieur Saumenier lequel doit repousser leurs avances prenant une mine dépitée devant son incapacité à commettre le sacrilège de remplacer sa chère femme, sa reine, donc il se trouve seul dans la vie, il doit aller acheter son pain et là encore quelques mots dits sournoisement pour attendre un réponse toujours inattendue.
Ce soir particulièrement il veut marcher pour aller prendre le dernier autobus à trois kilomètres.
- Si vous préférez je vous ramène en voiture !
Saumelier tord sa têt passe sa main sur son cou.
- Nous allons prendre froid : rentrons donc !
Saumenier ému devant tant de gratitude s’approche d’Agathe de Joseph qui veulent le secourir se balance plusieurs fois en avant en arrière tente de remercier.
- Je me rappelle la visite de Jeanne d’arc au….
Tous ensemble mais oui monsieur vous restez. !
- Oh ! Comme c’est gentil de votre part, je ne veux pas vous obliger : en partant maintenant j’attrape le dernier autobus. A demain messieurs mes dames, rendez-vous à la tour de César à 11 heures, dans un dernier salut quitte ses hôtes.
2011-11-01
Eloi prend le parti de rester sur la terrasse, il laisse aller Marguerite et ses parents à l’intérieur la soirée est belle il contemple le soleil couchant, la nuit doucement recouvre le cottage, les lumières dans le salon où Agathe et Joseph font une partie de dominos renvoient un tableau paisible, plus loin Marguerite avec Candide sur ses genoux feuillette le petit fascicule de la ville de Beaugency.
Méditatif, il voudrait comprendre son manque d’intérêt et son ennui lancinant lorsqu’il est loin de Paris sa chère capitale. Une légère palpitation lui fait porter la main à son cœur. Il songe à Délice, à madame Irène, aux amis d’un soir dans le restaurant de Cyprien, au peintre Eberlué pris de passion pour Délice. Il est impatient de la voir poser, il revoit les peintures de nus dans les musées. Inconsciemment extrêmement curieux d’approcher le talent de ce jeune peintre de voir s’il n’a pas plagier un artiste. Impatient de voir l’atelier d’Eberlué, d’évaluer ses qualités artistiques.
Plongé dans l’univers de Délice. Eloi retrouve les couleurs qui enlèvent la fadeur de la vie. Il n’est pas jaloux, fier de voir Délice offrir son beau corps sublimé par l’artiste peintre Eberlué. Il a hâte de rentrer à Paris.
La lumière .renvoie Joseph et Agathe attentifs, concentrés quelques mots échangés dernières images d’une soirée passée à jouer aux dominos, une distraction favorite pour passer les longues soirées d’hiver. Eloi regarde ce couple pacifique. Il pense aux lumières de Paris, aux variétés des loisirs qu’offre la capitale, aux vitrines éclairées l’intérêt qu’elles offrent, à la richesse de l’histoire aux traces immenses que les touristes étrangers ne cessent d’admirer, au chant mélodieux qui frôle ses oreilles, mots inconnus ! La patine de Paris subjugue Eloi lui fait oublier que demain matin à l’aube il faut se lever se préparer pour visiter la ville de Beaugency. Eloi pousse un soupir la fraîcheur du soir l’amène à rentrer. Il va boire un verre d’eau se laver les mains, salue ses beaux parents en leur souhaitant une bonne nuit, puis va rejoindre Marguerite avant d’entrer il frappe trois petits coups.
- Oui : entre.
Marguerite devant sa glace termine sa toilette du soir, elle a mis un déshabillé en soie aux couleurs délicates et douces, devant sa glace appliquée elle brosses ses beaux cheveux un livre près d’elle elle attend Eloi.
- Tu n’es pas couchée chérie !
- Pas encore, je t’attends.
Marguerite se lève s’approche de son mari son déshabillé s’entrouvre laisse voir son corps nu Eloi exprime une gène se détourne Marguerite rougit, les larmes aux bords des yeux
- Je suis très fatigué.
- Je pensais…
Viens chérie demain nous allons à Beaugency : tu connais ?
- Oui, tu verras, nous allons passer une belle journée, je connais ton goût pour les vieilles pierres ça va te plaire. Candide ira chez les Doucemille j’ai entière confiance en eux, sois rassuré.
La chambre décorée par Marguerite renvoie une douce chaleur une lumière tamisée colore avec délicatesse les murs. Le silence environnant accompagné du bruit imperceptible de la respiration régulière profonde d’Eloi ; Marguerite immensément déçue n’arrive pas à dormir quelques larmes coulent sur ses joues.
Dans le chemin du retour pris d’une grande allégresse Saumenier chantonne quelques airs envoie de ses doigts agiles quelques notes d’une musique baroque que monsieur le curé lui a appris il lance un allégro qui effarouche un petit écureuil occupé à grignoter une pigne de pin.
Demain avec monsieur le curé il va montrer à monsieur de Risquetou et sa famille le bel orgue de l’église où officie le curé. Accompagné de Jean curé de la paroisse il va jouer un air baroque et sur son chemin il révise chaque note bien qu’il les connaît parfaitement, les lance là sur sa route avec l’écho pour spectateur. Sur son chemin afin d’être prêt demain à laisser glisser ses doigts sur le magnifique orgue de la chapelle de Beaugency il révise ses notes lance des accents en reconnaissance à l’artiste de l’époque si bien qu’il arrive à son arrêt d’autobus étonné d’être là.
L’aube pénètre les persiennes un rayon lumineux traverse la chambre, c’est l’heure de se lever.
04/11/11
- Papa ! Papa ! Je veux aller avec papa. Je
veux pas mon copain.
Agathe effondrée essaie de calmer Candide
- Tu en parleras à papa.
Hou !hou !hou ! Je veux papa, papa ! Hou !
- Voyons Candide : tu ne veux pas ton copain ?
Hou !hou !hou !
Eloi réveillé par les beuglements de Candide
- Tu entends ?
- C’est Candide qu’est ce qu’il a encore !
Eloi enfile en vitesse son pantalon prend les marches de l’escalier à toute vitesse.
- Hou !hou !hou ! Je veux aller avec papa, je veux papa !papa ! Il s’agrippe aux jambes de son père, Eloi prisonnier tente de se dégager, après des efforts il le prend dans ses bras.
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Je veux aller avec toi papa
- Ton copain ! Tu l’oublies ?
- Je veux toi papa.
- Bon nous allons arranger ça avec maman.
Anéanti Eloi s’assoit Candide sur ses genoux, appelle Marguerite à son secours.
Dans un dernier hoquet.
- Avec toi papa.
Marguerite a soigné sa tenue avant de descendre, elle descend les escaliers posément s’approche de Candide pour le prendre dans ses bras Candide se vautre contre son père l’emprisonne.
- Tu arrêtes de faire ta comédie,
Enfin Eloi se dégage Candide attrape son doigt le suce violemment
Marguerite veut lui sortir le doigt de la bouche.
- Regarde ton doigt il est tout mince !
- Que devons nous faire chéri ? David occupe toi de ton frère, maman ? Ils ont déjeuné ?
- Je vais m’occuper d’eux, ne vous faites pas de soucis.
Mamie.
- Alors tu ne veux toujours pas aller chez ton copain.
Candide joyeux va vers sa grand-mère
- Mamie ? Il furète sur la table à la recherche de la galette.
- La galette Mamie ?
- Elle arrive.
- David pourrait venir avec toi chez ton copain ! Qu’est -ce que tu en dis ? Ecoute moi David ; tu aimes voir de vieilles pierres ! De vieilles églises ! Aller d’une rue à l’autre ! D’une place à l’autre ! Ce serait plus agréable pour vous deux d’aller chez Rémi non ? Et puis sa mère fait de bonnes confitures et des galettes ! Bien meilleures que les miennes !
- Non Mamie ; c’est pas vrai, je préfère les tiennes
- Merci mes chéris, alors c’est oui ? C’est oui ?
En cœur
- Oui Mamie.
Tout le monde occupé à sa tâche dans un calme impressionnant. Candide met ses petits jouets dans un sac, David prend sa raquette.
Un coup de klaxon ils sautent joyeux dans la voiture.
Eloi soucieux va trouver Marguerite dans la chambre, il s’offre à l’aider.
- Tiens : là, c’est plus rapide à deux.
- Tu ne trouves pas excessif la sensibilité de Candide.
- Je pense qu’il a fait un cauchemar te concernant nul doute, le voir s’agripper à toi avec la peur horrible de te perdre ; cet enfant est notre souci. Vois comme maman le ramène à la raison, je m’interroge souvent, je ne comprends pas, il n’arrive pas à suivre son frère, je crois que c’est le problème, quand il sera plus grand ça ira. Ne te perturbe pas, je suis persuadée que c’est un cauchemar
- Pourquoi un cauchemar
- Tu n’en fais jamais des cauchemars !
- Pourquoi moi !
- On ne contrôle pas ses cauchemars, celui là l’a terrorisé, il a eu peur de te perdre Eloi !
Eloi apeuré passe sa main sur son front pour chasser la sublime vision de Délice, il tousse pour cacher le râle qui l’étouffe s’éloigne vers la fenêtre.
- Tu es prêt ?
- Non, je me dépêche.
De son coté Joseph range la table tourmenté par son petit fils il tourne autour d’Agathe pour l’aider, ce n’est pas dans ses habitudes.
- Pourquoi tu tournes autour, tu me déranges.
- C’est Candide.
- Quoi, Candide.
- Je ne sais pas.
- Puisque tu ne sais pas, tu te tais. Tu mets quel pantalon ?
- Qu’est-ce qu’il a eu Agathe ?
- Un mauvais rêve c’est tout.
- Alors toi, tu arranges ça à ta façon !
- Demande à ta fille.
Ce matin avant le départ pour la visite de la ville de Beaugency ils s’interrogent de l’attitude de Candide et tous sont inquiets sur le chemin à prendre, tous se posent la question : que va t-il devenir ! Où le diriger ! Tous cherchent la réponse dans l’autre.
- Agathe tu devrais t’en occuper.
- Tu n’y penses pas ! Il a ses parents son frère.
- Il t’aime Agathe, cet enfant t’aime, nous sommes conscients de son drame.
- Peut-être, il aime aussi ses parents, il faut qu’il grandisse. Maintenant tu me laisses j’ai à faire avant le départ, tu te prépares
- Oui, je me dépêche.
- Saumenier bonjour.
- Attendez monsieur le curé ne partez pas si vite.
- Vous avez l’alto le contralto que voulez vous de mieux ?
- J’ai des touristes
- Ils ne vous lâchent plus ! Vous voulez l’orgue, d’accord. Aujourd’hui j’ai plusieurs messes : l’église sera à vous de 3 heures à 5 heures. Qui sont ces heureux touristes qui ont l’immense chance de tomber sur un homme authentique.
- Authentique monsieur le curé j’ai à peine 65 ans bégaie Saumenier
- Mais oui cher ami vous êtes l’homme qui vient du fond des ages selon votre gré.
Monsieur le curé prend des formes pour interroger Saumenier ;
- Sont ce des gens qui savent apprécier ! Authentique ! Authentique ! Revoyez le contralto ! Le contralto ! Vous y arrivez.
Saumenier de la main droite tapote sur la paume de sa main gauche, essai le contralto, l’alto.
- L’allégro Saumenier il balance son bras dans l’espace s’en va : l’allégro : de la joie ! A tout à l’heure.
Saumenier clignote des deux yeux pour savoir de quels ages il est, se dépêche à aller s’habiller convenablement pour aller jouer de l’orgue à la messe de 10 heures
2011-11-08
Ils attendent ; regardent la tour de César, prennent du recul pour la voir en entier la tête levée, s’avancent, reculent, cherchent le bon angle, Saumenier arrive au coin de la rue retardé par les fidèles confus il s’excuse dans un bref salut.
- J’ai l’honneur de chanter ou de jouer de l’orgue suivant le désir de monsieur le curé, il me considère comme une figure importante de Beaugency. Saumenier gonfle sa poitrine, ponctue certaines phrases d’un clignement d’yeux afin de mieux se faire comprendre, il cligne plusieurs fois des yeux pour montrer l’évidence, ses expressions animent son visage donnent à ses explications des notes convaincantes aussi tous les quatre Eloi, Marguerite, Joseph, Agathe ne le perdent pas des yeux écoutent l’histoire des monuments de la ville de Beaugency avec attention.
- Je vous montrerai l’église elle a un très bon acoustique vous verrez. Il entraîne par ses vastes connaissances le désir d’appendre l’histoire de la ville de Beaugency et Saumenier transporté par l’amour des personnages qui ont bâti cette ville tout le long des siècles communique sa foi en vivant les aventures des Seigneurs des vaillants soldats si bien qu’il lui arrive parfois de cligner d’un œil et de l’autre presque en même temps perdu dans l’histoire de Beaugency.
Tous sont ravis d’avoir un si bon guide.
- Ah ! Les habitudes ! Tous les dimanches monsieur le curé emprunte la rue passante à la sortie de la messe toutes les directions passent par la rue centrale. Là, régulièrement monsieur le curé croise des fidèles, intéressé, curieux il s’arrête pour lier conversation avec ces nouveaux venus pilotés par Saumenier.
Monsieur Saumenier vous avez la sensibilité pour toucher l’orgue c’est l’orgueil de nos paroissiens ! Notre église est trop petite !
Saumenier fait les présentations.
- Je vous présente monsieur de Risquetou son épouse, monsieur et madame Arkange : le curé de la paroisse de Beaugency
Les présentation faites Saumenier incline la tête du haut vers le bas, plusieurs fois afin de bien faire comprendre qu’il est en présence de personnages hors du commun, c’est les mains croisées qu’il salue monsieur le curé et ses touristes
Monsieur le curé prend la parole.
- Dans notre petite ville les gens se croisent se saluent, c’est rare si l’on ne croise pas une connaissance. Je vous félicite d’avoir monsieur Saumenier comme guide c’est un as pour raconter notre ville de la préhistoire jusqu’à Notre Epoque en passant par l’Antiquité le Moyen Age. Savez vous que le nom latin de Beaugency est Bulgenciacus, avez-vous raconté à ces messieurs dames la belle légende de la guérison miraculeuse en l’an 2.000 de Simon 1ier grâce à la bonne odeur qui s’exhalait du squelette de Saint Firmin trouvé par le clergé d’Amiens. Ah ! Ces légendes sont belles !
Tous ont les yeux braqués sur le curé les yeux arrondis les oreilles tendues.
Saumenier ose interrompre le bel élan du curé.
- Jeanne d’Arc eut un rôle important, elle libéra Beaugency de l’occupation des anglais !
- Mais mon ami je ne peux oublier notre Jeanne d’Arc dont la belle statue orne notre ville.
Allez je vous quitte, continuez votre visite n’oubliez pas l’église ; Monsieur le conte et Madame la comtesse sont de bons croyants, ils ne manquent pas une messe. Allez, je suis pressé de porter mes hommages à Monsieur le conte et Madame la comtesse de Beauretour : il jette un coup d’œil sur sa montre, midi trente, un petit salut, il disparaît
- Monsieur Saumenier vous connaissez un bon restaurant ?
- Vous en avez un à cinquante mètres, Beaugency est une petite ville avec de nombreux restaurants, une hôtellerie importante. .
- Mais vous allez venir avec nous ?
Monsieur Saumenier pris d’une émotion intense envoie par saccades des battements de cils qui mitraillent ses touristes pourtant pleins de bonnes intentions, apeuré à la pensée de dîner avec de si illustres personnages il est pris d’une frénésie de battements de cils qu’il contrôle avec peine par plusieurs hochements de tête.
- Merci, je ne peux pas, j’en suis très peiné, nous nous retrouvons à trois heures sur la place Saint Firmin, nous ferons le point. Je vous conseille d’aller voir le pont de Beau : vous avez mon petit lexique ; A tout à l’heure, bon appétit. Je vous réserve le meilleur pour plus tard.
Marguerite prend le bras d’Eloi l’entraîne vers des restaurants Agathe et Joseph traînent derrière.
- Tes parents chérie sont derrière, excuse moi de te lâcher je dois aller les trouver
Marguerite se tourne le regard interrogatif.
- Tu crois ?
- Oui c’est incorrect.
- Bon puisque tu le dis !
Joseph et Agathe sont arrêtés en train de lire la carte d’un restaurant, Eloi et Marguerite les rejoignent. .
- Vous avez trouvé ?
- Il y a plusieurs restaurants vers là choisissez Eloi, les prix sont abordables.
Eloi a retrouvé sa liberté de mouvements, il attrape Marguerite et Agathe par le bras les entraîne vers une pizzeria.
Les pizzas superbement exposées Eloi, Marguerite, Joseph, Agathe regardent les garnitures, attirantes richement garnies, colorées, ils entrent.
Chacun a sa petite histoire à raconter sur Beaugency, ses restaurants nombreux sa belle hôtellerie.
- Vous aurez des souvenirs inoubliables grâce à notre bon Saumenier.
- C’est un homme étonnamment intéressant, j’avoue que je n’ai pas vu jusqu’à ce jour un personnage qui manie l’intelligence avec une drôlerie une originalité surprenante,très bien dans son rôle de guide, Eloi pousse un soupir il voit sa belle Délice si étonnamment belle il soupire de bouveau, frappe dans ses mains pour commander les pizzas.
Sur la place Saint Firmin ils attendent leur guide monsieur Saumenier apparaît d’un pas assuré.
- Messieurs Dames vous avez bien déjeuné ? Et balader aussi ?
- Oui nous étions impatients de vous retrouver dit Eloi heureux de retrouver son guide.
- Le temps file à toute allure, je vous amène à l’église Notre Dame, je vais vous montrer l’orgue de notre église, Notre Saint Homme Notre bon Père et son prédécesseur mort dans la plus grande dignité portant secours aux plus dépourvus un Saint Homme : il se signe que Dieu ait son âme, m’ont appris à jouer de l’orgue.
- Suivez moi.
15/11/2011
Saumenier passe par des routes riches en histoire qu’il aime raconter par amour de son métier ;
- Voilà l’église Notre Dame, ancienne église abbatiale, incendiée, restaurée, il y eut le divorce de Louis VII et d’Aliénor d’Aquitaine, remariage d’Aliénor avec Henri II Plantagenêt Je fais le tour de l’église pour voir si tout est en ordre. En attendant vous allez à l’intérieur, vous verrez les vitraux, la clarté de l’église est remarquable.
Eloi Marguerite Joseph Agathe suivent les conseils de Saumenier : ils admirent les vitraux la netteté et la clarté de la nef puis regarde le bel orgue.
Saumenier sort de la sacristie pose en bas de l’autel un vase rempli des fleurs offertes par une paroissienne, il longe le mur va trouver ses touristes
Asseyez vous plus loin, là, c’est bien.
- L’orgue est la plus belle pièce de notre église, je vais jouer quelques chorals, des petits préludes de choral extraits de l’ Orgelbüchlein de Johann Sébastien Bach ; Je vais commencer par le choral du Veilleur.
Saumenier grimpe les marches, les notes s’envolent sous ses doigts, pleines d’allégresses de ferveur. L’émotion est partagée chacun est dans son monde intérieur. Eloi est dans un monde nouveau de paix de joie. Il voit une jeune fille voilée agenouillée la tête inclinée immobile dans une grande méditation, Il la regarde fasciné ne peut s’en détacher, prisonnier, ému, apeuré il saisit la main de Marguerite.
Saumenier emplit l’église de sons harmonieux. Monsieur le curé est allé se mettre dans un coin, il est venu en simple paroissien écouter les cantates si joliment jouées.
Saumenier transcendé descend l’escalier, tous s’approchent pour le féliciter ;
- Vous nous avez comblé : savez-vous que c’est notre chantre nous avons cette immense honneur, c’est un très grand artiste que nous gardons jalousement il élève nos âmes nous entraîne vers le divin..
- Monsieur le curé me taquine avec le contralto, je passe du contralto au ténor en passant par l’alto, j’ai de la peine à trouver le contralto.
- Pourriez monsieur Saumenier chanter quelques chants Grégoriens ;
Saumenier jette un regard autour il voit la jeune fille en pleine méditation, pour elle il va chanter.
L’église est empli de son chant mélodieux c’est un ravissement ; La jeune fille s’assoit écarte son voile, Saumenier chante avec une passion contenue les chants Grégoriens, lorsqu’il a terminé la jeune fille s’en va.
Eloi reprend ses esprits cherche la jeune fille, avec effort écoute monsieur le curé.
- Nous sommes sans mots : comment arrivez vous à communiquer tant d’émotion ?
- Je pense à ma chère épouse ! Que Dieu ait son Ame : il se signe plusieurs fois envoie un petit clignement d’yeux.
19/11/2011
Une fois dehors Saumenier réunit ses touristes monsieur et madame de Risquetou et monsieur et madame Arkange afin d’expliquer la suite de la visite de Beaugency.
- Bien évidemment, bien évidemment nous avons une immense, immense chance, vos qualités multiples que nous avons eu le plaisir de découvrir jusqu’ici font que nous n’allons pas vous lâcher, il se tourne interroge Saumenier qui, ému par le discours de l’honorable monsieur de Risquetou lance une salve de clignements qu’il arrête.
Saumenier se tourne vers madame de Risquetou, interrogatif.
- Vous êtes un artiste complet monsieur, vous nous avez transfiguré, il y avait dans votre musique tant d’ardeur de passion !
Il se tourne vers monsieur Arkange
Joseph racle sa gorge s’avance près de Saumenier tâte sa pipe dans sa poche étouffe une toux mal venue
- Monsieur, vous nous avez amené vers une spiritualité, j’ai été magnifiquement envoyé vers un des lieux divins, je vous remercie au nom de nous tous.
- Il se tourne vers madame Arkange.
Madame Arkange dans quelques petits battements de cils.
- Tout d’abord je vous remercie de ces moments merveilleux, je suis particulièrement émue par la qualité d’écoute de ma famille, les compliments que j’aimerais faire ne trouvent pas de mots.
Monsieur Saumenier ému par ces bavardages salue en guise de remerciement, il tire son cou vers monsieur de Risquetou pour mieux l’entendre.
- Nous devons partir tôt nos enfants sont chez des amis, hélas ! Notre visite sera écourtée la qualité de vos connaissances que nous avons eu le grand bonheur de découvrir nous fait regretter de ne pas être assez disponible, Nous vous demandons de nous montrer l’essentiel de la rive droite, très riche en faune et en flore je crois ?
Monsieur Saumenier personnage hautement apprécié de Beaugency rassure monsieur de Risquetou
- Je vais seulement et rapidement vous montrer le principal avec des termes choisis pour que vous compreniez la biodiversité de cet endroit. Mais avant, je tiens à vous dire que vous avez un enfant charment, mignon, adorable, je vous envie Monsieur Madame votre petit Candide est un fils de roi. Je suis visionnaire je prédis qu’il aura un avenir brillant.
Tous fixent monsieur Saumenier avec d’immenses yeux boivent ses paroles, des yeux qui sortent de la tête, monsieur Saumenier envoie plusieurs battements de cils pour appuyer l’importance du sujet.
- Venez nous allons prendre la voiture.
Tout le monde s’accorde en un clin d’œil pour suivre monsieur de Risquetou, écouter monsieur Saumenier.
- Nous passons sur l’unique pont qui traverse la Loire : le pont de Beau, vous lirez son histoire sur le livret. Arrêtez vous s’il vous plait. Nous n’irons pas plus loin. D’ici vous avez une vue sur les îles peut être voyez-vous la colonie de mouettes rieuses. La promenade est trop longue, si vous le désirez je serai à vos ordres pour vous faire visiter la forêt, d’ici la vue est belle, plus loin il y a une promenade de deux kilomètres ; je vous conseille si vous le permettez de revenir voir le travail des castors, la forêt alluviale est peuplée de saules de peupliers à bois tendre un régal pour les castors, vous voyez le sol jonché de troncs d’arbres qu’il faut enjamber.
- Je comprends l’intérêt de revenir à Beaugency déclare monsieur de Risquetou,se tournant vers Marguerite – nous pourrons amener David, Candide est trop petit
- Mais oui enchaîne monsieur Saumenier n’hésitez pas je serai prêt à satisfaire les très honorables, honorablissimes messieurs mes dames, sur ce il salue se retire pour laisser admirer le paysage.
Eloi le rejoint
- Je comprends l’engouement de vos paroissiens pour votre paroisse la ville de Beaugency dont vous êtes le maître.
Eloi entend les chants grégoriens il revoit la jeune fille voilée réprime un soupir.
- Comme vous désirez messieurs mes dames.
_ Nous partons cher monsieur.
Saumenier s’envole au paradis avec mille mots. Il disparaît ;
2011-11-24
Quand elle fait marcher son grelot seulement dans certaines occasions c’est signe d’une humeur joyeuse elle le gringotte savamment envoie des tintements aux couleurs gaies aux goûts de parfums de desserts fruités, elle jouit des cliquetis dont elle joue en grande professionnelle
Madame Irène a posé son grelot près d’elle le caresse délicatement. Reinette sa messagère accourt pour prendre ses intentions.
Mademoiselle Reinette s’approche, elle a vêtu son jeune corps de vêtements légèrement amples peu transparents d’un pas de danseuse montrant un corps ondoyant elle vient saluer madame Irène.
- Vous avez une mission Reinette.
- Oui tante Irène.
- Vous allez demander à mademoiselle Délice d’avoir l’amabilité de venir.
- Oui tante Irène.
La porte s’entrouvre, le grattement contre la porte à une heure est inhabituelle Délice avance prudemment la tête avant d’ouvrir.
- Entre Reinette, qu’est-ce qui t’amène ?
- Tante souhaite te parler.
- Tu sais pourquoi ?
- Je pense à une bonne nouvelle.
- Pourquoi ?
- Son grelot.
Toutefois Délice est inquiète, elle choisit une robe discrète laisse voir une beauté naturelle resplendissante, fascinante, lointaine.
L’inimaginable candeur de Délice émeut madame Irène son métier de maquerelle lui envoie une vision de filles peu amène, de l’argent facile, de l’indolence, une fainéantise qui les ont conduites dans une maison de passe. Avec son mari ils ont fondé cette maison et ils ont formé un couple où chacun à sa tâche c’est à monsieur que incombe le délicat choix des filles, intransigeant sur leur bonne tenue, de bonnes familles, de bonne éducation, de la classe enfin, belles, de l’allure, du chien tout pour attirer les messieurs de la haute société parisienne.
La dure, l’inflexible, la méprisante madame Irène Duranto avec des regards caressants accueille les visiteurs, compatissante devant leur détresse,
Reinette salue se retire.
Madame Irène en voyant approcher Délice ne comprend pas son émotion son malaise
- Bonsoir Délice Comment allez-vous ?
- Je me sens bien avec vous
Allons nous asseoir dans le petit salon si vous voulez bien, nous n’avons pas tellement le loisir de nous voir Délice, ce plaisir si rare donne une valeur à notre rencontre, nous allons en profiter, lorsque vous apparaissez je suis émerveillée, vous êtes un régal, en ce moment avec vous je m’interroge sur l’émotion que vous engendrez, j’écoute les compliments tous semblables, vous êtes une reine, certains hésitent à vous approcher ! Que puis-je faire pour vous !
Madame Irène depuis plusieurs jours a une idée qui trotte dans sa tête.
Monsieur de Tourne de la Tournière a des visés sur Délice, immensément riche, il laisse une fortune dans les maisons de passe où il vit la moitié de son temps ici ses visites sont ponctuelles trois fois par semaine à la même heure. Déhanché et bossu il fait face a cette tare en passant ses jours dans les maisons de passe de Paris. Avenant il plait et la haute société l’invite lors des fêtes car brillant de langage il anime ces réunions.
Avec madame Irène il parle souvent, là, il va lui demander de collaborer à son histoire
- Ma très chère Dame parmi tous les pouvoirs que vous avez réussiriez-vous à convaincre la très, très belle Délice à m’épouser ! Vous savez comme je sais être reconnaissant ! J’insiste sur ce point important, il n’est pas question de quoique ce soit de sexuel la nature m’a pourvu généreusement de plusieurs infirmités, vous comprenez que je ne peux avoir aucune pression sur ce sujet aussi mademoiselle Délice aura entière liberté, seulement j’exige une entière fidélité à ma personne, je la présenterai dans les grandes familles, j’en ferai une reine.
Assise face à Délice elle la regarde attentivement pense à la bonne affaire elle roucoule quelques mots d’encouragement des yeux doux.
Délice naturellement, confiante, heureuse attend sûre de la bonté de sa chère tante Irène, un moment s’installe, la lumière tamisée gomme doucement les formes endort l’esprit.
Confiante Délice attend la bonne nouvelle entrevue par son amie Reinette.
29/11/2011
- Madame si j’ai commis quelques erreurs je ferai tout pour m’améliorer. Je suis amoureuse de Pietro, ici je l’attends. Mon cœur bat pour lui ! Madame ! Mon cœur est si malheureux, si triste ! Comment l’oublier ? Il c’est infiltré dans mes veines un venin qui empoisonne mon âme et, lorsque je le vois : rarement ! Mon cœur est plein d’amour, et vous dire : lorsqu’il est avec moi ses yeux envoient des flammes qui brûlent mon corps ! Comment vais-je m’en sortir Mon Dieu !
Madame Irène Durento effleure les mains de Délice pousse un soupir de compassion gênée par sa beauté souveraine.
- Oubliez le. C’est un rabatteur de filles, pieds et poings liés avec sa femme, ses enfants, son père Robertini le parrain, ils se serrent les coudes tous ensembles, c’est leur ultime recours pour vivre.
- Vous me chagrinez tante.
- Laissez moi vous dire : je vois un avenir brillant Délice, parée comme une déesse où votre éclat fera pâlir vos diamants, je vois des habits de princesse où vous aurez l’éclat du soleil où ces messieurs chuchoteront des mots doux des mots qu’ils devront retrouver et aussi Délice l’étrangeté d’une vie hors du commun : vous laisser vivre, vous laisser admirer, passer dans les salons renommés de Paris comme une reine, souveraine, les mots seront inutiles.
Ce confort là vous l’aurez si vous voulez.
- Ah ! Tante que me dites vous là ! Vous êtes cruelle, ne me faites pas rêver vous me racontez un conte de fée, vous m’attristez davantage ! Quelle pensée vous envoie me torturer ainsi ! Ma vie est si lamentable. Je dois subir les histoires des messieurs, les bizarreries de monsieur de Risquetou, pourtant monsieur Eloi tente de me faire retrouver un peu de dignité d’estime pour la pauvre fille que je suis.
Madame Irène de plus en plus compatissante
- Nous allons boire un thé ?
- Oui tante.
Madame Irène tape dans ses mains : c’est le signal que connais bien Reinette.
Reinette a enfilé rapidement sa robe que dévoilent des formes juvéniles.
- Vous avez de belles années devant vous, ne les gâchées pas ici, vous vous enivrez de tous les parfums, dans cet endroit les objets les formes ainsi que les couleurs ont été savamment étudiés pour anéantir toute volonté.
Lorsque les messieurs franchissent la porte toutes leurs envies refoulées prennent leur plein épanouissement.
- Madame Irène, voilà des mois que je vois dans le harem votre pensionnaire mademoiselle Délice et d’après ma longue observation sans faillir à mes exigences je pense que mademoiselle Délice n’aura pas l’outrecuidance de profiter de mes infirmités. Je ne la crois pas vénale, ma patience est sans limite lorsque je désire quelque chose. Je tiens à la rencontrer dans le harem, Reinette recevra vos ordres elle aidera à me remarquer.
- Bien monsieur de Tourne de la Tournière croyez en mon désir le plus grand de vous contenter monsieur de Tourne de la Tournière.
- Je ne doute pas de vos compétences chère madame, vous avez la finesse, le tact, la manière qui convient à votre maison de grande classe. Vos clients atteints de pulsions dévastatrices, de vices multiples sont rassasiés dès qu’ils entrent dans cette maison aux mille senteurs. Je vous félicite, et vous remercie de votre agrément.
Plusieurs pensées se bousculent dans sa tête, une bonne, bonne, très bonne affaire, juteuse, madame Irène hésite à trouver la forme qu’il faut donner aux mots pour aboutir à cet événement. Elles échangent quelques mots, Délice se confond en excuses d’être si maladroite de ne pas satisfaire au bien fondé de la maison.
- Vous n’aurez rien à donner en échange seulement vous laisser admirer. Aux yeux de la société vous serez Madame de Tourne de la Tournière, vos amis pourrons vous rendre visite, n’imaginez pas faire venir Pietro, c’est le meilleur qui peut vous arriver ! Vous aurez un maître d’hôtel, des domestiques : c’est le style de la maison. Vous partagerez avec Monsieur son rêve. Chacun aura son indépendance sans en abuser bien évidemment, imaginez votre nouvelle histoire Délice !
- Mais pourquoi ? Madame.
- Parce que vous avez eu le bonheur immense d’avoir été remarquée par l’homme le plus riche de Paris.
- Je le connais ?
- Vous l’avez vu dans le harem : essayez de voir parmi les habitués quel est l’homme qui veut faire votre bonheur, qui peut vous offrir une vie fabuleuse que nul n’ose espérer et pourtant elle s’offre à vous Délice.
- Madame ce monsieur tordu ! Vous m’imaginez avec cet homme !
- Je ne peux vous imaginer ici.
- Vous me le présenterez, vous avivez ma curiosité. Il se distrait dans les harems ?
- Il étudie les mœurs dans les harems. Il vous convoite depuis longtemps. Délice Avec lui vous aurez un amour platonique, il est sans émotion de ce coté là. Je ne pense pas que le problème soit là. Si vous avez une attirance par exemple monsieur de Risquetou vous êtes libre, vos galants vous pourrez les honorer dans une aile à part, Si l’honorabilité du sieur est bonne vous pourrez l’inviter à partager votre repas, le couple de Risquetou par exemple.
Monsieur de Tourne de la Tournière a un savoir immense. Lors des fêtes tous les salons chics connaissent ce monsieur pour son esprit sa perspicacité à voir les complexités des endroits où il est Partout il est invité et chacun se réjouit de son esprit caustique de sa perspicacité.
C’est dans ces endroits compassés où l’on se salue avec un discret sourire où l’on fait semblant de s’étonner de se comprendre où l’on cherche la fourberie cachée aux travers de phrases bien dites comme : Mais bien entendu cher ami : Madame votre beauté me touche : j’ai oui dire que Monsieur de …a acheté un duplex place des Vosges : A oui je me félicite d’avoir fait sa connaissance, il est très bien. Oui j’ai entendu dire quel malheur ! Pauvre Madame de …!
Ils font semblant de savoir Délice d’apprendre, d’être enchanté, d’approuver d’un air entendu et, dans les salons ils traînent leur ennui. Monsieur de Tourne de la Tournière grâce aux titres de noblesse à sa fortune inestimable a pris place dans les grandes familles de Paris, son esprit caustique affole les épouses de ces messieurs, elles en raffolent que de jalousies vous allez susciter !
- Madame, Madame où m’envoyez vous ! Je suis une fille toute simple ! Sans bagages ! Quelle épreuve pour moi ! Imaginez les moqueries de ces dames au grand nom ! Toutes leurs perfidies, leurs moqueries !
- Votre beauté Délice éclaboussera tous les ragots.
- Ah ! Mon Dieu ! ^Mon Dieu !
.
O4:/12 /2O11
Quel mystère m’empêche de vous saisir Délice voilà sept jours de la semaine passée où je m’évertue feuilles après feuilles avec mon fusain d’être avec vous de vous trouver de me réchauffer à votre éclat ! En vain ! Là : essayez de prendre votre pose préférée, soyez naturelle ; Délice vous me détruisez, mes mains me trahissent, elles hésitent, elles doutent, elles paniquent, je vis une tragédie !
Georges Eberlué les traits creusés par une angoisse qui le poursuit va de Délice à son chevalet énervé il est en perpétuel mouvement clame son incapacité à la peindre, mais pourquoi ! Délice ! Pourquoi ! Il veut rectifier la pose, insatisfait la poitrine creusée par la souffrance il reprend son fusain
Délice devant le drame de l’artiste Georges Eberlué cherche des poses acrobatiques croyant l’aider.
- Non Délice, vous allez vous rompre le cou : attendez, soyez plus modeste, regardez, et Eberlué tel un magicien s’installe dans des poses savantes lui montre où elle doit placer ses bras ses jambes. Vous voyez ! C’est si simple ! La beauté rayonne en vous, vous êtes éblouissante, il va falloir recommencer.
Eberlué tente de lui placer ses bras, ses jambes afin d’avoir la pose espérée. Vous êtes à l’aise maintenant ?
- Oui monsieur.
Eberlué reprend son fusain pâle il dessine en quelques traits le beau corps de Délice.
- Comment vous voyez vous ?
- C’est très beau.
Rhabillez- vous s’il vous plait à la semaine prochaine.
Délice doit retrouver Cyprien dans son bar restaurant, quelques minutes d’une marche assurée.
Dans les séances de pose qui durent quelques minutes, appliquée, patiente, docile Délice devant les affres d’Eberlué sort de son enveloppe charnelle, traumatisée son esprit s’envole laisse son magnifique corps exploser dans une outrancière beauté.
