09/06/2012
Délice passe ses jours entre sa cousette, les salons. Elle va regarder leur agencement avant d’aller habiter son appartement chez le comte, remarque çà et là des meubles, des objets, des tapis, des rideaux qui pourraient aller dans la maison du comte, tout lui parait de bon goût, pour s’en assurer elle fait appel à Fraise Des Bois, elle monte les escaliers quatre à quatre toute essoufflée frappe à sa porte.
- Entre Délice. Je sais que c’est toi à ta façon de frapper, je sens ton souffle au travers de la porte, aujourd’hui tu es excitée. Qu’est-ce qui t’amène ?
- Excuse-moi Fraise de te déranger, tu pourrais me conseiller toi qui as bon goût, peux-tu me donner un instant ?
- Oui, pourquoi ?
- Tu vois chez Irène les salons sont de très bon goût. Je suis ignare dans beaucoup de domaines : dans l’ameublement entre-autres ! Je trouve les salons d’hiver, d’automne, du printemps, d’été, le grand salon, le petit salon, la salle à manger, les tapis, ceux du salon, du harem, le canapé du harem, les fauteuils du harem tout ça est très joli, très, .très joli. Tu vois le résultat ! C’est le succès de la maison d’Irène.
- Tu m’étonnes, vraiment tu me surprends, ici, c’est une maison particulière ! Tu comprends, oui. : Tu comprends !
- N’empêche c’est beau, descends avec moi.
- Je viens
Fraise arrange sa partition pousse son siège
Accompagnée de Fraise elle va regarder les meubles qui pourraient aller dans l’hôtel du Comte de Tourne, elles vont d’une pièce à l’autre puis reviennent et ça plusieurs fois.
- C’est un vrai casse- tête chinois Fraise.
- Tu devrais demander l’aide du comte peut-être ?
- Tu crois que c’est nécessaire,
Ebahie par la réponse Fraise fixe longuement Délice.
Fraise n’approuve pas les choix de son amie pourtant Délice n’arrête pas de lui expliquer la véracité de ses choix par les mots restreints de son vocabulaire en cette situation- là.
- On va chercher sur Internet.
- Il n’y a pas de meubles chez le comte ?
- C’est très vaste, il y en a, on pourrait en rajouter, il en manque Fraise, viens chez le Comte tu auras une surprise, tu peux ? Cette après-midi.
- D’accord.
Elle déplie son plan de métro : voyons le sixième, là, nous descendons à St Sulpice, rue…la voilà. Nous aurons une trotte à pied, oublie tes talons, nous prenons le métro.
- Tu ne veux pas un taxi ?
- Non.
- Pourquoi ?
- J’aime le métro. Tu as une bonne idée j’ai besoin de me dégourdir les jambes, je suis trop longtemps assise, fixe l’heure.
- Je suis libre toujours, mon corps dont on vente la beauté dont on ne tarit pas de louanges me pèse, parfois une vague d’ennui hante mes jours Fraise.
Fraise pousse soupir.
- Je te promets une belle continuation, de belles romances : elle lui prend la main la caresse, comment pourrait-il en être autrement, tu es l’incarnation de l’amour, tu auras des révérences au ras du sol, tu passeras digne au milieu du monde le même que là, seulement tu le verras sous un autre angle, tu as fait tes premiers pas ici, ils sont solides, t’ont préparé à ta nouvelle vie, ici, on apprend, tu as eu la chance d’apprendre sans t’impliquer dans cette vie lamentable, tu es veinarde, tes premiers pas sont solides prêts à aller loin, loin, loin… ! Ne sois pas craintive plusieurs années t’attendent radieuses. Nous, nous verrons nous aurons pleins de confidences à nous faire, je t’attends au tournant, te fais confiance ma petite chérie ;
- Oui, tu raconteras Wladimir : un bel homme qui dégage une force physique impressionnante, ton opposé Fraise, ils ont le don tous les deux de me faire rire, ils m’amusent pas toi ? Il faudra se réunir chez le Comte, je suis sûre qu’il aimera, nous irons dans le restaurant de Cyprien où nous retrouverons les artistes, Fraise nous bavarderons joyeusement des choses graves, tu verras Fraise notre vie va nous ouvrir des portes sur des inconnus que nous allons vivre intensément nous vivrons tous les horizons qui nous seront offerts toutes les beautés de la vie s’ouvriront à nous, toutes les richesses où tout brille, nous serons projetées dans des situations mystérieuses, vaporeuses.
- Vaporeuses, pourquoi ?
- Je ne sais pas, c’est ainsi que je le sens...
- Tu as idée de la robe que tu vas mettre, ici c’est dans les habitudes de se parer se bichonner, c’est le style de la maison de s’habiller de façon extravagante, des robes transparentes, fluides pour mettre les formes en valeur, dehors, tu vas être le monde de tous les jours, penses-y. Regarde dans ma garde-robes, n’oublie pas que nous allons prendre le métro, fais voir – Tu tires tes cheveux, tu peux aussi les laisser tomber c’est ton choix : qu’est –ce que je vais trouver pour que tu n’attires pas les regards : tu n’as pas l’allure pour le métro, la rue, tiens, mets celle-là essaie-là, les couleurs sont cassées, là, tu la glisses, vas te voir devant la glace : son drapé à la taille cache ton beau corps, laisse tomber tes cheveux, c’est mieux, on ne verra qu’eux, je vais te coiffer. Fraise d’une main experte, d’artiste, une main sensible passe la brosse dans la belle chevelure, les aère, les soulève, les étire – comme ils sont beaux Délice : laisse-les tomber.
- Et toi ?
- Je mets cette robe.
Elles descendent les escaliers joyeusement, vont saluer Irène.
- Tante Irène nous sortons ;
- Allez mes chéries.
Délice pas trop dégourdie s’applique à suivre Fraise, elles se taisent concentrées à maintenir une allure rapide, l’allure des gens autour d’elles, on se retourne sur elles, conscientes elles s’effacent, discrètes, Fraise s’est munie d’un sac où elle a enfoui un livre qui ne la quitte jamais, un tricot. Délice a jeté négligemment un châle sur ses épaules, elles sont mesdemoiselles tout le monde. Dans le métro alertes et souples elles descendent les escaliers rapidement, Délice s’amuse à lire les flèches qui indiquent les directions, .sur les quais bien qu’elle soit impressionnée elle regarde les affiches sans insister, elle prend le plie doucement calque ses pas sur les autres, son pouls bat au rythme de tout le monde, elle devient parisienne. Fraise grande habituée de ce lieu sort son livre le feuillette Délice négligemment l’interroge sur son livre, son auteur, demande son avis pour ses début littéraires ; encore trois minutes à attendre. Délice dans ce trou béant construit pour aller d’un point à l’autre de Paris rapidement est conquise, Le métro avec sa structure composée de couloirs où les pas raisonnent dans l’indifférence, composé de quais, avec ses affiches curieuses, colorées est un spectacle. Soudain un bruit d’enfer tétanise Délice monte dans le métro.
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