31/05/2012
Délice est troublée, elle jette un regard du coté de Reinette, ne sachant pas quoi dire elle essaie de se reprendre, tord ses mains posées sur le bord de la table. Ses joues ont pris la couleur écrevisse, ses yeux plus verts encore, sa bouche délicatement ourlée appelle aux baisers, toute une harmonie subtile entourée de beaux cheveux auburn aux magnifiques reflets roux envoie monsieur de Risquetout, le comte dans un univers merveilleux. Tous se taisent, les voix trop graves les mots trop légers tentent vainement de combler les hésitations de Délice confondue par sa tragique insuffisance de mots, elle jette un regard à Reinette qui l’encourage en clignotant des yeux.
Le comte gêné tente de faire la conversation, toussote, tape sa canne, papillote des yeux, regarde Délice malicieusement, Délice se mord pour ne pas rire.
- Messieurs, j’ai pleins d’hésitations dans mon être entier, excusez la forme de ma phrase, je trouve qu’elle correspond à ma pensée. Pourriez-vous me formuler vos envies qui présentement seraient les bienvenues et, où je tenterais de répondre précisément. Elle jette un regard vers Reinette.
Reinette transformée en statue incline légèrement la tête adossée contre la porte, attend.
Le comte tape sa canne se lève, sa longue silhouette se déplie, courbé vers Délice lui baise la main
- Madame Délice je dois partir, j’ai rendez-vous avec mon éditeur, c’est avec regret que je vous quitte cher ami il salue Eloi de Risquetout les pieds joints la main en visière sur le front. Délice nous parlerons demain du déménagement : il sort de sa poche un Smartphone amusé papillote d’un œil en regardant Délice s’amuse à glisser son doigt sur l’écran tout bouge à la fois. Je m’amuse comme un gamin, soyez indulgent ! Je vous appelle avec mon vieux portable.
Reinette s’efface laisse passer le comte, l’accompagne.
- Reinette suivez-moi, je souhaiterais vous faire part des désirs qui me chiffonnent, nous allons voir ensemble ce que nous pouvons faire : c’est au sujet de Délice, allons dans ce coin isolé là-bas ! Reinette habituée à satisfaire les envies des clients accepte volontiers. Sa jeunesse auxquels s’ajoutent ses attraits : très féminine, mince, élancée dix- neuf ans à peine, rien n’est excessif dans sa tenue ses habits tout en retenue ses mots aussi, exigeante, intelligente elle est le bras droit d’Irène qui lui fait totalement confiance, l’admire pour son opiniâtreté, son dédain, son envie de remplir son compte en banque, elle l’approuve pleine d’indulgence pour les erreurs qu’elle fait, vise un beau parti projette de lui faire tenir une autre maison de passe, elle représente la fille qu’elle aime : solide, du bon sens, les scrupules à la poubelle si c’est nécessaire, son intérêt. Elle est l’idéal pense madame Irène pour continuer ce noble métier, noble dit-elle aux clients où le doute s’installe, où un sentiment de culpabilité les pousse à se confier : une fois madame, seulement une fois, par curiosité, un moment d’égarement ! Que Dieu me pardonne.et madame Irène argumente pour convaincre le pauvre malheureux trop scrupuleux lui dit-elle.
- Asseyez-vous Reinette, nous allons prendre quelque-chose qu’en pensez-vous ? Il prend son portable commande à madame Irène…Que voulez-vous Reinette ? - Un jus de fruit s’il vous plait. Un jus de fruit, une coupe de champagne s’il vous plait madame. – Tout de suite comte.
Le comte regarde longuement Reinette assise simplement face à lui, tout est simple chez elle pas d’outrecuidance dans sa façon de se tenir, ses habits.
- Je comprends les liens qui se tissent entre les personnes, (je vous parle d’ici évidemment) je crois comprendre que vous avez pour Délice de l’affection. Vous me voyez embarrassé face à vous Reinette vous me troublez. Cet imperceptible point que je vois dans vos yeux où je lis de la raillerie, si jeune et déjà si expérimentée ! Je vais au fait. Je vous avoue mon inquiétude d’envoyer Délice dans une vie si différente de ce qu’elle a vécu, je n’ai pu m’en défaire depuis que je l’ai vue la première fois et chaque fois mon émotion reste intacte, j’ai voulu qu’elle ait un autre sort, je l’ai protégé et face à ce nouveau parcours j’ai peur.
- Que désirez-vous monsieur le comte ?
- J’aimerais que vous gardiez contacte avec Délice, vous passeriez la voir de temps en temps.
- Il émane de Délice des qualités qui me font penser à des bonbons acidulés de toutes les couleurs, parfumés que l’on voudrait saisir tous à la fois les garder pour les croquer, les savourer : c’est l’impression que j’ai d’elle à cet instant. Je suis prête à l’aider si besoin, vous avez adouci ma peine de m’en séparer, je resterai fidèle à Délice, notre amitié continuera hors de ces murs monsieur le comte
- Soyez prudente : voilà l’adresse de son appartement, pas de rencontre devant la maison de passe, vous saisissez ! Votre taxi attendra plus loin ; Je suis conscient que cela entrainera une perte de temps, naturellement les frais seront à ma charge : d’ailleurs je vais en parler à madame Irène.
- C’est extrêmement généreux de votre part comte, je ne considère pas ça comme un travail ! Plutôt un plaisir comte que vous offrez, bien évidement si tel est votre désir je m’y range.
Le comte salue Reinette la remercie.
- Ma nouvelle demeure Eloi : elle s’entoure des rideaux (ce sont ceux de ma cousette) glisse ses mains sur le mur tapissé d’un tissu satiné doux, des couleurs douces diffusent une lumière tamisée donnent une atmosphère reposante. Délice glisse sa main sur les murs de sa nouvelle demeure façon de faire vivre les murs aussi de fixer l’attention d’Eloi sur ces détails qui ont une grande importance pour elle tant elle a réfléchi aussi elle insiste lui prend la main la passe sur sa tapisserie
- Voyez comme elle est douce Eloi !
- Très douce Délice vous vivez un rêve et moi avec vous, je dois faire des efforts pour le réaliser : c’est d’un très bon goût, ces meubles sont de pures merveilles, quelle belle image de vous devant la coiffeuse, cette commode voyons… quelle époque…nous n’étions pas nés…Louis XV il semble, c’est ça, les pieds : voyez la légèreté des pieds c’est magnifique.
- Le comte est venu une seule fois ici avec moi, avec le tact qui le caractérise il m’a fait comprendre qu’il ne viendrait que sur mon invitation- Ici c’est votre coin pour vos amis Délice. Vous avez vu plus loin c’est l’entrée principale. Des portes communicantes, des escaliers, des couloirs amènent dans la demeure du comte : ma future demeure. Comment trouvez-vous ?
- Vous êtes là Délice ça me suffit.
il enlace Délice la serre fort contre lui fort, Fort ! S’envole dans un univers aux milles étoiles.
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