- Lorsque j’étais élève à l’école des beaux arts, j’ai peint des nus hommes et femmes, j’étais à l’aise, je croquais ces nus en quelques secondes, avec vous Délice j’ai un désarroi qui me paralyse au point de ne plus vous voir.
Elle lui échappe.
Eberlué a fait des études poussées dans l’art du nu, de tous les genres des petits des grands des gros des maigres. Décontenancé seul dans son atelier la tête entre ses mains il retrouve ses cours qu’il suivait avec assiduité, attentif aux reproches de ses professeurs, élève appliqué il se remémore le travail appris, tout est correct dans sa mémoire, les conseils de ses professeurs sur la perspective, les contrastes, il a suivi avec plaisir les cours, sûr de bien comprendre heureux des bons résultats, il a donné satisfaction a ses professeurs et s’est lancé dans la profession d’artiste peintre.
- Comment avez-vous passez votre séance de pose ? Vous êtes chanceuse, vous méritez d’être immortalisée, je suis convaincu (c’est mon idée) que Eberlué aura un avenir brillant déjà il le montre, c’est un esprit tourmenté qui se détruit à chercher la perfection - Comment le sentez vous ?
Lorsque je pose je disparaît je pars…ailleurs…je m’échappe ; Pensez-vous que les artistes sont ainsi faits ?
Cyprien doit réfléchir ; Il frappe dans ses mains
- Primate !
Que prenez-vous ?
- Un verre d’eau.
- Allons.
- Primate apporte pour Madame une orange pressée pour moi un whisky.
Dans trois enjambées Primate est derrière son comptoir revient aussi vite.
- Et vous Délice qu’en pensez-vous ?
- C’est un mystère.
- Oui un mystère… un mystère...
- Un mystère
- Je vous raccompagne.
- Primate tu prends la direction je m’absente ;
- Oui Monsieur.
Délice devant la manière d’être perçue par Eberlué est malheureuse, elle avait cru à une idylle un parcours amoureux avec lui, charnel, il lui tarde de retrouver sa cousette rose,
Elle pense à Pietro et ses regards de feux.
Pourtant elle va continuer de poser,
Curieuse.
09/12/2011
- Allez- vous vêtir mademoiselle vous me gênez.
Etonnée par ses premiers contacts avec monsieur de Tourne de la Tournière Délice va en parler à madame Irène
- Comment se fait-il que le conte de la Tournière dans le harem où nous devons paraître nues .m’ait demandé d’aller m’habiller ! Madame ! Que dois-je faire ?
- Faites ce que vous demande le conte.
Après les nouvelles hallucinantes qu’elle vient de vivre, d’entendre Délice va dans sa cousette pour se vêtir.
Elle se regarde dans son miroir, avec habileté relève ses cheveux, d’un geste prompte fait son chignon. Surprise, étonnée elle va chercher à aller au-delà de son habituelle vision d’elle dans la maison de passe de madame Irène. Elle se regarde avec plus d’attention surprise de se voir autrement elle veut attraper son image, elle tend la main pour la saisir, son chignon se défait, ses doigts glissent dans la masse abondante, elle cherche leur couleur : auburn tirant vers le roux peut être ! D’un doigt délicat elle effleure sa peau jusqu’à ses yeux, s’approche du miroir pour mieux les voir au bout d’un moment découvre qu’ils sont verts bleus, les écarquille s’approche plus près étonnée : puis doucement elle glisse ses deux mains sur le modelé de son visage descend vers son cou long et fin Elle s’éloigne pour se contempler.
Elle est d’une humeur chagrine.
Troublée elle va regarder son corps devant sa glace avec attention elle se regarde un geste sur ses hanches une caresse sur ses seins fermes des formes aux doux arrondis au galbe parfait, elle ,se voit de profil puis de face glisse ses mains sur ses hanches, toutes ses grâces qu’une main géniale a modelé elle ne les avait pas vues, elle se redresse fière, va du miroir à la glace plusieurs fois, la gorge nouée par l’émotion.
Une pensée vague assombrit ses beaux yeux.
En cherchant dans le placard une robe pour plaire à monsieur de Tourne, ne trouvant rien elle va s’asseoir en poussant un énorme soupir, tracassée à l’idée d’aller dans le harem habillée. Elle retourne à son placard décroche trois robes. La première de la couleur de ses yeux elle hésite enfin décroche une robe de la couleur de ses cheveux, la troisième la couleur de sa peau, c’est celle qu’elle va choisir puis haussant les épaules mais bien sûr c’est elle !
Surprise elle retourne devant la glace et pour la première fois elle existe.
Une sourde colère, un vertige, elle s’accroche à son fauteuil, elle voit Pietro.
Mais pourquoi je n’ai rien compris ! Il m’a sali m’a déshonoré, m’a placé dans ce lieu immonde et moi je l’attends, là ! Ah ! Que je suis naïve d’avoir cru à son amour ! Maudit soit-il il m’a embarqué dans cette vie ! Je me méprise j’ai honte. Jamais un mot gentil, je ne connais pas l’amour ! Je le déteste, le hais, le maudis. Des larmes coulent en abondance de ses beaux yeux, elle souffre passe du désespoir à la colère à la honte.
Fébrilement elle enfile sa robe, sèche ses yeux, nettoie son visage, se regarde de nouveau...Une colère sournoise l’empêche de respirer, la fait trembler, elle crie, adjure tous les Dieux de l’aider, jure que ça va changer, clame que les feux de l’enfer attendent Pietro, enfin calmée elle retrouve sa respiration, va peigner ses beaux cheveux qu’elle ramène en arrière, maquille son beau visage. Elle ne peut s’arracher du miroir, de la glace, dans sa robe moulante couleur de sa peau elle semble sortie d’ailleurs. Elle respire à fond pour calmer les battements de son cœur, puis les yeux humides elle va trouver monsieur le conte de Tourne
- Qu’est-ce qui vous arrive Eloi, je vous trouve songeur, votre vie ne s’est pas arrêtée à Beaugency, (ce n’est pas dans vos habitudes !)
- Seulement un peu de fatigue : je pensais à Saumenier, un heureux homme plein de talents, cultivé, un peu servile, il a trouvé une forme de bonheur…
- Servile !
- le personnage est resté fidèle à lui-même, un guide au riche savoir de notre histoire de France, j’ai été étonné de mon ignorance, j’ai passé un agréable jour, vous savez : je ne suis pas un fanatique d’art mais là, Saumenier a su capter mon attention.
- Vous aviez oublié votre cher Paris !
- Un moment peut-être. Il pense au costume qu’il mettra pour aller voir Délice.
22/12/2011
En descendant l’escalier Délice dut s’accrocher à la rampe elle éclate en sanglot, manque s’étouffer des images surgissent de son père sa mère, son enfance défile devant ses yeux, foudroyée elle doit s’asseoir sur une marche. Comment ! Ils sont sans nouvelles ! Quelles angoisses ils vivent ! Que puis-je maintenant ! Elle remonte dans sa cousette pour nettoyer son visage, atterrée elle se calme en se passant de l’eau froide. Prête à défaillir elle pense à son père sa mère ! Comment ai-je pu ! Comment ai-je pu ! Quelle malédiction pèse sur moi ! Je suis une impie, une criminelle, je n’ose plus me regarder. Mon Dieu qu’ai-je fait à mes pauvres parents ! Leur fille chérie tant aimée ! Comment ai-je pu ! Je vais en parler à monsieur le comte, fébrile elle descend les escaliers. Devant la porte elle s’arrête, hésite son cœur tape dans sa poitrine, plaquée contre le mur les yeux fermés le corps amolli, elle prend la poignée, la retire, l’approche timidement la saisit la tourne doucement, entre.
Le comte de Tourne de la Tournière né infirme la soixantaine a reçu une éducation où les études ont été le souci majeur de ses parents, donc il est doté d’un grand savoir sur toutes choses et naturellement il cherche à en savoir plus sur toutes choses.
Grand, il s’aide d’une canne, le dos déformé, déhanché, un abord agréable, un visage ouvert sympathique, le nez busqué la chevelure parsemée de blanc, une bouche ironique, un regard pénétrant et malgré ses infirmités il plait aux femmes. Son incapacité sexuelle bien connue dont il ne se cache pas l’a rendu imperméable aux attaques aussi il s’est forgé un tempérament solide face aux attaques. Il fréquente les plus chic salons de Paris où la noblesse se réunit lors de fêtes mariages anniversaires, des bals dans des salles somptueuses où, là, il apprend les derniers potins du jour. Il tape sa canne dans les lupanars, les maisons closes, les lieux inhabituels, sordides, mal famés connus de la mafia, il passe partout frappant le sol de sa canne avec une élégance naturelle et partout on le salue avec respect.
Il écrit un livre sur les mœurs dans la capitale. Il est amené malgré lui à aller dans la maison de passe de madame Irène pour voir Délice. Et lui le savant n’arrive pas à pénétrer le secret de mademoiselle Délice. La construction parfaite du corps de cette jeune fille le fascine, des rêves envahissent perturbent ses nuits. Il voit partout la sublime Délice, il veut vivre avec elle, son plus cher désir est qu’elle prenne le nom de comtesse de Tourne de la Tournière.
Après avoir franchi la porte Délice va s’asseoir près de Reinette dans le coin le plus reculé du harem.
Reinette est la messagère de madame Irène elle accomplit parfaitement son rôle et là elle doit présenter Irène au comte.
- Regarde vers là : lui indique l’endroit d’un signe imperceptible.
- Oui je connais ce monsieur, je le vois depuis longtemps.
- Je dois te présenter
- Oui.
Bon. C’est l’obsession de tante elle n’arrête de me dire : surtout ne la blesse pas par des mots malheureux par exemple, je ne dois pas te dire, il a des visés sur toi, il cherche à t’avoir, il est vieux, vicieux ! C’est- on ! Tu es d’accord ?
- Oui.
- Tu me suis ;
- - Délice est au zénith de sa beauté elle s’incline, sur l’invitation de monsieur le comte de Tourne de la Tournière, s’assoit.
- 25/12 :2011
-
- Regardez devant vous mademoiselle Délice.
- Je vois monsieur
- C’est beau n’est-ce pas : il y a tant de façons de voir ce harem. Devant vous de très jeunes filles posent alanguies pour attraper les hommes désireux d’assouvir leurs désirs, voyez comme leurs poses sont étudiées on les croit naturelles, un spectacle éprouvant pour des nerfs sensibles, regardez bien, tenez par exemple si l’on fragmente ce tableau, je vais saisir cette toute jeune fille si naturellement étendue sur le canapé, quel beau tableau pour un peintre ! Et ces deux, là-bas les voyez-vous ? Leurs bras se déplacent gracieusement : mon regret mademoiselle est de ne pas être peintre je n’avais pas les qualités !
- Vous Délice que voyez-vous. ?
- Moi monsieur j’ai la tête creuse !
- J’allais dire : vous êtes bien heureuse, je retire cette pensée, ce ne serait pas très élégant, surtout, je ne vous crois pas.
- Vous êtes si belle que vous troublez mon entendement ; ne soyez pas effarouchée. Aujourd’hui vous êtes triste ce qui vous rend encore plus belle si c’est possible et si énigmatique pour mon pauvre cerveau, vous voyez mademoiselle Délice nous avons des problèmes de cerveaux : le mien est malade d’un contenu trop grand !
- Voulez-vous que nous composions ensemble ?
- Monsieur si vous saviez !
- Je sais déjà beaucoup sur vous ;
- Comment pouvez avoir connaissance des drames qui m’habitent
- Je vous vois passer lointaine envoyée vers quelques choses d’inaccessible, c’est ainsi belle dame que je vous vois.
- Vous êtes un devin monsieur.
- Oh ! Non, j’ai seulement l’habitude de regarder, d’observer. Vous êtes amoureuse de Pietro ; Il bouscule, bascule toutes les plus belles filles, c’est le rabatteur de la maison de passe d’Irène, les jeunes filles simples et naïves tombent dans ses bras, vous connaissez la suite infernale, ce marché est juteux pour votre tante Délice. Le sieur Eloi de Risquetout traîne sa monotonie, tente d’échapper à une dépression permanente dans des salons de la haute société de Paris, j’ai eu l’occasion de le voir nous avons échangé quelques mots. C’est un homme cultivé, agréable. Dans cet antre il vous a découvert Délice c’est tout en son honneur. Vos si beaux yeux sont tristes je ne voudrais pas vous importuner j’en serais affligé croyez en ma parole.
- Non monsieur bien au contraire vous êtes si bon quand vous me regardez !
- Plait-il à mon amie de m’en informer ?
- Monsieur votre langage est joli, j’ai peur de ne pas être à la hauteur.
- Votre langage Délice est plein de vérités simples. Un espoir contrarié ? Des regrets ?
- Oui monsieur pleins de regrets sont en train d’anéantir ma vie !
- Anéantir ?
- j’ai laissé mes parents sans donner de mes nouvelles depuis plus d’un an !
- Eh ! Bien en voilà une bonne nouvelle qui m’arrive !
- Vous pensez ! je suis désespérée !
- Oui, mademoiselle Délice : imaginez leur bonheur de vous retrouver ;
- Mais que dois-je dire !
- Rien Délice, seulement l’amour guérira les plaies ma petite amie.
- Oh ! Vous êtes bon, que me dites-vous là !
- C’est naturel l’amour entre parents enfants, laissez-vous aller, surtout ne dites rien. Ne tardez pas, Nous nous revoyons dans le harem, votre robe est parfaite, vous ne serai plus importunée : vous comprenez ma pensée…s’il y a une barrière à franchir c’est à moi de le faire. Vous allez voir vos parents en fille aimante, ici chez madame Irène pendant le temps qu’il vous plaira vous serez la collaboratrice de madame Irène. N’oubliez pas monsieur Eloi de Risquetou il vous aime.
- Monsieur le comte de Tourne de la Tournière salue Délice va vers la sortie Délice le suit il se retourne.
- Mademoiselle vous devrez avoir une autre tenue à dater de maintenant. Mettez cette jolie robe elle vous va à ravir.
- Aujourd’hui est le plus beau jour de ma vie vous êtes mon bienfaiteur, aujourd’hui je retrouve ma dignité. J’avais un poids lourd sur ma poitrine qui empoisonnait ma vie, déjà je suis mieux grâce à vous monsieur le Comte
- Monsieur le comte de Tourne de la Tournière tape par petits coups sa canne pour montrer qu’il est satisfait puis il disparait accompagné par les coups de sa canne.
02/01/12
- Chère madame auriez- vous un instant à me donner ?
Madame Irène contient avec difficulté ses émotions.
- Madame dans les maisons closes je fais des recherches sur l’évolution des mœurs de la race humaine depuis les temps lointains jusqu’aux temps modernes. Je lis votre inquiétude ! Hélas ! Pourtant ! Je constate (sous des aspects différents il n’y a pas beaucoup d’évolution) Pourtant, j’ose employer pour classer votre maison de passe parmi les histoires honorables que notre vaste société engendre chaque jour, d’honnête, il y a de l’honneur à bien tenir vos filles, une honorabilité dans la façon de vous en servir, c’est donc un honneur réciproque madame d’être ensemble pour causer entre personnes intelligentes ;
- Monsieur le comte je ne m’attendais pas à tant de compliments, je suis comblée, ma respectable maison que j’ai fondée est la mieux fréquentée de Paris, ma gouvernance est ma fierté, mes pensionnaires sont respectées par les honorables clients. Je suis contrôlée régulièrement, ces demoiselles sont suivies par la médecine, je n’ai rien à me reprocher ; J’ai été enseignée par de vertueux parents à parfaire le travail ; Ici vous êtes dans la maison de passe de la très honorable madame Irène bien connue pour sa rectitude, suivez-moi monsieur le comte de Tourne ainsi parle madame Irène tout en marchant afin d’éviter une perte de temps car elle est bien enseignée sur ces messieurs de passer inaperçus, de chercher la discrétion,
Ce richissime personnage la perturbe, il passe des heures sans bouger dans le harem, différent de la haute noblesse coutumière, il envoie ses raisonnements à l’échec,
Dans le salon particulier un ameublement de bon goût paisible afin de ne pas troubler, détourner les hôtes. Monsieur le comte observe madame Irène, tape quelques petits coups avec sa canne.
- Madame sans vouloir vous offenser votre commerce ne convient pas à mademoiselle Délice, j’ai cru comprendre qu’elle est dans une situation tragique, mon bonheur est immense d’avoir trouvé cette sublime jeune femme ici. A dater de ce jour elle est ma femme spirituelle pour le moment, nul doute elle portera le nom de madame la comtesse de Tourne de la Tournière ; je souhaite qu’elle devienne votre collaboratrice.
- Mais bien entendu monsieur le comte.
- Bien sûr elle doit changer sa tenue, elle pourra satisfaire ses désirs...
Mademoiselle Délice m’a donné son assentiment. Nous allons changer le contrat ; votre prix sera le mien, je demande qu’elle reste près de vous le temps de sa reconversion
- Monsieur le comte de Tourne vous êtes trop généreux, ce sont mes biches, elles m’appellent tante Irène, Délice attire la clientèle, sa beauté, son charme plaisent, c’est une perle un diamant.
- C’est exact je sais l’impact qu’elle a, aussi je suis prêt par de bons émoluments à payer ce nouveau contrat.
- je devrais en parler à mon mari ;
- Non madame vous gérez seule votre maison close d’après ce que je crois.
Elle saisit son carnet écrit le prix ;
- D’accord.
- Tu sais la nouvelle Cyprien, le comte de Tourne veut m’acheter Délice ; je suis d’accord, elle ne me rapporte pas tellement, en tout cas pas comme j’espérais, si ça continue je devrai la déclasser elle va être une charge.
- Tu lui demandes un bon prix, je te fais confiance, tu dois avoir des exigences lourdes, profites-en, ton commerce tournera sans elle ! Surtout garde de bonnes relations avec le comte il faut garder la haute société dans nos manches, du tact, du tact, un semblant de négociations, tu comprends, des négociations ! Tu connais ton affaire elle est dans le sac. Elle nous est indispensable ?
- Non.
- Alors ! Il tend un papier sur lequel il a écrit un chiffre (c’est la coutume leur politique d’écrire les chiffres, la peur d’un mauvais sort ! Ils écrivent le prix à payer, c’est une règle qu’ils appliquent superstitieusement)
- Tu crois ?
- Tu verras bien, je te répète ce n’est pas mon bisness.
Monsieur le comte demande de bien vouloir faire venir Délice
Madame Irène appelle Reinette.
- Vous appelez Délice s’il vous plait.
- Oui madame.
Délice approche majestueuse.
Asseyez-vous entre nous Délice, nous avons le comte et moi trouvé un accord afin de renouveler votre contrat dans de meilleures conditions. D’un commun accord nous avons pensé que maintenant vous serez la locataire de la maison. Avec moi, vous m’aiderez à la bonne tenue de la maison pendant quelque temps, les décisions de monsieur le comte sont approuvées totalement par moi, c’est à vous maintenant de donner votre accord.
Désorientée elle n’arrive pas à lire, le comte vient à son secours.
- Voulez-vous que nous lisions ensemble ?
- Excusez-moi j’ai perdu l’habitude de lire, je ne comprends pas le vrai sens des mots !
- Vous êtes libre de refuser. Vous avez entière liberté dans la maison close vous êtes sous ma protection. Etes-vous d’accord ?
- Oui monsieur ;
- Vous avez réfléchi ?
- Mais oui monsieur.
- Votre vie va changer chère Délice nos contacts seront ici pour l’instant, madame Irène sera notre intermédiaire elle vous fera part de mes instructions de même j’aurai les vôtres, nous en discuterons. Vous êtes discrète et fidèle.
Délice signe sans comprendre.
Monsieur le comte salue madame Irène tape quelques petits coups de canne, racle sa gorge, prend le bras de Délice, l’entraine vers le harem.
Eloi de Risquetou est ému en sonnant à la porte de la maison d’Irène, son voyage à Beaugency l’a éloigné de Paris, les cours instants où il a été plongé dans l’histoire de France l’ont éloigné de sa vie coutumière, c’est bouleversé qu’il attrape le marteau, timidement il tape et quel fut son étonnement de voir Délice lui ouvrir la porte.
- Entrez monsieur Eloi.
Délice dans une robe toute simple accompagne Eloi, ils se dirigent vers le salon réservé.
Eloi se tait, il suit docilement, ne comprend pas.
- Asseyez-vous monsieur
- Délice vous semblez si délicieusement heureuse, tellement lointaine dans votre sublime beauté, si touchante, vous m’en voyez ému
Délice lui prend la main.
- Mon cerveau a de nouvelles espérances, comment vous expliquer ! Je suis régénérée excusez mes maladresses à m’exprimer ;
Eloi sent un bien être qu’il avait oublié ! Il se tait.
- Monsieur c’est un vrai plaisir de vous revoir ; Ils avaient approprié ma personne tous, alors que je ne leur avais pas donnée ; J’ai retrouvé ma liberté monsieur.
- Ne trouvez-vous pas l’air plus léger, je sens une tranquillité dans mon âme que je ne connaissais plus depuis si longtemps ! C’est bon, vous avez un pouvoir aujourd’hui étonnant que je ne vous connaissais pas, Délice intimidé papillonne des yeux se penche vers lui puis baisse ses yeux pudiquement.
- j’ai tant de plaisir d’être en votre compagnie monsieur je ne sais comment l’exprimer, votre immense savoir me gêne parfois il est si curieux qu’il m’amuse aussi, je suis si loin de vous, un monde nous sépare, je suis si simple si attachée aux gens qui m’aiment que j’ai peur. Les seuls qui m’aiment mes chers parents pendant plus d’un an, mes parents si bons si attentifs, leur seule fille, c’est un drame ! Je les ai oubliés
Qu’allez-vous imaginer ils vous accueilleront à bras ouverts.
- Vous êtes si bon, si rassurant je retrouve un bonheur que je croyais perdu, votre présence dans ma vie est un bienfait de Dieu, restez avec moi monsieur !
- Mais qu’allez-vous imaginer ! Vous êtes étonnante, je suis sensible à votre beauté nouvelle, elle est si pathétique ! Là devant moi je vous compare à une déesse tragique si c’est faisable ! Est-ce normal chère Délice ?
- je ne veux pas vous perdre monsieur !
- Pourquoi cette pensée !
- Vous m’êtes précieux.
- je suis là, Délice, je souffre lorsque je suis loin de vous, qu’avez-vous ! Quel tourment vient voiler vos beaux yeux !
- Il y a une histoire nouvelle.
- Nouvelle ?
- Oui monsieur nouvelle.
- Elle a tant d’importance ?
- Elle va changer ma vie.
Monsieur Eloi de Risquetou va d’étonnement en étonnement.
- 15-01-2012
Qu’avez-vous Eloi votre travail vous donne satisfaction ? Vous semblez régénéré, ce n’est pas un reproche bien au contraire, votre allant est communicatif, les enfants s’installent paisiblement devant leurs devoirs, Candide est plus calme, vous donnez la paisible ambiance qui sied à nous tous, je suis manifestement heureuse. Un tout petit reproche qui ne concerne que moi : vous disparaissez souvent, vous allez dans votre cher Paris, vous marchez, marchez… à quoi pensez-vous dans vos marches solitaires ?
- J’élimine le stress de la journée, lorsque j’ai trouvé l’apaisement je vois les vitrines, les gens, c’est ainsi que je récupère et que je trouve c’est allant si joliment dit par vous.
- Vous avez des nouvelles de Céleste ?
- Oui Céleste aime les promenades dans Paris, je l’ai vu avant-hier, il m’a paru bien.
- Clémentine ?
- Il m’en a dit le plus grand bien : nous devrions les inviter.
- Au restaurant je veux bien.
- Tu appelles Clémentine pour vous mettre d’accord sur la date. Je ne sais pas pourquoi j’ai une réminiscence d’un moment passé chez le Grand Chancelier monsieur Delpech lors d’une sauterie où nous souhaitions l’anniversaire de sa fille, tu te souviens du comte de Tourne ?
- Oui, le comte de Tourne est très connu : un homme charmant à l’esprit brillant aux phrases percutantes qu’il assure avec de petits coups de canne, toutes les femmes l’aiment. Il porte une infirmité congénitale, son esprit brillant, pétillant remplace aisément ce manque. J’ai oui dire qu’il lui manquait l’essentiel pour féconder la terre, vous saisissez ?
- Toujours pas claire Marguerite : allez droit au but, voyons.
- Il est impuissant.
- Ah !
Il entend la voix de Délice ; Monsieur je suis entretenue par le comte de Tourne.
Cette extravagante nouvelle l’avait laissé sans voix, il avait pris la main de Délice l’avait pressée doucement puis lui avait donné un baisé sur les lèvres.
- C’est une très bonne nouvelle Délice, le célibataire endurci !
- Ca fait des mois qu’il vient dans le harem si discret qu’on ne le voit pas.
- Vous êtes la sève qui le nourrit Délice.
- Marguerite vous êtes l’instigatrice du bon déroulement de mes pensées, avec vous je vais vers des horizons inattendus, d’après vos dires nous avons rencontré le comte de Tourne ?
- Mais oui vous ne vous souvenez pas ?
- Vaguement.
- Je comprends il préfère la compagnie des dames, il aime les messieurs à l’esprit brillant comme vous Eloi.
- Maintenant en fouillant dans ma mémoire je me souviens avoir échangé quelques mots avec lui en effet.
- Vous sortez ?
- Oui.
Son rendez-vous ponctuel avec Délice chez madame Irène a pris une dimension nouvelle, le sentiment d’être moins intransigeant envers les autres, aussi une approche plus douce des autres, un sentiment d’amour doucement s’installe, il pardonne, absout, sourit, et dans ses promenades dans Paris dans les jardins où il va méditer il voit Délice, l’aperçoit, la retrouve, l’imagine, une bonté qu’il ne connaissait plus adoucit ses peines, des images défilent devant ses yeux, brillantes. Est-ce possible ! Est-ce possible ! Délice ! Il baisse la tête dans un acte de contrition.
Chère Délice comment avez-vous passé le début de votre nouvelle vie ?
- Je suis allée chez mes parents.
- Quelle joie pour eux de retrouver leur fille, ce fut !
- Oh… ! Oh… ! Ils étaient si tristes, si tristes ! Ils ne me parlaient pas leurs yeux étaient sans reproches, mon cœur éclatait de douleur, Ah… ! Excusez mes larmes elles débordent mes yeux, je ne peux me contrôler tellement ma douleur est grande, dans un hoquet qui l’étouffe : je les ai tué, tué. J’essayais de retenir mes larmes, de les rassurer, c’était difficile, j’aurais voulu me mettre à genou devant eux, leur demander pardon, nous étions si tristes tous les trois que les mots ne sortaient pas, les beaux cheveux de ma pauvre maman avaient des fils blancs, le dos de mon pauvre papa était courbé, j’étais effondrée. J’ai simplement dit, j’ai connu un amour fou, alors j’ai aperçu une lumière éclairer leurs visages et là monsieur j’ai compris qu’un jour j’aimerai follement !
- Ne vous mettez pas dans cet état Délice.
- Ils avaient fait un cake comme s’ils m’attendaient c’était si triste ! C’est mon gâteau préféré quel malheur ! Mon Dieu ! Nous nous sommes installés devant la table, le cœur n’y était pas ! Quelle tristesse ! En partant je me suis jetée dans leurs bras et je les ai inondés de larmes, j’étais secouée par des cascades de désespoir, ils m’ont pressé contre eux encore et encore puis nous nous sommes quittés, je leur ai simplement dit n’ayez crainte je suis bien, je reviens bientôt.
C’est un drame qui me poursuit suis-je maudite monsieur ? Je me pose de multiples questions, mes parents sont des gens simples aux envies simples enfin comme tout le monde, j’ai un chemin que je ne maitrise pas qui m’emprisonne comment je vais faire ! .
- Calmez-vous Délice, vous voyez tout en catastrophes, il y a du bon dans votre nouvelle vie chère Délice ;
- Allons dans ma chambre, je veux vous montrer quelque chose, un cadeau du comte, vous ne devinerez jamais.
- Un bijou ?
Délice prend la main d’Eloi,
- Ne cherchez pas : quelle curieuse idée
- Votre pièce a changé, vous avez un ordinateur !
- Attendez.
Les yeux brillants, coquins elle s’amuse de l’effet que va produire son cadeau sur Eloi.
- Un peigne dans vos beaux cheveux.
- Non.
- Un jeu, c’est pas mal un jeu.
- Ce pourrait l’être…
- Voilà monsieur Eloi, elle tend un magnifique boulier.
- Ah ! Bien, on compte avec le boulier dans des pays.
- Le comte dit que j’apprends bien, je trouve amusante l’idée. Il faut pratiquer, essayons.
Dans la chambre de Délice avec sérieux Eloi est resté une heure à compter avec le boulier.
- Vous apprenez avec une rapidité ! J’aimerais vous présenter le comte.
- D’accord.
- Quand je fais une erreur il tape des petits coups avec sa canne, c’est suivant le nombre de boules. C’est un homme avenant, convenable, intelligent. J’attends impatiemment sa visite ainsi que la vôtre Eloi, je vous attends ; nous serons bien tous les trois ;
Oui Délice : tous les trois.
24/01/2012
Ils multiplient, ils additionnent, ils divisent Délice n’est pas au top elle prend la main d’Eloi pour l’arrêter.
- Je ne peux pas vous suivre, vous êtes trop rapide !
- Vous avez compris, vous savez l’appliquer, nous continuons ? C’est facile, amusant pour nous les informaticiens : voyons…nous allons voir s’il correspond à la demande : oui Délice ! C’est exact ! Quelles conséquences si l’on se trompe lors d’un achat important.
- J’arrête je suis fatiguée.
- Oui on arrête.
- Nous arrêtons Eloi ?
- Oui, nous arrêtons.
- Pas de se voir !
Il attrape sa main la caresse de ses lèvres, baise chaque doigt la pose sur sa jambe.
- Regardez votre main comme elle est belle, douce, je voudrais m’évanouir dans votre main elle me renvoie lorsque j’étais bébé jusqu’à vous Délice, avec la même envie de la toucher le même désir d’être caressé. Celle-ci est incapable de faire le mal, elle va joindre l’autre dans une prière. Le Dieu Tout Puissant est avec vous. Montrez l’autre ! Gardez vos mains belles, je les aime.
- Monsieur Eloi vous m’affligez mes mains sont semblables à celles des filles du harem.
- Nous allons faire venir la belle Fraise des Bois
- Vous allez me rendre jalouse Eloi !
- Oh ! Non, non, tenez, je dispose d’un moment, pouvez-vous… Attendez… vous avez le téléphone ?
- Oui.
J’appelle madame Irène : Allo ! Bonjour madame comment allez-vous ? - Très bien ! Auriez l’obligeance de faire monter Fraise des Bois.
- Mais oui, cher monsieur Eloi, vous connaissez ma maxime satisfaire les désirs de ses messieurs est mon plus grand désir, je remercie le Seigneur chaque jour de ma vie des bienfaits qu’il veut bien m’accorder parcimonieusement ! A peine raccroché elle frappe à votre porte – Merci madame.
Quelques coups légers
- Entrez Fraise.
Dans l’entrebâillement de la porte Fraise hésite, elle a enfilé une sorte de sarrau qui cache ses formes.
- Bonjour monsieur de Risquetou. Délice tu as besoin de mes services ?
- Non, ne fais pas la bête, regarde comme tu t’es affublée
- J’ai couru.
Eloi se lève pour saluer Fraise de Bois la fait asseoir
- Nous parions Délice et moi que vos mains ont l’habileté d’enchanter où les mots sont inutiles. Montrez vos mains Fraise, Fraise des Bois rassurée soupire doucement puis montre ses jolies dents et par des mouvements expressifs elle fait le langage des sourds et muets ajoutant dans des envolées tant d’allégresse, tant de grâce, de joie et il y avait un tel magnétisme dans ses doigts effilés, une telle certitude de vous ensorceler ! Elle en jouait sûre de son trésor qu’elle communiquait.
- Fraise où avez appris ces savantes façons de modeler vos mains ! Eloi est ému. Comme j’aimerais les peindre !
- Vous avez la pâte à modeler monsieur.
- Vos mains débordent de dons artistiques, c’est surprenant, pourquoi ?
- Ma grand-mère avait une harpe j’en joue dans ma cousette.
- Ces mains-là sont très belles Fraise elles débordent de talents artistiques, douces comme l’amour. Pour couronner ce beau moment je vous offre le champagne.
Eloi prend le téléphone.
- Laissez, je vais le chercher monsieur Eloi.
Nous allons appeler…comment…
- Reinette.
Délice est ravie une flamme chaude, coquine avec un point de malice elle s’approche des lèvres d’Eloi puis un franc sourire éclaire ses yeux elle se retire.
Elles sont pleines de bonne volonté toutes les deux pour plaire à Eloi manifestement elles l’ensorcèlent à qui mieux mieux Eloi est envouté, il regarde la porte espérant un salut, enfin Reinette arrive.
- Bonjour monsieur Eloi, elle dispose les verres, le champagne salue puis se retire.
Eloi transcendé se plait à dire, nous sommes bien tous les trois, en cœur oui tous les trois, un éclat de rire général.
De retour dans son appartement Eloi oublie sa prudence habituelle, il aide Marguerite sifflote, fredonne quelques airs, jette sur Marguerite des regards amoureux.
- Que vous arrive-t-il mon ami vous êtes plein de verve ! Vous avez de bonnes nouvelles à m’annoncer je suis curieuse de les entendre. Moi j’ai une nouvelle à vous annoncer.
Ah !
Il parait que le conte de Tourne est tombé amoureux d’une prostituée ; Paris est un grand village les nouvelles extraordinaires se savent vite elles volent à la vitesse d’une fusée. C’est Clémentine qui me l’a appris. Je ne suis pas surprise tant que ça, l’homme est bizarre, tu ne te rappelles pas de lui ?
- Non.
- Vous vous imaginez : amoureux d’une prostituée quelle histoire pour la famille, je vais me renseigner sur cet homme il occupe mon esprit, tu ne dis rien !
- Je ne le connais pas, il ne m’intéresse pas qu’est-ce que vous voulez en faire ? Nous n’aurons jamais l’occasion de le voir !
- Vous vous trompez, paraitrait-il qu’il a l’intention de donner des fêtes où la gente serait invitée nous serions sur la liste… Le contacte rapide avec lui m’a laissé une bonne impression, de l’esprit, dommage qu’il ait eu cette infirmité. J’ai entendu dire qu’il écrit un livre sur ces bas-fonds. Eloi tente une respiration profonde d’un regard intéressé il encourage Marguerite à continuer : dommage, j’aurais aimé en visiter une.
- Vous pouvez y aller ma chère en tant que cliente !
- Vous êtes monstrueux Eloi, vous allez ! Vous, raconter ! Je vous connais : vos pulsions amoureuses sont trop calmes pour aller dans des bordels. C’est la première fois que je me pose des questions sur votre nature, tout va bien entre nous n’est-ce pas chéri ? Pourriez-vous tomber amoureux d’une prostituée ?
- Je pense que les hautes études ont compartimenté ce que je dois faire ou ne pas faire, c’est mathématique, pour bien vous faire comprendre dans le compartiment que je nomme… Prudence, il y a : pas d’alcool, pas de drogue d’excès de tous genres, voilà, quant aux bordels je n’y avais pas pensé Je marche dans Paris ! C’est un régal, le charme, la richesse l’élégance de cette ville est le remède aux mauvaises fréquentations qui entraineraient la perte de mes repères.
N’est-ce pas une forme d’ennui ? Que vous trainez dans chaque pas dans votre chère ville !
- Peut-être.
- l’harmonie de notre foyer ce soir particulièrement me touche profondément Eloi, je souhaite qu’il en soit ainsi jusqu’à la fin.
Eloi souhaite mettre fin à cette conversation. Ennuyé ?
- Je peux appeler les garçons ?
- Oui.
28/01/2012
- Tu crois ! Tu… ! Tu crois à cet amour ! Eloi gémit, ouvre les yeux sur le visage de Marguerite ; Marguerite est inquiète.
- Tu n’es pas bien Eloi.
- Qu’est-ce que j’ai eu ?
- Une sorte d’attaque, je vais appeler le médecin.
- Laisse.
- tu es sûr ?
- Oui, ça va.
Délice enlève le vêtement de Fraise va dans sa garde- robes ;
- Enfile cette robe, elle te va à ravir.je te la donne.
Fraise des Bois approche son joli minois de la figure de Délice prend sa tête dans ses mains effleure de ses lèvres les douces joues avec la sauvagerie d’un chat effrayé vole un baiser sur ses lèvres
Délice doucement la repousse.
- Je viens chez toi, .tu es libre ?
- Oui.
- C’est chouette chez toi. C’est ta harpe, tu joues un air.
Fraise des Bois s’installe devant l’entoure gracieusement de ses bras des sons graves, aigus sortent de ses doigts agiles. Délice n’a rien vu de si beau un instant elle découvre la beauté.
