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CHAPITRE 7 Elle cherche un article bon marché : la bonne affaire. Devant le rayon de pantalons après en avoir essayé plusieurs devant la glace sans trouver ce qu’elle veut elle remet tout en place, cherche plus loin. Des caddies plus ou moins remplis remuent dans tout les sens créent des embouteillages, Christie les yeux braqués sur son caddie entraînée par le mouvement, avec énergie pousse son caddie croise, frôle les gens. Ces moments sont pour elle facteurs de détendent. Nulle part ailleurs elle ne trouve cet équilibre que lui procure la grande surface. Voilà dix minutes qu’elle est à sa caisse 17 à attendre le couple. Torturée à l’idée de ne pas le voir elle sent une profonde fatigue, son moral est au plus bas. Ce piétinement, cette attente, la peur de ne pas le voir l’épuisent C’est son deuxième vendredi sans, démoralisée elle part s’asseoir dans son coin préféré : la librairie : le passage est obstrué, enfin avec beaucoup de patience elle arrive à son banc. Christie s’assoit, regarde sans voir… Dans un profond soupir pour évacuer son stress elle palpe son carnet son stylo elle furète, fouine, cherche. Ses yeux s’écarquillent devant les couples : elle voudrait comprendre, Devant elle un garçon une fille main dans la main, charmants tous deux, jeunes, amoureux, si innocents qu’elle en a le cœur serré ; à force de regarder son cou s’allonge, puis se ressaisissant elle médite. C’est bien eux, tous les deux, si gauches, si discrets, si pudiques qui m’émeuvent. : Elle offre un spectacle bizarre à qui l’observerait, un regard tantôt vague ou vif, quelques soupirs se mêlent à quelques murmures pour enfin prendre la décision d’écrire.
Depuis un moment Marie attend Théo elle est au bord des larmes, voilà un moment qu’elle attend Théo ; mais au milieu de ce labyrinthe de rayons qui l’entourent, tous plus opulents les uns que les autres elle ne sait pas quoi faire, elle a envie de courir autour des rayons pour retrouver Théo ! C’est un véritable tourment ! Quoi… faire… Attendre… Elle n’a qu’une envie courir dans tous les sens, à défaut elle regarde autour d’elle désespérée de ne pas voir Théo. Son imagination galope, elle a peur de ne plus le voir. A cette idée elle sent ses jambes mollir. Enfin Théo arrive, décontracté, souriant.
Pale, les larmes aux bords des yeux elle apostrophe Théo :
- Mais enfin où étais tu ?
- J’étais au rayon des nouvelles technologies, c’est très intéressant, tu devrais venir voir.
- Moi je t’attends là.
- C’était entendu que l’on se retrouvait là.
- J’ai eu peur Tony. C’est tellement grand ici.
Tu ne penses qu’à toi ; je ne te croyais pas comme ça : les larmes aux yeux : imagine si on s’était perdus à tout jamais ! Théo stupéfait n’en croit pas ses oreilles, piteux il ne répond pas : cette fois la dispute est sérieuse. Marie est blessée dans son cœur, dans son orgueil : Théo est plus sérieux d’habitude, plus attentif envers elle, cette légèreté la peine profondément.
Théo tente de reprendre ses esprits.
- Mais pourquoi t’inquiètes- tu ? Que crois tu qu’il peut m’arriver ici, voyons !
- Enfin Théo, te rends tu compte de tout le temps que j’ai passé à t’attendre, je ne sais pas, un quart d’heure au moins ! Si je faisais comme toi nous ne nous retrouverions jamais ! :
Théo culpabilise, contrit il courbe le dos : fautif aux yeux de Marie il se tait : c’est mieux, ainsi. « Marie est obsédée par l’idée qu’elle aurait pu ne jamais le revoir, elle n’arrive pas à sortir de cette obsession »
- Comment veux tu que je te trouve si on se sépare tout le temps, dans toutes ces allées, au milieux de tout ce monde, de tous ces rayons, de tous ces articles qu’elle balaie de son bras, avec tout ce bruit, tout ce monde, que j’en ai la tête qui tourne. Après ça ! Tu voudrais que je sois calme ! Et tu t’étonnes que je sois inquiète ! Tout peut arriver tu comprends bien. Accablé, par toutes les catastrophes que lui fait entrevoir Marie, Théo sinistre essaie en poussant un long soupir de voir plus clair en lui.
