Le soleil entre par les fenêtres colore la pièce de touches irrégulières caresse de ses rayons Mr de Risquetou. Dérangé il ferme son livre sensible à la douce chaleur au gai rayonnement pousse un soupir de bien être, une langueur bienfaisante l’envoie dans une demie somnolence : Délice l’attrape par le bras pour l’emmener dans sa cousette rose, la gorge nouée, la respiration bloquée il ouvre grand les yeux parcourt du regard la pièce se love dans son fauteuil lorsqu’une voix, une voix bien connue le fait sursauter.
- Marguerite !
- Oui.
- Peux tu venir un instant ?
Marguerite vêtue d’un pyjama où des arabesques éclatantes font vibrer la soie qu’accompagne le léger bruit de babouches assorties, s’approche.
- Tu peux venir pour causer un peu.
- Mais on se voit tous les jours Eloi : je te ferai remarquer que nous n’avons jamais eu autant de moments ensemble pour nous informer de nos activités de la journée.
Dans leur appartement du 16eme Eloi sa femme Marguerite et leurs deux fils Candide, David font une vie rangée, établie, avec des mots qui reviennent les mêmes. Un besoin de causer histoire de casser le rythme, un caprice, un besoin de comprendre.
- Que veux tu mon ami ?
Hésitant il tente de gommer des années, retrouver la jeune fille studieuse, sérieuse, la voix chaleureuse, le contacte de ses mains, l’application de vouloir être comprise, le regard n’a pas changé, un peu moins de fraîcheur un peu d’embonpoint, toujours désirable.
- Tu es toujours belle : le ton est badin
- Je te remercie. Tu vas bien Eloi ?
Un vague regard une vague pensée un ennui qu’il secoue qu’il cherche à évacuer.
- Très bien : tu n’aimerais pas aller à Palma de Majorque par exemple ? La demande est dite d’un ton léger pourrait faire penser à une blague ; Dans ses yeux filtre l’image de Délice éblouissante troublante ; Il saisit la main de Madame de Risquetou. Il aime Délice baisse ses yeux pour cacher son émoi. Nous pourrions partir quelques jours si tu es d’accord bien entendu, je ne veux pas t’obliger ta décision sera la mienne.
- Tu parais tracassé, qu’est-ce qui ne va pas ?
- Mais pas du tout « monsieur de Risquetou est torturé par Délice qui lui triture le cœur » mon travail va bien, tout va bien n’est-ce pas ! Il pose un regard lourd sur Madame.
- Je peux t’aider si tu le veux bien je t’aime. J’aimerais t’accompagner dans ta promenade du jeudi, je t’aime je t’aime ! Que veux tu ? Monsieur de Risquetou mesure à cet instant le fossé qui les sépare.
- Tu connaîtrais le plus grand malheur de ton existence si tu m’accompagnais, c’est pas tellement réjouissant pour un accompagnateur, imagine : tu me perds dans une galerie où je me suis engouffré, dans des lieux peu recommandables, malfamés ! Je pourrais prendre un bateau mouche tu ramerais derrière ! Elle part dans un éclat de rire. Alors, d’accord pour l’hôtel cinq étoiles ?
- Tu penses ce que tu dis, ça va nous ruiner !
- Nous expédions les garçons chez Papi et Mamie puis sur un ton badin : tu ne veux pas ! En amoureux, tant de femmes seraient si fières.
- Je m’inquiète sur ton bon sens Eloi, si tu as des hésitations ton bon sens, ta sagesse te guidera, du bon sens, du bon sens Eloi : allons…Eloi crispe ses mains fait craquer ses doigts les uns après les autres, sa patience est à bout.
- Ne prononce plus les mots ; bon sens, sagesse, c’est ce que je vis tous les jours au travail : puis arrêtons cette conversation sénile comme d’habitude tu rejettes mes avances les plaisirs que nous aurions ensemble, tu n’en veux pas et tu me dis « il la contrefait » d’un ton doucereux je t’aime je t’aime, je t’aime chéri, je suis là chéri ne t’inquiète pas ! Mais ma chère ne pourrait tu changer de registre. Madame de Risquetou baisse la tête en grande fautive quelques larmes au bord des cils qu’elle essuie furtivement, comme une enfant coupable immobile sur sa chaise elle est sans courage anéantie morte elle s’est statufiée en une femme douloureuse, c’est la statut de la douleur.