- Tu joues magnifiquement bien. J’ai remarqué que tu as de très belles robes, celle- là !
- Elle est à toi.
- Vraiment !
- Oui. Mon rôle ici est de surveiller, tous les jours je dois subir le questionnaire d’Irène et patati… et patata…enfin tu vois. J’ai idée sur quelqu’un Fraise pousse un soupir, je vais t’étonner, je suis encore…tu comprends ? Je n’ai pas dix-neuf ans, je garde ma virginité pour l’heureux élu.
- Tu peux prétendre : tu es belle.
- Irène a son idée, ici il s’en passe des choses…
- Lesquelles ? Tu dois en parler à Irène elle va se renseigner, sois prudente l’endroit est mal fréquenté
- Tu te trompes, c’est une clientèle d’hommes mariés des gens de très hauts niveaux qui te promettent monts et merveilles, des présidents
- Des présidents
- Oui même des présidents.
- Les filles sont jalouses de toi, je dois faire preuve de diplomatie à mon âge ! Je les entends parler entre elles, comme, qu’est-ce qu’elle veut celle-là ! Qu’elle finisse dans la rue : ce sont des tigresses des serpents pleins de venin. Sincèrement chérie je suis heureuse pour toi elle lui caresse les mains Tu seras la comtesse de Tourne de la Tournière qu’elle beau titre, tu auras des révérences jusqu’au sol, des sourires autour de toi tu vas encore étinceler davantage si c’est possible, tu es triste ! Tu as Eloi, il est très classe très bien, mondain, il t’aime, il est marié pourquoi ce petit air triste elle s’approche plus près d’elle lui caresse la joue.
- Mon bonheur est si inattendu, je n’arrive pas à voir clair.
Délice se lève promet de la revoir.
- Attends ne pars pas chérie, approche elle défait sa chaîne où est suspendue une croix, tiens, lui passe autour du cou, elle te suivra partout où tu iras te portera bonheur va te voir à la glace ;
- Pourquoi tu t’en sépares.
- Je ne m’en sépare pas puisqu’elle est sur toi !
- Tu vois le comte : là…
- Non. Il m’appelle nous fixons un rendez-vous, si tu savais comme il sait me faire rire.
- Il va te faire découvrir la vie, tu es chanceuse, tu sais que ce soit au bois de Boulogne, de Vincennes, dans des bouges ou ici c’est du pareil au même, la nausée, le gouffre, l’enfer tu comprends. Moi je ne resterai pas dans ce havre de puanteur. Irène m’a recueilli, j’étais une enfant lorsque mes parents sont morts.
- Fraise merci pour la croix elle est belle, elle te ressemble
- Viens t’asseoir. Ici mon rôle est bidon, je m’expose quelques minutes une fois par jour.
- Et entre temps ?
- Je sors dans les magasins, je joue de la harpe, tu sais quel est mon rêve ?
- Raconte.
- Je veux jouer dans un orchestre, je travaille pour passer un concours, ma vie se passe ici avec ma harpe, j’ai un professeur qui me donne des leçons,
- Ca ne te dérange pas d’être dans le harem ?
- Tu t’étonnes ! Eh ! Bien non, je me délasse, j’aime bien les filles, elles m’aiment bien, il n’y a pas de tension, Je suis habile à être présente sans trop paraître si besoin je sais m’esquiver. Nous pourrions nous voir plus souvent ?
- C’est possible, je vais en parler au comte.
Délice tente de s’expliquer lui retire ses mains.
- De quoi te plains- tu ?
- Figure toi le comte a le don de me faire rire, il prend un air malicieux, tape avec sa canne quelques coups puis se met à me raconter des histoires où je me tords de rire, il met des accents belges, canadiens, ou du midi tout ça avec un naturel ! Alors devant mes éclats de rire ses yeux pétillent de malices, je crois que je suis en train de tomber amoureuse Fraise. Crois-tu que ce soit possible d’aimer un vieil homme, en plus infirme. Lorsqu’il frappe à ma porte avec sa canne, mon cœur bondit je cours lui ouvrir, il prend un air grave se baisse je vois ses yeux dans mes yeux, me donne un baiser chaste. Tu sais ce qu’il me dit
- Non.
Vous êtes la grande perle rose, Délice - parlez-moi d’elle.- Cette perle a été trouvée en Californie, moi, je l’ai devant moi beaucoup plus belle, chaude et vivante.
- Je ne m’ennuie pas avec lui. Il doit m’amener chez lui, je suis impressionnée. J’aime être près de lui, l’entendre raconter des histoires qu’il sait si bien inventer.
- Et Eloi ?
- Eloi m’oblige à trop réfléchir : je l’aime bien, c’est un exigeant, je ne sais pas s’il me comprend, il est étrange, depuis notre première fois il est bizarre je le crois malade et depuis il n’y a plus Rien ! Rien ! Rien ! C’est un compliqué, je suis courtisée par deux hommes et il n’y a rien.
- Il est paniqué devant toi peut-être ! Tâche de l’apprivoiser.
- Comment ?
- Tu dis que tu as quelqu’un ça le rassurera.
- Il le sait.
- Il est attachant malgré tout. Il me dit des choses émouvantes pleines de poésie sur mes mains sur ma beauté, tiens comme : vous êtes la reine de l’Univers ; à peu près ça. Tu vois.je préfère le comte, lorsqu’il apparaît à la porte sa silhouette me noue l’estomac d’émotions, il est grand un peu cassé appuyé sur sa canne avec ses yeux gris verts, son visage bien structuré est beau, ses cheveux blancs lui donne une noblesse et chaque fois il me dit- commet va ? Il s’amuse à me faire des cadeaux pleins d’originalités ; Je te les montrerai. Allez baye.
04/02/12
Justin à la sortie de son travail nettoie la cage du lapin, il a pris dans le bac à légumes une branche de céleri quelques radis, un morceau de pomme une carotte, quelques mots en donnant la nourriture au lapin Titi, avec le chien le chat il rentre assourdi par les impétueux aboiements de Médor les miaulements du chat Fripon.
Justin livreur dans un hyper-marché travaille à heures fixes, à sa charge de faire le travail écrit dans un carnet posé sur la table, appliqué à lire Fripon saute sur ses épaules il vaque en sifflotant un air entendu dans sa voiture, regarde partout, met de l’ordre, nettoie l’évier, équipé d’un tablier il se lance dans la cuisine : il n’y aura qu’à la faire réchauffer, puis, le chat sur ses genoux il regarde la télévision
Violette est caissière dans une grande surface elle rentre tard du travail, ce soir comme à son habitude, elle a fermé vivement sa caisse, elle a pris sa voiture, des kilomètres à parcourir, elle entre regarde vaguement autour.
- Tu as des nouvelles de Délice, elle devait appeler ! Elle devait nous annoncer une nouvelle
- Non rien de spécial.
- Ah !
Violette donne l’image d’une femme coquette : ses habits son maquillage font d’elle une femme à la recherche de plaire.
Depuis le retour de Délice les tâches quotidiennes sont plus légères malgré les questions sans réponses ils vont à leur travail le cœur élargi de bonheur.
- Tu as idée de ce qu’elle peut faire ?
Justin hoche la tête, habitué à cette question.
- Elle n’en parle pas.
- C’est ce qui me tourmente ; chaque fois qu’elle vient elle parait heureuse. ! Je ne devrais pas m’inquiéter, pourtant…
Pourtant tu t’inquiètes toujours. Le meilleur signe quand tu la vois c’est le bonheur que tu vois dans ses yeux, je ne veux pas en savoir plus. De ton avis il faudrait la questionner ? Il me semble délicat de réveiller un grand amour terminé, d’elle-même si elle veut elle se confira, quelle sentiment elle te donne ?
- Une émotion intense ;
- Tu remarques nous avons retrouvé l’envie de vivre.
- Oui, tu te tiens droit, je te voyais courbé, moi j’étais négligée
- Pourtant tu n’es pas heureuse !
- Si, je suis heureuse j’aimerais montrer mon amour en lui disant : raconte nous ce que tu fais, je sens une barrière infranchissable ; après-tout tu as raison, goûtons le bonheur d’être ensemble, nous l’avons retrouvé. Demain nous devons nous lever tôt, je fais le cake, je veux qu’elle trouve sa maison comme avant ; Je ne comprends pas cette oppression, je crois que je fais de l’asthme : des histoires à mon boulot, le patron va changer mes heures.
- Tu as idée de ce qu’elle vit
- Une histoire d’amour.
- Tu penses à un amoureux.
- C’est bien naturel à tous âges encore plus au sien.
- Je suis mal à l’aise, tout est trop beau chez elle, quand je la vois j’ai une douleur dans ma poitrine, je n’arrive pas à la situer : c’est mon tracas sa place serait dans les arts je pense, je ne vois rien d’autres. Elle m’échappe, je crains pour elle.
- Tu dois toujours te tourmenter.
- De toutes façons nous n’y pouvons rien, elle se signe que Dieu la protège,
Justin pour arrêter la conversation nettoie, lave, balaie.
- Nous étions sans entrain toutes les tâches paraissaient lourdes.
- Nous n’avion envie de rien, rien ne nous intéressait.
- Nous étions de pauvres gens.
- Nous étions perdus désespérés, nulle envie de quoique se soit.
- Nous trainions notre vie ;
- Nous avions honte devant les voisins
- Plus d’espérance, plus rien !
Le lendemain agités ils se querellent pour des riens Délice est dans chaque geste ;
- Elle va aimer ça : c’est son plat préféré
- Ne changeons pas : sur la table, les mêmes assiettes les mêmes serviettes. Le carillon envoie les secondes de longues secondes, le tic- tac du carillon frappe leur tête, tout est prêt ; ils écoutent le tic- tac les yeux accrochés au balancier.
- Elle ne va pas tarder, où est fripon ?
- Là, sur la chaise près de toi.
- Et Médor ! Près de toi
Chaque fois Délice s’arrange pour les surprendre .Le comte la dépose à l’arrêt de l’autobus elle fait un petit détour pour entrer sans être vue ; elle entre dépose un baiser sur chaque joue qui se tend.
- Ça va ?
Le chien jappe saute : une tape : allons !.
- Fais attention : il va déchirer ta robe.
- Laisse maman, où est fripon ?
- Là, c’est un veinard, il dort.
- Assied- toi, raconte nous ce que tu as fait depuis la dernière foi, nous : la routine, le travail, le travail, les animaux : tu vois ! .mais toi Délice.
- Moi d’une passion désastreuse je vais dans un monde que je ne peux pas expliquer, un monde plein de merveilles, je l’ai choisi, j’y vais de mon plein grés, je vais avoir une vie que vous ne pouvez imaginer ; Soyez confiant. J’ai avec moi une âme, une âme belle est noble.
- Une âme ?
- Oui maman une très belle âme.
Justin regarde Violette peinés ils hochent la tête.
- Tu dis une belle âme ? Il est beau ce monsieur qui a une si belle âme ?
- Oui maman je l’aime ;
- Pour son âme ?
- Bien sûr maman ce n’est pas le corps, c’est son âme.
- Pour son âme ! Mais il a un corps Délice !
- Bien sûr j’aime les deux.
- Ah !
- C’est simple, je suis bien avec lui.
- C’est ta nouvelle passion, fais attention souvent les choses se répètent, méfie-toi Délice, je suis ta mère je me permets quelques remarques.
Oh ! Ne craignez rien, cette âme est bonne belle et noble.
Les regards de Justin et Violette se croisent pleins d’inquiétudes.
- Tu nous le présenteras ?
- Il faut attendre encore, ne soyez pas inquiets il n’y a nul souci à se faire, je suis là avec vous, que désirez-vous ? Maman, papa pensez-vous que je puisse être capable de malhonnêtetés ! Je ne me drogue pas, je travaille. Je suis responsable d’une boîte ;
- Une boîte ?
- J’ai un travail bien rémunéré, malgré tout je vais changer. Lorsque vous saurez malgré l’étrangeté de la situation avec la bonté que vous avez, vous accepterez le cœur ému, vous aurez pitié votre pitié me portera, il en sera ainsi, c’est mon désir, nous saurons nous aimer tous ensemble. .
- Tu parais si heureuse !
- Alors ?
- Ca nous suffit Délice.
11/ 02/ 2012
Le comte Urbain de Tourne de la Tournière, petit fils du très célèbre de Tourne hautement connu pour ses exploits, hautement qualifié et fils de son père le comte de Tourne qui l’a engendré traverse le salon de la maison de passe de madame Irène faisant claquer sa canne sur le sol et chaque fois madame Irène l’approche en lui faisant une petite révérence.
- Tous les services de mon humble maison attendent vos ordres comte.
- Oh ! Madame je me présente cela suffit, les commodités de votre maison font de moi un client fidèle.
- Vous m’obligez.
- Surtout pas madame.
C’est dans ses habitudes d’être salué, mais devant Délice il s’incline autant que peut son grand corps handicapé du a une malformation congénitale. Partout où il va il fait claquer sa canne, façon de s’annoncer c’est ainsi chez madame Irène où le bruit a une résonance particulière. Aujourd’hui un livre sous le bras il donne quelques petits coups de canne contre la porte.
- Quelle joie chaque fois, permettez : Urbain.
Le comte salue pour approuver.
- Vous avez transformé votre pièce avec goût Délice.
- Mon amie Fraise m’a aidé, devant tous les trésors que nous avons trouvés dans internet : nous avons mis plus d’une heure à chercher, c’est fabuleux, je suis heureuse.
- En cerisier, bien, avec les chaises assorties, le lit également, un abat-jour ciselé par la main d’un artiste. Je suis ravi de vous voir si épanouie, vous avez une joie qui nous éclaire, ne soyez-pas étonnée, partout où vous passez nos soucis disparaissent, toutefois je vais vous faire une petite remarque : quelques tableaux sur les murs décoreraient votre pièce
- Comment je vais faire monsieur je n’y connais rien ! Vous allez me conseiller, votre savoir est si grand !
- Sans les livres je serais inculte. J’ai un livre que nous allons regarder, en premier temps feuilletons le ensemble.
- Oui.
- Je vous le laisse, regardez- le avec votre amie elle sera de bon conseil. Je m’assois quelques minutes ma chère amie, vous voir si belle apaise mon cœur meurtri.
Délice s’assoit près du comte.
- J’ai des projets, nous en parlerons, surtout restez ce joyau qui ravit mon âme. Il lui prend la main la presse les yeux fermés.
- Comment vont vos parents ?
- Je crois qu’ils sont bien monsieur.
- Bon ; dites, je vous prie mon prénom, aucune voix si belle ne l’a prononcé jusqu’ici. Il soulève sa poitrine pour avaler l’air mieux l’écouter, l’entendre, faites, s’il vous plait. Il se penche, savoure la voix douce, mélodieuse, timide, une voix d’où sortent toutes les merveilles du monde, veuillez répéter !
Délice s’applique.
Souhaitons chère Délice que nous ayons avec l’aide de Dieu encore, pendant longtemps, cet amour qui nous porte l’amour du suprême bonheur.
Quentin fait ses salutations avant de partir.
- Je vous appelle, distrayez-vous, votre amie est charmante allez dans Paris avec elle, n’hésitez pas à marcher pour voir les beautés de Paris, j’ai remarqué votre intérêt devant des tableaux
Le comte frappe avec sa canne, retourne dans la pièce.
- Ces murs sont vides. Nous pourrons en mettre un là par exemple : le mur en supporte d’autres là aussi, pourquoi pas là ! Cela en fera trois : il se retourne, un autre sur l’autre mur.
Urbain la regarde.
- Amusez-vous à chercher je reviens vite.
Quelques jours après.
- Bonjour ma tendre amie.
- Bonjour monsieur Urbain.
- Vous avez fait votre choix Délice ?
Elle attrape le livre vivement.
- Je sens que nous nous acheminons vers un résultat : montrez-moi.
Délice s’est appliquée à noter les pages, émue elle tend le livre montre les peintures qui ont touché son cœur, elle les montre également mais revient sur la même plusieurs fois, ne trouvant pas d’explications elle interroge Urbain du regard.
- Bien Délice je vais devoir réfléchir à la cause profonde qui a poussé votre jeune âme vers ce tableau la tour de Babel de Gustave Doré. Je comprends, vous avez su saisir la tragique histoire du tableau, c’est l’histoire de notre humanité. Je ne veux pas vous fatiguer avec l’histoire biblique pleine de mystères. Vous avez choisi Dame en Blanc d’Eugène Boudin, c’est un tableau reposant accroché le à portée de vos yeux puis un Wassily Kandinsky : dans le bleu la composition les couleurs sont décoratives : un Miro : le carnaval, ces deux tableaux sont dynamiques, c’est la preuve de votre envie de réagir de vous battre. Puisque vous y tenez, je vous conseille la tour de Babel de Bruegel l’Ancien la tragédie est moins cruelle. Récemment j’ai vu chez un ami collectionneur la tour de Babel de Gustave Doré, je suis resté un moment figé devant comme vous avez fait ! Délice ! Je vous en conjure ne mettez pas ce tableau dans votre pièce !
- Celui-là alors ?
- Oui Bruegel a une interprétation moins cruelle les couleurs atténuent le drame, mettez- le dans ce coin là-bas.
- Dans le coin ?
- Délice n’ajoutons pas du tragique à nos vies, ne trouvez-vous pas ?
- Oui, vous avez raison.
- Je vais appeler mon ami collectionneur ainsi que les marchands de tableaux, je crains de ne pouvoir vous donner que des reproductions pour l’instant. J’ai noté, vous recevrez vos tableaux dans deux jours. Je vais me documenter sur la genèse de la tour.
Quelques jours plus tard.
- Vous avez éveillé ma curiosité chère amie, j’avais oublié : ça remonte à mes années de lycée ! J’ai dû pécher dans des manuscrits l’histoire de Babylone elle est bien loin derrière nous ! Je regarde les tableaux, je vois que vous les avez bien disposés malheureusement ce sont des copies, les originaux ne sont pas à vendre ! Je suis navré.
- Qu’importe monsieur ils me plaisent voyez comme ils sont beaux accrochés au mur.
- Votre pièce est transformée Délice, .lequel préférez-vous ?
- Celui de Gustave Doré.
- Oh ! Vous m’en voyez navré !
Essayons de comprendre l’histoire de la tour de Babylone, c’est un édifice mythique une belle invention calqué sur la vie des gens de Babylone, avec la tour les babyloniens avaient la prétention d’atteindre Dieu. La construction fut arrêtée Dieu trouva le projet plein d’orgueil Dieu multiplia les langues et les hommes se dispersèrent sur la Terre, en conclusion ne pas vouloir être à l’égal de Dieu. Babel est une tour et une ville, c’est un mystère
Urbain lui prend les mains, il y a beaucoup de zones d’ombre dans cette histoire malgré les recherches des archéologues la vérité ne se connaîtra pas, la tour est le symbole de l’orgueil humain, je ne vais pas vous en dire davantage c’est une histoire biblique entre Dieu et les hommes.
Délice effondrée devant le savoir du comte Quentin de la Tourne.
J’ai une méconnaissance des histoires de notre monde depuis qu’il existe ! Vous m’avez appris qu’il n’est pas nuisible de vouloir atteindre Dieu.
- Non ! Non ! Délice c’est le contraire, nous perdrions la vue de vouloir soutenir la lumière de Dieu.
- J’ai fait un lapsus, pardonnez-moi. ! J’ai bien compris l’histoire de la tour de Babel elle explique une allégorie, les vices de la ville de Babylone : la prostitution, l’argent, le pouvoir, la gloire.
- Bravo Délice vous avez tout compris, nous allons continuer sur le chemin de la connaissance.
Urbain fait taper sa canne de petits coups rythmés, une malice dans leurs yeux ils partent d’un grand éclat de rire.
Les salutations terminées, un cliquetis de canne jusqu’à la porte.
- A bientôt chère amie.
17/ 02/ 2012
De gestes nerveux il tâte ses poches, cherche dans sa sacoche ne peut croire qu’il est sans ses papiers, Déjà il lui était arrivé cette mésaventure et il s’était juré que ça ne lui arriverait plus, il tâte encore ses poches avant de s’engouffrer dans le métro, le front soucieux il fend la foule pense à tous les soucis qui l’attendent : la perte de ses cartes bancaires ! Il prend les marches quatre à quatre entre en coup de vent.
- Vous n’allez pas faire votre marche ?
- Ouf ! Je suis soulagé j’avais oublié mes papiers à tout à l’heure.
Marguerite prend le téléphone le pose, part faire la cuisine.
- Regarde : pas- mal, non ! C’est mon ami Wladimir.
- Il est russe ?
- De lointaines origines. Il me rappelle un client du harem, figure toi chaque fois lorsqu’il me voit, chaque fois il se prosterne à mes pieds, d’une voix grave son accent russe il me demande : bellissime demoisellissime est-ce que je peux embrasser vos chers petits pied, je suis envouté, c’est la mort dans l’âme, ici, à vos pieds je vous demande de bien vouloir m’accorder un regard, une flamme ! Une flamme ! Mon esprit s’égare, je n’arrive pas à le contenir, avec un geste pathétique vers le dit organe il clame tragiquement : prenez mon cœur, ma vie, et tout ça dans un accent à mourir de rire, je pars d’un éclat de rire ! Ne soyez pas si cruelle belle fille ! Wladimir comment tu le trouves ?
- Un bel homme.
- Il est cultivé, en ce moment il apprend le fonctionnement de la harpe, ses origines etc… Je suis allée avec Wladimir au restaurant chez Cyprien. Irène avait dû rester Reinette était malade. J’étais courtisée par deux hommes imagine ! Tu vois, la belle vie. Il y a des moments je me demande si je ne vais pas regretter cet endroit, je suis chouchoutée par Irène, dans le harem j’ai les hommages de personnes distinguées, la classe, ils me connaissent et sont sans rancune, les filles sont dans tout leur éclat elles savent les attraper. Heureusement j’ai ma harpe. Je t’avoue que je ne connais rien à la vie, ce que je vis ici n’est pas la vrai vie, ici elle est maquillée fardée, un état qui fausse l’esprit, je suis si innocente Délice, j’aime Wladimir elle entoure sa harpe de ses deux bras
Et toi chérie ?
- Eloi vient, les compliments que je fais sur toi lui donne envie de mieux te connaître. Si tu veux je te le présente en privé c’est mieux. Peut-être il va venir si tu veux bien ?
- Tu le fais entrer : nous sommes des curieuses : nous allons percer le secret de ton beau ténébreux
- Ténébreux !
- Tu ne savais pas ? Ici toutes les filles l’appellent le ténébreux .
- Excuse moi je dois partir
- Tu pars ! Eloi est marié, pourquoi avec toi ça ne marche pas !
- Voilà ! Pourquoi ?
- Tu dois aller consulter un médecin, un sexo…oui un sexologue c’est un spécialiste des problèmes du sexe, il te donnera la marche à suivre Eloi semble déconnecté du sexe avec toi.
- Déconnecté !
- Tu en a un qui est impuissant l’autre est déconnecté tu crois que ça va durer !
- Déconnecté ?
- Oui il n’est pas connecter si tu veux que je t’explique
- Tu vas voir un docteur suis ses conseils.
Délice écoute son amie avec un certain détachement, les bizarreries d’Eloi elle s’en satisfait, lasse des souffrances qu’elle endure depuis son entrée dans la maison de passe d’Irène, le comportement respectueux d’Eloi vers elle lui plait elle le prend comme un jeu s’en amuse ces joutes oratoires entre eux la distrait ses plaies se referment doucement pourtant les remarques de son amie lui ouvrent de nouvelles réflexions.
- Tu as peut-être raison Fraise je vais consulter. Je pars, à bientôt.
Dans le couloir, les quelques marches qu’elle doit monter pour aller dans sa chambre sont si dures qu’elle doit s’arrêter des coups violents martèlent sa tête qu’elle tort de droite à gauche tant la souffrance est insoutenable elle frotte son front arrive à sortir de sa douleur intense encore sous le choc elle ouvre sa porte, à l’intérieur Eloi l’attend.
- Ma tendre ma douce comment allez-vous ? Je vous trouve pâle, j’espère que je ne vous dérange pas nous avions convenu de ce moment que j’attends impatiemment chaque fois. Je n’ai pas voulu vous déranger chez votre amie. Mon désir est de voir dans vos yeux les impalpables suaves beautés que vous générez vous me voyez fragile devant vous. Je vis un drame Délice, je ne peux me passer de vous !
- Ce n’est pas un drame Eloi, un bonheur immense. Vous êtes un grand amant vous m’avez donné un plaisir extrême que nous aurons souvent.
- Vous ne devez en parler à personne Délice votre vie nouvelle va vous faire fréquenter la perle de notre société extrêmement agréable en façade ! N’est-ce pas ce que nous demandons ! Le comte vous a parlé de quelques familles qu’il fréquente assidument. Vous devez vous préparer à votre nouvelle vie. Délice vous attirez naturellement ! Votre beauté ! Votre rayonnement ! Vous allez attirer la férocité excitée par la jalousie des femmes elles seront impitoyables, cruelles : au seul accroc vous serez cataloguée. Je vous crois douée pour cette vie. Vous n’êtes plus enfermée Délice ? Vous sortez souvent j’espère, faut sortir de cette maison close. Vous voyez vos parents ?
- Oui Eloi je retrouve la vie avec eux.
- Bien, quels sont les projets du comte ?
- Il m’appelle se comtesse, il veut m’épouser, me donne le choix de la cérémonie : des amis ou bien des témoins, je ne sais pas, que me conseillez-vous ?
- Mélangez-vous avec les amis du comte n’ayez-pas peur, soyez la reine de la cérémonie faites le pas qui vous fera aller plus loin, oui, je vois une très belle cérémonie de celle qui reste gravée dans les mémoires celle dont on parle dans tout Paris, brillez, étincelez, que votre éclat nous envoie la lumière. Eloi l’entoure de ses bras l’embrasse passionnément.
- Jeudi il m’amène chez lui dans le 6ième il invite un jeune couple et leur enfant des gens simples. Je suis Délice Lamoux comptable dans un grand magasin.
- Bien mon amie je vous quitte pour quelques jours, j’ai ma famille et mon travail qui m’attendent. La prochaine fois nous parlerons de monsieur le comte Urbain de Tourne de la Tournière Je vous aime ma douce Délice je me réjouis à la pensée des jours heureux qui nous attendent : Délice entourée du bras d’Eloi l’accompagne à la porte. Ils s’embrassent passionnément se jurent de s’aimer toujours.
23/02/2012
Un bruit de canne martèle le sol envoie un soupçon d’inquiétude s’éloigne, revient plus fort, s’arrête, reprend, le comte de Tourne est dans la maison de passe de madame Irène.
- Je vous ai fait attendre monsieur le comte ! Croyez en ma peine profonde.
- Pas de soucis madame.
- Vous attendez Délice ?
Le comte intéressé par le téléphone que brandit Irène indiquant par ce geste qu’elle va contenter le désir du comte son grand ami le comte Urbain de Tourne de la Tournière qu’elle est prête à le satisfaire, elle l’approche de son oreille puis hésitante
- Qu’est-ce que c’est ?
Un téléphone, un Smartphone.
- Un Smartphone ?
- Il y a tout dans cette boite, regardez, elle fait défiler des milliers d’images à la vitesse de l’éclair des milliers d’informations avec un simple touché du doigt.
- C’est merveilleux,
Il hésite à la prendre.
- Ou allons- nous… Pensez-vous que notre chère Délice aimerait avoir un… ?
- Smartphone monsieur le comte, oui, les jeunes en raffolent : essayez c’est magique, avec j’ai le monde entier avec moi.
- Merci, j’ai mon Nokia vieux de plus de dix ans il me convient, j’ai réussi à trouver une batterie, oh oui cela fait plus de dix ans que je l’ai, il me suffit.
Le comte Urbain son Nokia dans la main madame Irène son Smartphone dans la main.
- Appelez madame.
Le comte détourne la tête de cet appareil apocalyptique.
Les pas feutrés légers l’allure souple légère Délice approche. Le comte l’observe, c’est un bonheur mystérieux, chaque fois il l’interroge du regard, sourit. Il se lève offre une chaise . Madame Irène tend son portable à Délice.
- Fraise a le même on s’amuse avec c’est chouette.
Le comte soupire tape deux petits coups avec sa canne d’impatience puis deux autres, il prend son portable appelle Henri son chauffeur.
Une rue aux immeubles cossus aux belles ferronneries aux belles portes sculptées, le taxi s’arrête, un numéro en haut de la porte juste au milieu, un numéro 16 Délice ne peut en détacher ses yeux. La porte ouverte, le maître d’hôtel inexpressif attend.
- Excusez-moi j’ai eu un moment d’absence je suis désolée.
- Entrez Délice.
Le maître d’hôtel s’incline disparait.
Sur le perron Justin et Violette après un journée d’un travail laborieux échangent quelques mots façon de dire quelque chose ils prennent des nouvelles de collègues du travail, c’est devenu des habitudes qu’ils apprécient qui les rapprochent et les amènent tout naturellement vers Délice, un moment où ils cherchent une réponse à leur tourment : Violette interroge Justin, Justin interroge Violette, avec des yeux soucieux ils se questionnent les baissent attendent la réponse qui traîne puis partent vaquer à leur tâches.
La maison a tout le confort qu’offre notre époque moderne, l’ordinateur le micro- onde, le réfrigérateur, les petite appareils ménagers électriques Violette l’oreille attentive, les yeux sur les dernières nouvelles tourne dans sa cuisine le chat dans ses jambes Médor frétille de la queue lance un petit aboiement , jappe. Tout en ordre elle va s’asseoir, regarde les publicités avant de les mettre dans la poubelle.
- Justin ! Justin !.
- Oui !
- Viens t’asseoir pour causer.
Il connait, il sait de quoi va parler Violette ses litanies : pourquoi elle ne nous montre pas son amoureux, c’est toujours pareil.
- Je t’écoute.
Violett
Monsieur de Risquetou et mademoiselle Délice
Monsieur de Risquetou passait ses jours à taper sur le clavier de son ordinateur il s’était hasardé dans l’informatique où il avait échoué. C’était devenu son refuge. Les sourires mielleux il connaissait bien ! La petite moquerie légère qui accompagnait les mots avait pourri sa vie, changé sa vision du monde. C’était un bel homme, jeune, grand, de la prestance, un sportif élégant. Pendant un temps il aurait brigué la fonction d’avocat, aujourd’hui devant son miroir il s’adonnait à de légers mouvements ondulatoires pour faire valoir sa belle musculature.
Monsieur de Risquetou depuis sa petite enfance doté d’un nom qui générait des plaisanteries qui le mettaient aux défis de défier ça ou ça avait du composer devant toutes les situations désobligeantes car son nom le mettait en danger. Il aurait pu être un excellent diplomate, un grand homme politique même il aurait pu briguer la présidence ! Fragilisé, le monde l’effrayait, il trouvait refuge près des femmes, son nom elles s’en balançaient.
Mademoiselle Délice ne passait pas inaperçu, elle avançait dans la vie avec assurance. De jeune fille elle s’était transformée en une femme en pleine plénitude La nature l’avait largement servi pourtant elle avait connu de gros déboires pendant sa jeune vie professionnelle ! Elle aurait voulu être mannequin, c’était de grands apitoiements des regards d’une étrange fixité. Devant sa jeune et abondante féminité elle trouvait dans les regards des hommes et des femmes qui l’approchaient de la curiosité, elle ne comprenait pas. Cet attrait que lui avait légué notre mère nature avec tant de générosité était son orgueil ; sa belle poitrine qu’elle offrait gratuitement où elle passait, ses seins générateurs de pensées érotiques mademoiselle Délice majestueuse, planète mère de nos vies était la peur et les délices des hommes.
Monsieur de Risquetou d’une nature timide, complexé par son nom difficile à porter s’était trouvé dans des situations embarrassantes devant les femmes, doté d’une éducation sévère il n’était pas du genre à baisser les bras.
Il s’était mis à pianoter devant son ordinateur paisiblement car c’était un homme paisible et à trouver des moteurs de recherche qui l’envoyaient où il voulait. Il eut le choix parmi les endroits recherchés de choisir celui qui lui convenait. Il cherchait l’âme sœur et parmi les possibilités abondantes telles que, Les iris coquets, Les diamants roses, Aux petites pâquerettes, Les natures abondantes, Les riches palpitations, Les sataniques pensées il avait le choix. Monsieur de Risquetou d’un intellect élevé après avoir fureté un peu partout fut accroché par cette annonce, Les secrètes et sereines sciences humaines ; il nota l’adresse, resta longtemps sur une longue réflexion, hocha la tête, de son pas élastique alla à sa penderie, devant tous ses vêtements il réfléchit, sortit ses vêtements un par un. Cette situation nouvelle le mettait dans l’embarras ; Que devait-il faire ?
Papa ? Papa ? Les deux enfants Risquetou accueillent leur père tous les jours avec une régularité déconcertante, Madame tend sa joue - ça va chérie ? Les jours sont ordonnés l’on s’aperçoit, les jours s’écoulent sans qu’on les voit.
Dimanche 14 novembre 10 à suivre
La famille Lamoux logeait dans un coquet pavillon dans la campagne environnante de Paris, où il y avait chiens, chats, lapins. Leur fille Délice devait son nom aux gourmandes gourmandises de sa maman. Ses gourmands de parents voyaient en Délice une délicieuse petite fille qui les accompagnerait tout le long de leur vie ; Délice était leur enchanteresse. La commodité de la voiture balayait tous les problèmes et le soir lorsqu’ils se retrouvaient, papa, maman malgré la fatigue du boulot trouvaient une joie apaisante avec leur petite Délice si jolie.
L’école puis le lycée poussaient Délice vers un désir constant de liberté et Délice prit ses seize ans dans un délicieux épanouissement ; Elle eut une chambre à Paris ; les études l’intéressaient moyennement, les dix sept puis les dix huit arrivèrent, l’envie de connaître, de savoir, de vivre. Elle sortait avec les copains, les cafés, le bal, ce fut au bal que tout se déclencha.
Délice débordante de vie impudique et magistrale souveraine allait sans complexes insolente de santé. Elle était le désir des hommes et en quelque sorte prédestinée à la vie qui l’attendait.
- Mademoiselle ?
- Oui.
L’homme l’enlace, l’amène, son éclatante poitrine sur le thorax musclé de l’homme ils s’élancent dans une envolée de valses. Les danses s’enchaînent Délice s’y noie ; L’homme sait jouer de sa moustache de ses muscles Délice est le ravissement; Ils se retrouvèrent s’aimèrent. L’homme un méridional avait conquis Délice ;
Le jour arriva où il lui présenta Madame Irène ; Elle se retrouva dans un salon décoré avec élégance, un parfum, une musique douce, le décorateur avait mis la note qu’il fallait, des tables basses des coussins des lampions d’une riche décoration envoyaient la chaleur engourdissante pour papoter, penser, se reposer. .
Madame Irène au visage agréable, bienveillant affectait une amabilité qui vous mettait en confiance et vous donnait envie de vous confier, elle se faisait comprendre par demi mots, toute en nuance. Elle fit asseoir Délice et son ami Pietro. Une tasse de thé offerte par Madame Irène quelques gâteries dans un service en belle porcelaine décoré de motifs japonais finement dessinés aux couleurs délicates ; Il y avait un petit quelque chose, un petit plus qui envoyait Délice vers des désirs paradisiaques.
Sa jeune et belle poitrine était en plein épanouissement ; l’enchantement amollissait les sens ; Sur un signe de Madame Irène Pietro se leva, ils allèrent tous les deux dans un petit salon contigu. De retour Madame Irène prit à part Délice et en y mettant toutes les formes pour ménager sa jeune sensibilité elle s’expliqua sur le commerce de sa maison.
Mademoiselle Délice vous êtes ici dans une maison de plaisir, des messieurs se présenteront, vous serez libre de les refuser si bon vous semble, je vous ferai le prix de la visite, ça lui plaisait, vous devrez dans cette quiète et chaude ambiance, vous devrez vous promener nue, ça lui plaisait. : S’exposer comme un animal ça lui plaisait, elle devait partager ses gains moitié avec Madame Irène ; elle accepta les conditions équitables, ça lui plaisait ;
Mardi 16 novembre 10 à suivre.
Délice était au paradis avec Pietro main dans la main, l’accueil de madame Irène, les paroles susurrées, l’avenir prometteur avec Pietro, la belle Délice follement éprise de son amoureux savourait ses mots, entrevoyait un bel avenir chez madame Irène et un grand amour avec Pietro.
Cela faisait deux rendez-vous marqués par l’absence de Pietro, elle se précipita chez madame Irène espérant retrouver Pietro, mais la belle dotée d’un atout imparable son opulente poitrine la gonfla sous l’effet de la très grande souffrance, la première déception d’amour. Elle eut alors soif de vengeance envers Pietro et s’exposer nue devant les hommes la réconciliait d’avoir été bafouée par Pietro.