- Enfin Marie tu vois les choses en catastrophe ! Ton imagination te joue des tours.
- C’est comme ça, que ça arrive; toujours. Théo n’en croit pas ses oreilles : il essaie de raisonner Marie qui délire complètement.
- Qu’est ce qui doit arriver : toujours.
- Tout. .
Après l’avoir regardé longuement il lui prend la main, l’entraîne vers les caisses. Déçus, ils vont à leur caisse. La file est longue. Ils cherchent, s’épient discrètement, péteux, malheureux.
L’inquiétante personne n’est pas là.
Qu’est ce qui peut bien l’attirer ! Elle ne peut pourtant pas s’empêcher d’être fidèle à ce moment : ce désir d’aller à la caisse 17 à la même heure tous les vendredis pour rencontrer un couple est quelque chose qu’elle n’arrive pas à contrôler. Sa caisse bien aimée « la 17 », lui offre un moment qu’elle ne veut surtout pas manquer, ces moments qu’elle s’impose avec le couple, cette communion qu’elle a avec lui est incompréhensible. Et tous les trois ils se retrouvent à leurs caisses respectives, la 16 et la 17 Elle accélère le pas vers la sortie : dehors un brouillard poisseux la suffoque, lui brûle les yeux, l’oppresse. Arrivée dans son appartement elle prend sa douche, enfile son pyjama, ébroue ses cheveux, les sèche, se frictionne pour se réchauffer, prend son portable.
Fatiguée par ses doutes, par son imagination galopante « car elle se pose mille questions » par ses scénarios qu’elle aime inventer qui la font vivre, certaine qu’un jour ses craintes seront résolues, que ce jour viendra, et, avec cette conviction elle retrouve des forces.
Elle pense à ses amis Stéphane et Julie : Stéphane peint dans ses moments de loisirs. Devant ses tableaux elle cache sa déception afin de ne pas blesser son ami elle lui fait des compliments se compose un visage satisfait.
- C’est ton dernier tableau ?
- Je travaille plusieurs à la fois afin qu’ils sèchent
- Tu m’en donneras un : celui-ci me plait
- Je te le donnerai lorsqu’il sera sec.
Elle revoit le bonheur qui rayonna dans ses yeux .
Christie est démangeait par l’envie de lui dire ce qu’elle en pense. Devant ses tableaux, navrée, sans jamais lui formuler une critique, jamais lui faire une allusion sur la pauvreté de ses couleurs, son manque d’imagination, sur la banalité de ses sujets, sur des copies revues ! Il est si heureux ! Si fier de lui.
Elle connaît ces moments où elle entend la voix de Manie, étonnement elle s’efforce à retrouver les grincements entre sa mère Nanette et sa Manie.
Christie écoute Maman allons, regarde les bêtises que tu fais. Nanette comment peux-tu la laisser faire, tu lui prépares une vie difficile avec cette éducation. Comment Hector peut-il accepter ça, il la gâte outrageusement, je m’inquiète pour ma petite Christie. Mais ne t’inquiète pas Maman, je la connais, je sais qu’elle ira tout droit ves la voie qu’elle va se tracer, que rien ne l’arrêtera. Ne t’inquiète pas Maman. Et Manie, pauvre Manie en désaccord avec sa fille prie la Sainte Vierge d’aider sa petite fille.
Elle écrivait pendant les cours, dessinait sur les marges de ses cahiers. S’amusait avec la copine plutôt que d’écouter le professeur, des notes désastreuses, personne ne la contrariait, sauf Manie. Elle a passé ses examens de justesse. Elle s’amusait à écrire des nouvelles. Ne trouvant d’intérêt en rien elle a écrit . Plusieurs essais infructueux, puis un hebdomadaire c’est intéressé à elle.
Devant la fenêtre en face des blocs, les lumières vives s’avancent vers elle comme pour l’ensevelir. Elle s’accroche aux rideaux qu’elle tire d’un mouvement sec. Préoccupée par cette étonnante situation dont elle n’arrive pas à se dépêtrer elle prend une sage décision : attendre à demain pour réfléchir. Elle s’effondre dans son fauteuil, épuisée, s’endort. La sonnerie du téléphone la réveille : c’est son ami Stéphane.
- Christie, c’est Stéphane. Bonjour comment vas-tu ?
- Bien.
- On pourrait se voir : demain peut être ?
- Demain si tu veux.
- Tu parais endormie, je te réveille ?
