18/10/12
Eloi redresse ses épaules, tourne la tête de droite de Gauche pour réajuster sa cravate, gêné quelque-part il plisse le front pousse un soupir, allonge le pas. Il pense à Délice.
- Eloi je voudrais votre avis, avez-vous une idée sur la différence entre la cousette rose chez Irène et mon appartement chez le comte n’y aurait-il pas comment dire : une sorte de jumelage entre les deux ?
Eloi fronce le front.
- Vous ne répondez pas ! Nous pourrions appeler lorsque vous venez chez le comte, la cousinette.
- Chez le comte ?
- Oui, seulement lorsque vous venez Eloi chez le comte nous l’appellerons cousinette.
- Chez le comte !
- Ben oui, pour vous seulement ! Vous irez me voir dans ma cousette rose ou ma cousinette la ressemblance des mots me rassure.
Eloi pousse un profond soupir, il est profondément malheureux, ses joues se creusent, inquiet il s’arrête, soudain il a un trou de mémoire : la cousette ou la cousinette… Son cœur palpite il appuie sa main dessus, s’immobilise pour respirer. Il va avoir une explication musclée avec Délice et ses fantaisies, pour s’en convaincre il attrape sa main avec son autre main afin qu’elles ne fassent plus qu’une, puis, le pouce, l’index, le majeur, l’annulaire pointaient sur son front, cousinette, cousette, cousinette, il ne sait plus. Effondré il feuillette son carnet de rendez-vous, rien. Il tapote son front de ses doigts, ah ! La dernière fois : je dois chercher le lieu, le jour, notre dernier rendez-vous : voyons, voyons. Il revoit Irène, l’entend.
Mon cher monsieur Eloi de Risquetout, mon grand ami, permettez cette familiarité, je ne puis vous accueillir sans avoir des mots…des mots chaleureux. Une partie de moi disparait lorsque je ne vous vois pas !
C’est ça.
Confortablement assis le comte et Délice concentrés, le comte sur le dernier rapport de la vie nocturne à Paris, Délice fait voltiger son doigt sur son Smartphone, elle est à son troisième texto envoyé à son amie Fraise des Bois. Le manège des doigts fascine le comte, quelques clignotements des yeux pour comprendre la vitesse de ses doigts. Là, sur la boite, ainsi de suite, le comte est interloqué. Troublé, fasciné, sans s’en rendre compte il tapote le sol en un rythme endiablé et de même tous les deux s’arrêtent net.
Le regard inquisiteur sur cette boite amuse Délice, elle approche son fauteuil, de son doigt fuselé elle envoie devant les yeux du comte des milliers d’images, des textes avec la rapidité de l’éclair ; Le comte palpe son papier hésite, tapote sa revue sur ses genoux et ceci plusieurs fois.
- Sortez-moi ça de devant mes yeux Délice !
- Oui monsieur. Savez-vous qu’Eloi de Risquetout est seul. Ce sont les vacances scolaires Marguerite et les enfants sont partis dans leur famille. J’ai eu l’audace d’inviter Eloi, bien sûr le jour que vous voudrez.
- Délice vous êtes admirable votre idée est excellente, je vais regarder mon calendrier, dorénavant j’aimerais parler de vos projets avec vous cela éclairerait ma journée. Ne croyez-vous pas ?
- Plus que ça monsieur.
- Plus que ça ma belle Délice ?
- Oui monsieur, beaucoup plus même.
- Alors je suis complétement réconcilié avec moi-même, j’avais peur de vous froisser. Avez-vous d’autres nouvelles à me dire ?
- Je dois réfléchir pour être bien sûre ; C’est une pensée qui m’habite depuis un moment. Je ne veux froisser personne, mon cœur est torturé ! Mon bonheur est près de vous monsieur, je suis sereine, paisible avec vous.
Un décor ancien, des meubles de style, une lumière étudiée, Délice parait venir d’un autre monde, en train de poser son portable le comte la regarde elle lui parait plus belle encore, plus svelte, il part tirer le cordon.
- Henri s’il vous plait, nous allons dans la salle de réception vous allumez les bougeoirs, faites en sorte que la lumière soit pale, vous voyez ?
- Oui monsieur
- Aussi, allumez les deux bougeoirs.
- Oui, monsieur.
Un coin éclairé, deux chaises, deux silhouettes se détachent au loin dans la vaste salle.
- Le comte se penche vers Délice, prend sa main, dans un regard encourageant pour entendre les difficiles mots et pour l’amener à se confier lui prend l’autre main, observe sa chère Délice.
- Combien de texto lui avez-vous envoyé Délice ?
- Vous savez !
- C’est difficile ma chère amie de tromper le vieux renard que je suis. Et ceci, depuis quand ?
- Depuis que nous, nous sommes vus ici ; J’envoie des messages, j’espère chaque fois qu’il va répondre ! Je lui ai envoyé beaucoup de textos, beaucoup ! En espérant toujours ! Chaque fois j’ai une boule à l’estomac, Fraise me conseille d’arrêter ! Quand je prends mon Smartphone, je vais de suite dans ma messagerie, rien, c’est chaque fois rien, chaque fois monsieur ! Alors j’écris de nouveau désespérée. Peut-être il a plusieurs portables ?
- C’est possible.
Le comte soucieux se soulève avec peine de son fauteuil, haute silhouette plus tassé que d’habitude afin de trouver une solution il arpente plusieurs fois la grande pièce, le bruit de sa canne raisonne plus ou moins, parfois il tape deux fois puis trois fois ou plus suivant sa pensée ; Un temps interminable pour Délice qui tape joliment sur son portable. Le comte reprend sa place près de Délice, la tête tendu, éberlué devant la vélocité de ses doigts.
- Vous avez trouvé monsieur la raison de ce silence ?
- Délice ma très belle, très merveilleuse, vous êtes la fée de ma vie. Je crois savoir que le prince Sergey voyage beaucoup, j’expliquerais le désert de votre messagerie par des absences prolongées. Je vais me renseigner, de votre côté avec Fraise vous allez dans son magasin vous renseigner discrètement près de son personnel.
Délice tape des mains,
- Vous avez une bonne idée. Mon amie Fraise sera ravie, nous allons nous transformer en ?
- Détectives petite amie.
- Oui !
- On va bien voir lequel des deux va trouver la solution le premier à ce grave problème Délice.
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