Les soupirs de Christie
- Tu as des nouvelles de Julie ?
Nous étions hésitants le vent s’était levé soudainement, je frissonnais prête à me lever pour aller me réchauffer à l’intérieur mais nous subissions les caprices du vent, nous, nous rasseyons scrutant les nuages prêts à saisir la pensée de l’autre dans un clin d’œil de connivence un dernier regard sur les nuages Lucien s’assit, les feuillent frémissaient j’étais debout mon carnet que je frappais sur ma main.
- Assied-toi Christie.
Je lui touchai l’épaule lui souris, je m’asseyais, je venais de retrouver mes jeunes années, je m’approchai de lui pour m’imprégner de sa bonne et douce chaleur rassurée de son harmonie avec le monde, son journal Le Monde dans ses mains.
Il me répéta : tu as des nouvelles de Julie ?
- Rarement Lucien elle est discrète je dois l’inventer !
- C’est ton désir le plus grand !
Je poussais un soupir qui exprimait mes doutes.
Nous tapotions chacun nos feuilles, moi mon carnet Lucien son journal le Monde.
- Tu te souviens Christie de ton enfance ?
Je battais des yeux entrais dans la magie des souvenirs.
J’avais quelques centimètres de plus, avec Manie j’avais pris de la sagesse ! De la discipline s’ingéniait t-elle Manie à me dire, elle voulait m’inculquer les bons principes : j’écoutais seulement regardais surprise par toutes ses inquiétudes, elle était là près de moi et chaque fois c’était une harmonie entre sa voix ses yeux pétillants où inquiets, son goût pour ses habits, son élégance naturelle, ses belles mains qui me cajolaient.
J’étais près de l’adolescence, le monde basculait dans mon corps ma tête, je commençais à m’affirmer trop d’après Manie : Manie perdait sa petite fille folâtre
Toute petite j’avais l’impression d’être embarquée dans une coquille de noix prête à chavirer je devais faire des efforts pour émerger en battant des mains en éclaboussant autour, Manie le pressentait, elle voulait être là à chaque faux pas ; souvent je soupirais avec Manie en guise de réponse, alors elle me disait
- Tes soupirs m’inquiètent, tu ne trouves pas de réponse Christie à ce que tu cherches ?
Je soupirais de plus belle et mes soupirs étaient si vrais si pleins d’histoires à vivre à inventer, improbables, incertaines que ma pauvre Manie dans des inquiétudes dans des tourments sans fin qui lui donnaient des regards étrangement tristes où devant j’écarquillais mes yeux en battant des paupières je la questionnais
- Tu devrais parler plus à Maman à tante Amandine elles se font du souci !
- Peut-être chérie, toi, tu pars dans la vie ! c’est une histoire que je te souhaite très belle, nous en reparlerons ; Manie avait les mots pour m’encourager c’était son dynamisme que j’aimais.
Liliane Boyrie 19/09/2011