l’impression qu’il dégage et poussée par l’étrangeté de son attirance vers ce couple elle insiste ; puis carrément le regarde. : Ils se sourient : maintenant Christie reverra ce couple chaque fois qu’elle voudra, car avec sa bonne mémoire visuelle il est inscrit dans ses yeux.
Dans la file autour d’elle des gens de tous âges, de toutes conditions se côtoient, se regardent avec discrétion sans insistance : coups d’œils anonymes. Les caddies sont chargés, surchargés. Elle réfléchit à ce couple. En face les caissières comme des feux follets apparaissent, disparaissent, les gens attendent, le va et vient, les allées et venues, tout ce peuple désireux de bien faire l’entoure. Dans tous les sens des lumières jaillissent, éclaboussent Christie. Un peuple mouvant dans tous les coins défile autour. Ce ballet continu Christie y est sensible. Débordant de vie au milieu de cette orgie de marchandises, de couleurs les enfants trottinent près de leurs parents, joyeux, pleins d’envie d’en voir davantage. Ses yeux se posent de nouveau sur ce couple qui au milieu de ce monde semble venir d’ailleurs. Le contraste est si frappant qu’elle insiste pleine de compassion. : Ils me plaisent ces deux là, ils sont si déphasés dans ce monde moderne ! Tout en eux