17/ 02/ 2012
De gestes nerveux il tâte ses poches, cherche dans sa sacoche ne peut croire qu’il est sans ses papiers, Déjà il lui était arrivé cette mésaventure et il s’était juré que ça ne lui arriverait plus, il tâte encore ses poches avant de s’engouffrer dans le métro, le front soucieux il fend la foule pense à tous les soucis qui l’attendent : la perte de ses cartes bancaires ! Il prend les marches quatre à quatre entre en coup de vent.
- Vous n’allez pas faire votre marche ?
- Ouf ! Je suis soulagé j’avais oublié mes papiers à tout à l’heure.
Marguerite prend le téléphone le pose, part faire la cuisine.
- Regarde : pas- mal, non ! C’est mon ami Wladimir.
- Il est russe ?
- De lointaines origines. Il me rappelle un client du harem, figure toi chaque fois lorsqu’il me voit, chaque fois il se prosterne à mes pieds, d’une voix grave son accent russe il me demande : bellissime demoisellissime est-ce que je peux embrasser vos chers petits pieds, je suis envouté, c’est la mort dans l’âme, ici, à vos pieds je vous demande de bien vouloir m’accorder un regard, une flamme ! Une flamme ! Mon esprit s’égare, je n’arrive pas à le contenir, avec un geste pathétique vers le dit organe il clame tragiquement : prenez mon cœur, ma vie, et tout ça dans un accent à mourir de rire, je pars d’un éclat de rire ! Ne soyez pas si cruelle belle fille ! Wladimir comment tu le trouves ?
- Un bel homme.
- Il est cultivé, en ce moment il apprend le fonctionnement de la harpe, ses origines etc… Je suis allée avec Wladimir au restaurant chez Cyprien. Irène avait dû rester Reinette était malade. J’étais courtisée par deux hommes imagine ! Tu vois, la belle vie. Il y a des moments je me demande si je ne vais pas regretter cet endroit, je suis chouchoutée par Irène, dans le harem j’ai les hommages de personnes distinguées, la classe, ils me connaissent et sont sans rancune, les filles sont dans tout leur éclat elles savent les attraper. Heureusement j’ai ma harpe. Je t’avoue que je ne connais rien à la vie, ce que je vis ici n’est pas la vrai vie, ici elle est maquillée fardée, un état qui fausse l’esprit, je suis si innocente Délice, j’aime Wladimir elle entoure sa harpe de ses deux bras
Et toi chérie ?
- Eloi vient, les compliments que je fais sur toi lui donne envie de mieux te connaître. Si tu veux je te le présente en privé c’est mieux. Peut-être il va venir si tu veux bien ?
- Tu le fais entrer : nous sommes des curieuses : nous allons percer le secret de ton beau ténébreux
- Ténébreux !
- Tu ne savais pas ? Ici toutes les filles l’appellent le ténébreux .
- Excuse moi je dois partir
- Tu pars ! Eloi est marié, pourquoi avec toi ça ne marche pas !
- Voilà ! Pourquoi ?
- Tu dois aller consulter un médecin, un sexo…oui un sexologue c’est un spécialiste des problèmes du sexe, il te donnera la marche à suivre Eloi semble déconnecté du sexe avec toi.
- Déconnecté !
- Tu en a un qui est impuissant l’autre est déconnecté tu crois que ça va durer !
- Déconnecté ?
- Oui il n’est pas connecter si tu veux que je t’explique
- Tu vas voir un docteur suis ses conseils.
Délice écoute son amie avec un certain détachement, les bizarreries d’Eloi elle s’en satisfait, lasse des souffrances qu’elle endure depuis son entrée dans la maison de passe d’Irène, le comportement respectueux d’Eloi vers elle lui plait elle le prend comme un jeu s’en amuse ces joutes oratoires entre eux la distrait ses plaies se referment doucement pourtant les remarques de son amie lui ouvrent de nouvelles réflexions.
- Tu as peut-être raison Fraise je vais consulter. Je pars, à bientôt.
Dans le couloir, les quelques marches qu’elle doit monter pour aller dans sa chambre sont si dures qu’elle doit s’arrêter des coups violents martèlent sa tête qu’elle tort de droite à gauche tant la souffrance est insoutenable elle frotte son front arrive à sortir de sa douleur intense encore sous le choc elle ouvre sa porte, à l’intérieur Eloi l’attend.
- Ma tendre ma douce comment allez-vous ? Je vous trouve pâle, j’espère que je ne vous dérange pas nous avions convenu de ce moment que j’attends impatiemment chaque fois. Je n’ai pas voulu vous déranger chez votre amie. Mon désir est de voir dans vos yeux les impalpables suaves beautés que vous générez vous me voyez fragile devant vous. Je vis un drame Délice, je ne peux me passer de vous !
- Ce n’est pas un drame Eloi, un bonheur immense. Vous êtes un grand amant vous m’avez donné un plaisir extrême que nous aurons souvent.
- Vous ne devez en parler à personne Délice votre vie nouvelle va vous faire fréquenter la perle de notre société extrêmement agréable en façade ! N’est-ce pas ce que nous demandons ! Le comte vous a parlé de quelques familles qu’il fréquente assidument. Vous devez vous préparer à votre nouvelle vie. Délice vous attirez naturellement ! Votre beauté ! Votre rayonnement ! Vous allez attirer la férocité excitée par la jalousie des femmes elles seront impitoyables, cruelles : au seul accroc vous serez cataloguée. Je vous crois douée pour cette vie. Vous n’êtes plus enfermée Délice ? Vous sortez souvent j’espère, faut sortir de cette maison close. Vous voyez vos parents ?
- Oui Eloi je retrouve la vie avec eux.
- Bien, quels sont les projets du comte ?
- Il m’appelle se comtesse, il veut m’épouser, me donne le choix de la cérémonie : des amis ou bien des témoins, je ne sais pas, que me conseillez-vous ?
- Mélangez-vous avec les amis du comte n’ayez-pas peur, soyez la reine de la cérémonie faites le pas qui vous fera aller plus loin, oui, je vois une très belle cérémonie de celle qui reste gravée dans les mémoires celle dont on parle dans tout Paris, brillez, étincelez, que votre éclat nous envoie la lumière. Eloi l’entoure de ses bras l’embrasse passionnément.
- Jeudi il m’amène chez lui dans le 6ième il invite un jeune couple et leur enfant des gens simples. Je suis Délice Lamoux comptable dans un grand magasin.
- Bien mon amie je vous quitte pour quelques jours, j’ai ma famille et mon travail qui m’attendent. La prochaine fois nous parlerons de monsieur le comte Urbain de Tourne de la Tournière Je vous aime ma douce Délice je me réjouis à la pensée des jours heureux qui nous attendent : Délice entourée du bras d’Eloi l’accompagne à la porte. Ils s’embrassent passionnément se jurant de s’aimer toujours.
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