Monsieur de Risquetou devait son galon de noblesse à un vague baronet sous Louis X1V Sauvés de la révolution française quelques biens lui donnaient une certaine aisance
Il voulait donner une éducation stricte à ses enfants un héritage qu’il portait fièrement mais les garçons ne l’entendaient pas ainsi. Ils s’ébattaient bruyamment sans se soucier de l’autorité paternelle. Monsieur de Risquetou n’avait pas la bonne manière pour rétablir l’ordre lors des échauffourées de ses fils.
Les heures devant un ordinateur dans un cadre aseptisé où le silence était de règle monsieur de Risquetou tragiquement ressentait les cris de ses joyeux lurons de fils dans une résonance multiplié par cent. Son manque de confiance le desservait, il aspirait au calme à la paix au repos, tous les soirs il subissait la loi des garçons, sa vie était un enfer.
Madame de Risquetou affublée de son tablier passait son temps dans sa cuisine ; Elle accusait son mari de tous ses déboires, sa fatigue, son visage flétri, une lourdeur aux jambes, une lassitude, une fatigue générale, des efforts vains. Dans l’intérêt général de tout le monde madame de Risquetou dans une grande désespérance, et devant l’incapacité de son mari de se faire obéir des garçons baissa les bras jusqu’en bas, tout en bas ! Elle s’installait dans la cuisine cherchant la paix ! Les enfants régnaient ! Ainsi les parents dans les moments calmes s’installaient dans leurs problèmes ne trouvaient plus rien à dire. Devant les turbulences outrageantes des garçons monsieur de Risquetou eut des idées.
Mademoiselle Délice fleur de printemps, épanouie, trouvait dans son environnement bucolique une douceur tiède qui lui procurait une gêne, paralysait toutes les saveurs que générait son jeune corps. Elle s’ennuyait avec papa, maman, les chats, les chiens, les lapins. Elle en fit part à ses parents qui n’espéraient que le bonheur de leur petite fille lui firent confiance et après les avoir rassuré leur avoir expliqué que son avenir était assuré et qu’elle ne manquerait pas de les voir, les chers parents émus virent partir leur chère Délice le cœur serré leur ange se détacher de la famille au complet Papa, Maman, les chats, les chien, les lapins.
Un magot en poche que ses parents lui avaient donné, elle partit vers sa nouvelle vie
La capitale foisonnait d’histoires qui enrichissaient chaque pas que faisait monsieur de Risquetou. Des traits réguliers qui reflétaient l’ennui, trente cinq ans, une silhouette élégante il allait de son allure dégagée souple aux pas élastiques : une curiosité naturelle le poussait à apprendre, et avec madame et les enfants il allait visiter la riche capitale
. Monsieur de Risquetou aimait les bonnes ballades où on flâne on furète on s’arrête on repart, un instant immobile pour voir, les monuments, les passants le trafic routier le monde d’hier mêlé au monde d’aujourd’hui, un monde prévisible, imprévisible où le cœur tape régulier heureux d’être là, les bonnes félicités des promenades en solitaire. Les promenades avec les enfants l’avaient lassé un désenchantement, un repli, aujourd’hui devant son ordinateur il tape sur son clavier les lettres s’envolent sous ses doigts nerveux cherchent comment il pourrait transformer sa vie. Ses jours sans surprises passent et monsieur de Risquetou devant la glace cherche la petite ride. A la sortie du travail entouré d’honnêtes confrères ils vont prendre un pot, secret il ne confie pas ses angoisses..
Il avait trouvé plusieurs maisons de joie aux noms évocateurs et dans le choix qu’il avait fait :Les secrètes et sereines sciences humaines , il ajouta : l’empire des sens et au paradis des sens.
La malheureuse Délice versa des larmes sur son bel apanage sa poitrine, ses joyaux dont elle était si fière elle les arrosait souverainement.
Pietro rabatteur de femmes trafiquant de drogue était un rouage de la mafia, dans le milieu il y a danger, prudent dans ce qu’il fait il évite les risques, il vit bien, aucune richesses ostentatoires. Délice n’avait été qu’un pion dans son échiquier Il avait amorcé les premiers pas avec la jeune fille, sûr de lui.
La belle Délice dans sa désespérance trouva un réconfort auprès de ses amies qui s’apitoyaient sur la triste tragédie de leur amie, elles l’entouraient la soutenaient par le bras l’embrassaient les larmes pleins les yeux, le cœur de Délice porté par tant d’amour se remit à battre joyeusement retrouva la santé le goût de la vie.
Accompagnée de ses amies elle alla chez madame Irène. Elles avaient Charlotte, Monique, Séverine magnifié l’histoire racontée avec tant d’émotions, elles s’étaient attachées à madame Irène qui était devenue tout naturellement tante Irène d’où l’affection de Délice pour madame Irène. Elle était devenue tante Irène.
Monsieur de Risquetou tâta de tout il visita les maisons.
Dans son cossu appartement il s’ennuyait, l’espoir d’une vie meilleure, ses recherches : il retrouvait l’autorité qui lui avait manqué, la maison perdait cette résonance, les garçons plus calmes plus obéissants, la famille se retrouvait paisible, des sensations nouvelles que madame de Risquetou appréciait, et c’est tendrement qu’elle l’enlaçait lui murmurait à l’oreille des mots doux.
Il avait retrouvé l’autorité, les garçons obéissaient. Et dans ces moments là monsieur de Risquetou montait au paradis, savourait, goûtait les instants qui allaient l’envoyer dans un autre univers.
Après les pleurs les hésitations ayant en son honneur réuni la communauté féminine Délice prit place dans sa nouvelle vie où le trajet de monsieur Risquetou s’était hasardé.
De maisons en maisons, de réflexions en réflexions, de piétinements en piétinements, d’hésitations en hésitations, de fuites en fuites, dans ces maisons où les photos évoquent les fantasmes qui dorment et qui ne demandent qu’à libérer et transcender les pulsions dévastatrices, après une long parcours monsieur de Risquetou ne prit aucun risque il se décida pour La Secrète Science De L’âme Humaine. Il avait admiré la bravoure de ses ancêtres toujours au premier rang lorsqu’il fallait affronter les dangers, un héritage qu’il portait fièrement mais là il allait hésitant, enfin il se décida pour la Secrète Science de l’Ame Humaine.
Une mélodie une ambiance douce, la lumière tamisée, l’accueil de madame Irène qui soupçonnait l’homme de bonne éducation, de valeur, sûre de sa science, de sa connaissance des hommes elle subjugua monsieur de Risquetou. Très attirée par l’homme à la belle allure elle le mit en confiance par les mots qui allaient droit au cœur de Monsieur. Forte de la longue expérience des handicaps, des blessures de l’âme humaine elle lui présenta les lieux.
Madame Irène femme d’affaire jolie la cinquantaine, grande, une silhouette élégante, un style b.c.b.g. amène le visiteur vers un contacte facile. La recherche d’un accort sans ambiguïté, d’une entente tacite de ne pas outrepasser sa fonction de tenancière d’une maison de joie madame Irène se fait discrète, les phrases courtes le regard bienveillant rendent la communications facile, les pensées comprises sans être divulguées monsieur de Risquetou et madame Irène sont en osmoses
Madame Irène ne voulait pas brusquer son cher homme. Dans un geste élégant elle l’invita à le suivre dans un petit salon le fit asseoir au bord d’une table basse décorée de lignes évoquant de façon très subtile des jeunes et belles femmes envoûtantes. Ils prirent un thé apporté par une magnifique jeune fille qui dévoilait avec grâce son jeune corps, puis une autre belle demoiselle apporta des gâteaux, monsieur de Risquetou était en extase lorsqu’il vit arriver la jeune la très belle, la sublime, l’insolente de tentations la belle Délice ; Tout ce beau monde disparut monsieur de Risquetou essayait de reprendre son souffle, gêné.
Jeudi 25 novembre
Il fut subjugué par mademoiselle Délice, honteux il essaya tant bien que mal de cacher son trouble à madame Irène, il frissonna son costume d’un beau tweed gris clair vibra sous l’effet salvateur de mademoiselle Délice, il chercha à retrouver sa dignité avec un regard interrogatif.
- Vous voyez monsieur de Risquetou (elle savourait la particule) nous avons les plus belles jeunes filles de Paris j’en suis fière. Monsieur de Risquetou sous l’effet de l’émotion s’était légèrement incliné jambes croisées les mains sur les genoux.
- Laissez moi penser Madame que la clientèle est à la hauteur des magnifiques jeunes filles que j’ai entrevues
- Pourrait- il en être autrement Monsieur ?
- Veuillez me pardonner si j’ai été indélicat, sa curiosité éveillée, un désir impalpable… d’un geste à peine effleuré vers le bras de monsieur de Risquetou elle le rassura, poussa un soupir lourd de compréhension, cligna des yeux pleine de commisération.
- Madame : il toussota. Vous avez un sérail si j’ose m’exprimer ainsi d’un très haut niveau, monsieur de Risquetou se prit à rougir madame Irène acquiesça. Pourrais-je rencontrer la jeune fille ? Il hésita, s’il vous plait mais je vous demanderai qu’elle apparaisse légèrement très légèrement vêtue .Monsieur s’empêtrait dans les mots, j’aimerai faire sa connaissance.
- Elle va vous rejoindre comme vous le désirez ; Quelques légères tapes avec ses mains un rideau s’entrouvrit un bonjour des plus gracieux à Monsieur et Madame quelques mots balbutiés à l’oreille de l’agréable jeune fille qui s’éloigna offrant de savantes ondulations..
Le rideau tiré un tourbillon d’étoiles dans les yeux de monsieur de Risquetou mademoiselle Délice s’approche timide, gauche encore.
- Délice je vous présente monsieur de Risquetou il a exprimé le désir de vous rencontrer : Monsieur je vous laisse avec la très distinguée jeune femme Délice.
Madame Irène discrètement disparaît.
Melle Délice ne fut jamais aussi délicieuse qu’à ce moment là. Monsieur de Risquetou s’était levé pour honorer la jeune femme, il l’invita à s’asseoir en face de lui pour goûter les émotions qu’elle générait, savourer cet instant qu’il pressentait incommensurable lui prit délicatement les mains les caressa, si douces, les pressa les enveloppa dans les siennes les palpa, les porta à ses lèvres dut faire un effort surhumain pour maîtriser son désir, il ne pouvait s’en défaire les embrassa encore et encore le regard intense, sauvage.
Mademoiselle vous êtes belle j’ai un plaisir extrême à être avec vous je soupçonne que nous allons nous voir dans les mois à venir… ! Les années… ! J’ose espérer. Je vous aime vous remercie d’être sur mon chemin si vous voulez bien ça va de soi. Je vous remercie d’éclairer mon chemin de vie, la grisaille s’était installée en moi, vous m’apportez ce en quoi je ne croyais plus, le goût de continuer ma route et maintenant fou d’amour, fou de reconnaissance, de l’envie de vivre vous êtes Ma Dame.
- Dimanche 28 novembre 2010-11-28
.Monsieur de Risquetou rend régulièrement hommage à la Dame de La Secrète Science de l’Ame Humaine.
Madame de Risquetou retrouve l’attention qu’elle souhaite avec Monsieur, la quiétude d’un foyer tranquille, les enfants obéissent, la vie prend son cours avec les jours qui passent harmonieux, un horizon clair.
Madame Irène devine les angoisses les ennuis les secrets de ses clients, confidente de ces messieurs dont elle a la lourde tâche elle va d’un geste d’un regard rassurer acquiescer envelopper le client pour qu’il trouve une accueillante maison afin qu’il soit à l’aise tous les deux elle prend son ordinateur leur grande famille, lien qui met de suite les protagonistes à l’aise.
Mlle Délice avait signé un contrat avec madame Irène ça lui plaisait.
De magnifiques jeunes filles forment un tableau charmant elles se déplacent avec grâce chuchotent répondent aux doux noms de Etoiles du matin, Nuages vaporeux, Brise légère, Vent violent, Brise douce comme des déesses attendent patiemment le client élégamment vêtues elles s‘installent aux bords des tables décorées d’arabesques aux fines couleurs quelques murmures dans cette ambiance envoûtante dans l’oubli des soucis auxquels aspirent les visiteurs.
Dans cette nouvelle vie monsieur de Risquetou avec madame, dans son travail, avec les amis se meut sans effort un détachement lui fait prendre et voir les problèmes d’une façon plus souple, devant le placard avec madame ensemble ils choisissent les costumes cravates assorties pour les sept jours de la semaine.
Ses vagabondages dans la maison de la Secrète Sciences de l’Ame Humaine troublent le digne homme ses tourments sont multipliés par centaines de mille dans chaque pas qui l’amène vers mademoiselle Délice Sa Dame. Monsieur de Risquetou se trouve avec une double personnalité, et dans son cœur solitaire il souffre le martyre alors il s’oblige à marcher ! Un chemin qui l’amène irrévocablement vers Sa Dame.
- Tu travailles trop chéri !
- Oui j’ai des problèmes !
- Repose toi un peu ! Le travail attendra ! Et Monsieur tend le cou touché par l’attention de Madame
Mademoiselle Délice docilement obéit aux ordres de tante Irène, la jeune fille fait des ravages dans le milieu elle fait la dédaigneuse, d’un geste sec elle refuse les avances .précipitées de ces messieurs.
- Mademoiselle vous devez vous vêtir, j’ai commis une erreur, vous avez une mission à remplir que vous avez accepté, rendre heureux, c’est votre rôle, soyez régulière. Notre très honorable, très estimable monsieur de Risquetou semble être très attiré par vous ? Etes-vous amoureuse de lui,
Mademoiselle Délice était avertie du danger qu’elle encourait si cela se produisait toutefois les circonstances telles qu’elles étaient la rendait circonspecte, aussi s’abstint-elle de répondre.
- Vous plait-il ?
- Je ne saurais dire, il est étrange.
- Ses désirs ne vous satisfont pas ! Pour que vous restiez assis dans un coin du petit salon à l’ouest de la maison ?
- Mais tante Irène il prend mes mains dans les siennes les presse les malaxe prisonnières des siennes elles sont dans un étau.
- Evidemment. Monsieur est régulier, je n’ai rien à dire. C’est étrange tout de même, vous êtes si peu expérimentée ! Je suis une sotte…Vous attirez des clients ! J’ai vu en feuilletant mon ordinateur que vous avez honoré Mr Bagatelle Mr Universel Mr Ritournelle : ces gens là sont très sérieux très réguliers. Poussant un profond soupir devant la complication déjà très compliquée des clients de son auguste maison Madame Irène la tête pleine de réflexions inhabituelles pensive prit place devant son ordinateur..
Dans un charmant cottage aux abords de Paris la famille de Risquetou passe leur week end où les garçons calment leur énergie en poussant des cris, en tapant sur un ballon sans déranger, mais aujourd’hui chacun est occupé par une tâche bien précise distribuée par Madame Risquetou : c’est le jour de la visite de monsieur et Madame Jasmin et leur fille Eglantine
Tous offrent un visage détendu, un bien être réelle. Mr et Mme de Risquetou leurs amis Mr et Mme Jasmin devisent paisiblement : les événements de la veille, l’avant-veille, la coupe de champagne dans une main dans l’autre un petit accompagnement, dehors David, Candide, Eglantine s’ébattent joyeusement : quelques mots conventionnels des sous entendus entre gens de bonne éducation, un état sans à priori, là, ensemble laissent couler le temps
Les assiettes en porcelaine de limoge, les verres en cristal de bohème une table exquise où chacun à pris place, les poumons gonflés par le bon air de la campagne, la perspective d’un moment céleste où les hochements de tête où avec les ma chère mon chère on acquiesce, on se congratule, les enfants impressionnés comme d’habitude par l’harmonieuse table leur impose le respect.
- Monsieur de Risquetou devient distrait il oublie les convenances élémentaires son esprit s’égare il a un vertige et dans la table qui vacille il voit Mademoiselle Délice ;
- Mon ami tu devrais consulter ! Une tension trop forte ! Monsieur Jasmin prend le bras de son ami va l’étendre sur le divan ;
- Ne vous inquiétez pas je me suis égaré dans une histoire peu banale si banale que je n’ose pas en parler, mon imagination s’égare, vous êtes là mes amis. Le regard appelant de l’aide plein de gratitude la gorge nouée par l’effort de ne rien dévoiler Délice sa chère, envoûtante, énigmatique Délice, Délice qu’il aime par-dessus tout, son adorée, son ardente, sa sublime, sa superbe, sa tendre, sa Délice est là autour partout, il crispe ses mains cherche celles de son aimée, apeurés tous l’entourent lui tapotent les mains, le dos, dans tous les sens, l’éventent si bien que le pauvre de Risquetou dans cet amalgame retrouve ses esprits
5 12 2010
Confondu par tant d’attention Mr de Risquetou retrouve sa dignité s’excuse en prenant le bras de Madame Jasmin invite ses hôtes à reprendre place autour de la table, décontenancé devant ses émotions qui l’ont submergé il essaie de prendre bonne figure, toussote, se redresse, avec dignité tente de faire la conversation, s’excuse de l’embarras où il a mis ses hôtes
- Je connais un spécialiste pour ce genre de malaise : une hallucination m’as-tu dit ? C’est un phénomène courant, un travail trop prégnant une fatigue usante, rester devant ton ordinateur trop longtemps amène des malaises incontrôlables mon ami ; Marguerite tu dois veiller que ce ne se reproduise pas !
- C’est inhabituel !
N’est-ce pas chéri ?
- Mais oui, je mesure le désastre que ça occasionne : je vais y veiller soyez sûrs mes amis, j’en dirai quelques mots à mon médecin.
- Peut-être as-tu eu une émotion ! Le système nerveux est touché ! Parles en à ton médecin.
- Oui mais voilà… ! Je ne sais … !
- N’ai aucune crainte, pas de fausse pudeur : on dit tout à son docteur, un confident en somme, N’est-ce pas Clémentine ?’
- Mais oui chéri.
- C’est très sérieux !
N’est-ce pas Marguerite ?
- Oui mon ami.
- Vous voyez mon cher Eloi nos femmes qui sont pleines de bon sens sont d’accord avec mon raisonnement
N’est ce pas mes amies ?
D’une seule voix
- Mais oui :Céleste a raison.
Il faut consulter.
Vous êtes si attentionnés et si inquiets et si désireux de savoir la cause de mon mal qui, je vous rassure est du à des recherches trop longues mais très fructueuses devant mon ordinateur le résultat fut…Comment vous dire chers amis … Il fut…voyez-vous… Je n’ai pas le mot !
- Nous te comprenons très cher mais nous n’aurons de cesse de savoir la raison de ce trouble des plus curieux et où mène ta conscience professionnelle
N’est-ce pas Mesdames ?
- Il est un exemple à voir ; je le surveille : tu vois Clémentine je l’oblige à sortir tous les jeudis : il résiste me déclare péremptoirement impétueusement qu’il préfère rester, enfin tu sais comme moi que la marche est recommandée par le corps médical, je suis ravie il fait une marche de plusieurs heures.
N’ai-je pas raison Chéri ?
- Je vous apprécie tous c’est là qu’on connaît ses vrais amis ; Un hochement de tête en signe d’approbation, de reconnaissance, de remerciement, les enfants approuvent gentiment : c’est l’heure de se quitter, des recommandations murmurées pour ne pas fatiguer Eloi de Risquetou .
- Tu nous donnes de tes nouvelles, si besoin nous sommes là ;
- J’ai toujours cru en vous mes amis. Je suis réellement désolé, nous étions si réjouis : soyez confiants je me sens bien.
Clémentine encore émue donne des conseils exprime sa crainte. Marguerite d’un geste apaisant lui montre Céleste qui attend.
Monsieur de Risquetou et Monsieur Céleste ont convenu qu’une petite promenade après le travail serait bénéfique et hygiénique
La soirée est douce ; ils longent les quais de la Seine s’arrêtent pour admirer les monuments, un panorama dont ils ne se lassent pas, dans cette ambiance d’une histoire riche ils échangent leurs pensées. Leurs visages grave empreints d’un travail de hautes responsabilités, contre la rambarde du pont d’un air détaché ils regardent les touristes, les besogneux. Jasmin prend Eloi par le bras l’entraîne plus loin et cela depuis plusieurs jours. Sous la pression de son ami Céleste, monsieur Eloi de Risquetou tente d’apaiser ses désirs envers sa belle et délicieuse Délice. Les beaux monuments de Paris ennoblis par Délice monsieur Eloi de Risquetou les aperçoit, la vertu de son ami Céleste dont il ne doute pas lui pose quelques réflexions sur ses penchants, Il comprend que sa vie en dépend qu’elle est en danger et qu’il ne peut en être autrement : c’est ainsi et là, avec Céleste son ami dans une respiration profonde, dans chaque battement de cœur sa chère Délice dont il ne peut plus se passer est avec lui. Il retrouve un visage calme un sourire flotte sur ses lèvres.
- Vous voyez mon ami comme ces sorties après le travail sont salutaires je vous ai vu sourire je ne pouvais espérer mieux.
- Vos émoluments seront les miens
Madame Irène, je sais que je transgresse les bonnes règles de votre maison c’est mon choix êtes-vous d’accord ?
- Monsieur Eloi vous savez bien qu’entre nous outre les accords commerciaux convenus nous sommes en harmonie même je dirai (plus). C’est dans un sourire ensorcelant qu’elle lui affirme que ses désirs seront exaucés
- Madame pourriez-vous me faire une faveur ?
Dans ce tête à tête Monsieur de Risquetou perd contenance.
- Je vous écoute cher Monsieur.
- Dans les quelques rencontres avec Mlle Délice nous avons eu grâce à vous Madame la chance oui, la très grande chance de pouvoir savourer ces instants dans un petit salon coté sud, serait il possible de réserver ce salon à heure fixe ?
- Mais oui Monsieur. J’ai plusieurs salons : coté sud, coté nord, coté est coté ouest ; Ce sont des salons pour la méditation, la réflexion, le repos c’est pour les clients désireux de solitude : vous voyez cher ami vous êtes sympathique allez je vais faire exception, je vous avertis toutefois qu’un mouvement peut avoir lieu : j’y veillerai
A l’étage nous avons les cousettes, les bleues limpides, roses bonbon, les violettes gourmandes les vertes amendes, votre amie Délice a une cousette rose bonbon.
Monsieur Eloi de Risquetou, Mademoiselle Délice n’a pas commis l’indélicatesse d’oublier de vous inviter dans son ravissant nid !
- Mademoiselle Délice est parfaite.
- Pourquoi ne lui suggérez-vous pas votre désir ?
- Mademoiselle Délice et moi évitons de discuter, ces silences sont …Comment vous dire… Comment expliquer un silence… ! Nous les savourons ensemble pour le moment.
- Ah ! Oui !
Vous me troublez Monsieur je manque à mes devoirs d’hôtesse : nous avons une carte : tenez, voilà, sans alcool seulement du champagne, vous avez des mets très légers aussi. Vous trouverez la carte dans la cousette.
Monsieur est en extase devant les bontés de la noble dame.
- Je vous accompagne Monsieur suivez moi. Là c’est le salon d’hiver très apprécié lorsqu’il fait chaud, le salon décoré par un artiste de renom est à l’est très demandé pour la méditation transcendantale, ce petit bijou est à l’ouest voyez la richesse du tapis, la décoration. Ces salons plaisent, ils apportent la paix, je suis là pour satisfaire vos désirs.
- Merci Madame
- Regarde ! Regarde ! Auguste tend son dessin à son grand père il lui colle sous le nez fier comme Artaban le doigt dans la bouche il secoue la feuille retourne à sa place. Monsieur Robertini connu sous le nom honorablissime de parrain bien callé dans son fauteuil appelle Piètro.
Mon fils approche s’il te plait ; Le beau Piétro un jean colle ses jambes un polo jaune paille colle son torse, approche, respectueux de son père il écoute ; J’ai oui dire par Alfonso qu’il faudrait faire le ménage, je le dis le redis, je ne veux pas de cocaïne, je limoge quiconque enfreindra cette règle, c’est la taule à perpétuité, le couperet : il fait signe sur son cou avec la main. Nous restons dans la prostitution c’est rentable, pas de vol à main armée, raquettez là où vous savez, je veille. Le Patron le parrain bien calé dans son fauteuil mains jointes un air badin appelle Auguste le prend dans ses bras le complimente puis après les cajoleries d’Auguste il s’applique à lui faire des leçons de morale : bien écouter la maîtresse bien se tenir, dans un profond soupir, la vie est dure, va petit.
- Pietro es tu allé voir cette maison je ne me souviens plus du nom : le secret de l’âme humaine.
- Non papa c’est la secrète science de l’âme humaine.
- C’est du pareil au même.
- Non.
- Tu devrais y aller, tu réclames davantage ! Allez tu peux partir maintenant observe bien Diego, Evario, Pilade surtout Dario je ne lui fais pas confiance. Allez va
- Nina ? Nina ?
- Oui papa
- Joue moi un air
- Quoi ?
-Je suis mélancolique, Chopin j’aime beaucoup.
- Piétro ? Piétro ? Tu fais quoi aujourd’hui ?
- Nous fètons les noces d’or des parents de Pilade nous serons une cinquantaine
- Bon, je n’aime pas ça, la discrétion, la discrétion enfin du calme mon fils. Ah ! La vie est dure petit. Allez va …
- Contre la porte le torse bombé Piétro peigne ses cheveux campe une autorité digne du personnage prend une respiration normale il frappe plusieurs fois fermement.
Dans sa chambrette devant son miroir Délice se maquille; Ces coups frappés avec tant d’autorité martèlent sa tête, inquiète elle se précipite à la porte
- Qui est là ?
. - Piètro.
Elle chancelle doit se reprendre vite elle ouvre brutalement la porte Piétro l’écarte pour entrer la saisit de gestes saccadés nerveux se saisit de son corps qu’il broie malaxe, pétrit, prend, reprend fougueux assoiffé il s’abreuve de Délice
Délice est follement éprise de Piétro, elle lui montre son amour avec les richesses de son beau corps. Elle l’aime follement, follement elle essaie de lui faire comprendre que seul il compte dans sa vie !
- Piètro amène moi !
- Je ne suis pas là pour ça, reprends toi, je te promets de t’amener au bal ; Imagine tante Irène !
- Pourquoi es-tu venu ?
- J’avais un ordre.
- C’était un ordre ! Des larmes coulent sur son beau visage. Tu es cruel ! Cruel ! Oh ! Que vais-je devenir !
- Allez ne t’inquiète pas pour l’avenir, tante Irène est bien ?
-C’est une mère elle veille sur moi.
.
Les senteurs exotiques, l’ordinateur le téléphone sont l’apanage de madame Irène, elle campe une belle présence avec des rondeurs sans excès, des habits classiques, un parfum discret autour un flottement, une ambiance chaude des couleurs chaudes, rouge, rouge violet quelques touches rouge orangé donnent un goût acidulé où le jaune frappe, frappe les corps.
Dans cette ambiance éthérée le visiteur avec des sous entendus compris par madame Irène discrètement enveloppé de lumière se faufile comme une ombre vers la cousette qui lui est destiné.
Dans le boudoir coté sud Monsieur de Risquetou et mademoiselle Délice sont assis face à face. Dans de belles enjambées, élégant, un parfait gentleman depuis plusieurs mois monsieur de Risquetou va chez madame Irène, et dans ce parcours idyllique monsieur marche mécaniquement, le regard fixe quelques hochements de tête, tous les jeudis encouragé par madame Risquetou il marche. Il va à son rendez-vous avec la capiteuse Dèlice. Emprisonné par ses tourments il parle tout seul. Ensorcelé par Melle Délice le trop intellectuel Mr de Risquetou est maladroit. Une légère caresse sur ses mains qu’il baise tendrement, des caresses d’aveugle sur son visage ses seins ses flancs, elles glissent encore il savoure, s’arrache à la magie de ce corps prend sa tête dans ses mains murmure des mots qui raisonnent dans sa tête, ébahi, stupéfait.
-Monsieur je vous invite à prendre une coupe de champagne dans ma cousette rose, voulez-vous ?
L’invitation si gentiment annoncée gêne Mr de Risquetou ému, hésitant il regarde autour, imagine les coupes sur la petite table dans le coin, voit Délice une lueur triste dans les yeux, il prend sa main pour l’entraîner, la pétrit, la fait asseoir.
- Mademoiselle ne pourrait on pas prendre notre première coupe de champagne dans ce ravissant petit boudoir ?
Les blessures qu’elle a subies avec Pietro les plaies encore ouvertes Délice attend, rêve du moment où elle le reverra, il est dans les coins sombres, les coins lumineux autour. Dans la grande famille de la mafia où un écart ne pardonne pas le parrain impose sa loi traque les traquenards, son fils Pietro son bras droit à la lourde charge de contrôler les mafieux qui gravitent autour du parrain, l’homme est dur, les écarts avec les femmes sont condamnés par le parrain.
- L’honneur de la famille Pietro.
Délice étonné par cet homme est muette son mutisme rassure Mr Eloi
- Décidez Mr si vous aimeriez prendre du champagne avec moi. Monsieur le champagne pourrait nous unir plus étroitement, qu’en pensez-vous ?
- Notre relation est pour moi satisfaisante Délice.
Une petite cloche près de la porte Délice tire sur un cordon doré. Une jeune personne se présente.
- Monsieur Madame ?
- Vous apportez le service avec du champagne Tulipe
- Bien Madame.
Un silence reposant en face Délice.
- Pourrions nous mettre la table …attendez voyons là par exemple voilà nous écartons les sièges, Délice docile obéit trouve un apaisement à ses douleurs : l’application de Mr Eloi la surprend elle part d’un éclat de rire.
- Mr ! Mr ! Pardonnez moi j’ai été heureuse !
- Délice je suis tout retourné ! Pourrait-il en être ainsi souvent ! Leur coupe dans leurs mains un geste plein d’espoir.
Un silence
Le liquide pétille dans leur coupe coule dans leur gorge qu’ils savourent Mr Eloi avec Délice, Délice avec Pietro.
2010-12-28
Le silence entoure Mr Eloi et Melle Délice
Délice et Eloi assis face à face se regardent silencieusement monsieur de Risquetou recule sa chaise pour pouvoir mieux contempler Melle Délice
- Ne prenez pas ça pour une offense, ne le prenez pas mal, je veux simplement vous contempler. Voyez, je me réjouis d’avoir une telle perfection de la beauté devant moi. Comprenez Melle que ce moment est sacré, je souhaiterais le retrouver dans mes vieux jours, qu’il m’accompagne aussi dans mon quotidien. Comprenez ma belle Délice j’ai une vie professionnelle stressante, ma famille m’entoure je l’aperçois ! Tente tant bien que mal d’être présent, je déborde de bonnes intentions que je n’arrive pas à appliquer. Vous Délice vous êtes disposée à m’offrir votre jeune corps suivant ma volonté.
Je vous trouve inquiète, tenez je vous pose une question directe curieux de votre réponse. Que ferons nous dans votre cousette rose ? Délice regarde son corps plein de voluptés le voile qui le recouvre que l’on a envie de déchirer, dans sa tenue provocante elle approche sa chaise lui tend doucement la main, la pose.
- Que voulez-vous qu’il en soit Mr c’est un sort cruel qui m’ait tombé dessus.
- Ce travail ?
- Mais oui Mr
- Péripatéticienne ?
- Oui.
- Vous êtes dans ce métier pour longtemps !
Un long soupir accompagne sa réponse
- Hélas Monsieur ! Mais voyez-vous cela peut paraître très bizarre que j’ai dans les brèves intimités avec mes visiteurs dans ma cousette rose un intérêt croissant malgré mon age a contempler, a écouter, à m’apitoyer sur eux en essayant de démêler quels sorts a pu les envoyer vers moi.. Monsieur j’aimerais vous poser une question vous permettez ? J’aimerais que vous y répondiez. D’abord je m’explique : ce sont mes débuts mais tous débuts et dans mon histoire je vais de surprises en surprises. Je constate un désarroi chez ces messieurs d’une parfaite éducation (Mme Irène les trie sur le volet vous pensez elle est très exigeante elle tient comment dire de ce genre de maison… elle la veut convenable) aussi devant ceux qui veulent bien s’exprimer j’ai comme une sorte de supériorité « malgré ma condition si triste » d’être porteuse d’un adoucissement à leur plaies, voyez une sorte de médecin des âmes, cette conviction m’élève m’amène à vivre mon quotidien avec curiosité.
Monsieur reste tétanisé ne s’attendant pas à ce discours il dégage de sa poitrine un long souffle qui s’était coincé.
- Melle votre analyse me surprend elle est excellente, à votre age ! Vous m’étonnez, vous êtes en tout cas un très joli médecin des âmes. Dorénavant nous converserons dans le boudoir coté printemps la décoration est pleine d’espoir. Vous venez de sourire Délice, vous étiez deux fois plus belle, mon charmant médecin vient sans le savoir de me donner pour ma semaine le meilleure des remèdes.
- Malgré l’étrangeté de nos relations je suis avant tout une professionnelle .Mr .
- Ne vous inquiétez pas, c’est pour moi un bonheur d’être avec vous Délice. Savez-vous que votre nom vous va à merveille ! Il élève mon âme me fait aussi penser à tous les délices que nous offre la terre dont vous êtes porteuse. Il me transcende m’envoie des senteurs exquises. Il se lève Délice prompte l’attrape le prend contre elle enlacés ils ne font plus qu’un il la presse, se noie dans elle, dans ce magnifique fleuve il l’aime l’aime follement passionnément, la repousse violemment ;
- Ah ! Madame que faisons nous là ?
- Venez Mr
- A bientôt Délice
mardi 11 janvier 2011
Le soleil entre par les fenêtres colore la pièce de touches irrégulières caresse de ses rayons Mr de Risquetou. Dérangé il ferme son livre sensible à la douce chaleur au gai rayonnement pousse un soupir de bien être, une langueur bienfaisante l’envoie dans une demie somnolence : Délice l’attrape par le bras pour l’emmener dans sa cousette rose, la gorge nouée, la respiration bloquée il ouvre grand les yeux parcourt du regard la pièce se love dans son fauteuil lorsqu’une voix, une voix bien connue le fait sursauter.
- Marguerite !
- Oui.
- Peux tu venir un instant ?
Marguerite vêtue d’un pyjama où des arabesques éclatantes font vibrer la soie qu’accompagne le léger bruit de babouches assorties, s’approche.
- Tu peux venir pour causer un peu.
- Mais on se voit tous les jours Eloi : je te ferai remarquer que nous n’avons jamais eu autant de moments ensemble pour nous informer de nos activités de la journée.
Dans leur appartement du 16eme Eloi sa femme Marguerite et leurs deux fils Candide, David font une vie rangée, établie, avec des mots qui reviennent les mêmes. Un besoin de causer histoire de casser le rythme, un caprice, un besoin de comprendre.
- Que veux tu mon ami ?
Hésitant il tente de gommer des années, retrouver la jeune fille studieuse, sérieuse, la voix chaleureuse, le contacte de ses mains, l’application de vouloir être comprise, le regard n’a pas changé, un peu moins de fraîcheur un peu d’embonpoint, toujours désirable.
- Tu es toujours belle : le ton est badin
- Je te remercie. Tu vas bien Eloi ?
Un vague regard une vague pensée un ennui qu’il secoue qu’il cherche à évacuer.
- Très bien : tu n’aimerais pas aller à Palma de Majorque par exemple ? La demande est dite d’un ton léger pourrait faire penser à une blague ; Dans ses yeux filtre l’image de Délice éblouissante troublante ; Il saisit la main de Madame de Risquetou. Il aime Délice baisse ses yeux pour cacher son émoi. Nous pourrions partir quelques jours si tu es d’accord bien entendu, je ne veux pas t’obliger ta décision sera la mienne.
- Tu parais tracassé, qu’est-ce qui ne va pas ?
- Mais pas du tout « monsieur de Risquetou est torturé par Délice qui lui triture le cœur » mon travail va bien, tout va bien n’est-ce pas ! Il pose un regard lourd sur Madame.
- Je peux t’aider si tu le veux bien je t’aime. J’aimerais t’accompagner dans ta promenade du jeudi, je t’aime je t’aime ! Que veux tu ? Monsieur de Risquetou mesure à cet instant le fossé qui les sépare.
- Tu connaîtrais le plus grand malheur de ton existence si tu m’accompagnais, c’est pas tellement réjouissant pour un accompagnateur, imagine : tu me perds dans une galerie où je me suis engouffré, dans des lieux peu recommandables, malfamés ! Je pourrais prendre un bateau mouche tu ramerais derrière ! Elle part dans un éclat de rire. Alors, d’accord pour l’hôtel cinq étoiles ?
- Tu penses ce que tu dis, ça va nous ruiner !
- Nous expédions les garçons chez Papi et Mamie puis sur un ton badin : tu ne veux pas ! En amoureux, tant de femmes seraient si fières.
- Je m’inquiète sur ton bon sens Eloi, si tu as des hésitations ton bon sens, ta sagesse te guidera, du bon sens, du bon sens Eloi : allons…Eloi crispe ses mains fait craquer ses doigts les uns après les autres, sa patience est à bout.
