Le blanc
Autour la nature frissonnante, seul le bruit d’une page qu’on tourne, une page du journal Le Monde que Lucien gêné par le vent faisait crisser pour la remettre en place, imperturbable il continuait sa chère lecture, je le regardais debout en face de lui habitée par des pensées qui ne me paraissaient pas très importantes, indécise je restais pourtant, pensais à m’en aller et ceci après un bon moment. J’étais transformée en une plante végétale de l’autre coté du monde.
- Tu aurais un problème Christie ? Assied toi s’il te plait.
Je ne voulais pas le déranger
- Tu es encore dans ton antre ?
J’étais perplexe, je voulais aborder un sujet qu’il ne connaît pas : le mélange des couleurs et plus particulièrement l’importance du blanc. Lucien m’interrogeait du regard. Je n’avais jamais perçu tant de verts dans les arbres aux essences différentes Lucien se taisait, il attendait. J’étais partie dans le domaine de la couleur verte si riche que je découvrais avec tant d’acuité en ce moment et qui apaisait mes angoisses. Je voyageais dans le domaine des verts, je m’assis près de Lucien.
- Voilà tu connais le principe du mélange des couleurs : les primaires, bleu, rouge, jaune, tu mélanges deux primaires tu as une secondaire tu mélanges ta secondaire avec une primaire tu as une tertiaire, tu mélanges ta tertiaire avec une primaire tu as une quaternaire et si tu continues tu approches très près du noir Tu as des couleurs cassées au rayonnement subtil magnifiques tu en trouves à l’infini à ton grès.
- Oui Christie alors ?
- Eh ! Bien alors, si tu n’as pas de blanc comment vas-tu faire un bleu clair un rose pur clair ! Je viens à ceci Lucien : le blanc est indispensable, tu ne peux pas éclaircir tes couleurs sans le blanc, le blanc doit faire parti de tes couleurs impérativement. Lucien qu’est-ce que tu penses d’un beau noir ?
- Je ne suis pas peintre, je dois réfléchir, laisse moi lire.
Christie étira ses jambes calla son dos contre le banc prit une bonne respiration. Lucien reprit la lecture de son journal Le Monde .Christie frissonna prit le bras de Lucien pour se rassurer elle sentit quelque chose quelque chose qu’elle connaissait, elle se rapprocha encore de Lucien.
Liliane Boyrie 04/ 07/ 2011