04 12 2012
Dans son bureau le comte possédé par des émotions violentes tape son stylo, déplace ses notes, ses documents, lit, relit plusieurs fois son article qu’il doit remettre incessamment, incapable de se concentrer, se lève, va dans la salle de réunion pour calmer ses impétueuses pensées, il marche accompagné de sa canne qu’il tape violemment sur le sol et qui raisonne et annonce à tout le service le désarroi du comte de Tourne, le personnel s’arrête craignant un drame.
Le comte vit le plus grand drame de sa vie, alors pour se calmer il marche et lance sa canne qu’il envoie avec violence.
Il appelle son majordome Henri.
- Monsieur ?
Henri appelez Délice s’il vous plait.
- Bien Monsieur.
Délice si jeune, si jolie arrive. Ils vont s’asseoir dans leur petit coin. Le comte effondré par l’aveu qu’il n’arrive pas à assimiler regarde Délice avec une tendresse infinie, s’approche d’elle, lui prend ses mains qu’il met contre sa joue, les yeux humides d’émotion lui dit avec des mots simples sa grande affection, l’amour d’un père pour sa fille dont il a été privé, qu’elle est sa reine, sa déesse, qu’il souhaite la voir heureuse surtout pas mélancolique et surtout pas repliée sur elle, il l’aime trop.
- Mais monsieur vous m’effrayez, je ne suis rien de tout ça ! Je suis bien avec vous, si bien ! Qu’allez-vous faire ! Et nos fiançailles que vous annoncez depuis longtemps déjà !
- Je n’ai pas eu conscience de l’effort que j’imposais à ma petite Délice ! Rien n’est changé mon amie, nous sommes pour nous fiancer peut-être ! Un jour….Délice j’ai réfléchi longuement, je vais prendre les dispositions qu’il faut pour qu’enfin dans ma vie quelque chose de bon se fasse, une ouverture qui va nous donner des forces pour trouver le prince Sergey.
- Vous allez vraiment le trouver ?
- Aucun doute Délice, nous allons le trouver ensemble, j’ai une totale assurance, comment vous sentez-vous ? Je vois dans vos yeux une joie illuminer votre visage ; Le comte la gorge contractée se lève, marche, tape sa canne violemment pour arracher sa souffrance, Délice effrayée va vers lui
- C’est bien, c’est bien ma petite Délice. Il lance sa canne pour ébahir Délice avec adresse la renvoie plus haut ! Toujours plus haut ! Elle virevolte, tourne dans tous les sens, son imagination l’entraine ! Délice s’écarte attentive à ses prouesses, subjuguée, fascinée, elle se fait toute petite.
Eloi de Risquetout, le comte, Wladimir, Fraise, Délice hormis leurs occupations quotidiennes, soucieux s’emploient à chercher sur la carte du monde le prince Sergey. Ils passent une partie de la nuit à réfléchir ; Chacun instruit par de proches amis pointe son doigt sur différents points de la carte de la Russie.
Eloi effondré de tristesse de peur de perdre Délice son seul amour veille une partie de la nuit devant son ordinateur il fait des gros plans, cherche la ville que lui a indiqué un ami tout puissant en la matière, détective de son état.
Le comte déclare à Délice avec assurance qu’il progresse et que selon lui il va aboutir rapidement.
Wladimir va dans tous les sens, se démène. Le soir il fait son rapport à Fraise, un évènement de taille se répète t’il a lui dire, aussi il révise la carte de son pays d’origine, et les soirs où il a la chance d’être avec Fraise il lui raconte l’histoire de son pays qui émerveille Fraise en la laissant septique sur la recherche du prince. C’est plein d’enthousiasme, plein de fougue, de passion qu’il plonge dans son enfance, son adolescence, ses parties avec les copains… Fraise le saisissant aux mots lui montre qu’il a de bons filons pour trouver l’illustrissime prince Sergey dit-elle d’un ton le plus sérieux du monde, en quoi il répond : le prince Sergey est mon grand tourment d’alors, sur ce il prend Fraise contre lui, lui murmure des mots doux dans toutes les langues du monde.