- Ne prononce plus les mots ; bon sens, sagesse, c’est ce que je vis tous les jours au travail : puis arrêtons cette conversation sénile comme d’habitude tu rejettes mes avances les plaisirs que nous aurions ensemble, tu n’en veux pas et tu me dis « il la contrefait » d’un ton doucereux je t’aime je t’aime, je t’aime chéri, je suis là chéri ne t’inquiète pas ! Mais ma chère ne pourrait tu changer de registre. Madame de Risquetou baisse la tête en grande fautive quelques larmes au bord des cils qu’elle essuie furtivement, comme une enfant coupable immobile sur sa chaise elle est sans courage anéantie morte elle s’est statufiée en une femme douloureuse, c’est la statut de la douleur.
Monsieur de Risquetou devant ce spectacle affligeant tente dans un immense soupir d’évacuer ce moment désagréable se lève prend la porte sort pour dissiper le brouillard qui l’envahit ;
Monsieur de Risquetou reçut une éducation solide outre les sciences qu’il connaît parfaitement, il fut dirigé vers les sports où la témérité n’a d’égal que le courage. Il pratiqua : la plongée sous marine, le sport équestre, la natation, la boxe, les arts martiaux. Un besoin intempestif de voyager le poussa à parcourir le monde. Il fut pris d’une frénésie de voyager on le vit partout sur la terre. Il grimpa l’Himalaya, affronta les tempêtes polaires, les chaleurs tropicales. Il découvrit des peuplades inconnues jusque là, partout ses longues jambes arpentaient les routes Il envahissait l’espace, il allait sur les océans, au plus profond de la croûte terrestre. Il se servait des sciences humaines pour apaiser ses désirs de voir qu’il n’arrivait pas à calmer Il était porté par des ardeurs qu’il ne contrôlait pas Etonné de ses performances qui l’amenaient sur les cimes des plus hauts plateaux, sur les océans, dans les airs, au plus profond de la terre et malgré sa soif de voir il ne trouva pas la paix, la félicité, la liberté.
Dans ses quelques moments de lucidité il eut envie de rentrer ; il chercha Délice sur la carte terrestre, clignota plusieurs fois des yeux, envoya ses jambes deux fois plus vite poussé par la hâte de revoir sa tendre amie. Il se réveilla. . - Comment va Monsieur ?
- Cela va bien Madame ; j’aimerais rencontrer mademoiselle Délice si ce peut être. Bien sûr comme d’habitude.
Coté sud le petit boudoir petit isoloir Délice l’accueille.
- Alors Monsieur ?
- Des siècles, des siècles que nous ne nous sommes vus ma tendre Délice.
- Sept jours seulement monsieur.
- Alors j’ai donc rêvé, je défiais le temps …Je parcourais le monde !
- Quel étrange rêve, pourquoi parcourir le monde ? Voyez comme c’est facile d’être là. Pourquoi vous parcourriez le monde ?
- Je vous cherchais Délice. Je combattais comme un diable avec acharnement les guerriers, les éléphants qui barraient ma route.
- Vous vous moquez c’est pas bien, une pauvre malheureuse ne peut pas attirer tant de malheur, que voulez vous de moi Monsieur ?
- Délice je désire être avec vous, vous voir. Vous acceptez de causer avec moi ? Je vous remercie : me comprenez vous ?
- Mon grand malheur monsieur c’est d’avoir été abandonnée par… par…un être inhumain que j’aime et qui m’a conduit là.
- Nous en reparlerons ma douce amie.
Ne vous faites pas des idées sur la façon dont je vous appréhende, nous avons tout notre temps pour parler. Un mot, un seul mot pourrait vous faire comprendre Délice mais je suis avare de ce mot là. Peut-être un jour…
2011-01-20
Ce fut une après midi où monsieur de Risquetou eut envie de s’arrêter pour méditer, goûter le plaisir d’être le médecin, le psychiatre, le psychologue, le prêtre, l’amant de Délice. La perspective de la revoir, ces moments inconditionnels avec sa tendre amie, de vagues pensées, le plaisir de la contempler d’écouter les quelques mots riches de sens qu’il va analyser dans ses moments de loisirs chercher à violer les secrets de son âme, monsieur de Risquetou riche des sciences qui lui ont été enseignées, grand intellectuel assis sur un banc en bordure de la Seine regarde. Autour quelques oiseaux picorent, un bruissement léger, un calme dans cette belle capitale Paris. Il savoure son amie les yeux fermés.
Marguerite épouse de Mr de Risquetou vit son cadre habituel paisiblement rassurant quelques mots échangés quelques sourires flottent sur ses lèvres en regardant ses enfants, des jours bien remplis.
Monsieur honore Madame
L’ordre, le calme, les jours passent sans accrocs paisibles tranquilles. Le visage épanoui elle gratifie son mari de sourires de pensées nobles.
Pourtant elle n’est pas rassurée.
Avec son amie Clémentine elles échangent leurs pensées. Elles vont dans les grands magasins prendre un thé parler de leurs inquiétudes au boulot avec leur mari leurs enfants :
- Je le trouve changé, tu ne trouves pas ? Tu vois il donne l’impression de vivre dans une autre dimension. Je sais j’ai un tempérament inquiet. Il est attentif, attentionné, parfait mais j’ai un mal être parfois heureusement j’ai les garçons ; son boulot est bon... C’est une inquiétude du à une grande fatigue je pense, je ne suis jamais satisfaite, je demande trop, tu pourrais peut être lui parler, à toi il s’expliquerait ! Je sens un problème profond je ne saurais l’expliquer c’est flou.
- Tu crois qu’il est nécessaire de l’interroger ?
- Fais comme tu veux.
Les conversations tournent autour de leur travail, leur mari, leurs enfants.
- Pourquoi toutes ces inquiétudes Marguerite que lui veux tu de plus ? Quel est ton problème ? Que veux tu approfondir ? Il a un tempérament différent du tien ! Ne le regarde pas de si près.
Céleste n’est pas parfait je dirais même qu’il n’est pas parfait du tout, nous nous acceptons tel que nous sommes, la lune de miel ne dure qu’un temps ! La tendresse a succédé, nous sommes heureux, que demandes- tu de plus
- Dommage.
Rêveur sur son banc en face la Seine Monsieur de Risquetou dans sa double vie éprouve un manque, il aimerait avoir un confident, il pense à son ami Céleste si attentif à ses problèmes fidèle d’une morale parfaite et là il se rend compte de la difficulté d’avoir un ami qui va vous comprendre sans chercher à vous juger, il tire un trait sur cette idée. Il pense à sa femme mais là aussi il bute.
- Eloi ? Tu es…
- Oui ?
- Non : rien. Il doit se contrôler, il a peur du dérapage. Là dans Paris qui bruisse qui fourmille sur son banc assis le regard pénétré il hausse les épaules secoue sa tête approuve désapprouve des pensées qui viennent en désordre cligne des yeux les ouvre grands, un bras qui s’élance pour ponctuer sa pensée : Mais oui ! Madame Irène sera ma confidente. A cette idée ses yeux brillent promptement il se lève pour aller aux Secrètes et Sereines Sciences Humaines Aujourd’hui tout gaillard il va faire un crochet et admirer Paris.
Sur son parcours il s’arrêta dans un square, le cadre l’envoya vers des rêves où il voyait Désiré et madame Irène. Il passa sa main sur son front pensif se leva alla de square en square afin de bien cerner son problème, chemin faisant il imaginait la très compréhensive madame Irène lui donnant des conseils le rassurant toute enveloppée d’un parfum qui accélère la gourmandise le trajet lui parut court, afin de combler ses faims inassouvies il entra dans les Secrètes et Sereines Sciences Humaines.
- Cher Monsieur Eloi : comment ça va aujourd’hui ?
- Cela pourrait aller plus mal Madame.
- Votre amie vous attend dans le salon coté sud le soleil illumine le salon aujourd’hui ça vous convient il ?
- Mais oui madame ! Pourrais-je vous appeler par votre prénom ?
- Je suis Madame Irène pour mon gotha dont vous êtes mon préféré aussi mon ami Irène est toute attentionnée elle ne cherche qu’à vous satisfaire et mon désir le plus cher, le plus cher, cher Eloi comprenez , elle comble la distance avec de petit pas, très près de monsieur de Risquetou. Eloi impressionné se ratatine devant la majestueuse Irène. Riche d’une expérience où les secrets des clients sont révélés dans les alcôves rapportés par ses filles elle l’enveloppe d’un regard doux, compréhensif sans ambiguïté confiant un sourire charmeur.
- Je souhaiterais Irène …
- Mais bien sûr Eloi.
- Voir Délice s’il vous plait.
- Bien entendu.
Nous avons convenu ensemble du petit parloir coté sud ; Votre façon de concevoir vos visites dans les petits salons m’a donné l’idée d’en faire des parloirs qu’en pensez vous ? Pour vous Eloi mon désir serait de les changer de noms plus souvent selon votre envie, ce pourrait être : confidences ou le salon de…selon vous Eloi.
- Alors Monsieur ! Vêtue d’une robe moulante, provocante elle tend la main vers un siège d’un mouvement de hanche voluptueux s’assoit, interroge du regard Eloi
C’est mon tour aujourd’hui monsieur. Devant eux sur une petite table une bouteille de champagne deux coupes.
- Je suis embarrassé Délice Je vous trouve encore plus belle : de jour en jour.
- Merci Eloi.
- Comment est passée votre semaine ?
- J’ai eu la visite de Pietro, il a eu la bonté devant tant de malheur tant de lamentations lamentables Monsieur : son cœur dur a trouvé un peu de bonté Il m’a promis de me sortir de là un jour, je l’aime c’est mon drame c’est le seul endroit où j’ai la chance de le voir, je reste là pour lui ! Quel drame quel drame ! C’est sa faute si je suis dans cette situation si triste, si triste, si triste est mon sort un petit mouchoir en dentelle pour essuyer sa larme. Monsieur de Risquetou devant ce tableau désolent cherche l’émotion, c’est en bon père de famille qu’il la regarde : un regard sévère devant sa faiblesse, il cherche à lui faire comprendre d’où viennent tous ses malheurs mais voyons ressaisissez-vous, retrouvez vous, vous étiez au courant ! Voyez comme les décors peuvent être trompeurs ! Vous avez été bernée par ce tape à l’œil ma chère, ces odeurs envoûtantes, Madame Irène est une mère dénaturée : une larme coule sur sa joue,
- Ma vie est moins terrifiante qu’elle ne parait l’être après tout, comme dans tout il y a de bons cotés, il y a des moments où je fais des efforts désespérés pour ne pas éclater de rire j’ai des moments que vous ne pouvez pas imaginer où je m’amuse follement c’est plus fort que moi mais c’est rare, les situations sont semblables la plupart du temps.
J’attends votre visite impatiemment Monsieur c’est une récréation où je me ressource toutes les semaines : pourquoi me mettez vous de coté ?
- Oh ! Délice ! Ce vilain mot ! Ne prenez pas notre relation de cette façon, c’est insultant pour moi comprenez-vous ? Vous êtes une perle que je cultive amoureusement mon amie, Délice tombe du ciel devant les propos d’Eloi
Ce champagne offert si gentiment est excellent nous en reprenons Mademoiselle. Pris de pitié pour sa belle Délice il la soulève de son siège l’enlace, sa main nerveuse caresse déchire la robe, éperdu il ne sait plus il est parti loin ! Bien loin.
- Monsieur ? Tenez :
Madame Irène tend son numéro personnel à son ami Monsieur de Risquetou
- A bientôt cher Eloi.
Un regard furtif aux alentours, la peur de voir une éventuelle connaissance, une allure fuyante rasant les murs monsieur de Risquetou prend les raccourcis pour aller chez lui. Il téléphone à Madame afin de l’informer de son retard du à une absence à son travail ; contre une porte cochère il s’arrête muni d’une glace observe minutieusement son visage, d’un revers de main lisse ses cheveux, dans un long soupir pour évacuer la fatigue de la journée il s’applique à regarder les quelques devantures encore éclairées, le dos tassé la démarche fuyante il accélère ses longues jambes. Le crépuscule tombe doucement sur Paris, un frisson, il passe sur le pont noyé dans ses pensées, franchit les quelques mètres qu’il lui reste à faire prend une contenance habituelle.
- Marguerite ?
- Oui.
- Je suis fourbu : les enfants ?
- Ils font leurs devoirs.
Eloi affalé dans un fauteuil regarde la télévision. Dans la cuisine Marguerite prépare le repas du soir.
- Veux tu que je t’aide ?
- Non, non tu es trop bon, trop bon avec ton patron, ta patronne ?
Ne te fais pas de souci il est chauve et barbu.
Une ambiance calme dans les bruits familiers un Salut rapide à leur père une visite dans la cuisine
les garçons malgré les rouspétances de leur mère
Écornent le pain, s’en fiche éperdument repartent
Se poursuivent poussent des cris.
Eloi le regard chaviré devant Marguerite ;
- Je pensais : c’est bientôt les vacances scolaire mon travail est trop lourd, tu devrais aller chez belle maman et beau papa.
- Je dois en parler à mon patron ;
- Il te reste une quinzaine de jours je crois ?
- Ca me parait possible, ton visage est mâché, il faut te reposer je suis ennuyée de te laisser seul, ralenti tu parais fatigué, soucieux.
- Le travail Marguerite le stress, je dois être performent, une exigence, un souci, rassure toi je vais bien. Et puis tes parents sont si heureux de te voir, allez fais leur plaisir, les garçons ne sont jamais aussi heureux.
- A c’est si gentiment dit, mon regret Eloi c’est de partir sans toi. Tu iras au restaurent pour le repas du soir c’est distrayant, ça te reposera du travail ! Le soir la télé avant d’aller te coucher, crois tu que ce soit une panacée contre l’ennui chéri ?
- Tu cherches quoi ?
- Mais rien. Seulement je m’inquiète.
Monsieur de Risquetou n’est pas un contemplatif. Avec son ami Celeste ils s’encanaillent d’après Céleste ; ils vont dans des bistrots branchés où les jeunes hommes et les jeunes filles se donnent rendez-vous ; Eloi est amusé par son ami Céleste qu’il observe.
- Regarde, d’un signe de tête il envoie Eloi vers une plantureuse jeune fille, ça te rappelle rien ?
- Eh ! Bien notre j
- Comment tu la trouves ?
- Superbe. Nous avons sept ans de vie commune Clémentine et moi, j’ai trente cinq ans ma vigueur n’a pas faibli, Clémentine et moi ça va et toi ça va ? Clémentine et moi ça va.
- Marguerite et moi ça va, nous faisons des concessions mutuelles, oui, Marguerite et moi ça va.
- Ca va donc.
Tous les deux assis devant leur chope de bière s se repaissent de ces magnifiques jeunes filles, leurs yeux brillent, les pensées volent, les souvenirs remontent, leurs écarts de jeunesse lorsqu’ils avaient dix huit ans.
2011-01-31
Une chope de bière entre amis en amène une autre Céleste machinalement cligne des yeux vers une svelte jeune fille, accompagnée de son ami celle-ci prend place près d’eux ; Eloi s’élève vers des pensées gaillardes. Les copains curieux s’approchent forment un groupe dynamique. Les deux amis coopèrent séduisent les jeunes filles Eloi en accroche une : les deux hommes de belle prestance plaisent aux ados, grands minces bon chic bon genre une patine de bonne éducation donne un courant qui échauffe ces demoiselles.
- Qu’est-ce que tu fais toi dans la vie ?
- Et toi ?
- J’étudie.
- Quoi ?
- La médecine, je suis en première année.
Elles bousculent leurs copains pour voir.
- On pourrait se revoir non ! Tu fais quoi dans la vie ? T’es cravaté, t’as vu l’ambiance ici ? Ton job est de très haut niveau, ton costume bien taillé, le tissu… te méprends pas je ne suis pas une tournante, j’ai mon bac je suis en première année de médecine bosse beaucoup malgré les apparences, tout semble dire que chez toi tu es un intellectuel. J’ai pris la médecine mais trop sensible aux odeurs je dois arrêter Tu as une idée d’un job où l’on gagne bien sa vie et qui ne pue pas. La médecine faut un estomac en béton, là, je suis déconnectée rien que d’y penser mon estomac chavire. C’est pas mon job ; je me souviens être tombée dans les pommes dans un hôpital : c’est vrai j’étais môme
Devant la qualité de travail, les responsabilités, la satisfaction, tu vois ce que je veux dire… le respect, l’estime, le niveau où les gens te montent. C’est l’exemple d’une amie médecin et les parents si fiers d’une fille doc. m’ont fait céder mais tu comprends il faut la foi, un don de soi, je ne peux pas : ces cachotteries, ces comédies, cette intelligence multiple toutes ces devinettes tout ce bonheur, malheur dont tu es porteur et ces pauvres gens qui te regardent comme un Dieu. Comme toi maintenant tu me regardes tu m’épies tu veux savoir plus, plus toujours, tu guettes mes réactions ton silence exige, savoir la suite. Ton silence est évocateur de beaucoup de choses puis dans une moue adorable, tu veux savoir ?
- Je ne le dirai pas : ton nom ?
- Eloi.
- Et toi ?
- Virginie je vais devoir rentrer chez moi je viens d’avoir dix huit ans, toi ?
- Trente six bientôt
- Tu ne m’as rien dit mais ça fait rien Ciao ! Je suis là le même jour à la même heure
- Ciao !
Il voit sa bière qu’il regarde qu’il boit invite son ami à se lever. Ils prennent des rue qui les amènent chez eux s’arrêtent devant des devantures, découvrent ce qu’ils n’avaient pas vu la veille. Céleste prend une direction Eloi une autre.
- Allo maman ! Oui Marguerite : bon demain oui ma chérie : avec les enfants : Eloi … Bon il vous accompagne : vendredi soir d’accord.
Le grand déballage des veilles de vacances fait la joie des garçons.
- Maman regarde, je peux amener ça ? Il brandit un polo usé troué.
- Oui tu fais ta valise : tu mets l’essentiel ta valise doit tout contenir ok !
- David ça va ? Oui maman : valise fermée tout gaillard la porte à sa mère
- C’est bien David
- Candide ça marche ?
- J’ai presque terminé.
Nous partons demain, votre père va arriver soyez calme.
. 2011 02 5
La visite à ses beaux parents impatiente Monsieur de Risquetou.
- Allez ! Lez garçons on met le couvert vite, plus vite que ça.
- Eloi ? Tu es allé à la banque ?
- Pourquoi tu me poses toujours des questions qui m’irritent Non.
- C’était entendu pourtant !
Marguerite élégante dans son habit d’intérieur.
- Chérie pourrait tu baisser le son s’il te plait.
- Tu peux l’éteindre.
A table Monsieur et Madame de Risquetou Candide et David leurs fils s’appliquent à bien respecter les règles de bonne conduite : manger sans bruit, mâcher avec application prendre la fourchette le couteau doucement, les mains posées sur la table attendre patiemment les plats, laisser la parole aux parents, répondre à l’invitation de s’exprimer, c’est la routine qui s’est installée subrepticement. Ils sont accueillis partout avec respect estimés par la noblesse, appréciés pour leur courtoisie leur morale, d’un bon niveau intellectuel, une prestance, une qualité de mots, ils ont acquis des privilèges, un couple que l’on admire et qu’on recherche pour leur élégance et leur contacte facile
Monsieur de Risquetou montre à madame tout le respect qu’il lui porte en la vouvoyant
- Dans un regard circulaire : ma chère je vois que vous organisez bien comme d’habitude, bonne Maman et bon Papa seront ravis de vous voir dans tout votre éclat.
- Je suis désolée si j’avais un reproche à me faire et si je ne voyais pas dans les yeux de mon époux la lassitude qui s’exprime dans chaque pore de votre peau mon ami chaque fois que nous partons, cette langueur, cette fatigue ce manque d’élan à coopérer avec moi, voyez mon ami plus de simplicité cela pourrait nous rapprocher ne croyez-vous pas ? A votre actif je vous trouve rajeunis vos promenades avec Céleste vous sont salutaires : c’est une réussite pour nous tous.
Les dames Risquetou et Céleste s’entretiennent de leur mari dans leurs petites échappées
Monsieur de Risquetou quitte à regret la capitale : les belle randonnées dans la province l’ennuient, les richesse du patrimoine français l’ennuient, les week-end chez les beaux parents sont une épreuve qui le casse : il s’ennuie
.
- A quelle heure veux tu partir Marguerite moi je proposerais trois heures de l’après midi, ça te convient ?
- Ca me convient.
Entourés de tuyaux d’échappement
- Quelle atmosphère !
Sur la route du week-end dans la voiture, ceinturés devant derrière péniblement ils sortent de la capitale prennent la direction d’Angers Madame suit attentivement la conduite c’est une habitude dont elle ne peut se défaire.
Le volant dans les mains il pense à Mademoiselle Délice à la maison de passe de la très distinguée madame Irène, à Madame Irène..
Monsieur et Madame Desroute jeunes retraités ont un plaisir à recevoir leurs enfants petits enfants. Ils n’ont pas assez de leurs quatre mains pour préparer tout ce que la bienséance leur dicte Leur gendre monsieur de Risquetou les honore aussi rien n’est assez beau : une odeur de cire amène à respirer profondément envoie vers un magnifique parquet une pelouse entoure la maison au pas de la porte un fox terrier dresse ses oreilles au moindre bruit son bon regard vous appelle à le caresser.
Agatha et Joseph occupent leur temps de jeunes retraités dans des œuvres de charité, en bons croyants ils ne manquent pas la messe du dimanche leur situation de bons fonctionnaires les mettent à l’aise.
Avec leur très honorable gendre monsieur de Risquetou veulent ils garder un rang.
Agatha et Joseph occupent leur temps de retraitée dans des œuvres de charité, en bons croyants ils ne manquent pas la messe du dimanche. Gardent le contacte avec la bonne société, cherchent à honorer le très honorable Monsieur de Risquetou.
2011 02 2011
Monsieur de Risquetou ne peut se satisfaire des visites établies, organisées depuis ses débuts avec Marguerite, ces réunions où les mots se répètent où les comédies se jouent naturellement dans une atmosphère transparente un parfum léger. Sa fréquentation pendant un temps en avait fait un autre homme et pour plaire à sa douce Marguerite il pliait malgré le peu d’engouement qu’il avait pour les arts il s’efforçait stimulé par Marguerite grande passionnée de l’histoire de l’art de l’écouter raconter l’histoire des châteaux Il communiait avec elle devant les beaux paysages de l’Anjou porté par Marguerite il lui arrivait de s’émouvoir devant leur beauté. Ces efforts l’épuisaient il commença à se détacher trouva un échappatoire, pense. Il pensait à Délice à madame Irène à la maison de passe repaire de sa vie quotidienne.
Chaque visite à sa belle famille il subissait un questionnaire.
- Pourquoi tu fais cette tête, ce n’est pas la guillotine !
- Je crains de faire parti des gens qui n’ont aucun désir de voir ailleurs que là où ils sont. J’aime Paris où je suis né ça aurait pu être une ville de province.
- Les garçons sont contents !
Désemparé il pousse un profond soupir, jette un regard par la fenêtre, prend un air enjoué.
- Tout est prêt ?
Il voit dans un coin les valises prêtes : suivant les saisons le cardigan ou le tricot le chapeau de paille orné d’un nœud rose les lunettes de soleil sur la table pousse un soupir malheureux devant son incapacité à ne pouvoir s’intégrer dans une vie familiale.
Monsieur de Risquetou est un géni de l’informatique, passionné par son travail remarqué par ses supérieurs il a gravi les échelons qui lui permettent une certaine aisance ; Internet est sans secret pour lui, après la fermeture il tape encore sur son clavier pour chercher. Dans Internet il s’émerveille découvre d’insoupçonnables histoires dans des blogs où il fouine ; ses pochettes surprises dit-il.
- Joseph je viens de recevoir un message, ils sont à une dizaine de kilomètres Madame Deroute regarde l’heure – une vingtaine de minutes encore.
- La météo annonce du beau temps.
Monsieur Deroute nettoie le devant de sa porte tout doit être impeccable il se campe sur le pas de la porte observe en silence les allées propres tire sur sa pipe envoie des volutes de fumée qu’il regarde machinalement satisfait du travail accompli.
- Ils ont de la chance il fait beau : Eloi est sensible au temps.
- Je le trouve bizarre, parfois absent, il est ailleurs j’espère que ça va !
- C’est un intellectuel…Internet l’occupe…
- C’est vrai.
Dans les profondeurs inaccessibles de son énigmatique ensorcelante envoûtante déroutante Délice il parcourt les derniers kilomètres.
- Ca va Eloi ?
- Nous arrivons soyez sage les garçons jouez sans bruit, Ok !
Il savoure avec jouissance les derniers kilomètres avec son amie Délice. Il fait un écart.
- Attention !
La route, large, étroite, bordée de magasins ou de villas il sait à quelques mètres près le trajet.
Un vrombissement de moteur les portières claquent, les enfants attrapent les grands parents.
- Ca va ?
- Venez vous rafraîchir.
Les bises claquent sur les joues fraîches une douceur printanière sur le temps immobile, les habitudes amènent chacun vers leurs tâches habituelles accompagnées de mots accueillants et du chien qui jappe réclamant sa caresse.
Eloi pour se dégourdir les jambes, Joseph tire sur sa pipe s’entendent pour laisser Marguerite et les garçons avec leur mère et grand-mère ;
Eloi interroge Joseph sur ses occupations tente de montrer un intérêt une curiosité un regard compréhensif vers Joseph un hochement de tête pour approuver, un frémissement d’épaule qu’il n’a pu maîtriser.
Joseph curieux des nouvelles technologies écoute Eloi attentivement il tire sur sa pipe par petits coups, savoure, approuve par petits coups tirés la sort de sa bouche la regarde frappe doucement pour le plaisir la reprend la convoite la regarde amoureusement ;
- Vous avez une bien jolie pipe.
- Oui elle est en bruyère de première qualité : le regard, le regard ! Voyez la belle courbe du tuyau et la couleur qu’en dites-vous ?
- C’est un plaisir n’est-ce pas ?
- Essayez Eloi c’est une décontraction vous pouvez atténuer vos angoisses c’est une bonne thérapie, sans ma pipe je suis orphelin. Voyez Eloi vous êtes jeune à mon age on a besoin d’un dérivatif pour moi c’est ma pipe mais vous Eloi vous avez l’enthousiasme le goût de la vie une activité au monde, à la retraite les contactes se perdent, les contactes professionnelles je parle, je remplace ces manques avec ma pipe, vous m’en direz des nouvelles ; Les volutes de fumée se dispersent autour d’eux s’envolent en légers tourbillons accompagnent Eloi et Joseph.
Eloi fixe les volutes.
- Vous êtes pensif Eloi. Je connais les bienfaits de la pipe votre imagination s’envole avec la fumée c’est un Délice : ce serait excellent pour votre travail assez stressant : vous semblez intéressé. Les yeux fixés sur les volutes Délice sa Délice ne lui a jamais paru aussi belle il en a le souffle coupé elle danse se joue des arabesques s’envole avec la fumée apparaît disparaît réapparaît il la cherche doit arrêter sa main pour la saisir intensément il fixe la fumée qui s’échappe doucement emportée par le vent. Il saisit le bras de Joseph
- Permettez Joseph que je vous face cadeau d’une pipe.
– C’est très gentil à vous mais je crains de ne pas être à la hauteur de ce magnifique instrument.
David et Candide avec le chien Bambi gambadent par-ci par-là.
Agathe avec sérieux, plénitude attrape pose les plats les casseroles Marguerite fait son possible pour l’aider.
- Reste tranquille ma chérie j’ai l’habitude. J’ai une vie active : nous avons es devoirs envers les autres : j’aide le curé de la paroisse il est débordé le cher homme il vient nous voir peut être va-t-il venir il sait que vous êtes là. Autrement nous sommes invités chez lz pharmacien Les Lamou tu le connais maintenant ils approchent de la retraite tous les deux, les braves Ragoutot tu sais celui qui nous portait le courrier ils sont charmants sa femme était cuisinière dans un grand restaurant à Angers elle m’apprend des recettes tu te souviens des Etournoe ils étaient professeurs de gymnastique dynamiques toujours très plaisants nous les voyons régulièrement.
Marguerite cherche les allumettes.
- Tu sais où sont les allumettes ?
- Ton père ne peut s’en passer avec sa pipe …elles sont là contre le mur.
- Je trouve Eloi en forme vous avez prévu quoi pour les vacances ?
- L’Italie mais j’ai peur qu’il s’ennuie.
- C’est si beau.
Maman que fais tu ?
- Une blanquette Hélène m’a donné la recette c’est une blanquette turc tu verras tu parais étonnée oui elle est turc goutte.
- Excellent
N’oublie pas de ma donner la recette.
- Tu es toujours belle Marguerite, Eloi et toi forment un beau couple : les enfants ?
- Ca va maman tout va. Je mets le couvert
2011-02-19
Eloi calque ses pas sur les pas de Joseph il approuve désapprouve en hochant la tête tente d’écouter de comprendre essaie de répondre prête attention aux paroles de Joseph tout en pensant à Délice. L’ennui colle à sa peau il pense aux visites dans la maison de passe d’Irène, les parfums dans les volutes de fumée se mélangent à la brise.
- Vous avez de beaux enfants Eloi, nous avons de beaux petits enfants, j’admire votre manière d’être avec eux très cool Marguerite apprécie aussi. Agathe est douce c’est un ange dans la maison, j’ai l’impression de vivre dans du coton aseptisé il y a les amis les contraintes de tous les jours je me trouve inutile notre bon curé me trouvera un boulot, un bénévolat mon but est de me rendre utile, je m’ennuie. Un souffle fait voltiger la fumée, la pipe entre ses doigts il la reprend la mord doucement la retire une légère tape sur la tête la reprend tire sans excès avec délice regarde la fumée qui s’échappe la reprend la savoure Le regard vers la fumée Eloi et Joseph s’envolent avec les arabesques.
Un mouvement dans la maison quelques cris des garçons des poursuites après un ballon qu’Eloi avec adresse r’envoie ; Appuyés contre la murette ils observent en silence le jeu de jambes la précision du pied.
- Faites attention !
Pour bien s’assurer que tout est brûlé, un regard dans le fourneau qu’il va nettoyer avec son cure pipe un dernier regard dans le fourneau, ils rentrent
- C’est bon jusqu’au bourrage prochain.
- Nous avons monsieur le curé à déjeuner il est tout joyeux à la pensée de voir les Parisiens : c’est un homme courtois, je ne me souviens pas de la dernière fois où vous l’avez vu. Il vous trouve si charmants- son impression fut bonne - Eloi vous êtes un homme d’une probité exemplaire, intelligent, attentionné envers Marguerite, des enfants modèles là, je l’arrête il exagère un peu.
- Le curé Pierre vient. – vous le connaissez Eloi, c’est un gaillard solide il a en charge plusieurs paroisses, une vie sacerdotale qu’il assume pleinement avec bonne humeur. Il a pris la succession du père Jean qui atteignait ses quatre vingts ans
- Il ne serait pas surprenant de voir les Ragoutot rappliquer. Le coin est un nid de ragots Vous avez vu… ! Les parisiens sont là… !
Ils sont tous charmants curieux de vous voir Marianne me rabâche les oreilles chaque fois qu’on se voit elle n’arrête pas de me dire – tu vois Agathe j’aurais souhaité un mari comme Eloi pour ma fille, sérieux travailleur, il regarde Marguerite comment te dire, tiens, il la mange des yeux parfois il a un regard suppliant comme s’il voulait se faire pardonner de n’être pas assez aimant, un petit regard coupable, tu n’as pas remarqué ? Il est attachant même monsieur le curé m’en dit le plus grand bien. :
- Maintenant passons aux choses sérieuses. Les garçons le couvert, allez on se dépêche !
Autour de la table bien coquettement garnie ils trinquent les coupes garnies du meilleur champagne de la meilleure année de la meilleure cuvée : c’est ce que raconte Agathe à tous ses amis.
Monsieur le curé s’excusa de son retard tout le monde lui pardonna en lui mettant une coupe de champagne dans la main Le curé a une voix qui porte elle résonne dans les murs nos cœurs s’emballent avec nos coupes qui se succèdent sous l’effet bienfaisant du père Pierre
Un sourire béat devant cette belle famille, des félicitations pour leur belle allure leur bonne mine, monsieur le curé respire la bonne odeur hum !
- Agathe que faites vous de si bon, c’est un vrai délice, Eloi votre bonne maman est la reine des recettes originales, ce sont des délices chaque fois : qu’en pensez-vous Eloi ?
- Délice !
- Mais oui mon ami des Délices.
Tous en cœur
- Les délices d’Agathe.
- Vous allez connaître les délices avec Agathe
- Comment ?
- C’est notre Agathe.
- Dites moi comment ça va à Paris ?
- Des grèves qui perturbent la vie des parisiens.
- A table !
Agathe un plat bien garni dans ses mains rayonnante triomphante s’annonce : voilà les délices d’Agathe, avec Agathe.
25-02-2011
La table bien organisée où chacun à un vis-à-vis pour parler : David face à Candide, le Curé face à Eloi Joseph à ses cotés, Marguerite face à Agathe.
J’ai contacté le maire pour une histoire qui m’ennuie notre petit cimetière est trop petit : la population a augmenté, des tombes plusieurs fois centenaires abandonnées vont disparaître je le regrette mais qu’y faire Eloi ! Il faut voir ce cimetière le vicomte de Brisedouce est enterré là un joyau d’architecture une magnifique petite chapelle, la commune l’a prise en charge
- Alors curé qu’est-ce que vous me voulez encore ! Le maire tient les fonds que voulez-vous nos regards divergent, c’est un brave homme qui tente de plaire. Il y a quelques autres tombes de la grande noblesse de l’Anjou. C’est à voir.
- Agathe je persiste vous êtes une parfaite maîtresse de maison, c’est ici où je respire ce délicieux parfum qu’en pensez-vous ? Ce parfum léger A ! Joseph vous êtes un homme comblé parmi toutes mes ouilles que j’aime c’est là où je respire la bonne odeur : les délices de notre Agathe. Alors me amis je bavarde…parlez moi Eloi de vos distractions dans notre belle capitale, Marguerite vous allez au théâtre, aux conférences vous êtes gâtés ; J’ai des amis prêtres qui me donnent des nouvelles qu’ils glanent dans le journal le Monde j’ai des relations avec l’Evêque
- Comme vous Pierre je suis sensible aux délices qui nous accompagnent partout. N’est-ce pas Marguerite
- Je n’ai pas les dons de Maman ni le temps.
- Alors les garçons qui a remporté la partie,
- C’est lui.
- Qui lui.
- Candide
- La prochaine fois ce sera toi David.
Parmi vos distractions laquelle préférez-vous ?
- La marche, je marche sans but précis
- Marguerite vous suivez ?
- J’aimerais.
Nous avons conclu tous les deux voir notre liberté après le travail : je suis un infatigable marcheur d’une curiosité insatiable, je vais dans des quartiers difficiles où il ne serait pas convenable d’amener Marguerite, des rues curieuses des maisons pas convenables même d’effleurer du regard pour ma chère Marguerite vous me comprenez … je découvre Paris dans mes marches très instructives. Je ne crois pas que Marguerite puisse me suivre ?
- Pourquoi pas !
- Coucou !
Madame Ragoutot entrez donc, venez prendre un café.
- Je passais voir le père Justin, vous me voyez très gênée de vous déranger de vous donner quelques peines veuillez me pardonner vous êtes extrêmement gentil, allègre et souriante elle salue tout le monde.
- Comment allez-vous les parisiens : tu te souviens Marguerite de Justin qui vendait ses caramels que sa femme faisait A ! Monsieur le curé quelle souffrance de ne pas avoir un sou pour en acheter ! Puisque vous êtes là, j’aimerais vous voir c’est au sujet du catéchisme.
- Je passerai chez vous dès que possible Josiane.
Eloi vous êtes toujours si… allez quoi dire pour exprimer mon admiration tu peux dire que tu es chanceuse Marguerite.
Les papotages de madame Ragoutot écoutés approuvés avec des hochements de tête, les malheurs de madame Ragoutot que tout le monde écoute avec attention commisération, amonsieur de Risquetou avec la volonté évidente de l’écouter étouffe un bâillement.
Le Curé Pierre donne le signal du départ en se levant sui par tout le monde.
- je dois me rendre compte je vais au cimetière.
- Qui me suit ?
- Vous venez avec moi Eloi ?
- Oui pourquoi pas.
- Et vous Joseph ?
- Je viens.
Mesdames l’invitation est de pure politesse madame Ragoutot a de sensaionnelles nouvelles a vous apprendre ; Merci Agathe pour cet excellent repas, un vrai délice. Rendez-vous à la messe dimanche.
01-03-2011
Le curé¨Pierre et Eloi prennent le chemin du cimetière.
- C’est un bon exercice après manger Eloi.
- Vous êtes d’une compagnie agréable monsieur le curé vous écouter est un plaisir, les mots choisis, les phrases simples bien dites, l’habileté à vous faire comprendre est pour moi aujourd’hui un plaisir d’être en votre compagnie
- Je connais des gens qui n’y mettent jamais les pieds jamais ! Le refus d’une évidence ! La peur ! A mais, j’oubliais peut être êtes-vous de ces gens là ?
