La maison mystérieuse
Comment expliquer, ce qui est difficile d’expliquer à soi même, pourtant je vais m’atteler à cette lourde tâche. J’habite à deux kilomètres du bourg de Pessac. Je gare ma voiture suivant les possibilités. L’endroit est repéré : c’est le départ de mon histoire.
A peine la portière fermée mon regard avec une certitude militaire, mon regard va vers une maison ; la chance me favorise, l’heure est bonne, la lumière excellente. Quelque peu immobile, émue devant cette maison : belle bâtisse en pierre, surélevée, un sous sol, un toit en ardoises en forme d’ogive avec fenêtres. La maison dégage une noblesse, elle a cette touche qui en fait une grande maison, et devant elle défile toute une histoire : des siècles, des vies… ! L’émotion surgit dans des endroits les plus inattendus, et là, l’émotion est telle que la maison et moi, telle l’union sacrée d’un homme et d’une femme nous ne faisons plus qu’un. La gorge serrée loin du tumulte de notre civilisation, pendant quelques secondes je voyage dans l’histoire de cette maison. Une fois la rue traversée dans ce beau quartier anciennement appelé « le casino » l’émotion contenue disparaît.
Les trottoirs sont bordés de maisons bourgeoises aux formes compliquées : des petits toits en pente à des niveaux différents, des toitures très inclinées, des murs en briques. Je grignote les mètres en voyant les maisons du siècle passé sans jamais me lasser. Mais, aucune autre n’a le pouvoir de m’émouvoir. Une hutte, une cabane pourrait troubler pareillement. Cette belle maison m’envoie vers l’inaccessible, impossible de la cerner, elle m’échappe, c’est un mystère que j’aimerais pénétrer. Belle à regarder, transcendée dans mes yeux, l’envie de vous en parler a été accomplie.
Portée par le plaisir d'écrire, je vous quitte mes amis en vous souhaitant une bonne soirée
Liliane Boyrie
2009-10-05