- Je dormais. Je ne suis pas encore réveillée, je somnole encore mais je t’entends quand même. D’accord pour ce que tu vas dire, tout ce que tu diras sera bien. C’est bien que tu m’aies réveillé, d’accord ?
- Ah ! J’en suis désolé.
- C’est bon ! Tu ne me déranges jamais.
- Tu connais un restaurant pas trop cher ?
- Il y en a un pas loin de chez moi, correcte, j’y suis déjà allée, bien.
- Eh ! bien, d’accord. Nous arrivons à midi..Il y a un film pas mal en ce moment, il s’appelle : le désert dans la nuit : la critique est bonne.
- O. k.
- Julie, ça va ?
- Elle n’est pas rentrée, elle m’a chargé de t’appeler. Elle va bien.
- Bisous à vous deux, à demain.
- Tu viendras voir mon dernier tableau.
- Oui Stéphane.
Rédigé par Boyrie à 21:45 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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Rédigé par Boyrie à 12:10 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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Rédigé par Boyrie à 10:41 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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Elle écrit à sa mère connaissant le bonheur qu’elle a de lire une lettre de sa fille.
- Tu comprends Marie, une lettre je peux la lire, la relire…
Marie aime écrire, mais pudique elle ne se laisse pas aller : le stylo en suspend elle regarde Théo.
- J’écris à maman. Puis retrouvant sa lettre elle gratouille quelques mots lui envoie mille bisous, ne t’inquiète pas nous allons bien, ne t’en fais surtout pas pour nous c’est bon. Elle insiste : surtout sois rassurée tout va bien Maman à bientôt.
Aujourd’hui jeudi. : Marie tracassée par cette jeune femme qu’elle rencontre chaque vendredi dans la grande surface voudrait trouver un moyen de s’en libérer.
- Théo si nous allions faire nos courses ?
- Mais c’est jeudi !
- Eh, alors !
- Mais pourquoi ?
- J’ai envie.
- D’accord, puisque tu y tiens.
Elle a choisi ce jour spontanément elle éprouve un soulagement, un sentiment de liberté. Soulagée de ne pas voir cette personne, cette audacieuse qui la trouble et qu’elle voit régulièrement tous les vendredis dans la grande surface, amusée de lui jouer un tour, une farce, elle se prépare gaiement. Elle va essayer de l’oublier, de se libérer. Théo est là, solide, aimant. Ne pas être demain vendredi à ce rendez-vous est d’une audace qu’elle ne soupçonnait pas. Leur départ est précipité, nerveux, leurs mains si précises d’habitude sont maladroites. Les objets tombent, il faut chercher les clefs, le foulard. Ils ne se font pas de reproches, seulement surpris par cette situation inhabituelle, nerveux ils tournent, s’agitent.. Si timides au point d’éviter le regard des autres ce changement inhabituel de leur vie les perturbent. Aller aujourd’hui jeudi faire les achats dans la grande surface ! Marie est émue, crispée. Ce contacte avec cette personne la tourmente elle voudrait ne plus la voir
Marie et Théo vont faire leurs courses dans la grande surface aujourd’hui jeudi.
Visages tendus ils achètent, se faufilent discrètement autour des rayons se jettent des regards malheureux. Ils paraissent si préoccupés que l’on ne sait pas lequel suit l’autre tant ils se ressemblent. Préoccupés ils marchent mécaniquement. Cette décision hardie ne leur ressemble guère elle leur montre comme ils sont fragiles, comme ils sont atteints par cette rencontre avec cette personne. Maintenant il doivent en convenir elle est entrée dans leur vie, comme… une amie... plus peut-être… elle est leur vie leur goût de vivre. Devant cette situation nouvelle ils sont comme deux orphelins, tout leur paraît terne, triste, sans intérêt. Avec de profonds soupirs qui démontrent bien leur profonde tristesse, chacun est isolé dans ses propres pensées.
La pluie continue martèle la voiture, l’essuie-glace fonctionne à fond, les formes s’estompent sous les rafales de pluie mêlées au vent. Marie assise à coté de Théo prend son mouchoir fait semblant de se moucher pour cacher une larme. Dans leur appartement sans un mot ils rangent les denrées. Décontenencé Théo les bras ballants fait la constatation navrante qu’il manque la moitié des choses. Marie est désemparée en mettant les denrées dans le frigidaire. La mauvaise humeur s’installe. Comment peut on être si peu attentif ! C’est presque insoutenable, une vraie tragédie pour Théo. Les larmes aux yeux, assise par terre Marie est inerte. C’est un drame dont Théo est acteur et témoin à la fois. Enfin il décide de l’aider.
