20/11/2012
Madame Irène épanouie sourit à son téléphone. Cela fait plusieurs jours qu’elle répond à l’appel d’anciens clients avec un plaisir évident, enchantée de les retrouver au bout du fil, les implorant de lui faire une petite visite, se souvenant des bienfaits qu’ils avaient, des parfums qu’ils distillaient autour d’eux. Madame Irène enfle tout ce qu’elle peut d’orgueil en souriant, pose son téléphone, appelle Reinette.
- Madame Irène ?
- Reinette occupes-toi de faire une belle table pour un apéritif, une table bien garnie dans le salon, j’ai de la visite ce soir, tiens-toi prête ; Tu t’habilles comme il faut pour une telle circonstance. Je te fais confiance, tu as les qualités requises pour ce travail, elles sont inestimables, ton soutien aide au bon fonctionnement de la maison, tes théories nouvelles portent à la réflexion, mon mari et moi nous réfléchissons sérieusement, il serait bon de moderniser la maison.
Madame Irène attend ce soir de très hautes personnalités, le comte de Tourne et monsieur Eloi de Risquetout. Songeuse derrière son bureau elle se concentre sur le prince Sergey, elle attrape son carnet le feuillette mais hélas il n’y a que des rendez-vous d’affaires, aucune trace des clients ! Elle remue sa tête en haussant les épaules laisse tomber sa main découragée. Elle appelle Reinette lui demande de faire venir les demoiselles qui seraient les plus aptes à connaître le prince, elle lui fait part de son désir d’une tenue correcte.
Devant elle trois belles filles, madame Irène chaque fois est troublée par la beauté, la distinction, la classe de ses filles, leurs regards naïfs, leur gentillesse, elle ne comprend pas, se félicite de sa maison.
Reinette fait les présentations
- Je vous présente : Suzie, Aurélie, Elise. Les présentations faites madame Irène campe sa généreuse poitrine devant elles. Et, malgré un questionnaire minutieux sur des détails, un questionnaire approfondi qui pourrait éclairer sur le prince Sergey aucune réponse : où serait le prince ! Et malgré toutes les bonnes volontés de tous, hélas personne n’a de nouvelles du prince. Elle retourne à son bureau sa main près du téléphone.
Munie d’une clef en argent toute émoustillée elle ouvre la porte de sa tante Irène. L’air frais entre avec elles, Délice et Fraise sont enlacées, la tante Irène essuie une larme au coin de son œil, les complimente, et chaque fois clame leur merveilleuse, leur parfaite beauté, leur charme, puis les prend par la taille, toutes les trois vont dans le petit salon, Reinette prépare les chaises.
- Reinette comment vas-tu ?
- Oui ? Ca va bien et toi ?
- Très bien, Cyprien est fait pour moi tu sais, il m’émerveille, toi ?
- J’ai de grands projets en tête, je t’expliquerai.
C’est dans une joie enfantine que toutes les trois installent la table, madame Irène est au paradis.
Le comte de Tourne enfile ses gants donne quelques ordres à Henri, la porte tenue par le chauffeur, s’assoit, la voiture démarre.
- Bien monsieur.
La sonnette tinte à la porte de la tenancière Irène. Reinette ouvre la porte en grand pour honorer le comte de Tourne, madame Irène avec des salutations discrètes et conventionnelles dues au rang élevée du comte de Tourne de la Tournière d’un geste de la main l’invite à la suivre. En compagnie du comte madame Irène prend des grands airs, pose les questions d’usage.
Eloi essaie de trouver un air convenable devant Reinette qui l’invite à entrer.
Il a passé son temps libre à déambuler dans les rues de Paris, à trainer ses pas ne sachant où aller, un air grognon, ce qu’il tente tourne mal. Devant madame Irène, et devant le comte, devant Fraise et Délice il les salue maladroitement. Madame Irène prend délicatement sa main pour le faire asseoir. Eloi a des difficultés à communiquer, embarrassé il remue son épaule gauche. Le comte fin psychologue le questionne en tapant sa canne, Irène l’observe. Sa connaissance particulière d’Eloi est en éveil, elle ouvre grand les yeux ses mains posées sur ses genoux, prête.
Fraise troublée devant le regard ténébreux d’Eloi prend la main de Délice.
Délice papillote pour prendre du courage regarde le comte.
Sur ce, avec un visage épanoui Wladimir apparaît, clame son admiration devant cette assemblée qu’il a l’honneur de partager. Il clame son admiration à madame Irène en lui baisant la main puis devant ses bellissimes demoiselles s’empare de leurs mains.
- Monsieur de Toulesrisques et vous mes dames et messieurs je suis honoré d’être en une si noble compagnie. Ah ! Quel plaisir quelle émotion d’être avec vous. Fraise et Délice se mordent les lèvres. Il clame sa ferveur à Fraise, son estime au comte, son plaisir extrême d’être avec de si nobles personnes, de si belles jeunes femmes.
Monsieur Wladimir nous avons les mêmes pensées, monsieur Eloi de Risquetout n’est-ce pas ?
- Mes chers amis nous sommes réunis ici pour élucider un mystère qui nous tient à cœur à tous. Je vous invite à aller dans le salon prendre l’apéritif. Sa belle poitrine exposée voluptueusement fait exploser les voix, les rires. Eloi de Risquetout retrouve l’entrain, le comte tapote sa canne en papillonnant des yeux, Wladimir s’exprime en russe ne trouvant pas les mots, tant il est joyeux, Délice et Fraise rient aux éclats en racontant des histoires. Madame Irène est au comble du bonheur, elle laisse ses hôtes s’installer suivant leur affinité, en maîtresse des lieux et en toute connaissance du sérieux de l’évènement elle fait asseoir Cyprien près d’elle.
- Monsieur Wladimir asseyez-vous près de moi voulez-vous ?
Wladimir un regard en biais vers sa poitrine.
- Je suis ravi d’être près d’une si généreuse dame.
-