Lettre
En dépliant ce tableau qui dormait dans un fourreau depuis une quarantaine d’années, je l’ai regardé, et je l’ai découvert presque en même temps que vous, mes amis. Je ne veux pas vous importuner avec trop de littérature, je vais, j’espère, avec seulement quelques phrases vous faire vivre avec moi l’acheminement du tableau de ma sœur Jeannie de Madrid jusqu’à la maison de Pessac, puis jusqu’à mon site. Ma sœur avait envoyé à ses parents le tableau que
j’expose maintenant sur mon site. Elle disait que c’était son plus beau tableau. Maman trouva qu’il était triste, c’est le seul souvenir que j’en garde. Donc il était destiné à rester dans son fourreau jusqu’à (ce qu’une bonne âme l’en sorte) au bout de quarante années…!
Je dois développer cette histoire. Moi, j’étais jeune, le tableau ne m’emballait pas. Je connaissais les dons exceptionnels de ma sœur, j’enviais vaguement la chance qu’elle avait de travailler son art. Personne à la maison n’eut envie de l’encadrer : il était voué à l’oubli total. En ce jour du 2 septembre 2009 j’eus l’idée de farfouiller dans la grande garde- robe de mon arrière grand-mère pour le retrouver. Soulagée de l’avoir entre mes mains, heureuse de le regarder avec un autre regard, je le sortis de son fourreau, et là, mes amis les pires difficultés commencèrent : imaginez, quarante années dans un fourreau (C’était son destin semblait-il) il résistait ! Le papier est solide, il résistait à toutes mes tentatives, il résistait au scotch, à toutes sortes de scotch, il résistait. Je le regardai des lueurs de colère dans les yeux. J’ai des contreplaqués que j’utilisai quand je peignais « les forces diminuent avec l’age » ils sont lourds,ils sont épais et grands ! Mais je ne voulais pas abdiquer. Lourd et volumineux je réussis à le porter de mon garage à ma terrasse. Après un minutieux nettoyage, je fixai avec des punaises à trois points le tableau « il en fallue au moins 10 » Tout était parfait je repris ma respiration en allant et venant sur la terrasse afin de me relaxer et de me remettre de ma fatigue nerveuse et physique. Je retrouvai le tableau bien tenu par les punaises et là, mes amis, j’eu un choc : il n’était pas droit, peu un millimètre... Je regardai les punaises, le tableau, et sans une pensée, le cerveau vide, j’enlevai les punaises avec mon ongle le souffle arrêté par l’effort, et je réinstallai le tableau.
Il a retrouvé sa place dans le fourreau.
Bien amicalement
Liliane boyrie 2 11 2009