- Eh bien, nous irons demain dit Théo, ce n’est pas gênant ! Tu fais un drame de tout, écris ce qui manque ! J’irai. L’espace d’un éclair elle a vu ses yeux rire.
- Je veux y aller aussi, je veux t’accompagner. J’ai tant de plaisir d’être avec toi Théo. Je suis si bien avec toi dans ces endroits là, si tu savais comme dans la grande surface je me sens tendrement aimée par toi. Théo est ému : c’est un tendre : il aime Marie et ne veut pas la contrarier.
- D’accord.
Il y a dans la vie des moments riches en émotions ; en cet instant Théo et Marie le perçoivent confusément. Marie à la cuisine chauffe sa pizza, Théo navigue dans internet. Le martèlement de la pluie sur la rambarde de la vitre, régulier, monotone, brise le silence.
Sale temps fait remarquer Théo tout en soupirant se dirige vers la fenêtre. Je suis fatigué, pas toi ?
- Un peu.
- Tu as des nouvelles de tes parents ?
- Je les appelle.
Les pas nerveux de Marie heurtent le sol de petits coups secs, le temps passe : amollis par le bruit de la pluie, nonchalants ils doivent faire des efforts pour reprendre pied. Marie s’installe devant la télévision avec sa pizza. Théo devant son ordinateur grogne quelques mots incompréhensibles. Il arrive que les soirées sont lourdes, les murs se rapprochent, les oppriment, la respiration est plus difficile, alors, il faut ouvrir la fenêtre pour respirer à fond.
- Et, si nous allions chez Maman, demain ?
Théo installé devant son ordinateur, les mains en suspends n’arrive pas à réaliser. Il fait pivoter son siège regarde Marie, abasourdi. Bonne pâte il se plie à ses désirs : chaque fois l’effet de surprise le laisse pantois. Il ne comprend plus Marie, elle, si paisible, si tranquille n’arrête pas de lui créer des surprises en ce moment, pire, des situations qu’il doit assumer tant bien que mal.
- Tu rêves ! Nous en venons il y a à peine quinze jours, et puis demain c’est demain ! Théo s’approche d’elle perplexe en se grattant la poitrine, s’installe dans le fauteuil en face d’elle, attend.
- J’aimerais partir demain, Théo.
Théo rassemble ses pensées avec peine. Depuis quelque temps devant les idées incongrues de Marie il est dépassé. Il ne reconnaît plus Marie, sa Marie si paisible.
- Et pourquoi demain ?
- Je languis de mes parents.
- C’est loin… tu imagines toute cette route, encore !
- J’ai tellement envie de partir, si tu savais.
- O.K. C’est entendu nous partons demain.
- Théo ? Je téléphone à maman : je peux lui annoncer notre arrivée pour demain ? En ce moment ce sont les vacances de ma petite cousine.
- Tu fais comme tu veux.
Madame Etienne, Monsieur Etienne et leurs enfants, Marie et Thomas mènent la vie de tout un chacun. Monsieur : chauffeur routier est absent les trois quart du temps. Madame dut laisser son travail pour élever ses enfants. En cette chaude journée de juin où le soir les cigales font entendre leur chant strident, Madame Etienne profite de cette calme après midi pour se reposer, lire son hebdomadaire : car les enfants de retour de l’école vont la réclamer, l’occuper.
Les années ont passé, les enfants sont devenus des adolescents. Madame Etienne a repris son métier qu’elle affectionne : fleuriste. Elle travaille dans une jardinerie non loin de chez elle. Monsieur Etienne dans ses moments libres s’occupe de remettre de l’ordre dans l’esprit d’indépendance des enfants. Puis Marie et Thomas sont devenus de beaux jeunes gens.
Assises à la terrasse d’un café devant le port de Marseille en dégustant leur jus fruit, Marie et son amie Nicole profitent de cette belle après midi. Elles jettent des coups d’œil vers les garçons, pouffent de rire en se cachant derrière leurs mains.
- Puis je m’asseoir à votre table s’il vous plait ? S’informe poliment un jeune homme à peine sorti de l’adolescence. Arcades sourcilières levées, Nicole après l’avoir observé un moment opine de la tête, d’un signe de main elle lui montre la chaise. Gênées, et curieuses à la fois elles le regardent interrogatives. Après les échanges de politesse Marie enhardie par son amie se hasarde à lui poser une question.
