15.05/2011
Eloi s’endort difficilement il se tourne se retourne dans son lit cherche une bonne position. Il entend sonner les heures la peur d’une nuit blanche le pousse à prendre un somnifère mais même l’effet du somnifère se fait attendre il se lève va à son frigidaire des boites bien alignées garnissent son frigidaire il regarde ces boites mises avec amour par Marguerite, béat devant il regarde, un abrutissement le renvoie dans son lit il jette un regard sur son réveil - c’est bon.
Le lendemain son sommeil amputé il baille à fendre l’âme. Sous sa douche il tente de se ressaisir pour être dispos, une journée de travail longue l’attend il prolonge sa douche déjeune en toute hâte s’habille l’esprit occupé par son travail.
La journée terminée de retour chez lui il appelle Marguerite prend des nouvelles des garçons des beaux parents puis appelle son ami Céleste, satisfait d’avoir fait ce qu’il a programmé il défait sa cravate va boire un verre d’eau. A la fenêtre il regarde se tourne hésite le front plissé il va téléphoner à madame Irène un besoin irraisonné de voir Délice, retourne à la fenêtre se précipite sur le téléphone
- Bonjour chère madame Irène : il s’aperçoit de sa familiarité s’excuse.
- Monsieur Eloi nous sommes réellement touchés par votre familiarité ce genre là est bien vu lorsqu’il s'agit de personnes de haut rang. Je vous écoute cher ami.
Eloi est troublé par madame Irène la dame connaît l’art de séduire, elle est provocante sans trop, les mots choisis pour troubler ce qu’il faut sur un ton câlin en sourdine mais suffisamment pour être entendus. Eloi est pris de vertige, il secoue son téléphone racle sa gorge respire profondément oublie ce pourquoi il appelle enfin dans un effort de mémoire retrouve Délice.
- Oui, je pourrais parler à Délice s’il vous plait ?
- Mais, bien évidemment Eloi je l’appelle. Ah ! Je suis désolée elle ne répond pas.
- J’appellerai plus tard merci beaucoup.
Eloi est décontenancé, désemparé, désespéré semblable à un orphelin. Il va et vient de droite de gauche dans sa pièce le visage crispé par la jalousie c’est invraisemblable : elle est occupée ! Occupée ! Pourquoi ! La réalité brutale dure s’impose des visions qu’il n’ose imaginer. Après plusieurs tapes sur la tête pour faire sortir de géniales pensées, après une longue réflexion et après s’être posé la question salon nord ou salon sud ou cousette rose Eloi désespéré n’arrive pas à trancher, à cet instant là il vit un drame.
Une heure passe.
- Allo ! Madame Irène ?
- Oui
- Délice voudrait elle passer un moment avec moi ?
- Attendez cher ami une petite minute : attendez.
- Délice !
- Oui.
- En ce moment je dors mal ce pourrait il que je puisse passer ?
- Pardon !
- Je peux venir Délice sans vous déranger.
- Mais oui monsieur venez.
Eloi craint de passer une autre nuit blanche et la pensée de voir Délice le rend plus léger. Devant la glace il se voit s’observe attentivement : un beau corps d’homme jeune une belle allure naturellement élégant. Il prend sa serviette pour avoir bonne contenance.
Les pavés légers des trottoirs de Paris le bon marcheur parcourt les rues d’un pas léger pour aller voir sa belle Délice ses pieds effleurent le sol il va, prêt à briser l’obstacle qui paralyse sa mémoire.
Le moment approche d’aborder la question poignante cousette ou salon Eloi de Risquetou tourmenté à l’extrême ralentit sa marche, il s’assoit dans un square afin de réfléchir effondré devant la pensée obsessionnelle de Délice. Avec l’ordinateur Eloi de Risquetou résout les problèmes les plus ardus sans difficulté on s’informe auprès de lui si besoin est, il sait. Et là, désemparé, il tape de sa main droite son épaule gauche pour chasser le mauvais sort, les yeux rivés au sol il tente d’y voir clair. Devant la porte de la maison de passe de madame Irène Eloi toussote nettoie d’un revers de main sa manche puis l’autre passe sa main dans ses cheveux racle sa gorge, retrouve le maintient de l’homme du monde. Il prend le marteau et délicatement frappe.