- Non n’ayez crainte.
Dans la clarté limpide de l’air de cette après-midi printanière les deux hommes vigoureux avancent avec de grandes enjambées fendent la distance en rien de temps.
- Voyez, la porte est à repeindre ! Entrez mon ami - après vous- non, non après vous : une erreur d’appréciation les fait se bousculer en franchissant la porte impossible d’entrer après quelques bousculades ils entrent.
- Ici vous rencontrez personne ou que très rarement sauf les jours d’enterrement.
Tiens ! Le père Pelletier creuse la terre du père Laristourne.
Eloi s’approche de l’homme, le salue.
- J’ai l’habitude, c’est mon boulot.
Pris de nausée le pauvre Eloi vomit dans le trou que creuse Pelletier, il a une vision. Délice la belle Délice, transformée multipliée capiteuse affolante affriolante essaie de sortir du trou. Brisé par ce spectacle insolite étonnant, là, devant la fosse que creuse le père Pelletier son estomac tourne, sa Délice se moque de lui Eloi est effondré il avance sa tête se penche pour voir, Délice a disparu, il s’approche de nouveau plus prés ce qui met Pelletier dans une bizarre situation
- Attention monsieur vous allez tomber dedans y a le temps ! Remettez-vous monsieur : un repas trop chargé ! Le curé vous attend allez soyez sage autrement et Pelletier enfonce sa pelle de plus belle.
- Il est des cimetières comme des pièces de théâtre où l’on aime aller, des tombes devant lesquelles on aime s’arrêter, imaginer, caresser du regard un regret de ne pas comprendre puis aller vers une autre où l’histoire s’est achevée là ! Un signe de Pierre le sort de sa méditation.
- Regardez Eloi, cette petite chapelle est la tombe du comte de Brisedouce Regardez sa sculpture, les artisans travaillaient bien, le temps ne comptait pas, maintenant on court ! Dommage. Qu’avez-vous mon ami vous êtes blanc
- Un petit problème stomacal, je suis sensible j’ai eu un petit malaise tout à l’heure mais tout va bien : ne vous inquiétez surtout pas.
La tristesse du lieu, un sentiment de solitude, l’ennui envahit Eloi. Il prend le bras de Pierre pour lui montrer une pierre à peine visible rongée par la mousse par le lichen apporté par la pluie rongée pathétique. Eloi curieux s’approche ému
- Voilà c’est une parmi bien d’autres hélas ! Qu’il faudra enlever. Ce sont de très vieilles tombes abandonnées ; pensez au bonheur de cette âme en vous voyant si touché Eloi, comme si c’était un des vôtres.
J’ai fait le tour du cimetière j’ai pris connaissance des erreurs qu’il ne faudra pas faire. Allez cher ami je comprends l’émotion de Marguerite toute d’amour : j’ai des confessions tragiques de femmes d’hommes si je peux par le voix du Seigneur leur apporter un soulagement puisse-t-il en être ainsi.. Sur un autre ton : c’est quand votre retour à Paris ?
- Demain, je reprends mon travail lundi, le visage d’Eloi reprend des couleurs son allure s’accélère
- Je vous laisse ici mon ami, mes amitiés à ces dames, merci de m’avoir accompagné dans ce cimetière merci de votre agréable et très sympathique compagnie.
04-03-2011
Sur le chemin du retour Eloi croise le docteur Lasaignet
- Vous êtes parmi nous comment allez vous ?
- J’ai eu un malaise docteur, j’ai manqué m’étouffer j’ai cru mourir.
- Quand cela vous est-il arrivé ?
- J’étais avec le curé Pierre au cimetière. Devant le trou que creusait le père Pelletier j’ai cru mourir je m’étouffais, je réussis à reprendre ma respiration ; Qu’en pensez-vous ?
- Vous aviez peut-être mangé trop !
- J’ai eu aussi des hallucinations.
- Des hallucinations…Consultez, consultez mon ami, Lasaignet vous le conseille. Vous êtes un cas pathologique intéressant, je note dans ma mémoire, je vais analyser votre cas il m’intéresse. Penché sur la tombe…dites-vous…
- Pathologique !
- Oui mon ami nous sommes tous des cas de toutes façons. Ne vous faites pas de bile c’est mauvais pour la santé, n’abusez pas ! N’abusez pas…vous comprenez …votre système nerveux en souffrirait ! A par ce petit incident ça va bien ?
- Oui docteur ça va bien, je suis mieux. A ! La médecine et ses serviteurs. Je suis mieux beaucoup mieux.
- Ne vous faites pas de soucis le bon air de l’Anjou va stimuler votre organisme un peu paresseux
- Paresseux !
- Une bonne marche Eloi avec Marguerite notre riche contrée amène le bon marcheur que vous êtes à des découvertes chargées d’histoire ce sera un tremplin pour retrouver la santé.
Allez, au revoir.
Les encouragements du docteurs Lasaignet redonne l’espoir à Eloi, l’espoir de revoir Délice son bonheur sa joie, le fait jaillir dans une explosion de vie.
- Candide…
D’un revers du pied il envoie le ballon à son père.
Joseph jardine Agathe Marguerite curieuses écoutent Josiane. Josiane Ragoutot donne des signes avant coureurs de partir mais rattrapée par l’envie de rester en si bonne compagnie elle se rassoit, prise par l’envie irrésistible de retrouver les souvenirs du passé avec Agathe et Marguerite.
- Tu as connu Eglantine ? Vous étiez en classe ensemble, figure toi lors d’une visite dans un château elle a fait connaissance d’un canadien « charmant ma fois » : pendant les vacances elle se faisait un peu d’argent en faisant visiter les monuments de la région, elle était guide, elle s’est mariée avec un très beau jeune homme et maintenant ils vivent au Canada.
Eglantine ?
- Eh oui ma belle : on la voit rarement c’est loin ! Ce sont des gens modestes...
- C’était une bonne copine ! Comme ça me parait loin ! Je la revois très bien un peu délurée mais gentille nous jouions ensemble.
Josiane tente de se lever se rassoit aussitôt.
- Le curé vient de marier Elise, tu as connu sa fille. Elle était veuve elle s’est trouvée un chic type la veinarde. Madame Ragoutot tente une fois de plus de se lever mais invitée par Marguerite elle se rassoit
- Qu’est devenue Sylvie ?
- Je n’ai pas de nouvelles elle est partie d’ici depuis longtemps.
Eloi s’arrête devant Joseph.
- Alors Joseph qu’avez-vous fait de la pipe ?
D’un geste vague il lui fait comprendre…
Délice envahit la pensée d’Eloi c’est au travers de Délice qu’il voit ses beaux parents Marguerite et madame Ragoutot , c’est donc dans une humeur la plus joviale la plus avenante, la plus chaleureuse qu’il s’unit à sa famille.
- Eloi nous pourrions peut-être puisque nous avons le temps accompagner Josiane chez le père Bronché, il vendait ses caramels dans la cours de l’école.
- Allons voir le père Bronché. Joseph avec Eloi avec Candide et David, Marguerite Agathe et Josiane dans une autre voiture.
Tous joyeusement vont voir le petit père Bronché
2011-03-06
, Eloi tout ragaillardi prend part à la fête.
La maison apparaît joliment agrémentée de petits balcons garnis de fleurs, de fenêtres encadrées de torsades colorées aujourd’hui toutes ouvertes pour réchauffer l’intérieur. Assis sur son banc Michel Bronché nommé le petit père Bronché tant son affection pour les enfants est connue pour avoir distribué ses caramels aux petits enfants malheureux aux regards si tristes auxquels il ne pouvait résister :- c’est-y pas malheureux disait-il.- je ne pouvais pas rester insensible devant leurs yeux tristes ma joie était à l’image du bonheur qu’ils avaient lorsque je leur donnais un caramel.
La bonté du père Bronché était légendaire. De braves gens passaient le voir : un bonjour, quelques mots, une aide s’il le fallait, il était apprécié.
Et si nous portions des caramels au petit père Emballés par cette idée ils s’amusent comme des gamins retrouvent leur jeunesse avec le père Bronché, la pâtissière en ajoute quelques uns gratuitement : pour le brave homme dit-elle.
- N’oubliez pas de donner mes amitiés au père.
Des places libres permettent de stationner devant la maison du petit père Bronché ; assis sur son banc il tente de se réchauffer, émiette du pain pour les oiseaux : - je suis trop vieux maintenant pour avoir un chien !un chat !
- Petit père Bronché nous passons vous dire bonjour claironne joyeusement Josiane.
Eloi ému cache une émotion qu’il ne connaissait plus depuis longtemps. Il prend les carmels des mains d’Agathe avec maladresse les offre au petit père, une envie d’être en osmose d’aller dans l’émotion du père au regard plein de reconnaissance de bonté car dans ses jours comptés le précieux présent où tant de souvenirs se rattachent lui donne mille fois plus de plaisir Eloi le perçoit il est troublé.
Sec et noueux comme un sarment de vigne essayant de se redresser une canne pour l’aider quelques gestes désordonnés pour accueillir Josiane et ses amis le petit père approche.
- Venez vous asseoir les chaises sont prêtes, elle sont là, asseyez-vous je vous prie.
La conversation s’égare dans tous les sens pour revenir aux caramels.
- C’était des caramels que madame Bronché faisait A ! Mais amis ils étaient si bons tellement meilleurs que ceux d’aujourd’hui.
- Tu te souviens Josiane des caramels de madame Bronché comme ils étaient bons A ! Oui ils étaient bons, si bons !
- Bien sûr je me souviens tout le monde s’en souvient n’est-ce pas Agathe ?
- A ! Tu peux le dire mais ceux là sont bons aussi ! Tu nous en donneras des nouvelles, ils sont bons, sont bons !
Le père est un peu dur d’oreilles.
Allez si nous en goûtions un ?
- J’aime les caramels ! dit Josiane
- J’aime les caramels ! dit Agathe
- J’aime les caramels ! dit Joseph
- J’aime les caramels ! dit Eloi
Les caramels pour Candide et David nous en voulons ! Crie Marguerite.
Nous aimons les caramels petit père Bronché et ceux du petit père encore plus.
Emu le petit père articule difficilement les mots de remerciement ses yeux souvent humides éplorés sur le monde une larme qu’il ne peut retenir caresse sa joue.
Ils ont tous retrouvé une nouvelle jeunesse.
Eloi le regard dans le vague voit Délice qu’il aime, un sourire à la pensée de lui offrir des caramels et à ce moment là il la voit si belle si attirante si vivante qu’il crispe sa main sur sa jambe ;
- Voyez Eloi vous êtes en pleine forme le docteur Lasaignet avait raison le bon air de l’Anjou le petit père Bronché vous ont revigoré.
09-03-2011
Installés sur la terrasse pour prendre l’air regarder les garçons jouer Eloi cherche à arbitrer la partie de ballon de ses fils.
- Ne trouvez- vous pas Eloi nos pensées convergent vers ce lien affectif nos enfants : les frappes sur le ballon les cris des garçons font penser à des gorets qu’on égorgent.
Confortablement assis sur la terrasse joseph le fourneau de sa pipe dans la main un regard perdu vers les volutes envoyées par petits coups tirés sur sa pipe afin de mieux pénétrer sa pensée se tourne vers Eloi
- Vous aussi Eloi vous savourez cet instant.
Eloi s’étonne de la remarque de Joseph.
- Savourez.
Les magnifiques volutes que Joseph s’applique à envoyer ont distrait Eloi et l’ont emmené naturellement vers Délice.
Les jets de fumée envoyés engourdissent l’esprit de Joseph il tire sur sa pipe avec volupté. .
Les cris sauvages des garçons le papotage de Marguerite et d’Agathe Eloi y est sensible, affolé par les volutes habilement lancées par Joseph la vision de la maison de passe de madame Irène se transforme et devient une vision apocalyptique, une persécution, il tend son cou afin de mieux comprendre cette relation dans laquelle il s’est installé. Meurtri, fasciné, attiré par Délice qui apparaît multipliée et si belle il s’approche plus près avec l’envie de l’attraper, à ce moment Joseph qui l’observe depuis un moment .intervient.
Le son de la voix de joseph le fait sursauter machinalement il répond
- Vous avez une pipe magnifique ce à quoi Joseph assimila sa pensée à la sienne
- C’est mon avis aussi mais votre remarque est judicieuse elle m’amène à penser qu’il y a chez vous un désir inavoué de posséder ce très bel objet, c’est un objet trop personnel pour vous le prêter. Je vous observe depuis un moment Eloi et pour consolider sa pensée, depuis un moment, ses yeux suivent les dernières volutes : vous êtes un fumeur de pipe : où étiez-vous parti ? Vous pourriez faire partie de la très haute congrégation des fumeurs de pipe, je vous y amènerai si vous voulez bien, bien entendu Voyez la découpe parfaite finement ciselé et la couleur le magnifique bois avec quelle précision tout a été conçu pour faire fonctionner cet objet d’art : ce petit four que j’active, éteint, nettoie m’envoie vers des délices inconnus jusque là. Vous Eloi où étiez vous ? Dans quel rêve êtes vous allé ? Je ne veux pas avoir d’indiscrétion mais c’est là où l’on reconnaît le vrai fumeur de pipe, vous devez essayer. Tiens Agathe et Marguerite nous font des signes.
- Allez ! Arrêtez les garçons, faut mettre le couvert. Allez aider Mamie s’il vous plait, vous laver les mains : en frappant des mains : on se dépêche ;
- Pour vous Eloi tous les espoirs sont permis n’hésitez pas à vous les offrir quels qu’ils soient ! Nous sommes entre hommes ! Je vais vous dire un secret : j’ai connu quelques « défaillances » dit-on mais n’est-ce pas mieux que d’aller chez un médecin (le docteur Lasaignet vous le dira : c’est un praticien excellent) Ce sont les desserts de la vie : un petit coup de canif au contrat remet la paix l’harmonie dans le ménage qui à tendance à basculer vers l’habitude la pire chose. C’est l’embellie de la vie et dans un éclat de rire satanique le poussant par le coude nous, les hommes nous connaissons ça mais je suis resté fidèle à Agathe c’est une perle. Je soupçonne en revanche en vous quelque chose qui aurait la consonance d’ennui de fatigue de lassitude se sont les signes avant coureurs d’une dépression cet ennui pernicieux ne vous y laissez pas aller : vivez, vivez savourez la vie dans sa diversité : n’oubliez pas la pipe elle peut vous aider.
Regardez Marguerite quelle classe le seul reproche que je lui fais c’est son manque de fantaisie. C’est une nature sérieuse dès sa plus petite enfance elle était appliquée même dans ses jeux, son adolescence était raisonnable comme dans tout. Vous la connaissez. Elle passait son temps à lire nous avons une bibliothèque de ses livres elle vous en passera si vous vous sentez l’envie de lire, sportive aussi elle pourrait vous accompagner dans votre jogging elle est endurante elle excelle dans tous les domaines soyez indulgent lorsqu’elle vous rabâche ses sorties dans les librairies intellectuelles des librairies pour connaisseurs ! Chacun a sa perception son approche de l’autre on doit s’accoutumer. Je bavarde : allons porter de l’aide.
- Agathe puis-je t’aider ?
- Non
- Chérie puis-je t’aider ?
- Non.
Tout ce petit monde s’applique comme on leur a appris à placer convenablement les assiettes les verres les fourchettes les couteaux
- Vous semblez fatigué Eloi reposez- vous puis nous irons manger le repas du soir.
Ils s’appliquent à joliment placer les serviettes de la couleur de la nappe rose décorée de dessins géométriques bleus verts, jaunes rouges de multitude de couleurs pastel en harmonie d’une belle famille ;
12-03-2011
Des recommandations à David et Candide avant d’aller à la messe.
Les habits du dimanche ont trouvé place grâce à l’œil vigilent de Marguerite dans les valises des garçons, bien pliés connaissant le désir d’Agathe de voir ses petits enfants dans leur bel habit du dimanche et qu’il ne serait pensable d’aller à la messe « débraillé »
Tous les dimanches David et Candide ont leur costume, et à la sortie de la messe les grands parents aiment entendre dire par les amis, ce sont de vrais petits gentlemans; Joseph bombe le torse Agathe exhale de sa personne un parfum à se pâmer tellement il est délicieux ;
- Voyons David tourne toi : c’est bien
- Voyons Candide tourne toi : c’est bien.
Agathe a parfumé sa personne d’un parfum qui pousse à la gourmandise : c’est son pêché mignon de se parfumer dit-elle, tous inhalent son parfum, l’humeur est joyeuse les garçons sont fiers dans leurs beaux habits.
Marguerite et Eloi font leur jogging, profitent d’une belle matinée pour aller visiter un cite verdoyant.
Sur la terrasse Joseph et sa pipe, à la cuisine Agathe. Tout avait été préparé la veille, un dernier regard dernier préparatif du chef une table du dimanche Agathe vaque dans la maison envoyant sur son sillage son délicieux parfum au joli nom de Rose.
Agathe rejoint Joseph.
Les garçons sur les genoux des grands parents. Joseph avec sa pipe et Agathe attendent silencieusement Eloi et Marguerite.
- Mamie, Félicien m’a envoyé un message il me demande s’il peut venir.
- Mais bien entendu Candide
- Manie, papa part ce soir ?
- Oui chéri. .
De retour Eloi et Marguerite se joignent à eux.
- Papa ! Papa ! Regarde !
- Très joli Candide : tu as pris ça où ?
Fier comme Artaban
- C’est mon dessin, je l’ai trouvé sur un livre de peinture dans la bibliothèque de Maman
- Marguerite je ne te connaissais pas des goûts pour la peinture
- C’est une envie que j’ai eu à un moment donné, l’art plastique m’a attiré : j’ai du arrêter c’était trop de travail : dommage. J’ai eu d’autres objectifs, je regrette un peu.
Eloi assis à coté d’Agathe enivré par le parfum d’Agathe ne répond pas.
Dans ce cadre familial paisible Eloi bienheureux pose des questions, réponds aux questions et dans cette ambiance il oublie sa fatigue, le parfum enivrant, les volutes envoûtantes Eloi est particulièrement bien. Un craquement dans sa chaise, pourtant... Il respire l’ambiance douce, transparente, une brise envoie dans les ondulations de la fumée mille histoires. Eloi s’agite sur sa chaise essaie de s’asseoir confortablement mais quelque chose intervient le gêne. Délice vient avec l’intensité du désespoir et l’envoie dans une souffrance qui lui brise le cœur, ses traits se crispent, elle est devant lui si triste et si tragique ses yeux lancent un appel un appel au secours. Il l’aime sans retours, il l’aime tellement, tellement que l’épouvante est dans ses yeux, elle est si belle… et là, au milieu de sa famille elle lui a pris son cœur. .
- Vous allez Eloi ?
- Eloi mon chéri tu es sûr que ça va ?
- Eloi soignez- vous ! Allez donc voir le docteur Lasaignet
Tous en cœur ;
- Oui, le docteur Lasaignet ! Le docteur Lasaignet. ! Faut le voir.
- Je viens d’avoir une vision.
- Ensemble : une vision !
- Oui une vision, j’ai cru mourir, la sorcière Véritissimo voulait prendre mon cœur, c’était effrayant, je dus faire appel à toutes mes forces physiques et mentales pour vivre. Je suis navré de m’être laissé ensorcelé par le délicat parfum d’Agathe et les émouvants volutes envoyées si habilement.
- Candide et David ensemble.
- Véritissimo, Véritissimo la sorcière raconte papa.
- Venez près de moi tous les deux, vous voyez les délicates volutes que la brise disperse autour de vous ? La voyez-vous ?
- Oui Papi.
- Bon, dans ces volutes Candide et David vous pouvez voir une histoire que vous pourrez écrire. C’est ce qui vient d’arriver à votre père ;
Je sais, Eloi, et vous venez de me le confirmer, et de m’en convaincre encore plus vous avez un délice avec la pipe, nul doute vous serez approuvé à l’unanimité par la très haute la très prestigieuse, la très célèbre congrégation des fumeurs de pipe.
Eloi fait un signe tous suivent c’est l’heure du repas de midi.
2011-03-17
Candide et David assis bien droits devant la table écoutent les grandes personnes .Candide lève la main pour demander la permission de parler.
- Oui Candide.
- Je pourrai aller voir Félicien après manger Mamie ?
- Je croyais qu’il venait.
- Je peux y aller aussi.
- Bien sûr.
Nous sommes désolés de ne pas vous garder près de nous Eloi, ce sera un moment dur où vous aurez les charges de la maison. Marguerite tu as prévu les tracas auxquels Eloi devra faire face, avec les vacances vos amis risquent d’être absents vous allez vous retrouver seul. Vous continuez l’équitation ?
- Oh ! Cela fait bien longtemps que j’ai arrêté vous m’y faites penser je devrais peut-être reprendre, le temps m’oblige à abandonner le sport n’est-ce pas Marguerite ?
Marguerite se tourne vers Eloi.
Il a tranché pour donner sa préférence à la marche n’est-ce pas chéri, ça lui réussit il est mieux depuis c’est son nouveau sport par manque de temps je me contente de l’écouter raconter sa ballade..
Eloi ému baisse la tête.
- C’est un pudique j’évite les questions, il marche dans Paris trop je le crains : pendant mon absence n’en fait pas trop. Les Céleste sont là ?
- Non ils sont partis.
- Papa je t’enverrai des S.M S
- D’accord.
Agathe règne dans sa table, parfaitement coiffée élégamment habillée elle a pris soin de se parfumer légèrement pour ne pas incommoder, des chaussures ravissantes à petits talons. A tour de rôle ils vont chercher les plats. Les garçons se trémoussent, les grandes personnes tardent à terminer ils se bousculent pour débarrasser au plus vite la table.
Doucement les enfants, changer vous.
Joseph a pris sa pipe pour savourer son café, Eloi essaie d’être attentif aux propos de Joseph il évite un bâillement qui lui prend les tripes, un soupir, une apesanteur l’envoie vers Délice ; Joseph tire sur sa pipe par petits coups, partis dans les profondeurs de pensées philosophiques ils approuvent par de petits hochements de tête s’expriment par quelques signes discrets inhalent la fumée qui se disperse autour
L’ennui pèse sur les épaules d’Eloi les efforts pour cacher son ennui l’épuisent son besoin de solitude besoin de revoir Délice madame Irène retrouver ses sorties avec son ami Celeste, les quartiers encore inconnus les multiples intérêts de la capitale le fascinent seul dans Paris. La vie bourgeoise de la province alourdit son ennui naturellement il ne s’intéresse pas à la riche histoire du patrimoine français ça l’ennui, les chefs d’œuvre que visitent les touristes du monde entiers l’ennuient, les monuments expliqués par des guides passionnés qui font remonter le temps et où le plus petit détail à une grande importance où de géniaux artistes dans un accord parfait ont fait de ce monument une réussite que l’on ne cesse d’admirer l’ennuie
Paris l’ensorcelle, les découvertes qu’il fait au coin d’une rue la devanture devant laquelle il s’arrête d’une originalité étonnante c’est son histoire
.Dans Paris sa ville où il a été nourri depuis sa naissance avec les aventures qu’il a vécu, avec Marguerite sa femme ses enfants il n’est pas arrivé à surmonter ce lancinant ennui qui sournoisement le prend, la maison de passe de madame Irène fut une nouvelle aventure qui le dépasse mais avec Délice si belle si étrangement belle il devient un autre homme oublie la lourdeur de sa vie familiale.
- Venez Eloi où partez- vous comme ça ? Vous me rappelez ma jeunesse, je fumais cigarettes sur cigarettes.
- Vous me voyez navré j’aurais un plaisir gâché je fume ma cigarette à l’écart de votre belle pipe.
24-03-2011
- Alors vous êtes sur le départ ! Devant lui le curé Pierre goguenard le regarde.
- Je reviens samedi, Eloi montre des gestes nerveux.
- Mademoiselle de Virecheau petite fille du comte de Virecheau un guerrier connu pour ses exploits m’invite à sa collation c’est une fidèle paroissienne au cœur généreux : vous ne la connaissez pas : la vieille France, beaucoup de farfelus une odeur de temps ancien un charme désuet paisible loin des turbulences de notre époque où les jeunes sont décomplexés, libre ; Je pourrais vous en raconter de bien belles…
Le curé Pierre est en bonne compagnie avec Eloi il continue. La société dans la région est vieillissante, ici pas d’industrie, des touristes, des commerces, on a un médecin, un pharmacien, un notaire qui veille sur notre bonne santé. Renouvelez mes amitiés à vos proches. Dimanche prochain c’est la pentecôte
Bonne route.
- Eloi tu oublies tes baskets
- Merci.
- Les garçons sont chez leur copain ils devraient être là.
- C’est pas grave ils m’appelleront sur leur portable.
- Eloi vous nous donnez de vos nouvelles. Accompagné de signes encourageants il s’engouffre dans la voiture des regards inquiets des gestes amicaux il tape deux fois sa portière pour calmer son impatience l’énervement des jours passés.
Des kilomètres interminables, des voitures, des voitures devant derrière une marée de voitures. Il double profite d’un bouchon pour écouter son poste, les dernières nouvelles, l’éteint, la vitesse ralentit. Il a une vision, la maison de passe de madame Irène désespéré il cherche Délice immatérielle déchiquetée disparaît dans les volutes de la pipe de Joseph une quinte de toux l’étouffe il reprend sa respiration paniqué à l’idée de perdre Délice il tape sa tête pour sortir de ce mauvais rêve pressé d’arriver pour aller voir sa chère sa très chère Délice qu’il aime éperdument. Eperdu il maudit la pipe de Joseph et tous les fumeurs de pipe.
La circulation se débloqua jusqu’aux derniers bouchons à l’entrée de la capitale.
2011-03-31
Monsieur de Risquetou semble être fait pour une vie tranquille du moins le croit- il. Ce soir vêtu de son beau costume cravaté enveloppé de sa dignité il prend le chemin qui l’amène vers une famille amie où il est invité à passer la soirée. A un angle de deux rues il bifurqua vers la maison de passe d’Irène.
Une vie sans embûches en fait, pourtant il trébuche par manque de confiance, une inquiétude persistante, ces disgrâces dont il est atteint depuis sa naissance ne l’empêche pas toutefois de garder son rang d’être apprécié partout et de jouir des avantages de sa particule doublée de connaissances qui séduisent toutes ces dames jalouses de Marguerite.
Il avait promené Marguerite et les garçons dans des quartiers de Paris historiques tous avaient goûté aux richesses de la capitale. Il y eut un moment où les garçons en eurent assez de se traîner derrière leurs parents, ils y renoncèrent et décidèrent dans un commun accord de laisser Eloi partir seul. Faire sa ballade le soir était son quotidien et parmi les découvertes qui le distrayaient il fut attiré par un nom étrange affiché sur la porte d’une maison, il alla sur inter net et sa curiosité l’amena à La Secrète Science Dévastatrice de L’âme Humaine : la maison de passe de madame Irène.
Madame Irène avait appelé sa maison de ce nom inquiétant qui attirait la curiosité si bien qu’elle avait une clientèle de haut niveau en quête de sensations nouvelles d’émotions nouvelles. Nonobstant sa timidité sa crainte du scandale et toutes les pensées négatives qui l’habitent ce grand dépressif chercha un remède à son mal dans la maison de passe de madame Irène.
Emu devant la porte il se saisit du marteau frappa trois petits coups.
Une magnifique jeune fille ouvrit la porte en le gratifiant d’un beau sourire, le plus beau qu’elle pouvait avoir car il lui plaisait bien.
- Entrez Monsieur.
A peine la porte franchie monsieur de Risquetou se trouve dans un autre monde une autre histoire où il oublie ses tracas.
- Bonjour madame.
- Bonjour cher Eloi : c’est inhabituel de nous rendre visite un dimanche, je m’en réjouis.
Madame Irène épanouie aux formes éblouissantes, appétissantes font penser aux fruits exotiques pleins de saveurs enivrantes, des joues couleur de coquelicots des lèvres qui ressemblent aux cerises craquantes madame Irène tout sourire reçoit monsieur de Risquetou. Le cher homme troublé bégaie quelques mots doit se reprendre pour articuler convenablement
- Pourrais je voir mademoiselle Délice.
Madame Irène accuse une déconfiture qui la fait sombrer doucement dans une grande déception au goût amer mais en grande professionnelle elle reprend son éclat aveuglant pour foudroyer Eloi.
- Avec un grand sourire : prenez la peine d’attendre cher ami
Aujourd’hui est son jour de liberté, je m’informe attendez s’il vous plait – Délice ?- Oui tante Irène – vous avez une visite –A ! Oui ! Monsieur de Risquetou- J’arrive, je souhaite le salon est, tante Irène- d’accord. Elle vous reçoit dans le salon est monsieur. C’est son choix.
Ce fut un éclat aux couleurs infinies aveuglantes vertigineuses monsieur de Risquetou crut mourir noyé. Dans un râle pour revivre il serra Délice contre lui se noya éperdument dans les douces rondeurs, la douce chaleur du satin de sa peau, il allait dans l’infini ne comprenant pas n’expliquant pas il naviguait sur une eau limpide bercé par la douce houle aux clapotis légers il se laissait porter s’enivrait de cette coupe merveilleuse sans se rassasier il buvait, fatigué il sombra.
19/04/2011
Monsieur de Risquetou traînait sur lui un ennui qu’il cherchait à fuir et partout où il allait le même processus s’installait, un bref intérêt que l’effort de gagner épuisait.
Trop longtemps contenu son désir pour la belle Délice eut pour effet de le précipiter dans ses bras et dans sa cousette rose aux parfums envoûtants il était allé.
La belle Délice s’était instruite au jeu de l’érotisme elle était devenue habile naturellement, c’était un jeu dont elle s’amusait elle choisissait parmi la panoplie qu’on lui offrait ; ses désirs limités ne satisfaisaient pas madame Irène ses exigences menaçaient l’équilibre du contrat qu’elle avait passé. Elle choisissait.
Eloi sans intentions purement sexuelles avait mêlé sentiments et sexualité. Délice ne s’y était pas trompée leurs corps eurent un plaisir qu’il n’avait pas connu depuis longtemps.
Ce néfaste métier où elle avait été abusée par le rabatteur Pietro avait caché tous les bienfaits toutes les richesses que lui avait généreusement donné la nature.
Elle regardait Eloi.
Eloi dormait Délice le regardait hésitait, devant ce beau visage détendu paisible elle se rassit attendit, elle ne voulait ni le quitter ni le réveiller, le laisser seul non plus elle attendait surprise et un sentiment de culpabilité de tromper Pietro la fit se lever Pietro était son seul amour son homme, elle lui vouait un amour absolu.
Le bruit de la douche réveilla Eloi le vertige du réveil le décor inconnu il pensa rêver tenta dans un effort de comprendre, Délice apparaissait toute rose merveilleuse imprévisible, il se rendormit
Délice ne le réveilla pas elle descendit trouver madame Irène.
Dans la cousette rose aux parfums enivrants monsieur de Risquetou sous leur effet euphorisant respira de plus en plus profondément, ouvrit les yeux prudemment craignant un danger puis il chercha à comprendre, secoua sa tête pour éclaircir ses pensées et s’assurer de ce qu’il voyait, s’assit sur son lit se redressa observa autour de lui hésitant à comprendre se regarda de haut en bas constata qu’il était tout à fait nu. Il frissonna porta sa main à son front pour calmer un mal de tête retrouver une mémoire de moments qui lui échappaient. Assis sur son lit nu il attendait puis s’habilla. Il trouva ses habits bien rangés dans la penderie.
De petits coups contre la porte ;
Eloi se précipita pour ouvrir.
Délice apparut un plateau dans les mains
- .Monsieur Eloi voilà un champagne avec quelques petites friandises, pouvez m’aider s’il vous plait, Eloi s’écarta pour la laisser passer, dégagea rapidement la table deux fois grande comme le plateau très jolie petite table ornée d’une arabesque légère représentant deux feuilles de vigne et un raisin au centre une plaque de verre au dessus Eloi devant Délice la contempla avec convoitise rougit.
- Vous plairait-il Eloi que nous fêtions notre première fois (j’espère qu’il y en aura d’autres) avec ce champagne offert par madame Irène.
Délice avait habillé son joli corps dans une robe de ville ce changement ajouta de la stupéfaction à Eloi déjà inquiet.
Délice avait son hôte. De sa main délicate elle tendit une coupe à Eloi un simple mot : santé, un sourire gêné.
Je souhaiterais Délice il rougit s’embrouilla se leva fit quelques pas.
En fine connaisseuse des hommes Délice comprit l’embarras d’Eloi.
- Asseyez-vous cher ami.
- Ma mémoire m’a abandonné Délice ça m’inquiète.
- Ne vous faites pas de soucis cela arrive fréquemment. Après tant de mois passés dans le petit salon coté est vous avez franchi la barrière qui nous séparait de ma cousette rose, ce fut simple monsieur. Du salon à ma cousette nous allions soudés l’un à l’autre excusez le mot mais je n’en trouve pas de mieux adapté à nous en ce moment là. Je n’ose pas vous raconter l’enchaînement qui suivit, il fut passionné pleins d’extases, nous nous sommes aimés passionnément voilà Monsieur notre première fois.
21/04/2011
Le beau minois de Délice dans sa cousette envoyait Eloi dans un monde inconnu à lui il voyait l’ameublement léger aux couleurs douces, bleues roses vertes mauves assorties à sa robe, une angoisse devant le vide du moment la coupe de champagne dans sa main se mit à trembler.
Il voyait dans une clarté hallucinante sa tendre amie qu’une maladie avait ravi dans son jeune age, les moments heureux où leurs jeunes corps s’étaient exprimés les moment infiniment tristes qui lui ont laissé des séquelles, comme un film les images défilaient, il voyait l’autre celle qui se moquait jouait de sa timidité puis l’avait plaqué celles qui étaient passées inconsistantes
Délice prit pitié, elle lui prit les mains.
- Comment puis- je vous aider ? Tenez, prenez une autre coupe de champagne ça devrait aller. J’ai connu un client qui a eu ce malaise qui détruit la pensée, il avait subi un traumatisme tel qu’il eut peur de revenir alors qu’il ne pouvait s’en empêcher. Il me raconta qu’il avait retrouvé par morceaux les moments passés ici la première fois, Eloi je vous dis la vérité ; ici c’est une histoire à part de vos histoires, comment vous dire : j’ai du mal à m’expliquer : ce monde est à part de votre monde, un monde que vous cherchez dont vous ne pouvez- vous passer. Tenez parions que dehors au grand air vous retrouverez un début de notre émouvante première fois, vous verrez.
Eloi était intrigué par les explications de Délice il commençait à être bien, il regardait le lit où leurs ébats s’étaient passés puis du lit il allait à Délice et de Délice au lit et ceci plusieurs fois si bien qu’il crut un moment la retrouver dans ses bras. Les coupes les unes après les autres se vidaient il cherchait aveuglément .le moment qu’il avait adoré devant lui Délice plus belle que jamais.
- Je considère ça comme un malaise, je devrais peut être consulter un médecin, si vos enseignements se révèlent être vrais, étant instruit je dois retrouver ma mémoire perdue semble t-il. C’est un grand souci chère Délice je suis vraiment malheureux de vous offrir ce piètre personnage.
- Non monsieur nous sommes là mes consoeurs et moi pour tenter de réparer les fissures que les orages les tempêtes familiales ont provoqué, notre pauvre profession peut quelques fois aider, nous en sommes conscientes et cela nous mène à philosopher sur notre sort si cruel cela nous aide à le supporter Des circonstances malheureuses nous y ont conduit nous nous en réchappons grâce à vous, aux clients malheureux qui espèrent se trouver dans la maison de passe de madame Irène ;
Eloi interrogeait du regard Délice ses paroles encourageantes l’avaient apaisé, apaisé son cerveau fatigué, leurs pensées s’étaient mêlées communiaient un bien être s’ensuivait. Il palpa doucement la main de Délice en signe de remerciement puis se leva.
- Monsieur je compte vous voir prochainement, j’ai aussi besoin de vous.
- Vous êtes si belle Délice qu’il me serait impensable de me priver de vos bontés.
Eloi accompagné de Délice moitié rassuré de plus en plus inquiet à mesure qu’il approchait de la porte.
- Au revoir cher Monsieur de Risquetou A bientôt n’hésitez pas à me faire signe nous sommes à votre service n’est-ce pas Délice ?
- Oui madame.
- Bien je suis heureuse de vous l’entendre dire ; n’est-ce pas monsieur de Risquetou ?
- C’est un bonheur madame.
- A bientôt.
- A bientôt madame.