- Tu es seul à Marseille ?
- Non, je suis avec un groupe d’étudiants.
Nicole plus hardie le jauge : elle aimerait bien sortir avec lui. Elle tente le coup.
- Si tu veux nous pourrons te servir de guide, nous connaissons bien Marseille et ses environs.
- Vous êtes extrêmement aimables, mais je suis avec un groupe. Si vous voulez mon numéro de téléphone…
- Oui, nous vous promettons de t’appeler.
Tenez. Après s’être échangés leurs numéros de portable ils se sont quittés en se jurant de s’appeler bientôt.
Cette rencontre fortuite fut le déclencheur qui a réuni Marie et Théo.
Adeline est une belle adolescente, joyeuse, folâtre, elle les attend toujours avec impatience, c’est un vrai petit diable, un boute-en-train, un tourbillon de vie, son exubérance est génératrice d’énergie. Pétulante, remuante, elle préfère s’amuser plutôt qu’étudier, ce qui lui vaut un carnet de notes déplorables. Elle plaît énormément avec son sourire hardi dont elle sait profiter. Sa maman lui choisit toujours des robes aux couleurs vives qui lui vont à ravir. Quelques taches de rousseurs par ci par là sur son visage, un petit nez retroussé juste au bout lui donnent un air mutin. Théo et Marie aiment aller à Marseille. D’habitude lorsqu’ils décident ce voyage ils en parlent à l’avance, c’est un sujet de discutions qu’ils aiment : une aventure !
Aujourd’hui, sans préambule Marie annonce qu’elle veut aller à Marseille voir ses parents !
- Je meurs d’envie d’être à demain Théo. Nos courses sont faites ! C’est bon. Théo regarde si tu à bien mis ce qu’il faut dans ton sac, remue toi un peu.
- C’est bien loin pour si peu de temps…
- Nous partons vendredi, et nous revenons dimanche : c’est ce que nous faisons d’habitude !
- Je te l’accorde, mais il n’y a pas longtemps que nous y sommes allés, tu n’es pas fatiguée ?
- Ca va. .
- Théo, arrête la conduite principale du gaz, jette un coup d’œil aux fenêtres, les clefs ! Bon. Allez dépêche toi, grouille un peu. Comme des machines bien huilées Théo et Marie ont tout préparé en un clin d’œil.
J’ai hâte d’y être. J’ai téléphoné à maman que nous arrivons ce soir : elle est restée muette de surprise et d’inquiétude aussi : elle avait peur que nous ayons des problèmes : elle jubile évidemment Après avoir bien éteints le gaz, bien fermés la porte, un sac dans chaque main, Théo et Marie, partent pour Marseille.
Les petits villages avec leurs clochers, les prairies, les coteaux, les vastes étendues qui s’étirent jusqu’à l’horizon défilent devant leurs yeux Dans la voiture, Marie le regard perdu est prise d’une douce léthargie De temps en temps elle jette un coup d’œil sur le paysage qui défile à une allure régulière. Théo conduit bien, il est respectueux du règlement, Marie peut lui faire confiance. Ses yeux cillent, le bruit régulier du moteur l’endort : elle se laisse aller. Le relais se fait plusieurs fois dans le voyage : lorsque Théo est fatigué, il cède le volant à Marie : ils se font confiance.
- ça va Théo ? Je peux dormir ? Elle s’installe commodément sans attendre la réponse : elle n’a pas pu résister au ronronnement du moteur.
C’est une coquette maison entourée de fleurs, d’arbustes, d’un gazon bien entretenu : on aime s’y retrouver en famille. Elle a un aspect agréable, ses boiseries bleu pastel donnent envie de connaître les hôtes tant elles sont soignées, délicates. La maison juchée en haut d’une colline est pour le passant la maison où l’on aimerait vivre. Un magnolia étire son ombre bienfaisante, joue avec les couleurs, tantôt bleues, mauves, claires, foncées. Des parterres avec des fleurs aux couleurs variées, au parfum délicat entourent la maison, Marie et Théo accélèrent le pas : encore quelques marches à monter... Maman et Adeline les ont aperçus, elles accourent vers eux avec des exclamations de joie et des gestes de tendresse. Marie ne peut détacher de ses yeux sa chère Adeline. Seulement un an a suffi : dans un souffle elle lui dit:
- Tu es belle !
