A l’intérieur de moi depuis quelques temps, tout est prétexte à faire autre chose que de revoir le dernier chapitre de mon roman. Je suis effondrée. Est-ce que le mot effondré a toujours un sens négatif ? Peut on être effondré de bonheur ? En tout cas, en ce qui me concerne, cette sombre journée de décembre 08 ne m’aide pas à faire surface. Bien installée au chaud dans mon lit je regarde ma petite Pucette (qui est une petite chatte) elle ouvre de grands yeux pour s’assurer si je suis bien là ! Alors que nous nous regardons chacune dans nos pensées, je retrouve le jour où je l’avais amenée voir le vétérinaire : il y a déjà quelques années !
J’avais 5 chats à l’époque, je voyais donc de temps en temps mon vétérinaire, ce jour là, ce brave homme eut envie de s’épancher. Le cœur humain a besoin un jour de s’épancher ! Le noble travail, très dur de vétérinaire ne lui avait pas enlevé sa sensibilité, et c’est avec une voix effondrée qu’il me raconta la détresse d’un client.
Parmi tous les animaux qu’il eut à soigner dans son parcours de vétérinaire, ce jour là, il eut devant lui une énorme patte d’homme toute tremblante qui lui montrait un tout petit animal à moitié mort. Il regarda l’homme qui avait les yeux humides, et mon vétérinaire voyait dans tout son tragique, un homme, un colosse qui rentrait à peine par la porte, me dit-il, lui expliquant son attachement pour cette bestiole après sa séparation d’avec sa femme. Tout l’amour pour sa femme il l’avait reporté sur ce pauvre petit animal, et la main tendue vers le vétérinaire il espérait un miracle. En ce moment je vois toute la tristesse de mon vétérinaire en me disant, il avait vu tant de tragédies, tant de gens effondrés, mais là, il regarda s’éloigner ce pauvre homme avec une tristesse infinie.
Liliane Boyrie le 15 08 2008-12-15
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