2011-11-24
Quand elle fait marcher son grelot seulement dans certaines occasions c’est signe d’une humeur joyeuse elle le gringotte savamment envoie des tintements aux couleurs gaies aux goûts de parfums de desserts fruités, elle jouit des cliquetis dont elle joue en grande professionnelle
Madame Irène a posé son grelot près d’elle le caresse délicatement. Reinette sa messagère accourt pour prendre ses intentions.
Mademoiselle Reinette s’approche, elle a vêtu son jeune corps de vêtements légèrement amples peu transparents d’un pas de danseuse montrant un corps ondoyant elle vient saluer madame Irène.
- Vous avez une mission Reinette.
- Oui tante Irène.
- Vous allez demander à mademoiselle Délice d’avoir l’amabilité de venir.
- Oui tante Irène.
La porte s’entrouvre, le grattement contre la porte à une heure inhabituelle Délice avance prudemment la tête avant d’ouvrir.
- Entre Reinette, qu’est-ce qui t’amène ?
- Tante souhaite te parler.
- Tu sais pourquoi ?
- Je pense à une bonne nouvelle.
- Pourquoi ?
- Son grelot.
Toutefois Délice est inquiète, elle choisit une robe discrète laisse voir une beauté naturelle resplendissante, fascinante, lointaine.
L’inimaginable candeur de Délice émeut madame Irène son métier de maquerelle lui envoie une vision de filles peu amène, de l’argent facile, de l’indolence, une fainéantise qui les ont conduites dans une maison de passe. Avec son mari ils ont fondé cette maison et ils ont formé un couple où chacun à sa tâche c’est à monsieur que incombe le délicat choix des filles, intransigeant sur leur bonne tenue, de bonnes familles, de bonne éducation, de la classe enfin, belles, de l’allure, du chien tout pour attirer les messieurs de la haute société parisienne.
La dure, l’inflexible, la méprisante madame Irène Duranto avec des regards caressants accueille les visiteurs, compatissante devant leur détresse,
Reinette salue se retire.
Madame Irène en voyant approcher Délice ne comprend pas son émotion son malaise
- Bonsoir Délice Comment allez-vous ?
- Je me sens bien avec vous
Allons nous asseoir dans le petit salon si vous voulez bien, nous n’avons pas tellement le loisir de nous voir Délice, ce plaisir si rare donne une valeur à notre rencontre, nous allons en profiter, lorsque vous apparaissez je suis émerveillée, vous êtes un régal, en ce moment avec vous je m’interroge sur l’émotion que vous engendrez, j’écoute les compliments tous semblables, vous êtes une reine, certains hésitent à vous approcher ! Que puis-je faire pour vous !
Madame Irène depuis plusieurs jours a une idée qui trotte dans sa tête.
Monsieur de Tourne de la Tournière a des visés sur Délice, immensément riche, il laisse une fortune dans les maisons de passe où il vit la moitié de son temps ici ses visites sont ponctuelles trois fois par semaine à la même heure. Déhanché et bossu il fait face a cette tare en passant ses jours dans les maisons de passe de Paris. Avenant il plait et la haute société l’invite lors des fêtes car brillant de langage il anime ces réunions.
Avec madame Irène il parle souvent, là, il va lui demander de collaborer à son histoire
- Ma très chère Dame parmi tous les pouvoirs que vous avez réussiriez-vous à convaincre la très, très belle Délice de m’épouser ! Vous savez comme je sais être reconnaissant ! J’insiste sur ce point important, il n’est pas question de quoique ce soit de sexuel la nature m’a pourvu généreusement de plusieurs infirmités, vous comprenez que je ne peux avoir aucune pression sur ce sujet aussi mademoiselle Délice aura entière liberté, seulement j’exige une entière fidélité à ma personne, je la présenterai dans les grandes familles, j’en ferai une reine.
Assise face à Délice elle la regarde attentivement pense à la bonne affaire elle roucoule quelques mots d’encouragement des yeux doux.
Délice naturellement, confiante, heureuse attend sûre de la bonté de sa chère tante Irène, un moment s’installe, la lumière tamisée gomme doucement les formes endort l’esprit.
Confiante Délice attend la bonne nouvelle entrevue par son amie Reinette.