Théo n’ose pas la prendre dans ses bras ;
Elle l’attrape.
- Tendre idiot ! Lui flanque quatre grosses bises.
- Maman ? : Thomas n’est pas là ?
- Ton frère passe le week-end chez son ami. Il viendra faire un saut à la maison. Aujourd’hui il y a Amélie la copine d’Adeline, tu la connais ?
- Oui.
Dans la maison règne un silence inhabituel. Par la fenêtre entrouverte une odeur entêtante de magnolia engourdit les cerveaux ; l’air lourd, chaud et pesant annihile les forces. Ne voulant pas troubler l’atmosphère d’un commun accord ils baissent le ton, leurs voix sont plus feutrées. Un charme envoûtant paralyse les cerveaux. Maman silencieuse regarde, elle si volubile d’habitude se met à l’unisson. Le temps tourne au ralenti. « Qui est donc ! Qu’est-ce donc ? troublent à ce point... Les mots sont dépassés…les respirations sont ralenties, les regards soutenus devant Adeline »
- Qu’avez-vous à me regarder ainsi ? Allez on part. Comme un cheval fougueux ils retrouvent leurs voix qui raisonnent gaiement autour de la table. Tous sont rayonnants de santé : encore quelques petites histoires… puis ensemble ils se lèvent avec l’envie folle de bouger :
Marie est pleine d’enthousiasme.
- Allez, on y va ?
- Où ?
- Eh bien ! Aux calanques, tous ! .
. Elle ne tient pas en place, accroche Théo par le bras, attrape Adeline au passage. Maman viens ! J’ai tellement hâte d’y être. Allez…Allez… Ah ! Le bon air des calanques, je le respire déjà : Théo… Maman… Adeline… Dépêchez vous ! Maman viens nous allons chercher des coquillages. Tout le monde est prêt ? (Maman fait de très bonnes omelettes aux coquillages, aux rascasses) J’ai une envie folle de voir la mer. : » Marie rêve de voir la mer le soir au coucher du soleil ». Vite… vite… dépêchez- vous, elle se remue se trémousse dans tous les sens pour activer les autres, Marie retrouve sa bonne humeur. Théo, fatigué par la route se rassoit, voûté, inquiet de voir Marie si énervée : elle d’habitude si calme, si paisible : ce départ précipité… Beaucoup de choses…il ne comprend pas.
- Théo enfin, qu’est-ce que tu fais, là, assis : si tu te secouais un peu.
- Maman laisse la cuisine allez, viens… viens… !
- Après tout, tu as raison. Je viens.
- Conquis par l’enthousiasme de Marie ils s’équipent en vitesse, chaussent leurs pieds dans de bonnes chaussures : seul Théo montre une lassitude. Assis sur le banc accoté contre la maison, soucieux il observe Marie.
Au pas de course ils vont vers les voitures.
Maman est au paradis : son mari chauffeur routier est souvent absent. Elle vit sa liberté comme une gamine avec ses enfants : son souhait serait de voir Marie et Théo plus souvent, mais c’est aller au delà de ses espérances, aussi lorsqu’ils viennent les fenêtres s’ouvrent en grand. Les jours ne sont pas assez longs pour tout ce qu’ils veulent faire. Aujourd’hui Maman mijote ses meilleurs petits plats aidée par Marie. Théo fait son jogging, Adeline se trémousse par ci, par là, avec son amie Amélie. Elles apparaissent de temps en temps, juste le temps de voir leur jolies petites robes multicolores. On entend seulement le crissement du tissu, le bruit léger de leurs petits pieds : elles tourbillonnent dans tous les sens. Leurs voix juvéniles résonnent dans la maison.
Adeline entraîne sa copine avec elle
- Viens écouter mon dernier C.D, elle l’entraîne dans sa chambre grimpe les marches quatre à quatre ayant hâte de lui raconter ses histoires. Dans la maison le calme est enfin revenu. …
- Tu es amoureuse de Thomas ?
- Oui, mais il est si lointain…
. - Tu connais Paul ?
- Non.
- Si tu savais ce qu’il me plait ! Mes parents, ma tante, me surveillent comme le lait sur le feu.
- Tu lui plais ?
- Il me regarde à peine.
- Tu crois qu’il est libre ?
- Je pense qu’il est timide : je devrais peut-être faire les premiers pas... !
- Tu devrais t’intéresser à ce qu’il fait, l’inviter chez toi, essaie, tu verras bien…
- J’hésite, j’ai peur qu’il refuse.