Monsieur de Risquetou devant ce spectacle affligeant tente dans un immense soupir d’évacuer ce moment désagréable se lève prend la porte sort pour dissiper le brouillard qui l’envahit ;
Monsieur de Risquetou reçut une éducation solide outre les sciences qu’il connaît parfaitement, il fut dirigé vers les sports où la témérité n’a d’égal que le courage. Il pratiqua : la plongée sous marine, le sport équestre, la natation, la boxe, les arts martiaux. Un besoin intempestif de voyager le poussa à parcourir le monde. Il fut pris d’une frénésie de voyager on le vit partout sur la terre. Il grimpa l’Himalaya, affronta les tempêtes polaires, les chaleurs tropicales. Il découvrit des peuplades inconnues jusque là, partout ses longues jambes arpentaient les routes Il envahissait l’espace, il allait sur les océans, au plus profond de la croûte terrestre. Il se servait des sciences humaines pour apaiser ses désirs de voir qu’il n’arrivait pas à calmer Il était porté par des ardeurs qu’il ne contrôlait pas Etonné de ses performances qui l’amenaient sur les cimes des plus hauts plateaux, sur les océans, dans les airs, au plus profond de la terre et malgré sa soif de voir il ne trouva pas la paix, la félicité, la liberté.
Dans ses quelques moments de lucidité il eut envie de rentrer ; il chercha Délice sur la carte terrestre, clignota plusieurs fois des yeux, envoya ses jambes deux fois plus vite poussé par la hâte de revoir sa tendre amie. Il se réveilla. .
- Comment va Monsieur ?
- Cela va bien Madame ; j’aimerais rencontrer mademoiselle Délice si ce peut être. Bien sûr comme d’habitude.
Coté sud le petit boudoir petit isoloir Délice l’accueille.
- Alors Monsieur ?
- Des siècles, des siècles que nous ne nous sommes vus ma tendre Délice.
- Sept jours seulement monsieur.
- Alors j’ai donc rêvé, je défiais le temps …Je parcourais le monde !
- Quel étrange rêve, pourquoi parcourir le monde ? Voyez comme c’est facile d’être là. Pourquoi vous parcourriez le monde ?
- Je vous cherchais Délice. Je combattais comme un diable avec acharnement les guerriers, les éléphants qui barraient ma route.
- Vous vous moquez c’est pas bien, une pauvre malheureuse ne peut pas attirer tant de malheur, que voulez vous de moi Monsieur ?
- Délice je désire être avec vous, vous voir. Vous acceptez de causer avec moi ? Je vous remercie : me comprenez vous ?
- Mon grand malheur monsieur c’est d’avoir été abandonnée par… par…un être inhumain que j’aime et qui m’a conduit là.
- Nous en reparlerons ma douce amie.
Ne vous faites pas des idées sur la façon dont je vous appréhende, nous avons tout notre temps pour parler. Un mot, un seul mot pourrait vous faire comprendre Délice mais je suis avare de ce mot là. Peut-être un jour…
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Monsieur de Risquetou et mademoiselle Délice
mardi 11 janvier 2011
Le soleil entre par les fenêtres colore la pièce de touches irrégulières caresse de ses rayons Mr de Risquetou. Dérangé il ferme son livre sensible à la douce chaleur au gai rayonnement pousse un soupir de bien être, une langueur bienfaisante l’envoie dans une demie somnolence : Délice l’attrape par le bras pour l’emmener dans sa cousette rose, la gorge nouée, la respiration bloquée il ouvre grand les yeux parcourt du regard la pièce se love dans son fauteuil lorsqu’une voix, une voix bien connue le fait sursauter.
- Marguerite !
- Oui.
- Peux tu venir un instant ?
Marguerite vêtue d’un pyjama où des arabesques éclatantes font vibrer la soie qu’accompagne le léger bruit de babouches assorties, s’approche.
- Tu peux venir pour causer un peu.
- Mais on se voit tous les jours Eloi : je te ferai remarquer que nous n’avons jamais eu autant de moments ensemble pour nous informer de nos activités de la journée.
Dans leur appartement du 16eme Eloi sa femme Marguerite et leurs deux fils Candide, David font une vie rangée, établie, avec des mots qui reviennent les mêmes. Un besoin de causer histoire de casser le rythme, un caprice, un besoin de comprendre.
- Que veux tu mon ami ?
Hésitant il tente de gommer des années, retrouver la jeune fille studieuse, sérieuse, la voix chaleureuse, le contacte de ses mains, l’application de vouloir être comprise, le regard n’a pas changé, un peu moins de fraîcheur un peu d’embonpoint, toujours désirable.
- Tu es toujours belle : le ton est badin
- Je te remercie. Tu vas bien Eloi ?
Un vague regard une vague pensée un ennui qu’il secoue qu’il cherche à évacuer.
- Très bien : tu n’aimerais pas aller à Palma de Majorque par exemple ? La demande est dite d’un ton léger pourrait faire penser à une blague ; Dans ses yeux filtre l’image de Délice éblouissante troublante ; Il saisit la main de Madame de Risquetou. Il aime Délice baisse ses yeux pour cacher son émoi. Nous pourrions partir quelques jours si tu es d’accord bien entendu, je ne veux pas t’obliger ta décision sera la mienne.
- Tu parais tracassé, qu’est-ce qui ne va pas ?
- Mais pas du tout « monsieur de Risquetou est torturé par Délice qui lui triture le cœur » mon travail va bien, tout va bien n’est-ce pas ! Il pose un regard lourd sur Madame.