Fraise enquête de son côté auprès d’un musicien violoniste de son état du nom de Violesky. Monsieur Violesky crut savoir que la famille princière possédait dans le temps plusieurs milliers d’âmes dans plusieurs villages, il promit à Fraise de s’enquérir auprès de ses amis à savoir si ils connaissent le prince.
Délice interroge ses amis si attentionnés, si bienveillants, si gentils, si merveilleux, et, chacun ému devant les doux yeux un peu tristes de Délice est prêt à ne pas douter qu’il va trouver, et chacun ne doute pas du chagrin de Délice.
Tous eurent envi de se revoir chez madame Irène tenancière de la maison de passe la plus connue pour la qualité de ses filles.
Madame Irène plus épanouie encore son mobile plaqué contre sa joue clame à chacun l’immense honneur d’avoir un si noble personnage, elle caresse son mobile, invite le comte, monsieur de Risquetou, monsieur Wladimir, Délice, Fraise à venir se réunir un soir pour faire le point sur la recherche du prince. – Vous n’allez pas vous faire prier Eloi ! Tous se retrouvent tous les mois chez madame Irène tenancière d’une maison de passe, son état, chacun pour apporter leurs dernières nouvelles avec l’envie de plaire au comte à savoir où se trouve le prince Sergey et ceci les amène curieusement à se revoir régulièrement où se mêle à l’anxiété la bonhomie et où madame Irène devant Wladimir qui chaque fois les yeux enflammés murmure à ses oreilles – Irène vous êtes ma nimbe, se tournant vers la société – Ne trouvez-vous pas mes amis, la femme, très belle, près de moi ? Ce qui appela beaucoup de réflexions sur les dits visages mais quelques sourires vites réprimés et où madame Irène rouge de bonheur dans des coquetteries expose ses formes généreuses en faisant un semblant de reproche et en déclarant que ce n’est pas sérieux.
C’est avec des visages déconfis qu’ils sonnent à la porte de la maison de passe de madame Irène. Et chaque fois la séance s’annonce comme une cérémonie funèbre, ils s’assoient l’air lugubre, hochent la tête. Le comte tapote sa canne, Eloi regarde éperdument Délice, Wladimir plonge ses yeux funestement dans l’échancrure du corsage de d’Irène, fasciné, Délice inquiète papillote des yeux, Fraise les yeux grands ouverts regarde.
Pour détendre l’atmosphère madame Irène s’emploie à faire le service, verse dans les coupes le champagne et tous approuvent en hochant la tête. L’abondante poitrine, l’apanage de madame Irène inclinée devant chaque invité est l’apothéose qui met la joie dans les cœurs.
Les réunions chez madame Irène sont devenues un rituel, le comte sort sa montre du gousset de son petit gilet, fixe son monocle pour s’assurer de l’heure, appelle le maître d’hôtel Henri afin de faire venir le chauffeur.
Eloi de Risquetout chaque fois explique à Marguerite qu’il va à une réunion de travail, ce qui demande beaucoup de soins à sa toilette. Il a envoyé un SMS à un détective privé, pour lui renouveler l’heure convenue de se rencontrer dans son bureau afin d’expliquer son problème.
Wladimir pour se mettre en forme fait des étirements, va faire du vélo d’appartement, soulève des poids pour fortifier ses muscles « pour la cérémonie grandissime » dit-il à Fraise qui fait claquer les cordes de sa harpe joliment. Fier de lui il s’approche de Fraise pour montrer sa cravate et chaque fois Fraise lui serre le cou, - tu m’étouffes Fraise, tu m’étouffes !
Délice rejoint Fraise, c’est l’occasion rêvée d’être ensemble, elles profitent malgré le sérieux du moment pour rire aux éclats sur des histoires abracadabrantes, joyeusement elles partent bras dessus bras dessous.
