20/05/2011
- Délice faites vite allez vous changer ces messieurs vous attendent.
Eloi dépité suit du regard Délice, il s’était préparé à aller dans la cousette rose ! Avec effort il cache son désappointement, gonfle sa voix gonfle sa poitrine, s’emploie à dire à Cyprien son enchantement de faire sa connaissance et que ce hasard est du meilleur venu, un plaisir d’aller dans le restaurant décrit par Cyprien Durento dont il ne doute pas de la très haute qualité.
Délice devant la glace se regarde dans tous les sens elle veut être belle pour ces deux hommes. Cyprien un athlète aux muscles saillants que l’on devine au travers de ses habits : toutes les dames frissonnent devant l’homme très fier de lui et qui apporte dans le sérail de madame Irène sa noble femme de grandes discutions. Délice n’est pas insensible, alors, pour plaire elle se pomponne, coiffe ses beaux cheveux avec soin cherche à les mettre en valeur en ajoutant un beau peigne : cadeau de sa grand-mère, sa robe assortie discrète laisse entrevoir la souplesse de son jeune corps, des souliers à talons pas très hauts ce qu’il faut pour admirer le galbe de ses jambes. Aucun maquillage. Elle pense à Pietro pousse un soupir plein de tristesse essuie une larme puis retrouve sa jeune ardeur pour accompagner Eloi et Cyprien.
Eloi s’accommode de leur différence, jovial le grand intellectuel conclue une longue amitié dans une bonne poignée de main Eloi réservé par nature est entraîné par la vitalité de l’homme il découvre un homme à l’esprit vif. Le costaud Cyprien dynamique l’entraîne, retrouve la confiance qui lui faisait défaut aussi lorsque apparaît Délice il la dévisage d’un regard hardi plein de convoitise.
Délice non habituée de ces sorties, dans la voiture assise derrière le regard perdu.
Ces deux hommes la rassure elle entend les échos de leurs voix ça lui suffit. Elle pense à Pietro avec tristesse voilà longtemps qu’elle ne l’a pas vu, il lui a pris son âme ; les moments rares quand elle le voit sont tragiques ! La voix d’Eloi la sort de sa tristesse.
- Comment va Délice ?
- Très bien.
- Nous arrivons.
Cyprien arrête sa magnifique voiture au confort impeccable en bordure du trottoir juste en face de la terrasse du restaurant ; tout est prévu pour attirer la clientèle, à l’intérieur originalement agencé, des souvenirs, cadeaux d’amis ramenés de voyages égaient les clients. Au bar quelques personnes observent le garçon qui manipule ses verres avec virtuosité ;
Cyprien lui fait signe ;
- Voilà mon plus grand ami monsieur Jules Bredouille, un grand théoricien.
- Bredouille je vous présente monsieur Eloi de Risquetou .
L’homme est malingre des yeux petits un regard aigu derrière des lunettes tend sa main en signe de reconnaissance une poigne molle. Impressionné par le personnage Eloi se tait ; il découvre dans Jules Bredouille le type même de l’homme au savoir immense ; l’homme attentif regarde Eloi, attend. Eloi cligne des yeux pour mieux comprendre le phénomène Jules qui envoie d’une façon outrancière son savoir dans un silence impressionnant Eloi ne se trompe pas c’est un savant.
Bredouille jette un regard vers Cyprien en compagnie de Délice et bien qu’il ait passé sa vie à chercher en vue de gagner le concours Lépine : son grand espoir, y mettant une ténacité un acharnement, y passant des nuits entières à travailler sur ses futures inventions malgré lui Bredouille sent son visage s’illuminer devant cette nature humaine sulfureuse. Impressionné il se lève va rejoindre Cyprien. La splendeur des femmes sur lesquelles il avait tiré un trait nonobstant leur futilité, leur légèreté leur séduction et dont il se méfiait qu’il fuyait mais là, devant Délice qu’il regarde subjugué comme on voit un bizarre objet tombé du ciel il ne comprend pas. Il cherche à s’asseoir ses jambes maigres flagellent, il veut dire un mot le mot s’étrangle dans sa gorge, fasciné par la beauté de Délice, foudroyé il cherche un verre pour avaler l’élixir Délice.