- Je peux t’aider si tu le veux bien je t’aime. J’aimerais t’accompagner dans ta promenade du jeudi, je t’aime je t’aime ! Que veux tu ? Monsieur de Risquetou mesure à cet instant le fossé qui les sépare.
- Tu connaîtrais le plus grand malheur de ton existence si tu m’accompagnais, c’est pas tellement réjouissant pour un accompagnateur, imagine : tu me perds dans une galerie où je me suis engouffré, dans des lieux peu recommandables, malfamés ! Je pourrais prendre un bateau mouche tu ramerais derrière ! Elle part dans un éclat de rire. Alors, d’accord pour l’hôtel cinq étoiles ?
- Tu penses ce que tu dis, ça va nous ruiner !
- Nous expédions les garçons chez Papi et Mamie puis sur un ton badin : tu ne veux pas ! En amoureux, tant de femmes seraient si fières.
- Je m’inquiète sur ton bon sens Eloi, si tu as des hésitations ton bon sens, ta sagesse te guidera, du bon sens, du bon sens Eloi : allons…Eloi crispe ses mains fait craquer ses doigts les uns après les autres, sa patience est à bout.
- Ne prononce plus les mots ; bon sens, sagesse, c’est ce que je vis tous les jours au travail : puis arrêtons cette conversation sénile comme d’habitude tu rejettes mes avances les plaisirs que nous aurions ensemble, tu n’en veux pas et tu me dis « il la contrefait » d’un ton doucereux je t’aime je t’aime, je t’aime chéri, je suis là chéri ne t’inquiète pas ! Mais ma chère ne pourrait tu changer de registre. Madame de Risquetou baisse la tête en grande fautive quelques larmes au bord des cils qu’elle essuie furtivement, comme une enfant coupable immobile sur sa chaise elle est sans courage anéantie morte elle s’est statufiée en une femme douloureuse, c’est la statut de la douleur.
Monsieur de Risquetou devant ce spectacle affligeant tente dans un immense soupir d’évacuer ce moment désagréable se lève prend la porte sort pour dissiper le brouillard qui l’envahit ;
Monsieur de Risquetou reçut une éducation solide outre les sciences qu’il connaît parfaitement, il fut dirigé vers les sports où la témérité n’a d’égal que le courage. Il pratiqua : la plongée sous marine, le sport équestre, la natation, la boxe, les arts martiaux. Un besoin intempestif de voyager le poussa à parcourir le monde. Il fut pris d’une frénésie de voyager on le vit partout sur la terre. Il grimpa l’Himalaya, affronta les tempêtes polaires, les chaleurs tropicales. Il découvrit des peuplades inconnues jusque là, partout ses longues jambes arpentaient les routes Il envahissait l’espace, il allait sur les océans, au plus profond de la croûte terrestre. Il se servait des sciences humaines pour apaiser ses désirs de voir qu’il n’arrivait pas à calmer Il était porté par des ardeurs qu’il ne contrôlait pas Etonné de ses performances qui l’amenaient sur les cimes des plus hauts plateaux, sur les océans, dans les airs, au plus profond de la terre et malgré sa soif de voir il ne trouva pas la paix, la félicité, la liberté.
Dans ses quelques moments de lucidité il eut envie de rentrer ; il chercha Délice sur la carte terrestre, clignota plusieurs fois des yeux, envoya ses jambes deux fois plus vite poussé par la hâte de revoir sa tendre amie. Il se réveilla. .
- Comment va Monsieur ?
- Cela va bien Madame ; j’aimerais rencontrer mademoiselle Délice si ce peut être. Bien sûr comme d’habitude.
Coté sud le petit boudoir petit isoloir Délice l’accueille.
- Alors Monsieur ?
- Des siècles, des siècles que nous ne nous sommes vus ma tendre Délice.
- Sept jours seulement monsieur.
- Alors j’ai donc rêvé, je défiais le temps …Je parcourais le monde !
- Quel étrange rêve, pourquoi parcourir le monde ? Voyez comme c’est facile d’être là. Pourquoi vous parcourriez le monde ?
- Je vous cherchais Délice. Je combattais comme un diable avec acharnement les guerriers, les éléphants qui barraient ma route.
- Vous vous moquez c’est pas bien, une pauvre malheureuse ne peut pas attirer tant de malheur, que voulez vous de moi Monsieur ?
- Délice je désire être avec vous, vous voir. Vous acceptez de causer avec moi ? Je vous remercie : me comprenez vous ?
- Mon grand malheur monsieur c’est d’avoir été abandonnée par… par…un être inhumain que j’aime et qui m’a conduit là.
- Nous en reparlerons ma douce amie.
Ne vous faites pas des idées sur la façon dont je vous appréhende, nous avons tout notre temps pour parler. Un mot, un seul mot pourrait vous faire comprendre Délice mais je suis avare de ce mot là. Peut-être un jour…