25/03/13
Avec son accordéon Trémolo entraîne la salle dans une samba endiablée.
Primate aidé de Merlu retire des tables afin de donner de l’espace. Avec la musique du grand accordéoniste, Délice dans les bras de Cyprien madame Irène qui ne se tient plus de joie dans les bras d’Eloi de Risquetout s’envolent au son d’une samba brésilienne, quelques personnes entrent aussitôt prises en charge par Primate ; Primate contourne les tables avec souplesse son plateau dans sa main droite , il cherche une table, rajoute des chaises, pousse des tables, les retire , les remet, renvoie Merlu dans les cuisines et tout ceci dans une gesticulation bien connue de Primate.
Au bout de la table les artistes vident leurs coupes, réfléchis, pensifs ils hochent la tête, quelques mots bien sentis, approuvent, désapprouvent. Eberlué élève la voix, en désaccord avec Siget qui se lève va trouver le comte, la langue pâteuse, les jambes molles il fait des efforts pour marcher.
- Monsieur le comte j’espère ne pas être irrévérencieux ; ceci dit permettez, je salue l’érudit. Puis-je m’asseoir monsieur le comte, pour avec des mots simples, simplicité hum ! Humilité, hum ! Avec l’esprit d’une félicité festive hum ! Me pousse à une douce griserie sans pour autant hum ! Hum ! Garder hum ! L’esprit claiiir afin monsieur le comte d’avoir avec vous quelques instants une conversation respectueuse et claiiir.
Je ne sais si vous, si vous connaissez Siget sur ma carte d’identité, peintre de son état, mais pour mes amis je suis Sigit en un seul mot. Oui, comte tous mes amis me nomment ainsi, c’est à croire qu’ils se sont donné le mot ils le transforment malignement et, moi monsieur le comte dans ce naturel qu’est la nature que je transmets sur mes toiles car, là, j’ouvre une parenthèse, je suis peintre avant tout, je me présente comme je suis, monsieur Siget pour vous servir, afin qu’il n’y ait pas de malentendus et pour que ce ne soit un désagrément pour vous, Siget hum ! Sigit hum ! Comme vous le sentez.
Excusez-moi comte pour cette longue présentation.
- J’ai l’avantage ou le désavantage c’est selon d’être approché avec précaution, l’erreur pourrait être fatale, si fragile ! Monsieur certains prononcent Sigit sans outrecuidance, sans moquerie, ce qui me pousse à une haute réflexion. Quelques fois il y a de l’ironie, une coquinerie ! Aussi de la bienfaisance, de l’apitoiement devant mon être physique, et c’est surpris, émus, inquiets, étonnés pour mon anticipation comme si je l’avais fait exprès ! Mon grand malheur moi comte, moi Siget est, d’être isolé, tous, je vous le dis, tous m’appellent Sigit. Ce nom colle à ma peau, je voudrais l’exorciser, il me trouble m’envoûte. J’envoie des signaux de sympathie à tous ceuzee qui sont passés par là. Hum ! Hum !
Comte je vous parle au figuré bien sûr, je suis Siget, Sigit, selon, Hum ! Hum ! Pour ceux qui cherchent de la chaleur, avec tout le respect que je vous dois.
Le comte écoute avec sérieux le discours de monsieur Siget, un personnage loufoque, au discours profond, séduit, il lui tend la main l’invite à s’asseoir.
- Monsieur Siget, peintre avez-vous dit ! Vous avez un langage châtié qui me plait, asseyez-vous je vous en prie.
Wladimir a écouté Siget, des présentations.
- Pour vous servir je me nomme Wladimir Nietwitch la main sur son cœur, quelques courbettes, la transformation de votre nom aujourd’hui tellement imprévisible dans ce moment précis que j’en suis retourné. Nonobstant toutes explications en balayant de ses deux bras la salle sa façon de montrer. Ecoutez la musique ! Regardez-les danser ! La joie ! La fête ! Coloriée ! Non vraiment cher Sigit, tenez, je vous le dis c’est incroyablement, tenez, inimaginablement, impensablement, in…in… tenez, il n’y a pas de mots assez forts. Sans rapport ! Très cher monsieur Siget, sans vérité ! Ecoutez monsieur Sigit votre vérité n’entache nullement ma vérité. Regardez ! Ils bondissent ! Ecoutez la musique quel talent ! Quelle belle histoire !
Au loin Eberlué tente avec des signaux d’appeler Siget afin d’éclaircir leur discussion d’où Siget s’est défilé.
Trémolo salue les danseurs le cœur satisfait. Siget se lève pour donner sa place à Délice, Cyprien enjoué part dire quelques mots aux clients puis, va aux cuisines. Ils ont retrouvé leur place.
Une satisfaction, un bien être du corps et de l’esprit se lit sur les visages. Primate verse le champagne, miss Baguette joue une douce mélodie, le champagne ennoblit l’âme, glisse doucement.
Un certain âge : messieurs de Chantelour et de l’Entre-deux Tours, dans des mots appliqués discourent avec Primate au bar. A cette heure, quelques artistes reconnus prennent part à la conversation.
Messieurs Henri de Chantelour et de l’Entre de Tours discutent calmement ; Ils se rencontrent régulièrement dans le restaurant Cyprien, c’est leur habitude, ils prennent une rasade de vin, du bon vin de bordeaux leur préféré, disent-ils chaque fois. Ils parlent entre personnes de bonne compagnie, de la pluie, du beau temps aussi des nuisances de notre société, c’est leur leitmotiv, ils s’en tiennent là, parfois ils parlent philosophie. Les artistes se retrouvent à l’heure dit, au jour dit, au restaurant Cyprien pour s’apprécier.
Monsieur de Chantelair fait part de son savoir sur le comte de Tourne, savez-vous l’Entre- deux Tours que son livre : Le Sexe Dans Notre Société a été un best-seller, qui lui a rapporté des millions, c’était des francs à l’époque.
- Certes !
- Assurément.
- J’apprécie le comte, je le connais peu, mais il m’a laissé une excellente impression, c’est une tête pleine, croyez-moi. J’ai oui dire qu’il se serait colleter à une superbe femme et jeune en plus. C’est bien délicat ! Bien délicat ! Peut-on savoir comment ça va finir !
- Certes !
- Assurément.
- Tien c’est Rasemotte ! Il s’approche, nous allons dire quelques mots.
- Vous êtes de la partie monsieur Rasemotte ? Rasemotte un sourire fendu jusqu’aux oreilles s’assoit sur la chaise que lui tend l’entre- deux Tours balance ses jambes, avale goulument le champagne que lui tend Primate qu’il remercie en positionnement ses jambes.
- Messieurs j’ai travaillé une partie de la nuit, le sommeil m’oubliait ! Comment allez-vous ?
- Bien dit Chantelour.
- Bien dit l’Entre- deux Tours.
- Excusez-moi, je vois une amie, à bientôt.
- Ah ! Quelle époque mon cher ami, des mots articulés difficilement dans un soupir qui n’en finit pas, vous avez vu comme il nous a parlé ! Et comme il est parti !
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