22/04/2011
Madame Irène fait signe à Délice
- Approchez Délice. Je constate que durant les sept derniers jours vous avez parmi les nombreuses demandes, refusé Mr Problématique Mr Pissenlit Mr Rabat joie Mr Rabougri et bien d’autres dont je ne citerai pas les noms : sont ce ces noms dont ils se sont affublés qui vous repoussent, ils souhaiteraient un peu de complicité de votre part. Vos émoluments ont de la peine à couvrir les frais. Sortie de la maison d’Irène vous aurez des maquerelles sans respect pour leurs pensionnaires, du rendement, du rendement la dépravation vous attend prenez garde, réfléchissez à votre avenir, voilà bientôt deux ans que vous êtes entrée chez moi, je calcule : combien avez-vous mis d’argent de coté. N’avez-vous pas de cervelle ? Je tire la sonnette d’alarme. Sortez un peu distrayez vous ! Voyez-vous vos parents de temps en temps ? Que doivent ils penser ! Vous restez dans votre cousette, je dois veiller au bon équilibre de mes pensionnaires, prenez garde je ne vous le dirai jamais assez
Pietro ne s’était pas trompé. Vous êtes la fleur des maisons de passe de la capitale - cette fille est pour vous Irène ménagez là elle vous attirera la clientèle ;
Vous êtes la déesse des filles qui s’exposent nues dans le grand salon n’abusez pas soyez vigilante.
- Tante vous êtes très bonne de penser à moi avec tant d’inquiétudes et de vous faire du souci pour une pauvre fille sans cervelle. Je n’ai jusque là obéi qu’à mon cœur c’est mon drame voyez où ça me mène ! Si je savais réfléchir comme vous le faites si bien je ne serais pas dans cette situation.
- Même Pietro se fait du souci pour vous.
- Pietro tante vous parle de moi !
- Cela lui arrive.
- Il a du cœur parfois.
Pietro est un maillon important de la mafia mettez vous le bien dans la tête. Il est le fils du parrain. Restez tranquille.
Madame Irène a l’assurance d’une jolie femme elle approche de la cinquantaine sans complexes son mari un grand restaurateur de Paris attire les fines bouches, elle tient à ce que sa maison ait un haut niveau.
Les plus belles filles des capitales rivalisent pour entrer dans la maison de passe de madame Irène Patentée, un contrat très scrupuleux où elle ne transige pas. Les pensionnaires ne tiennent qu’à rester. Elles sont libres de partir quand bon leur semble.
Le départ de monsieur de Risquetou, les remontrances de madame Irène avaient cassé le cœur de Délice, dans sa cousette rose elle pleurait Pietro qui l’abandonnait
Eloi de Risquetou la mort dans l’âme enjambait les rues de Paris tête baissé n’ayant plus envie de voir. Il alla s’asseoir dans un parc. Figé épouvanté à la pensée qu’il allait mal il partit dans des raisonnements qu’il maîtrisait rassuré il naviguait dans sa mémoire retrouvait l’invitation d’amis chez lesquels il devait aller qu’il avait négligé choisissant naturellement le chemin de Délice naturellement il était allé. Eloi était un grand intellectuel il cherchait et devait et voulait comprendre cette inexplicable situation alors une idée germa dans sa tête et si c’était mon double qui aurait pris ma place puis se serait retiré, devant cette éventualité qui lui parut une évidence il reprit sa route et pour s’en assurer se promit d’y retourner le lendemain.
Il chercha à parler à Marguerite avec son portable et cela le rassura. Tous allaient bien il se réjouissait d’avance à la pensée de les voir le week-end prochain. Une fois dans son appartement il chercha dans le frigidaire pour s’alimenter éparpiller ses pensées puis s’installa devant la télévision son plateau sur ses genoux. Il n’arrivait pas à fixer ses pensées, n’espérant pas échapper à ce tourment qui le rongeait il se mit à penser. Sa relation sexuelle dont il n’avait souvenance l’envoyait à échafauder des plans pour résoudre cette énigme alors puisant dans tout son savoir il bâtit plusieurs plans.
Les bras croisés le regard fixé sur le poste sans le voir il pensait. Je suis trop fragile en ce moment je dois laisser passer quelques jours peut-être puis lui vint l’idée d’inviter Délice au restaurant. Impatient il appela madame Irène.
- Allo ! Bonsoir madame votre serviteur monsieur de Risquetou. Je pensais demain lundi soir inviter Délice au restaurant.- Je vais vous la passer.- Délice je vous invite au restaurant demain soir o k – avec vous Eloi je m’en fais un plaisir d’avance à demain.
30/04/2011
Il ramène son plateau dans la cuisine, se prend en train de fredonner un air qu’il avait joué au piano dans son jeune age. Il s’installe devant son piano fait glisser ses doigts sur les notes prend quelques sons et note après note retrouve sa belle mélodie tout surpris de constater que ses doigts ont gardé leur agilité malgré un manque d’usage. Emporté par un désir de jouer il retrouve quelques airs.
Il se souvient des remontrances de sa grand-mère qui cherchait à lui faire faire des gammes, des exercices.- Mon petit Eloi tu n’arriveras à rien si tu ne fais pas le b à ba pour devenir un pianiste, travaille tes gammes, exerce tes doigts les uns après les autres, regarde, et sa chère grand-mère avec exemple lui montrait. – oui Mamie. Il est arrivé à pianoter malgré une volonté à ne rien faire ; - Il est doué disait son professeur de musique, il doit continuer. Il se souvient de travailler en cachette ses exercices, honteux.
Il allait saisir son téléphone lorsqu’il sonna
- Allo ?
- Eloi nous sommes sans nos femmes on pourrait faire un tour qu’est-ce que tu en penses par exemple boire une bière par là.
Eloi sent sa gorge se nouer il ne peut articuler un seul mot son être se ferme, il a envie de raccrocher regarde autour et dans sa solitude il retrouve la maison de sa grand-mère où enfant il allait passer ses vacances. Ses multiples activités de jeune homme d’homme marié lui ont fait abandonner le piano. Il a retrouvé émerveillé l’effort et le plaisir lorsqu’il joue. .
- Eloi ?
- Oui.
- Eh bien répond !
- Je serais un piètre compagnon, je suis très fatigué, remettons ça à plus tard.
- Mais pourquoi, sortir te mettrait en forme.
- C’est gentil d’insister mais ce soir c’est impossible.
- Toi, tu mijotes quelque chose.
- Une grande fatigue Céleste rien d’autre.
- Va voir un médecin : un remontant peut-être.
- Rien de grave, du repos, je raccroche te rappelle, ciao.
Eloi va vers la fenêtre jette un regard puis va s’asseoir.
Il tente de comprendre.
Délice est le tourment de son âme il soupire plein de détresse, frissonne appelle Marguerite
- Allo ! Marguerite.
- Oui Eloi, tu es bien arrivé ?
- Oui.
Le frigidaire est garni mange, ça va te requinquer, repose toi. Les enfants prennent des mines superbes Les parents sont merveilleux, qu’est-ce que tu fais en ce moment ?
- Je regarde un film. Je t’embrasse des bises à vous tous.
Connaissant la gourmandise d’Eloi Marguerite avait garni de bonbons un petit récipient en cristal, un cadeau de sa mère, et machinalement il les attrapait ce qui le requinquait. Il se mit à penser au brave petit père Bronché et à ses caramels. Il retrouve les exclamations de tous pour féliciter madame Bronché excessives certes mais pleines du désir d’acclamer les mérites du père Bronché et de la mère Bronché et il entend : comme s’il y était : ils sont bons les caramels du père Bronché, uniques et le brave homme remerciait une larme au bord des yeux. Eloi trouve un apaisement. Tout en mastiquant ses bonbons il pense à acheter pour Délice des caramels, une vigueur ne le tient plus en place. La soirée est douce, devant la fenêtre il écoute les bruits sourds lointains bruyants il voit les lumières de sa rue, en face des appartements envoient leur éclairage sur plusieurs étages, d’autres. La clef tourne il s’applique à bien fermer la porte, aspiré par Paris il va.
Il connaît son quartier avec ses galeries ses restaurants ses cafés ses commerces. Il va machinalement vers le métro le contourne continue son long parcours simplement pour marcher, fatiguer son corps, ne plus penser. La clef dans la serrure deux tours il entre.
Céleste déçu est bien esseulé dans son bel appartement du 6 ème arrondissement depuis un moment il hésite à prendre une décision se demande s’il ne devrait pas avertir Marguerite. Il est inquiet pour son ami cette fatigue inhabituelle l’inquiète, il hésite ne sait quoi faire prend le téléphone le pose le reprend le garde un moment enfin le pose. Il connaît Eloi depuis les bancs de l’école un entrain une bonne santé, il ne comprend pas et puis la pensée d’aller voir Virginie dans le café branché le dynamise. . .
03/05/2011
Pendant trois heures au boulot comme à l’accoutumée Eloi balaye ses angoisses devant l’ordinateur, concentré devant un problème délicat il oublie les raisons de sa déprime, redevient monsieur de Risquetou informaticien de haut niveau avec plusieurs employés sous ses ordres.
Avec ses collègues au restaurant il s’informe des dernières technologies l’esprit préoccupé par son travail il oublie Délice. La journée terminée Délice prend possession de lui, il déraisonne complètement. Là, devant la glace il dégage son col de chemise étire sa tête pour mieux l’ajuster s’observe un moment glisse sa main sur son front parfume son mouchoir prend son portable pour appeler madame Irène.
Gaillard mais tout de même inquiet .
- Allo ? Eloi votre serviteur. Je peux venir prendre Délice dans une heure ?
- Bien sûr.
- Je peux l’appeler ?
- Evidemment.
- Délice ! Eloi, j’arrive, à tout à l’heure..
- Je suis comblée de votre générosité, je suis prête.
Il laissait le soin à Délice de choisir le restaurant ne sachant comment elle allait s’habiller et en allant d’un bon pas vers la maison d’Irène il imaginait toutes les façons. C’est avec l’esprit préoccupé qu’il arriva devant la porte de madame Irène. Il hésita à frapper crut prudent d’attendre, ne vit pas le temps passer en s’informant de l’heure sur sa montre il rougit devant sa déconvenue lui si régulier, quinze minutes de retard ! Contrit il frappa discrètement. Madame Irène pétulante, attirante comme à son habitude l’accueillit avec son plus gracieux sourire.
- Bonsoir cher monsieur de Risquetou, je crois savoir… Attendez… Oui… Délice doit être dans le salon coté Sud, elle vous attend cher ami.
Je vous la recommande particulièrement c’est mon joyau, .essayez de percer son mystère nous en parlerons ensemble sa voix douce mélodieuse pleine de saveur envoûte Eloi.
Madame Irène béate devant Eloi
- Vous avez une allure très…comment dire je ne trouve pas le mot très comment disent les anglais : très…
- Dandy ?
- C’est ça, du chic de la désinvolture un naturel très excitant monsieur, veuillez me pardonner si je me laisse aller mais voyez-vous parmi mes hôtes vraiment, vraiment elle insiste sur le mot vous dominez cher Eloi.
- Vous me flattez madame.
Il se dirige vers le salon où Délice sagement l’attend, elle l’accueille simplement sa silhouette s’est affinée son corps a plus de souplesse; moulée dans une robe toute simple tachetée de petites fleurs en harmonie avec son teint rose.
Elle lui offre une chaise.
- Bonsoir monsieur vous me comblez.
- Appelez- moi Eloi s’il vous plait, là, je serai comblé.
- J’aimerais encore une fois prendre une coupe de champagne ensemble tous les deux, ici : voulez vous ?
- Vous êtes là devant moi c’est mon désir le plus cher.
- Comment me trouvez- vous ?
- Si belle Délice, mon âme est bouleversée ; ce cadeau est si magnifique je ne l’imaginais pas même dans mes rêves les plus fous. Je remercie le Seigneur de m’accorder cette faveur.
- Eloi. Prenez : elle tend une coupe.
- La soirée est magnifique, nous partons après cette coupe ; Comment êtes- vous chaussée : A ! Très bien des ballerines, c’est merveilleux nous allons dans les rues où Paris va vous offrir son plus bel écrin.
Jamais Eloi ne fut aussi heureux
- Vous avez des chaussures à hauts talons ?
- Si bien sûr.
- Vous allez les mettre.
- Et les ballerines ?
- Nous les gardons pour la marche mettez les dans un sachet.
- Montez monsieur avec moi !
- C’est inutile nous partons.
Eloi crut à une fin du monde à la pensée d’aller dans la cousette rose de Délice il fut pris d’une terreur qu’il essaya de cacher mais son ton sec meurtrit le cœur de Délice.
- Regardez monsieur.
- Délice éblouissante bouleversa Eloi. Dans une simplicité qui faisait voir sa beauté rayonnante son galbe de jambes il crut défaillir elle était si belle si superbe là près de lui qu’il oublia toutes idées de la féliciter
Dans sa vie coutumière avec les responsabilités du travail .des enfants exigeants Marguerite certes était sa femme c’était celle qui lui avait donné deux enfants celle qui prenait en charge tous les tracas de la maison, dans les habitudes elle s’était volatilisée il avait le champ libre.
Ce soir avec la merveilleuse Délice il allait vivre sa plus belle aventure.
05/05/2011 Ils s’engouffrent dans le taxi.
- Etoile.
Autour le mouvement continue des voitures.
- Comment vous sentez vous ?
- Effarouchée, j’ai perdu la notion de la vraie vie mon enfermement consentie m’a enlevé l’envie de me battre, voyez Eloi tout ce monde pressé agité pourrais-je prendre une vie normale un jour, je crains d’être une pauvre fille qui ne sait que se prostituer ;
- Ne dites pas ce mot il me blesse, il n’est pas normal dans votre bouche j’ai une peine infinie de l’imaginer de l’entendre. Jamais il aurait cru vivre cette souffrance avec Délice : il lui caresse doucement la main donne un ordre au chauffeur : Bastille.
Moins de lumières moins d’éclat pour ne pas blesser la sensibilité de Délice. Nous allons visiter le Marais, vous verrez des boutiques je vous suivrai dans vos désirs.
Une, deux rues ils s’arrêtent devant une vitrine.
- Regardez cette vitrine tout est fait pour vous séduire n’est-ce pas ? Tenez cette robe je suis sûr qu’elle vous irait bien, elle vous plait ?
- Monsieur, je vois toute cette vie qui éclate autour, vous êtes si présent que j’en ai les larmes aux yeux c’est un miracle. .
- Tenez ce restaurant- là entre…
- Oui je le vois
- Il vous plait ?
- Oui.
Ils s’installent accueillis comme il se doit avec courtoisie : le patron un magrébin sans précipitation s’approche un teint basané un accent de la bas…Un restaurant ordinaire ce qu’il faut pour manger pour boire un café, propre, pas de perte de place tout est organisé pour mettre le plus de tables Eloi a pisté une table éclairée pour voir et admirer Délice. La clientèle n’est pas encore là.
Ils se voient différemment la belle allure de Délice prend un autre relief il entrevoit l’amante il est troublé il est fou de désirs pour ce beau corps.
- Excusez- moi Délice je sors fumer un instant.
Dans ce cadre modeste Délice prend un autre éclat, plus simple, la petite robe, les superbes cheveux encadrent le beau visage Délice a un aspect irréel sa beauté est transcendée, ailleurs... Eloi est émerveillé il la désire une peur atroce de se perdre dans ses bras le torture et ce grand intellectuel qui gagnait ses amours est en train de tomber amoureux. Il veut gérer cet amour qu’il ne comprend pas, ses mouvements malheureux, ce gagnant trouve un barrage devant Délice, il s’appuie contre la paroi. Tout en fumant sa cigarette sourcils froncés il l’observe, l’aime, il l’aime comme il n’a jamais aimé, il l’aime sans comprendre sans analyser il l’aime prêt à tout sacrifier à s’éloigner d’elle s’il le faut cette idée lui est insupportable il reprend sa place précipitamment prend les mains de Délice, il va dire le mot le mot fatal une force lointaine l’en empêche il baisse la tête.
- Monsieur Eloi vous vous ennuyez avec moi je suis navrée de ne rien vous apporter seulement cette pauvre fille que vous voyez ; j’ai mis ma jolie robe, j’ai pris mes plus beaux souliers je me suis appliquée à bien me coiffer pour vous, je suis profondément triste de ne pas vous distraire de vos soucis.
- Délice ce n’est pas mon désir nous sommes ensemble ça ne vous satisfait pas ?
- Vous paraissez si triste si préoccupé, j’ai la ferme conviction d’un problème que vous gardez pour vous, je serai toute attentionnée Eloi j’ai l’habitude avec mes clients. Si je vous disais qu’ils sont tous de bonne société et pourtant dans leurs confidences ils se ressemblent au point que je les devine avant qu’il aient parlé.
Eloi pris de compassion frissonne serre convulsivement ses mains.
- Monsieur mes mains !
- Pardon Délice.
13/05/2011
- Venez Délice, je vous montre le quartier.
Délice prend sa jolie petite glace jette un coup d’œil la range dans son petit sac à main timide elle accompagne Eloi s’applique à le satisfaire gauche et charmante à la fois elle le suit.
- Où allons- nous monsieur ?
- Nous allons voir les vitrines des magasins ça va vous plaire Délice fier d’avoir cette magnifique jeune femme, les passants se retournent émerveillés par ce beau couple.
- Vous ne m’avez pas écouté monsieur Eloi je suis affligée. Délice avec Eloi se trouve bien seule elle se tourne pour cacher une larme tant son cœur est lourd elle ne comprend pas sa tristesse.
Eloi dans un éclair voit Marguerite bouleversé il attrape le bras de Délice pour la retenir.
- Nous avons pas mal marché asseyons nous dans ce café vous devez être fatiguée.
Délice avait mis ses ballerines elle pouvait marcher les magasins la distrayaient elle le suivit avec un soupir qu’elle essaya d’étouffer.
- Que faisons- nous monsieur ?
- Ne soyez pas inquiète, nous partons de nos habitudes, vous avoir près de moi me comble comme vous savez, je vous demande simplement de vous croire heureuse un instant, c’est mon plus cher désir Délice.
Délice regarde ce bel homme, autour des bruits multiples, l’observe à nouveau.
- Que voulez- vous monsieur ?
Ne cherchez pas la raison de notre sortie, peut être me distraire, il s’incline près d’elle pour respirer la douceur de sa peau, caresse sa main. Votre beauté est si troublante que je suis parfois d’une tristesse infinie devant ! Et là près de vous mon être solitaire et triste prisonnier de l’ennui cherche un moment de bonheur. Il m’arrive parfois de vouloir aller sur des routes désertes ; vous Délice vous aimez Pietro qui ne vous donne rien en retour n’est ce pas une forme de suicide permanent de votre si belle si riche nature ? Là, avec moi vous continuez votre travail aujourd’hui inhabituel, vous vous appliquez à bien le faire ! Vous souffrez. Délice J’aimerais sincèrement sans efforts l’espace de quelques minutes seulement que vous connaissiez le bonheur, le vrai, que vous soyez dans votre beauté exquise heureuse alors moi je connaîtrais enfin une rémission à mon ennui.
Délice écoute Eloi malgré son jeune age des histoires elle en connaît ! Elle a perdu la fraîcheur des sentiments la candeur naturelle aux très jeunes filles elle s’interroge sur la sincérité de cet homme, des détresses elle en entend journellement, la détresse d’Eloi est trop lourde pour ses frêles épaules elle soupire, attend.
Eloi s’énerve il part à la recherche du garçon va au comptoir payer puis s’assoit Délice le fascine il désire cette femme qu’il peut avoir quand il veut, en user comme il veut. En ce moment il vit une torture à la pensée de retrouver la même situation que la dernière fois Délice merveilleusement belle le fascine : ce grand intellectuel ne trouve pas de solutions devant ses inquiétudes plus le temps passe plus son inquiétude grandit. :
Je remercie Délice de bien vouloir accompagner Eloi dans ses divagations.
Vous avez la volupté en vous, un corps parfait un visage où je me noie, veuillez pardonner ma manière d’être. Votre sort m’émeut.
- Vous savez tout, tout sur moi Pietro est mon amant.
- Il vous fait souffrir qu’allez- vous devenir !
- Je crois en Dieu Eloi je prie.
Il lui prend les mains les broie les caresses les baises les repousse les reprend les caresse plus violemment puis les tape sur son front. Ah… ! Il les broie voudrait les meurtrir les briser les rejette violemment. Il va à la porte hèle un taxi
- Venez Délice on rentre.
Devant la maison d’Irène.
- Vous n’entrez pas Eloi ?
- Non j’ai besoin de repos je travaille demain.
- Alors à une autre fois.
Délice toute étourdi retrouve sa cousette rose.
- Eloi s’installe devant l’ordinateur à la recherche d’un projet.
15.05/2011
Eloi s’endort difficilement il se tourne se retourne dans son lit cherche une bonne position. Il entend sonner les heures la peur d’une nuit blanche le pousse à prendre un somnifère mais même l’effet du somnifère se fait attendre il se lève va à son frigidaire des boites bien alignées garnissent son frigidaire il regarde les boites mises avec amour par Marguerite, béat devant il regarde, un abrutissement le renvoie dans son lit il jette un regard sur son réveil - c’est bon.
Le lendemain son sommeil amputé il baille à fendre l’âme. Sous sa douche il tente de se ressaisir pour être dispos, une journée de travail l’attend il prolonge sa douche déjeune en toute hâte s’habille l’esprit occupé par son travail. .
La journée terminée de retour chez lui il appelle Marguerite prend des nouvelles des garçons des beaux parents puis appelle son ami Céleste, satisfait d’avoir fait ce qu’il a programmé il défait sa cravate va boire un verre d’eau. A la fenêtre il regarde se tourne hésite le front plissé il va téléphoner à madame Irène un besoin irraisonné de voir Délice, retourne à la fenêtre se précipite sur le téléphone
- Bonjour chère madame Irène : il s’aperçoit de sa familiarité s’excuse.
- Monsieur Eloi nous sommes réellement touchés par votre familiarité ce genre là est bien vu surtout lorsqu’il s’agit de personne de haut rang. Je vous écoute cher ami.
Eloi est troublé par madame Irène la dame connaît l’art de séduire, elle est provocante sans trop, les mots choisis pour troubler, ce qu’il faut sur un ton câlin en sourdine mais suffisamment pour être entendus. Eloi est pris de vertige, il secoue son téléphone racle sa gorge respire profondément oublie ce pourquoi il appelle enfin dans un effort de mémoire retrouve Délice.
- Oui, je pourrais parler à Délice s’il vous plait ?
- Mais, bien évidemment Eloi je l’appelle. Ah ! Je suis désolée elle ne répond pas.
- J’appellerai plus tard merci beaucoup.
Eloi est décontenancé, désemparé, désespéré semblable à un orphelin. Il va et vient de droite de gauche dans sa pièce le visage crispé par la jalousie c’est invraisemblable elle est occupée ! Occupée ! Pourquoi ! La réalité brutale dure s’impose des visions qu’il n’ose imaginer. Après plusieurs tapes sur la tête pour faire sortir de géniales pensées et après une longue réflexion après s’être posé la question salon nord ou salon sud ou cousette rose Eloi désespéré n’arrive pas à trancher, à cet instant là il vit un drame.
Une heure passe.
- Allo ! Madame Irène ?
- Oui
- Délice voudrait- elle passer un moment avec moi ?
- Attendez cher ami une petite minute : oui vous allez l’avoir.
- Délice !
- Oui.
- En ce moment je dors mal ce pourrait il que je puisse passer ?
- Pardon !
- Je peux venir Délice sans vous déranger.
- Mais oui monsieur venez.
Eloi craint de passer une autre nuit blanche et la pensée de voir Délice le rend plus léger. Devant la glace il se voit s’observe attentivement : un beau corps d’homme jeune une allure générale naturellement élégant il prend sa serviette pour avoir bonne contenance.
Les pavés légers des trottoirs de Paris le bon marcheur parcourt les rues d’un pas léger pour aller voir sa belle Délice ses pieds effleurent le sol il va, prêt à briser l’obstacle qui paralyse sa mémoire. Le moment approche d’aborder la question poignante cousette ou salon Eloi de Risquetou tourmenté à l’extrême ralentit sa marche, il s’assoit dans un square afin de réfléchir effondré devant la pensée obsessionnelle de Délice. Avec l’ordinateur Eloi de Risquetou résout les problèmes les plus ardus sans difficulté on s’informe auprès de lui si besoin est, il sait. Et là désemparé il tape de sa main droite son épaule gauche pour chasser le mauvais sort, les yeux rivés au sol il tente d’y voir clair. Devant la porte de la maison de passe de madame Irène Eloi toussote nettoie d’un revers de main sa manche puis l’autre passe sa main dans ses cheveux racle sa gorge retrouve le maintient de l’homme du monde. Il prend le marteau et délicatement frappe.
18/05/2011
Une belle jeune fille élégamment vêtue ouvre la porte ;
- Entrez Monsieur.
Le seuil franchi monsieur de Risquetou cache son trouble, Madame Irène l’accueille resplendissante d’un ton suave elle l’invite à s’asseoir.
Dans un coin une table en marbre trois chaises un bahut Eloi s’assoit gauchement envoûté par l’ambiance un éclairage diffuse une lumière chaude, madame Irène s’avance majestueuse enveloppée d’un léger embonpoint et de respectabilité Eloi la savoure du regard.
- Vous permettez ? Elle s’assoit près de lui.
- Mais oui chère madame Eloi rougit.
Madame Irène en bonne hôtesse anime la conversation par quelques mots bienveillants, un courant chaleureux passe et amène Eloi vers des pensées qui le font rougir il soulève sa poitrine pour inhaler le parfum de madame Irène elle baisse pudiquement les yeux pour éviter l’embarras.
- Voilà notre charmante Délice.
Dans sa robe légèrement transparente au décolleté généreux la souplesse d’une panthère qui met en avance ses jolies hanches elle avance subjugue Eloi et Irène.
- Prenez place Irène
- Oui madame.
Un silence lourd s’ensuivit. Eloi gratte sa gorge madame Irène sûre d’elle dit quelques mots approuvés par ses amis, des mouvements ascendants descendants de la tête Eloi approuve. Les corps voluptueux d’Irène et de Délice le trouble profondément.
Eloi de Risquetou a une obsession aller dans la cousette rose de Délice. Le digne homme grand intellectuel élevé dans des principes rigoureux de droiture d’honneur, ses arrières grands arrières grands parents tous d’une moralité parfaite, ses parents ont élevé Eloi strictement, de part cette éducation il est un handicapé devant Délice mais à cet instant il sent des pulsions qui l’envoie dans la cousette rose de Délice. Il invite Délice à se lever son esprit brumeux mélange petit salon et cousette rose, guidé par Délice ils vont vers l’escalier lorsque madame Irène intervient en s’excusant tant et plus du dérangement
- Excusez- moi Délice je vous prends monsieur Eloi pendant quelques petites minutes veuillez attendre dans le petit salon coté est c’est ça, je crois.
Dans un salon privé au milieu de quantité de dossiers le mari d’Irène s’occupe de la comptabilité de sa femme.
- Chéri je te présente mon cher et fidèle ami, monsieur Eloi de Risquetou mon hôte préféré.
De franches poignées de mains vigoureuses l’homme se présente.
- Cyprien Durento.
- Enchanté.
Soyons sans cérémonie appelez moi Cyprien mon épouse me raconte les qualités de ses hôtes et parmi eux elle ne tarit pas d’éloges sur monsieur de Risquetou. C’est un honneur de vous avoir avec nous j’aurais aimé avoir des aïeux de cette qualité, je sors d’une famille modeste, j’ai travaillé dur ma santé physique et mon compte bancaire sont comme vous le constatez en parfaite santé. Monsieur de Risquetou hoche la tête pour montrer son admiration. Cyprien pourrait monter sur un ring sans problème aussi c’est sans hésitation qu’il approuve.
- Je tiens un restaurant dans Paris, une clientèle fidèle quelques touristes. Il se lève lui prend la main qu’il secoue Eloi évite une grimace tant sa poigne est forte. Je vous invite au restaurant quand vous voulez ! Et puis allez venez je vous amène maintenant avec Délice dans le restaurant de maître Durento je vous présenterai mes amis.
20/05/2011
- Délice faites vite allez- vous changer ces messieurs vous attendent.
Eloi dépité suit du regard Délice, il s’était préparé à aller dans la cousette rose ! Avec effort il cache son désappointement, gonfle sa voix gonfle sa poitrine, s’emploie à dire à Cyprien son enchantement de faire sa connaissance et que ce hasard est du meilleur venue son plaisir d’aller dans le restaurant décrit par Cyprien Durento dont il ne doute pas de la très haute qualité.
Délice devant la glace se regarde dans tous les sens elle veut être belle pour ces deux hommes. Cyprien un athlète aux muscles saillants que l’on devine au travers de ses habits, toutes les dames frissonnent devant l’homme très fier de lui et qui apporte dans le sérail de madame Irène sa noble femme de grandes discutions. Délice n’est pas insensible alors pour plaire elle se pompoalbe des jambes. Aucun maquillage. Elle pense à Pietro pousse un soupir plein de tristesse essuie une larme puis retrouve sa jeune ardeur pour accompagner Eloi et Cyprien.
Eloi s’accommode de leur différence jovialement le grand intellectuel conclue une grande amitié dans une bonne poignée de main une longue amitié Eloi réservé de nature est entraîné par la vitalité de l’homme il découvre un homme à l’esprit vif. Le costaud Cyprien le dynamise il retrouve la confiance qui lui faisait défaut aussi lorsque apparaît Délice il la dévisage avec un regard hardi plein de convoitise.
Délice non habituée de ces sorties, dans la voiture assise derrière le regard perdu ; la présence de ces deux hommes la rassure elle entend les échos de leurs voix ça lui suffit. Elle pense à Pietro avec tristesse voilà longtemps qu’elle ne l’a pas vu, il lui a pris son âme ; Les moments rares lorsqu’elle le voit sont si tragiques ! La voix d’Eloi la sort de sa tristesse.
- Comment va Délice ?
- Très bien.
- Nous arrivons.
Cyprien arrête sa magnifique voiture au confort impeccable en bordure du trottoir juste en face de la terrasse du restaurant ; tout est prévu pour attirer la clientèle, à l’intérieur originalement agencé de souvenirs ramenés de voyages, cadeaux d’amis égaient les clients, au bar quelques personnes observent le garçon qui manipule ses verres avec virtuosité ;
Cyprien lui fait signe ;
- Voilà mon plus grand ami monsieur Jules Bredouille, un grand théoricien.
- Bredouille je vous présente monsieur Eloi de Risquetou .
L’homme est malingre un regard aigu derrière des lunettes tend sa main en signe de reconnaissance une poigne molle. Impressionné par le personnage Eloi se tait ; Il découvre dans Jules Bredouille le type même de l’homme au savoir immense ; L’homme attentif regarde Eloi attend, Eloi cligne des yeux pour mieux comprendre le phénomène Jules qui envoie d’une façon outrancière son savoir dans un silence impressionnant Eloi ne se trompe pas c’est un savant.
Bredouille jette un regard vers Cyprien en compagnie de Délice et bien qu’il ait passé sa vie à chercher en vue de gagner le concours Lépine son grand espoir y mettent une ténacité un acharnement y passant des nuits blanches à travailler sur ses futures inventions Bredouille sentit son visage s’illuminer devant cette nature humaine sulfureuse. Impressionné il se leva alla rejoindre Cyprien. La splendeur des femmes sur lesquelles il a tiré un trait nonobstant leur futilité, leur légèreté leur séduction dont il se méfie qu’il fuit mais devant Délice il la regarde subjugué comme un bizarre objet tombé du ciel. Il cherche à s’asseoir ses jambes maigres flagellent, il veut dire un mot mais le mot s’étrangle dans sa gorge, fasciné par la beauté de Délice foudroyé il cherche un verre pour avaler l’élixir Délice.
24/05/2011
- Eh ! Tu sors d’où toi ? Je ne t’avais pas vu.
Embarrassé.
- Du petit coin caché.
Cyprien hausse des épaules.
- Approche.
- Je te présente mon très grand ami, monsieur Eloi de Risquetou :
Eloi cache un sourire
- Voilà : monsieur Eberlué artiste peintre qui ne saurait être reconnu avant longtemps Cyprien ne trouvant pas le mot plisse la bouche et de sa main droite les doigts réunis envoie une acclamation pour accréditer sa pensée.
- Assieds- toi Eberlué.
Cyprien fait signe au garçon.
- Un pastis pour tous. : attends : Dame Délice que prenez vous ?
- Une limonade s’il vous plait.
- Primate, quatre pastis, une limonade.
Les questions pleines de curiosité de saveur des nouveaux venus auxquelles il doit faire face Eloi répond avec gravité car il a à faire à des gens délicats et subtils.
Bredouille commence à fatiguer, comprendre ces machines humaines lui demande un effort qui le fatigue il tente de se lever.
- Eh ! Attends, où vas-tu ? Un moment. Eberlué raconte, tu disais que tu avais un acheteur éventuel.
- Oui, avec d’autres artistes de renom nous avons une exposition future, nous en parlons, tu vois beaucoup de projets, en ce moment je peine, il regarde Délice envoie son poing sur la table, vois-je bien ce joyau des bijoux.
- Madame, je vous demande avec la plus grande humilité d’être mon modèle de vivre toute ma vie avec vous. Voulez vous ?
Tous stupéfaits ne disent mots curieux ils se taisent.
- Mais monsieur je vous comprends, vous voulez un modèle, je regrette infiniment je ne peux pas. .
- Madame juste me consacrer une petite heure ou deux selon.
- Je ne vous promets rien, je verrai, laissez vos coordonnées ;
- Voilà.
Cyprien le bonheur dans les yeux.
- C’est l’heure où je vois mes amis.
Rentre un monsieur habillé chic, cravaté de belle allure l’homme bien établi dans notre société.
- Venez monsieur de l’Entre-Deux-Tours.
L’homme avec des signes : une autre fois, envoie pleins de signes amicaux qu’ils attrapent dans leurs cœurs chaleureux.
Délice à la beauté rayonnante regarde, écoute ; Elle est amusée par ces originaux voisins, elle oublie Pietro son obsession. Eloi trouve ce bonheur qu’il ne connaissait plus depuis sa petite enfance ; Il voit Délice et devant son minois au franc sourire joyeux il trouve la paix.
Cyprien raconte l’histoire du café où des célébrités se sont arrêtées, il montre les photos accrochées ; Bredouille tortille sa tête s’étouffe avec le pastis tente vainement de se lever.
Primate ! Un café.
- Ca va te remettre en place.
Eberlué savoure ce nectar il ne dit mots regarde Délice.
- Il y a longtemps que vous peignez monsieur…
- Georges Eberlué ; depuis toujours madame…
- Vous ?
- Délice.
Vous avez commencé bien jeune, vous paraissez si jeune au jour d’aujourd’hui
- j’ai 24 ans.
Eloi caresse la main de Délice.
Les amis réunis le verre de pastis bien au chaud dans leurs mains enflamme leur esprit ; Bredouille retrouve ses jambes avec le café
Ils promettent tous de revoir Eloi pour montrer leur atelier.
Bredouille avec un salut gauche un regard plein d’espoir vers ses amis part promet d’une voix tremblotante de montrer sa dernière découverte : une machine à faire les œufs pochés.
285011
- Ne partez pas Eberlué.
Georges Eberlué tente d’imiter monsieur Bredouille se rassoit admire Dame Délice. Intimidé par Eloi de Risquetou il tente une nouvelle fuite.
- Non, non tu restes. On t’attend quelque part ?
- Non.
Eh bien je t’invite à partager notre repas avec l’inestimable couple Monsieur de Risquetou et Madame Délice.
- Je vous remercie monsieur Cyprien, c’est un trop grand honneur pour moi.
- Mais non, mais non.
Délice mange des yeux Georges l’homme est jeune avec un visage aux traits réguliers, accusés, maigre elle lui rend un regard caressant, filtrant sous ses paupières à moitié fermées. Eloi essaie de soutenir la conversation, Cyprien veut échapper aux salutations des amis.
- Excusez- moi un instant : il part à la recherche du serveur Primate.
Eberlué n’arrête pas de s’extasier devant la beauté de Délice qu’il félicite, il rougit.
- Peut être j’aurai l’infini bonheur d’avoir votre visite dans mon atelier monsieur Eloi bien sûr accompagné de la ravissante Dame Délice.
- Délice qu’en pensez- vous ?
- Comme vous Eloi.
Eloi est à nouveau torturé par un choix qu’il doit faire mais Cyprien arrive à cet instant les fait lever pour les conduire vers une table retirée plus discrète ; il tape dans ses mains.
- Primate.
Le serveur s’empresse.
- Tu amènes la carte.
Monsieur de l’Entre Deux Tours s’approche donne une poignée de main à Cyprien en dévisageant Délice.
- Tu m’excuses je suis très pressé.
Eberlué pense à son tableau machinalement il prend la main de Délice qui rougit elle la couvre de son autre main.
- Je voudrais poser pour vous, voir comment vous m’interprétez, je suis curieuse de connaître votre talent : elle lui presse la main approche ses jolies lèvres de sa bouche ; Cyprien ému retire sa main ne trouve contenance, tente d’expliquer son dernier tableau. Courtoisement Cyprien et Eloi s’appliquent à écouter.
Ils se jaugent, s’évaluent : lequel va gagner le cœur de la belle Délice. Tous en rêve Délice reine du moment triomphe.