- Essaie.
Dans sa balade dans le quartier Marie s’immobilise devant l’enclos de madame Freynel
- Hou ! Hou !
Marie ! Que je suis heureuse de te voir ! Attends s’il te plait je vais me laver les mains : sûr que tu es belle !
- Vous êtes gentille madame Freynel : c’est toujours magnifique chez vous.
- J’essaie de faire du mieux que je peux : à mon age c’est dur tu sais ; je vais devoir me faire aider. Toi tu es si jeune ! Tu as tant de choses à faire….
- Nous sommes là pour deux jours seulement, nous repartons demain.
- Ta maman doit être contente. Elle s’ennuie sans toi.
- Nous venons souvent. Eh bien ! Madame Freynel au revoir, à une autre fois.
Assis sur un banc Théo la tête dans les mains n’entend pas les pas feutrés de Marie, qui, immobile devant lui le contemple. Soudain prise d’une bouffée d’anxiété elle murmure : Dieu je l’aime, je l’aime éperdument!
Un éternuement malencontreux fait lever la tête de Théo.
- Je crois bien que je dormais : qu’est-ce que tu fais ?
- Je te regardais. Je viens de faire un tour dans le quartier, j’ai vu madame Freynel qui jardinait. J’ai croisé personne le quartier est désert. Puis je suis allée voir les oliviers et comme je passais devant la maison de Claudine j’ai sonné : elle n’était pas là.
- Viens ! Théo la prend par la main, l’entraîne. Ils sont fous tous les deux, ils courent dans le vent jusqu’à épuisement, s’enlacent, rient aux éclats.
Devant son bureau, la tête dans son bras replié Christie voit l’avenir sous de sombres auspices. Se sentant abandonnée par son couple elle est égarée. Mille soupçons l’envahissent. Ils se sont moqués d’elle tous les deux. Dotée d’une imagination féconde elle invente mille scénarios invraisemblables. Elle n’arrive pas à croire qu’elle ne les reverra plus. Son portable dans sa main elle cherche qui appeler pour trouver du réconfort, découragée le pose. Après avoir souffert le martyre, avec sa bonne nature elle se secoue pour enlever les frissons qui la paralysent, se réjouit à la pensée de retrouver son couple caisse 16 vendredi prochain. Avec une énergie neuve elle s’habille en toute hâte pour faire son jogging.
Une odeur d’épices, de petites galettes, les rires d’Adeline, d’Amélie accueillent Théo et Marie. Rayonnants de bonheur, épuisés s’affalent sur les sièges. Une fatigue bienfaisante les engourdit. Sur le pas de la porte en tenue de sport Thomas immobile, amusé de la surprise qu’il provoque s’avance vers sa sœur. Marie lui tend sa joue émue devant ce beau garçon.
- Ca va Thomas ? Que tu es grand : chaque fois il la surprend.
- Ca va.
- Maman, quand revient papa.
- Dans huit jours En ce moment il est en Roumanie : téléphone à son portable tu verras bien il sera content.
- Ca marche, si loin ?
- Tu verras bien ...
Maman a mis sa robe de fête aujourd’hui. Elle parait si jeune au milieux de ses enfants qu’on la prendrait pour leur grande sœur. Ils s’occupent tous avec passion afin de l’aider. Marie se charge de mettre la table, Théo cherche à se rendre utile, Adeline veut aider tout le monde, Amélie balai en main fait des yeux langoureux, roucoule devant Thomas qui lui jette des regards amoureux.
- Et, si on ajoutait un couvert.
- Pour qui Maman ?
- Pour Madame Freynel
- Vas la chercher, elle est seule ça lui fera plaisir.
- J’y vais
- Non, c’est moi.
- C’est moi.
- Ne vous disputez pas : tu y vas Adeline.
Adeline ne désire que ça, quelques pirouettes et d’un bond la voilà partie. Tout le monde participe à la fête : surexcités par cette invitation ils veulent que tout soit parfait. Gratifiés par le sourire de madame Freynel ils entonnent ensemble une chanson de bienvenue.
Ces réunions sont des moments merveilleux qui transportent maman au paradis. Le papotage avec madame Fresnel sur les dernières nouvelles du quartier engourdit Marie et Théo, fatigués leurs yeux papillotent. Amélie ne voit que Thomas, Adeline taquine un peu tout le monde : cet instant est précieux pour maman. Les heures passent vite, minuit sonne.