Une dernière touche à ses cheveux madame Irène met dans l’armoire sa boîte de maquillage, range son coffret à bijoux, jette un dernier regard sur la glace, satisfaite, elle retourne à son bureau. Elle a mis une robe assortie à son teint d’une très belle coupe. Elle connait l’ordre d’arrivée de ses hôtes, immuable, d’abord le comte ensuite Eloi de Risquetout, puis Wladimir, Délice et Fraise arrivent en dernier.
Ce jour- là madame Irène se fait remplacer par Reinette. Prête à aller ouvrir au comte de Tourne, le cœur battant, les yeux sur sa montre, elle rosit de plaisir, va ouvrir la porte au comte, avec déférence l’invite à la suivre dans le salon, s’informe sur sa santé, quelques mots de circonstance, s’excuse de devoir s’absenter quelques minutes.
Les yeux rivés sur sa montre le cœur troublé, les coups bien connus sur la porte elle va ouvrir à monsieur Eloi de Risquetout, elle se permet un cher Eloi, lui demande de la suivre dans le salon où le comte est là. Ils se saluent avec de franches poignées de mains ; Madame discrètement s’éloigne, rejoint son bureau, quelques minutes après elle regarde sa montre sourit, dans une démarche souveraine va ouvrir à Wladimir qui la salut pour lui montrer sa profonde admiration devant « son être physique » dit-il chaque fois ; Madame Irène sûre de son pouvoir, conquérante, accompagnée de Wladimir entre dans le salon. Les conversations sont détournées par Wladimir qui déclame ses mots sur son immense plaisir d’être entouré de si hauts personnages, indique la main sur son cœur qu’il est atteint par mille pensées heureuses et bienheureuses et tout ce qui s’en suit ;
Madame Irène discrètement retourne à son bureau où Reinette la remplace.
- Reinette tu ouvriras à Délice et Fraise, je vais rejoindre mes invités.
- Bien madame.
Penché vers madame Irène Wladimir clame sa flamme dans sa belle langue russe avec une voix douce qui laisse entendre des mots doux, il lui clame, je dois avec les milliers de pensées qui envahissent mon cœur, et toutes les inspirations de mes pensées qui brisent mon cœur, là, près de vous madame Irène faire abstinences de ces désirs inavouables. Tous les yeux se tournent vers la porte, Délice et Fraise accompagnées de Reinette entrent. Le cœur de Wladimir s’arrêtent de battre, tous tendent leurs mains pour les accueillir.
C’est cette ambiance qu’ils aiment où les sujets sont effleurés.
Irène sensible aux désirs de ses amis en digne femme de sa maison reçoit depuis plusieurs mois ses chers amis, ses grands amis, ses meilleurs amis qu’ils honorent de leur présence leur dit-elle chaque fois. Attentive aux moindres détails elle est prête à solutionner à cautériser les douleurs du cœur. En maitresse avisée, habile elle instaure le lien qui amène le comte, de Risquetout, Wladimir Délice et Fraise ses perles à se retrouver ici dans sa maison de passe pour solutionner l’histoire du prince Sergey. Habités par les désirs de trouver le prince Sergey ils ont satisfaction à être ensemble, c’est précisément l’endroit qui leur convient, une école buissonnière, un mystère ?
- Avons-nous avancé dans nos recherches demande madame Irène en regardant le comte et en pressant la main de Wladimir. Pointant sa belle poitrine elle encourage la société à se décoincer, à dialoguer, c’est ainsi chaque fois ! Et chaque fois ils sont navrés de ne pas avoir avancé, pas le moindre petit pas, s’excusent d’être coincés par des non-sens qui s’opposent aux bons-sens et qui les mettent dans maints embarras, qui les préoccupent, les désolent.
Eloi de Risquetout leur annonce qu’il va faire appel à un détective privé du nom de Détecté.
- J’ai connaissance grâce à un ami, de monsieur Détecté de son état détective privé. Je me suis entretenu avec lui pour lui expliquer que plusieurs personnes pour des raisons différentes étaient attachées à vouloir rencontrer le prince. L’affaire lui a plu, mais je tenais à vous en informer avant de conclure.
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