22/12/2011
En descendant l’escalier Délice doit s’accrocher à la rampe elle éclate en sanglot, manque s’étouffer des images surgissent de son père sa mère, son enfance défile devant ses yeux, foudroyée elle doit s’asseoir sur une marche. Comment ! Ils sont sans nouvelles ! Quelles angoisses ils vivent ! Que puis-je maintenant ! Elle remonte dans sa cousette pour nettoyer son visage, atterrée se calme en se passant de l’eau froide. Prête à défaillir elle pense à son père sa mère ! Comment ai-je pu ! Comment ai-je pu ! Quelle malédiction pèse sur moi ! Je suis une impie, une crimine elle, n’ose plus se regarder. Mon Dieu qu’ai-je fait à mes pauvres parents ! Leur fille chérie tant aimée ! Comment ai-je pu ! Je vais en parler à monsieur le comte, fébrile elle descend les escaliers. Devant la porte elle s’arrête, hésite son cœur tape dans sa poitrine, plaquée contre le mur les yeux fermés le corps amolli, elle prend la poignée, la retire, l’approche timidement la saisit la tourne doucement, entre.
Le comte de Tourne de la Tournière né infirme la soixantaine a reçu une éducation où les études ont été le souci majeur de ses parents, donc il est doté d’un grand savoir sur toutes choses et naturellement il cherche à en savoir plus sur toutes choses.
Grand, il s’aide d’une canne, le dos déformé, déhanché, un abord agréable, un visage ouvert sympathique, le nez busqué la chevelure parsemée de blanc, une bouche ironique, un regard pénétrant et malgré ses infirmités il plait aux femmes. Son incapacité sexuelle bien connue dont il ne se cache pas l’a rendu imperméable aux attaques aussi il s’est forgé un tempérament solide face aux attaques. Il fréquente les plus chic salons de Paris où la noblesse se réunit lors de fêtes mariages anniversaires, des bals dans des salles somptueuses où, là, il apprend les derniers potins du jour. Il tape sa canne dans les lupanars, les maisons closes, les lieux inhabituels, sordides, mal famés connus de la mafia, il passe partout frappant le sol de sa canne avec une élégance naturelle et partout on le salue avec respect.
Il écrit un livre sur les mœurs dans la capitale. Il est amené malgré lui à aller dans la maison de passe de madame Irène pour voir Délice. Et lui le savant n’arrive pas à pénétrer le secret de mademoiselle Délice. La construction parfaite du corps de cette jeune fille le fascine, des rêves envahissent perturbent ses nuits. Il voit partout la sublime Délice, il veut vivre avec elle, son plus cher désir est qu’elle prenne le nom de comtesse de Tourne de la Tournière.
Après avoir franchi la porte Délice va s’asseoir près de Reinette dans le coin le plus reculé du harem.
Reinette est la messagère de madame Irène elle accomplit parfaitement son rôle et là elle doit présenter Irène au comte.
- Regarde vers là : lui indique l’endroit d’un signe imperceptible.
- - Oui je connais ce monsieur, je le vois depuis longtemps.
- - Je dois te présenter
- - Oui.
Bon. C’est l’obsession de tante elle n’arrête de me dire : surtout ne la blesse pas par des mots malheureux par exemple, je ne dois pas te dire, il a des visés sur toi, il cherche à t’avoir, il est vieux, vicieux ! C’est- on ! Tu es d’accord ?
- - Oui.
- - Tu me suis ;
- - Délice est au zénith de sa beauté elle s’incline, sur l’invitation de monsieur le comte de Tourne de la Tournière, s’assoit. ,
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