Eloi mal à l’aise s’excuse part fumer sa cigarette dehors traverse la terrasse fait quelques pas sur le trottoir, autour les rideaux des magasins baissés dans la rue sombre, les lumières du restaurent bruyantes éclairent un espace attirent le passant, Eloi pense à Marguerite sa femme à ses enfants David et Candide un élan d’affection pour eux qu’il respire et avale dans un long soupir, Délice magistrale et souveraine a conquis son cœur si jeune si naïve. Appuyé contre le mur Eloi cherche à comprendre le mystère Délice le front plissé il marche sur le trottoir puis se souvenant soudain de ses amis fait demi- tour.
Cyprien a déserté la table pour donner des ordres à Primate.
Délice et Georges rapprochés racontent leurs histoires.
- Monsieur, Délice a bien voulu me tenir compagnie je l’en remercie. Elle m’a assuré de sa très grande compétence en tant que modèle qu’elle y pense réellement et qu’elle n’a nul besoin de votre accord, c’est pourquoi je vous demande êtes vous d’accord monsieur ?
- Délice êtes- vous d’accord ?
- Vous jugez Eloi !
- Bon Délice je vois que l’entente est parfaite que votre décision est prise.
- Ma décision sera la votre mon ami Eloi de Risquetou.
- Nous avons tous compris d’emblée que Dame Délice décide seule de ses actes ;
- C’est évident.
La haute silhouette de Cyprien au fond de la salle s’approche s’arrête pour saluer ses clients ses grands amis qu’il honore de sa voix de ténor, les clients du restaurent Cyprien.
06/06/2011
Arrivé dans son appartement épuisé fatigué encore grisé par l’alcool offert généreusement par Cyprien avec ses compagnons d’un soir il va écouter ses messages, repasse plusieurs fois celui de Marguerite qui s’inquiète de ne jamais l’avoir au téléphone et pense abréger leurs vacances le temps les oblige à rester à l’intérieur Paris lui manque. Elle souhaiterait pouvoir fixer le jour de leur retour. Il renvoie les soucis des messages reçus, va se coucher.
Le lendemain serviette sous le bras, plus facile que la voiture il va prendre le métro, le même tous les jours celui qui le dépose près de son travail Sérieux imbu de sa personne raide il voit les stations passer, pense à ses nouveaux contacts qu’il a dans le monde, cherche la meilleure solution pour donner un meilleur résultat Monsieur Eloi de Risquetou retrouve l’importance qui le caractérise, sa froideur, sa supériorité. Paternaliste quand il faut, des amis triés sur le volet il réfléchit aux solutions profitables à la Société pour laquelle il travaille. Des bonjours conditionnels des saluts brefs, des sourires aux dames Eloi débute sa journée.
Les courtois saluts le soir à la sortie du travail, ce soir Eloi est pris d’un impétueux désir de voir Délice il va se dépêcher d’aller téléphoner à Marguerite, répondre aux messages.
Réjoui à la pensée de voir Délice sa Délice bien aimée qui nourrit ses fantasmes ses désirs inassouvis, inavoués Délice sa belle Délice ne peut lui échapper. Dans sa prison dorée elle l’attend, elle attend c’est ce qu’il aime c’est ce qu’il veut, passive elle ne résiste pas n’impose pas sa volonté douce et fragile. Sa beauté ravit son cœur son âme, en allongeant son pas pour être plus vite auprès d’elle il cherche à la toucher impressionné la met rapidement dans sa poche l’important monsieur Eloi de Risquetou divague. Il revoit Georges Eberlué l’artiste peintre Délice l’effrontée, la provocatrice, l’insolente, la diablesse qui use de ses charmes devant lui la séductrice, l’immorale, la perfide, il ne trouve pas assez de qualificatifs Eloi sombre dans la crainte de la perdre, il secoue ses épaules afin de chasser ces terribles pensée et tout revigoré à la pensée de la voir, l’espoir de la prendre dans ses bras il retrouve la force.
Dans des baisers passionnés Georges et Délice se sont quittés se jurant de ce revoir demain.
Dans la voiture la ramenant chez madame Irène un larme caresse sa belle joue ; Elle ne comprend pas son cœur amoureux qui l’envoie dans le cœur de Georges puis la pensée de le revoir demain amène une autre larme sur l’autre joue elle essuie ses larmes le cœur lourd jette un regard vague vers les lumières qui éclairent la rue puis elle essuie encore quelques larmes ne comprend pas pourquoi elle a tant de larmes dans son cœur, elle s’endort.
Eloi le cœur battant frappe trois petits coups avec le marteau des petits coups légers timides.
- Entrez monsieur Eloi toutes nous vous aimons, entrez donc monsieur : une légère insistance devant l’hésitation d’ Eloi.
Madame Irène plus épanouie encore s’avance vers lui. Quel plaisir comme toujours de vous avoir parmi nous. Elle l’invite à le suivre dans un boudoir tout doré tout en or.
- Madame c’est trop d’honneur que vous me faites, je suis infiniment touché par votre savoir vivre plein de délicatesse. : Eloi troublé par la capiteuse dame ne peut se défendre tout est fait avec habileté pour engourdir les sens Eloi tente un mot.
- Madame Irène
- Cher ami appelez- moi Irène.
- Irène est un bien joli nom. Je ne veux pas abuser de votre bonté : elle se rapproche son délicat parfum embrume son cerveau : le divan est très prés.
- Délice ?
- Délice n’est pas là aujourd’hui Elle a fait connaissance de monsieur Georges Eberlué un artiste ! A ! Ces artistes, je crois bien qu’il lui a pris son cœur. Elle se rapproche un peu plus.
Eloi dépité se contracte.
- Elle m’a bien signalé : je rentre ce soir tante Irène.
10/06/2011
Eloi endormi par les paroles caressantes d’Irène qui tente de l’apaiser, Irène inquiétée par la pâleur de son visage prend sa main pour tenter de le réchauffer, lui susurre des mots ambigus qu’Eloi éperdu, perdu dans sa souffrance reçoit comme un baume bienfaisant. Il tente de parler mais il ne reconnaît pas sa voix : une voix qui vient des tréfonds de son être une voix d’ailleurs d’une humanité de fin du monde, ses yeux perçoivent à peine Irène.
Madame Irène lui dévoile toutes les saveurs de son corps là, sur le divan, Eloi possédé par son double répond passionnément à son désir charnel, le monde bascule sur le divan de la maison de passe de la tenancière madame Irène.
Madame Irène a du talent dans l’art de l’amour, dans les mots dits et redits elle sait jusqu’où elle peut aller quand elle doit s’arrêter : surtout ne pas blesser la sensibilité de son hôte qui est très épris de Délice, elle ne s’y trompe pas Délice est l’unique celle qui passe dans les cœurs qui sombrent, elle est la reine. Elle sait qu’elle ne peut rivaliser avec elle, en a nulle intention.
Le malheureux Eloi est tragiquement tombé amoureux de Délice.
Madame Irène ménage ses clients aux belles particules toutes ses filles en raffolent, c’est un homme encore jeune de belle allure distingué la classe, l’élégance.
Irène la fine sait manœuvrer ses clients selon leur personnalité c’est avec le talent et le tact qui la caractérise qu’elle dit les mots qu’elle distille comme un baume. Habilement, sournoisement elle a attiré Eloi d’abord dans le boudoir puis sur le divan sans intention de recommencer.
Madame Irène a des caprices mais en femme de tête elle maîtrise ses aventures, ne blesse jamais leurs fantasmes et familièrement tous reviennent dans la maison de passe de madame Irène le cœur léger accueillis par la très gracieuse, la très avenante, la très souriante, la très envoûtante madame Irène forte de sa souveraineté dans sa maison de passe. Et là dans ce boudoir aux mille histoires avec les mots qu’elle doit dire les bons mots le mot qui laisse toute sa chance à Eloi sachant que seule Délice fait battre son cœur.
Eloi le bon marcheur arpente les rues de Paris, s’intéresse aux vitrines encore éclairées, longe la Seine admire les reflets sur l’eau, n’hésite pas à s’allonger goûtant Paris la nuit : son charme, ses mystérieux coins, ses mystères. Il pense à Marguerite à ses garçons puis Délice reprend son cœur. Il sourit de la voir bientôt longe la Seine s’allonge, impuissant, impatient.
Délice, sa Délice ne peut lui échapper. Il va passer sur son amourette avec Georges Eberlué. Heureux, léger, bien dans sa peau il respire avidement l’air : un apaisement de tout son être un bienfait qu’il ne connaissait plus depuis longtemps, il se prit à sourire à la vie, à Délice, à sa mystérieuse beauté puis bien qu’il ait été dans une situation imprévisible à laquelle il ne s’attendait pas qu’il ne cherchait pas il n’en fut pas affecté aussi l’esprit apaisé il pensa à tous les bons moments qui l’attendaient. Il rentra chez lui se dévêtit puis remit à demain les soucis des messages.
La journée est passée à travailler plusieurs heures d’affilées ; Eloi aussi sérieux qu’un pape donne entière satisfaction à la boîte qui l’emploie Il envoie ses ordres par mails. Un ton arrogant vers ses subalternes, de la référence envers ses supérieurs, aimables avec ses amis. Quelques collègues font bonne figure devant sa froideur. La journée de Délice est transcendée, aussi aujourd’hui du soir au matin sous le charme de Délice tous avec Eloi trouvent la paix qui les pousse à un travail enrichissant.
Eloi s’est mis d’accord avec Marguerite d’abréger d’une semaine leurs vacances. Il arrivera samedi soir.
Le téléphone sonne, c’est son ami Jasmin.
- Bonsoir Eloi, tout va pour toi ? – Oui – dis donc si tu es libre ce soir – attends je t’arrête, je regrette ce soir je suis invité à l’anniversaire du second de monsieur Henri de Chantelair : ce sont des gens très charmants très susceptibles, je ne pouvais pas refuser. Allez on remet ça à une autre fois. A ! Tu voulais aller au café branché ! Je suis très tenté d’y retourner Oui ! La petite Virginie, adorable. Bien chao, à bientôt, oui, je n’oublierai pas. Mes salutations à Clémentine.
12/06/2011
Dans le vaste atelier au sixième étage sous les toits de l’immeuble d’un quartier populeux de Paris Délice offre son magnifique corps à Georges Eberlué. Assise nue sur son sofa dans une pose savamment étudiée Georges Eberlué un fusain dans les doigts dessine sur une grande feuille de papier Délice. Après plusieurs croquis il l’invite à se lever. Il a trouvé en Délice l’inspiration de ses futurs tableaux.
- Je vous remercie Délice vous êtes le désir, la passion, la beauté, la coupe du meilleur élixir, le calice qui donne envie de créer de rêver : l’a fait lever d’une main délicate.
- Découvrez comme vous êtes belle, j’en frissonne. Il m’est arrivé de paniquer devant la difficulté de saisir une pose, mais là, avec vous Délice tout est si merveilleux, si beau, votre corps, votre regard je suis tout naturellement appelé par le Dieu compatissant à transcender mon âme. Je suis Délice transporté vers des horizons que je ne connaissais pas ; un désir fou de vous faire vivre sur ma toile.
En ce moment ce sont des études. Il faudra revenir si vous voulez bien : ça va de soi.
- Voulez- vous reprendre une nouvelle pose, bien : ne bougez plus. Merci.
Délice docile dans une facilité déconcertante pose comme si toute sa vie était inscrit d’offrir son corps de déesse à l’univers aussi naturellement elle reste de longs moments immobile comme une statue de bronze ;
- Maintenant rhabillez- vous s’il vous plait.
Délice s’étonne de la froideur de Georges Eberlué, elle ne s’attendait pas à ça, déçue elle s’habille malheureuse, son cœur lourd contrarié
.Il lui plait.
L’atelier est à quelques centaines de mètres du restaurant de Cyprien.
- Où allons- nous Georges ?
- Nous irons chez Cyprien si c’est votre désir bien sûr.
Délice souffre de la déférence, la distance du vouvoiement de la froideur de Georges
- Pourrions- nous, nous tutoyer ?
- Si vous voulez belle Délice. J’ai toujours usé du vouvoiement avec les modèles, je trouve plus de noblesse, de respect. Voyez- vous Délice la grandeur du vouvoiement la beauté, le mystère me plaisent une distance que j’apprécie.
- Alors gardons- le.
Dans le restaurant de Cyprien Eberlué retrouve des copains.
- A ! Quelle déesse !
- C’est mon trésor : Délice.
- Enchanté il bégaie s’embrouille … se reprend
- Sigit pour vous servir ;
Sigit s’installe à leur table puis ce fut le tour de Rasemotte tous artistes reconnus pleins d’espoirs de rêves insensés d’amour plein leur cœur. C’est l’heure où ils se retrouvent dans le restaurant de Cyprien devant un verre de pastis, illuminés, tourmentés, ici ils trouvent un réconfort pour continue, pensifs ils s’informent des dernières expositions des dernières modes des nouveaux genres ; soucieux prononcent quelques mots importants.
Cyprien a pris en charge Délice l’amène de la maison d’Irène à son restaurant et du restaurant à la maison de d’Irène.
- Délice reine du monde devant laquelle le monde s’incline cherche de l’aide, timidement prend la main de Georges
- Savez- vous tous les deux, Georges a trouvé en moi un modèle qui l’inspire, il pense aller loin n’est-ce pas ! Georges ?
- Qui pourrait en douter !
Les deux copains baissent la tête malheureux, envieux, ils s’impatientent demandent à Primate un pastis.
- Nos moyens sont petits mais notre amour pour l’art est la sève de nos vies annone Rasemotte;
- Ravis d’avoir fait votre connaissance Madame, tous deux se lèvent à l’unisson s’inclinent devant Délice retournent au bar ;
Cyprien s’avance avec des mots bien sentis une poignée de main ferme salue Eberlué, il s’assoie fait part de son souci à trouver un serveur pour remplacer le malheureux qui s’est cassé la jambe !
- Excusez- moi les amis je dois donner un coup de main, un geste amicale pour la revoyure.
13/06/2011
- Vous avez une amie Georges !
- Oui, je vous la présenterai. Elle s’occupe d’enfants handicapés et vous ?
- Oh ! Je ne sais comment vous expliquer ça demande une confidentialité.
- Dans l’armée, comme hôtesse ?
- C’est presque ça.
- Il y a des hôtesses dans l’armée ?
- Oui certaines filles ont leur chance.
Vous avez des manières si gracieuses : j’entrevoie des endroits feutrés parfumés des couleurs chaudes qui ravissent le cœur, de la douceur tout pour protéger la jolie plante.
- A ! Voilà : il marmonne un nom.
- Excusez- moi je vais le saluer : je reviens, se glisse entre les tables
- Bonjour- comment allez- vous ?
Une approche distante hautaine de l’artiste
- Bonjour, un bonjour indifférent.
Georges Eberlué rougit.
- Venez prendre un verre avec moi
- Je ne bois pas.
- Ne refusez pas mon invitation, j’aimerais vous présenter une superbe jeune femme.
L’homme imbu de sa personne connu pour être l’un des plus grands artistes peintre de notre époque montre un ennui enfin il suit.
Georges fait les présentations
- Délice.
Elle me fait l’honneur d’être mon modèle.
L’homme rougit de dépit
- Monsieur…
Il arrache son nom difficilement, d’une voix inaudible, l’homme racle sa gorge fait un salut discret s’excuse, s’échappe.
- Votre ami ne me plait pas.
- Je ne m’attendais pas à le voir si désagréable ! Quelques soucis !
- Si vous voulez je vous amène jusque chez vous.
- Monsieur Cyprien me ramène surtout ne lui en parlez pas
- Primate !
- Primate s’approche un plateau dans sa main.
- Si vous voyez le patron dites- lui que je veux le voir.
- Primate dans de grandes enjambées passe entre les tables plateau hissé sur sa main franchit les distances aisément souple, agréable, souriant.
Le patron arrive.
- Je dois partir, je vous laisse Délice.
- Venez Délice vous n’allez pas vous ennuyer suivez moi.
Ils se sont donnés rendez-vous autour d’une table tous Olivier, Frédéric, Victor, Abel, tous jeunes ;
- Vous allez faire une petite place.
Cyprien écarte une chaise pour faire asseoir Délice, d’un accord parfait ils se serrent les uns contre les autres maladroits étonnés accueillent Délice avec des hochements de tête pressent leurs mains, les frottent, les triturent en panne de mots.
- Je ne vous dérange pas ?
Ils ne savent pas quoi dire enfin Abel plus hardi
- Non asseyez-vous
Délice s’assoit. .
- Nous sommes quatre copains, nous nous retrouvons le soir à la sortie des cours. Nous apprenons l’art plastique sauf Olivier
- J’apprends, sous l’effet de l’émotion il fait un effort, enfin il sort : je fais médecine. Il a du faire appel à des forces intérieures pour articuler les mots.
Devant la beauté de Délice ils tendent leurs cous à défaut de mots, se tortillent sur leur chaise.
- Qu’est-ce que tu fais ?
- Je suis hôtesse.
- Je vois dit Victor.
Tu es parfaite pour ce métier.
Je sens que je vous ennuie ! Moi je suis avec vous bien, votre conversation doit continuer, je sais écouter ne vous gênez pas surtout, je suis bien avec vous elle les regarde, je n’ai pas grand-chose à dire, continuez sans vous occuper de moi, je prendrai vos histoires avec plaisir, quant à moi je sais rester muette, disparaître s’il faut Ils sont gauches bafouillent des mots de bienvenue qui attrapent son cœur.
15/06/2011
Dans des successions d’images lorsqu’il est hors de son travail qui lui demande beaucoup d’attention de concentration, de décisions rapides réfléchies Eloi retrouve sa déesse sa reine sa sublime Délice, il oublie les plus fondamentaux devoirs envers sa famille. Lorsque sa journée au travail prend fin il rentre chez lui pour écouter ses messages, s’emporte contre les barrages à ses désirs : sa famille qui n’arrête pas de le harceler en s’inquiétant, des questions futiles, des nouvelles sur sa santé, sa solitude néfaste profilant un homme abandonné, isolé, déprimé.
Dans les moments avant d’aller chez madame Irène Eloi traîne dans la capitale qu’il voit quartier par quartier en homme bien organisé. Ce soir il va goûter le charme de Paris en prenant un détour avec le métro puis une marche leste bien sentie un pas élastique de grandes enjambées. Il longe les boutiques sans les voir avec l’envie d’aller dans un petit square bien connu par les amoureux de la solitude les âmes solitaires en quêtes de paix.
Un regard sur sa montre il inhale l’air sans le gaz toxique des tuyaux d’échappement, un endroit parmi tous les endroits tranquilles que l’on trouve à Paris ; Eloi dans ses sorties ne les rate jamais il trouve un moment pour s’isoler se reposer du travail stressant essaie d’échapper aux contraintes de sa famille, et là il est en osmose avec Délice, il oublie les soucis. .
Le passant attentif est intrigué par cet homme assis dans ce coin réservé aux trafiquants de drogue où se conclue à la sauvette des marchés douteux. Un, deux hommes passent, supputent si il n’y a pas une bonne affaire, embêtés d’une déconvenue puis reviennent, observent Eloi font demi tour, des hommes douteux passent près de lui mais devant le peu d’attention d’Eloi partent ailleurs.
Eloi à le plan de Paris en tête, il regarde sa montre, va sûr dans les rues qui se transforment pour le grand intellectuel qu’est Eloi en plan. Le temps sans Délice est aussi long que le début du monde et Eloi se pose la question difficile voire impossible ! Vivre simplement ! Eloi a une manivelle dans le cerveau qui ne cesse de fonctionner lui gâche la vie, sa relation avec Délice imbibée de tant de savoir tant d’analyses gâchent, vouent à l’échec ses stratégies les plus réfléchies. Il se noie. Dans ses marches solitaires l’homme fier, arrogant, orgueilleux, hautain à cet instant trébuche .devant la maison de passe de madame Irène. Il se donne un maintien convenable, car c’est ainsi. Puis rapidement arrange ses cheveux, son col de chemise, ses manches, étire son cou, passe sa main sur sa veste, un cérémonial qu’il accomplit chaque fois puis la main prête à frapper, la respiration coupée la difficulté à respirer, la gorge nouée, paniqué il attend avant de frapper les trois petits coups. Il voit Délice si belle qu’il n’ose frapper son cœur bat vite, le marteau dans la main il hésite, prend du temps l’appuie doucement encore et encore il n’ose frapper fort les trois petits coups le signal bien connu du sérail de la maison.
Avenante une jeune fille de la plus belle allure se présente lui ouvre.
- Veuillez entrer monsieur
Eloi toujours accueilli par la très avenante madame Irène imperturbable fidèle à combler les désirs de ses chers clients ;
- Bonsoir monsieur Eloi : veuillez- vous asseoir un instant juste quelques secondes : elle range des archives dans un casier appelle une demoiselle pour la remplacer.
Elle va s’enquérir de la santé d’Eloi avec des mots discrets, de son travail, de sa famille sa femme ses enfants sans outrecuidance tout naturellement.
Eloi en compagnie de madame Irène la dame aux doux parfums attend Délice tranquillement
Délice avec application regarde les ongles de ses mains, encore deux doigts à colorier avec un rouge foncé, elle attend qu’ils sèchent regarde ses doigts longs, fins, ses mains délicates, elle les secoue puis prestement descend les escaliers, se présente à monsieur Eloi de Risquetou
- Monsieur bonsoir.
- Bonsoir mademoiselle
19/06/2011
Quelques mots de bien venu le départ discret de madame Irène, Délice hésite à se lever sur l’invitation d’Eloi, charmante et gracieuse elle fait signe de la main à Eloi de s’asseoir ; il obéit à sa souveraine, fasciné.
- Avez-vous été heureux cette semaine ?
Eloi s’étonne de cette idée il racle sa gorge prend le sérieux professionnel qu’il rejette aussitôt puis pense à madame Irène aux bien faits de madame Irène, gêné il se tait ;
Délice l’interroge d’un battement d’yeux ce qui envoie Eloi vers des cimes vertigineuses.
- Ma semaine commence avec vous Délice elle est sublime.
- Suivez moi s’il vous plait.
Un couloir trois petites marches un autre petit couloir étroit une marche au fond à droite une porte Eloi impressionné suit docilement Délice. Des odeurs enivrantes une couleur chaude rouge. Contre la porte dans un cadre décoré de motifs érotiques chinois de la plus belle écriture en lettres d’or est écrit : Pour le passant en quête de beauté vous êtes dans le sérail de la très célèbre madame Irène, sublimes et envoûtantes des jeunes filles talentueuses vous accueillent ; Nous espérons avec vous passer un moment inespéré.
Signé La très haute la très savante mademoiselle Fraise Des Bois, meneuse du sérail ; ainsi est amené Eloi à visiter le sérail.
Afin d’éviter d’embarrasser Eloi, elle l’invite à l’attendre un instant.
- .Ici vous entrez dans le domaine du sérail de la maison de passe de tante Irène où de belles jeunes filles dans des poses alanguies attendent le client, nues. Elles s’offrent au visiteur, c’est à vous d’aller vers elles. Elles sont prêtes à combler vos désirs cherchent à vous surprendre par des poses étudiées avec un grand maître de la profession ;
Vous êtes un seigneur, votre importance est surmultipliée, des fauteuils sont à votre disposition accueillants, libre à vous de regarder seulement. Moi, j’ai un traitement de faveur.
- Vous attendez s’il vous plait ! Je viens vous ouvrir la porte.
Il a une envie folle de la prendre dans ses bras, il va pour la saisir elle a disparu.
La porte s’ouvre sur Délice nue, avec aisance elle amène Eloi vers ses compagnes fait quelques présentations ; Fraise Des Bois s’approche. Reine dans le sérail elle montre les charmes de son jeune corps avec la nonchalance d’un animal paresseux elle passe autour des filles alanguies sur les canapés les fauteuils s’avance vers Eloi, Délice fait les présentations.
Eloi muet va de surprises en surprises dans la maison de passe de madame Irène ; Il salue gauchement cherche Délice rejoint la porte lorsque un homme de belle prestance entre s’arrête contemple le magnifique tableau devant lui, s’adresse à Eloi
- C’est beau ! Ne trouvez- vous pas ?
Un parti pris de rester muet Eloi ne répond pas ; au fond près de la porte ils contemplent ; L’homme exprime ses pensées, Eloi regarde tente vainement d’analyser la situation devant lui ; son imagination l’envoie vers un magnifique tableau, à ce moment Délice ouvre la porte l’invite à le suivre ; Ils font à nouveau le même chemin en sens inverse.
- Etes- vous heureux monsieur Eloi.
Eloi ne comprend pas sa question, son obsession, ses notions du bonheur.
- j’ai vu un magnifique tableau Délice, j’en suis encore tout retourné ; Fraise Des Bois est splendide et courtoise elle est très bien pour ce travail, qu’en pensez- vous ?
- C’est une courtisane très belle une cousine lointaine de tante Irène elle bénéficie d’un traitement de faveur : je veux dire qu’elle n’est pas à la disposition de ces messieurs, elle pose son mouchoir aux pieds de l’heureux élu. C’est la plus belle du sérail tante Irène y veille.
J’aimerais Délice que nous allions dans le petit salon coté nord, pouvez vous me laisser seul un instant ? Je suis désolé, le sérail m’a bouleversé, j’ai besoin d’être seul ici dans ce petit salon. Je vous ferai signe par madame Irène.
Eloi, sa tête appuyée sur sa main cherche une issue à son trouble. Sa mésaventure avec Délice a provoqué un traumatisme, il se lève marche de long en large tel un fauve dans sa cage puis se rassoit.
Il prend son portable appelle madame Irène. Délice rentre.
21/06/2011
Au bord de l’abîme : sauvage, dans un état second il attrape Délice prend son jeune corps souple et doux, je t’aime ! La plaque contre le mur, passionné lui souffle à l’oreille, si outrancièrement belle ! Je vous aime, je vous aime Délice ! Il l’embrasse, l’embrasse encore lui promet de revenir vite, la bécotte, infiniment heureux. Il veut partir les mains près du loquet il retourne vers elle lui prend les mains les baise l’une après l’autre, une bise sur ses yeux revient vers la porte l’ouvre. Il a retrouvé sa dignité pour passer devant la perspicace madame Irène.
- Je vous aime Délice !
C’est un parcours de plusieurs kilomètres pour aller chez lui. Eloi mécaniquement machinalement va marcher pour rentrer. Sa raison retrouvée, un regard sombre autour orgueilleux, hautain, méprisant. Ses émotions s’évacuent dans sa marche hygiénique au fur à mesure qu’il avance porté par ses longues jambes sur les trottoirs parisiens, tout le long quelques vitrines éclairées quelques enseignes Eloi allonge le pas fait une halte sur le pont regarde la Seine sensible au charme de Paris. Et à ce moment il retrouve la poignante panique déjà connue une souffrance intolérable, Oh ! Mon Dieu ! Mon Dieu ! Mais qu’est ce qui m’arrive ! Je souffre, je souffre, Délice ! Ma très belle Délice ! Il la revoit se rhabiller dans le salon coté nord puis rien du moment merveilleux ! A ! Pourquoi ! Madame ! Pourquoi ! Si outrancièrement belle, quel esprit malin ! Maléfique ! Quelle tragédie ! Une amnésie peut être ? Il va falloir que je consulte ; une sueur froide le fait frissonner il cherche à se rassurer, passe en mémoire sa vie, son travail, sa famille, ses amis il revoit des anciennes histoires vécues lorsqu’il était gamin, un vent froid le fait frissonner, il se dépêche à rentrer ;
Dans l’appartement il va se doucher, traîner. Tourmenté l’âme en détresse il pense à Marguerite, sa vie de couple, ses enfants qu’il va retrouver en Anjou, il frémit insatisfait. Ses rapports intimes avec Marguerite purement hygiéniques une routine il se sent prisonnier. Affalé sur son fauteuil, fatigué, quelques moments ont passé Eloi s’endort. Le lendemain la musique de son réveil le sort du lit.
Il n’a pas écouté les messages, rougit de cet incident
– Nous t’attendons demain soir, pensons à toi, t’aimons, bises. Quelques messages professionnels.
Une journée de travail l’attend.
Les jours se sont écoulés dans la même teinte paisibles et doux, Marguerite ses fils David et Candide ont profité des éclaircies pour visiter le bocage Angevin à bicyclette cueillir quelques fleurs au nom bizarre ce qui appelle les moqueries des garçons
- Qu’as-tu fait pendant tes cours de botanique : ils sont impitoyables
Tant bien que mal les grands parents trouvent enfin le nom.
Plus de bruit de laisser allé dans la maison depuis le départ d’Eloi, Marguerite a recours à des menaces : je le dirai à papa !
- Vous m’écoutez les garçons : ce soir votre père va arriver fatigué par son travail, je vous rappelle qu’il lui faut du calme ; Joseph intervient sa pipe dans la main tapote sur l’autre dans un mouvement sec continue comme s’il avait envie de s’encourager. Il s’approche de Marguerite de ses petits- fils tape sa pipe plus fort dans sa main en l’approchant de David de Candide aux joues colorées par les douces brises de l’Anjou
- Tu as compris David, Candide.
Une odeur d’ail, un grésillement, Agathe fait rissoler son ail pour faire cuire des cervelles d’agneau. Le carillon sonne sept heures.
Marguerite remet en place les jouets éparpillés un peu partout. Tous sont attentifs au bruit des voitures ; Marguerite s’est appliquée à bien travailler ses cheveux abondants indisciplinés, elle va devant la glace dans l’entrée, s’observe remet en place quelques mèches rebelles, soupire troublée d’avoir grossi se régalant de la bonne cuisine d’Agathe dont elle a abusé. .
Un énervement une impatience, l’attente la crainte d’un accident ils attendent fébrilement Eloi.
Avec sérieux Eloi de Risquetou conduit sa voiture, respectueux du code de la route des vitesses mentionnées. Il a averti Marguerite de l’heure de son arrivé, détendu au volant de sa voiture il oublie ses émotions.
2/07/2011
Dix- sept ans depuis quelques mois Eloi se prépare à passer son examen qui lui ouvre la porte pour poursuivre des études d’ingénieur informaticien. C’est un jeune homme appliqué qui continue la lignée de ses nobles aïeux, vaillants et héroïques Il est travailleur et s’ingénie à être premier dans ce qu’il fait, une humeur parfois exécrable avec une suspicion vers les autres, et pour conforter son besoin de domination il s’habille à la dernière mode, avec des marques connues ; Tout jeune, Eloi est un gentleman qui ne fréquente que la gentry, le beau monde.
Il passe ses vacances chez sa grand-mère où il s’adonne à ses sports favoris : l’équitation, la natation, c’est un jeune homme grand, élancé, d’une allure plaisante.
Son nom de Risquetou fut un facteur important à s’assurer de gagner ce qu’il entreprend ; cette impression hautaine de sa personne, une timidité conforte l’envie d’être premier dans tout.
Le jour tragique de la mort de ses parents dans un accident d’auto Eloi réentend les gémissements les plaintes de sa grand-mère de sa grand tante qui ne quittait pas son chapelet mettant de très mauvaise humeur sa grand-mère Eloi entend les sons tragiques les voix qui résonnaient dans les pièces froides du château. La grisaille prend place dans son cœur il doit faire des efforts surhumain pour en sortir.
Il s’adonna au sport : l’équitation, le tennis ; Son ami Jasmin fut son copain d’école primaire puis de lycée ; Eloi se rappelle leurs parties de tennis acharnées où Jasmin lui imposait un rythme endiablé qui mettait Eloi en triste état, la raquette dans la main le bras ballant, jambes cassées, le moral à plat Eloi serrait la main de son terrible adversaire qui lui donnait des raclées dont il se souvient avec bonhomie même un sourire éclaire sa figure
Jasmin est son plus noble ami, c’est un cœur généreux.
Il devait faire face à une grand tante qui roulait les r, roulait les yeux : d’origine espagnole de nature exubérante - Eloi tu es mon fils, mon garçon, ma fierté, j’attends de toi un comportement héroïque dans les moments tragiques de ta future vie. Ne nous déçois pas, soit droit comme la Justice noble de cœur comme ton père ton grand père ainsi que fut toute la lignée de Risquetou nous sommes fiers de t’avoir comme petit fils et petit neveux que le Seigneur tout puissant te garde et là elle prenait son chapelet qu’elle égrainait en marmonnant ses prières : ainsi soit-il.
Eloi aimait l’originalité de tante Sérafine malgré les façons qu’elle avait de lui déclarer l’amour qu’elle lui portait - Sérafine vous êtes une tante originale, je vous aime il s’approchait d’elle pour un baise main que tante Célestine appréciait et lui rendait dans une expression amicale, remerciant Dieu de lui avoir donné ce beau neveux.
Tante Sérafine était pudique : pas d’excès disait- elle à Eloi de la dignité de la retenue. N’empêche qu’Eloi devant ses roulements de tambour qu’elle envoyait en faisant vibrer sa langue devait faire un effort pour ne pas rire, ce fut sa première épreuve à garder son sans froid, il s’appliquait à prendre un visage figé une froideur qui allait tout droit au cœur de tante Célestine ; - Bien mon garçon, tu peux partir.
Eloi se croyait à la caserne avec tante Célestine, ce fut un drame lorsqu’elle disparut ;
Il souffre d’une douleur lancinante lorsqu’il pense à ses chers disparus sa mère son père sa grand tante qu’il aimait tant ! Sa mélancolie, son ennui porte Eloi, il tente d’y échapper avec la belle Délice, la maison de madame Irène avec Cyprien, Fraise des bois pour aider à cicatriser les plaies qui ne cicatrisent pas ! Il pense au peintre Georges Eberlué à Bredouille le chercheur à Primate le serveur, et aux autres dont il n’a pas souvenance des noms
Un crissement de pneus, le frein à main fenêtres remontées Eloi descend de la voiture accueilli avec des mots de tendresse par tous, devant cet accueil chaleureux Eloi prend une envolée pour passer une excellente soirée.
- Alors vous allez tous bien ? Les mines sont superbes, les cris des garçons retentissent Marguerite est en pamoison devant Eloi qu’elle aime tant, Joseph tapote avec sa pipe où il peut pour calmer son émotion.
07/07/2011
Eloi comment allez vous ?
Au milieu de cette avalanche de mots de bien venue, des manifestations des garçons, c’est qui embrassera papa le premier Marguerite souriante tente de se faire entendre d’apaiser les joyeux et bruyants élans de Candide et de David
- David ! Allons calme- toi, Candide copie sur ton frère, votre père est fatigué évitez le bruit s’il vous plait. Marguerite les écarte embrasse amoureusement Eloi se tourne vers ses parents Agathe approuve le cœur généreux qui a conquis le cœur de sa fille. Des bises de retrouvaille fusent sur les joues d’Eloi. Joseph rouge d’émotion la pipe en suspend salue dans une poignée de main amicale.
.Agathe tente d’attirer l’attention.
- Venez- vous rafraîchir : assis autour de la table sur la terrasse.
Elle a la boisson qu’affectionne Eloi un petit Anjou cola.
- Après une semaine d’un travail stressant ça va vous remettre, j’en prends lorsque je suis fatiguée, une digestion pénible, l’effet camomille remet en forme, vous connaissez Eloi !
Il acquiesce d’un signe de tête.
Douillettement installé Eloi retrouve la vie familiale avec son épouse Marguerite ses enfants David et Candide ses beaux parents Agathe et Joseph, dans ce moment heureux tous suspendus à ses paroles attendent les nouvelles des jours vécus seul le questionnent sur les tracas sans Marguerite ces petits riens que Marguerite prévoit et qui facilite la vie de tous les jours.
- Vous êtes un as, puis se tourne vers Joseph, tu te souviens de mes départs en vacances avec notre fille c’était un évènement : tu paniquais tu avais ta figure des mauvais jours pourtant je mettais tout en place, il suffisait de suivre mes conseils, tu avais une humeur massacrante ; notre gendre est une perle.
- Marguerite sert nous un peu d’Anjou cola,
La : c’est bon, merci.
- Papa ? Il tire un coup sur sa pipe fait claquer le tuyau sur le verre.
- Merci.
Nous avons eu un temps mitigé et vous ?
Eloi dut faire un effort de mémoire, embarrassé, la famille suspendue à ses lèvres il bredouille quelques mots inintelligibles ;
- Vous avez l’air fatigué Eloi ces deux jours vont vous reposer. Qu’avez-vous fait dans votre temps libre ?
- Je marche ou je fais mon jogging sur le bord de la Seine, j’ai été reçu par des collègues amis, la semaine est passée : il balance sa main, sans soucis.
Agathe a fait cuire ses cervelles d’agneau elle se lève pour voir si tout se passe bien dans sa cuisine, le cake est là sur la table, sa fierté, les pommes de terre sont cuites pour faire la purée Marguerite supervise, Agathe s’énerve.
- Si tu allais rejoindre ton mari, chérie, qu’est ce que tu as à tourner autour de moi, tu me gênes.
Marguerite se glisse entre les deux hommes en leur prenant le bras, les enfants calment leur énergie en tapant sur le ballon.
Joseph pointe sa pipe vers David et Candide
- Le couver les garçons.
Sur la table une petite soucoupe Joseph suit du regard Eloi qui curieux des petites fraises s’