- Thomas tu devrais ramener madame Freynel chez elle.
- je ne sais comment vous remercier, vous êtes tellement gentils. Au revoir mes amis.
Marie muette regarde Théo conduire. Théo visage hermétique s’applique à bien conduire. Les kilomètres défilent régulièrement, Marie la tête appuyée contre l’appui tête n’a pas envie de parler elle jette de temps en temps des regards à Théo, maussade, mécontente elle pense aux jours qui vont lui paraître interminablement longs avant d’aller dans la grande surface, avant de revoir la jeune femme.. Elle avait cru pouvoir effacer de sa mémoire cette personne. Son retour sur Paris la tourmente, son esprit est encore plus préoccupé. L’attente de ce moment lui paraît en ce moment insoutenable.
- Théo, j’aimerais conduire.
- Attends, encore quelques kilomètres.
Rompant le silence : nous étions bien n’est-ce pas chez Maman.
- Quelle question Marie, tu en doutes ?
- Thomas est un beau jeune homme maintenant.
- C’est vrai : Théo attentif au virage qui arrive, répète : c’est vrai.
La route sinueuse requiert toute l’attention de Théo. Théo lève le pied de l’accélérateur pour éviter le coup de frein
- Tu t’arrêtes à la prochaine station.
- Oui.
Marie au volant ne pense plus, attentive elle conduit.
CHAPITRE 7
Rédigé par Boyrie à 19:53 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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CHAPITRE 6
Théo le nez collé à la vitre subjugué par les trombes d’eau qui clapotent, violentes, rageuses dans tous les sens soupire. Ne sachant pas quoi faire s’approche de Marie, désemparé.
Marie s’occupe : elle écrit à sa mère ; connaissant le bonheur qu’elle a de lire une lettre de sa fille.
- Tu comprends Marie, une lettre je peux la lire, la relire…
Marie aime écrire, pudique elle ne se laisse pas aller : le stylo en suspend elle regarde Théo.
- J’écris à maman : puis retrouve sa lettre : ne t’inquiète pas nous allons bien, ne t’en fais surtout pas, pour nous c’est bon. Elle insiste : surtout sois rassurée tout va bien Maman à bientôt.
Aujourd’hui jeudi. Marie tracassée par cette jeune femme qu’elle rencontre chaque vendredi dans la grande surface voudrait trouver un moyen de s’en libérer.
- Théo si nous allions faire nos courses .
- Mais c’est jeudi !
- Eh alors !
- D’accord puisque tu y tiens.
: Elle a choisi ce jour spontanément, éprouvant un soulagement, un sentiment de liberté de ne pas voir cette personne, cette audacieuse qui la trouble tous les vendredis dans la grande surface. Elle veut lui jouer un tour, une farce : Théo est là, solide, aimant. Ne pas être demain vendredi à sa caisse 16 à dix neuf heures sans voir la jeune femme à sa caisse 17 est d'une audace qu’elle ne soupçonnait pas. Leur départ est précipité, nerveux, leurs mains si précises d’habitude sont maladroites. Les objets tombent, faut chercher les clefs, le foulard : silencieux ils tournent, s’agitent.. Timides au point d’éviter le regard des autres ce changement inhabituel de leur vie les perturbe. Marie est émue, crispée. Ce contacte avec cette personne la tourmente elle voudrait se libérer.
Marie et Théo vont faire leurs courses dans la grande surface aujourd’hui jeudi
Visages tendus ils achètent se faufilent discrètement autour des rayons se jettent des regards malheureux, si préoccupés que l’on ne sait lequel suit l’autre tant ils se ressemblent. Ils marchent mécaniquement. Cette décision hardie ne leur ressemble guère : elle leur montre comme ils sont fragiles, comme ils sont atteints par cette rencontre dans la grande surface avec cette personne. Maintenant il doivent en convenir elle est entrée dans leur vie, comme… une amie... peut-être ! Devant cette situation nouvelle ils sont comme deux orphelins, tout leur paraît terne, triste, sans intérêt. Avec de profonds soupirs qui montrent leur tristesse ils s’isolent dans leurs pensées.
La pluie continue martèle la voiture, l’essuie-glace fonctionne à fond, les formes sont estompées sous les rafales de pluie mêlées au vent. Marie assise à coté de Théo prend son mouchoir fait semblant de se moucher pour cacher une larme. Dans leur appartement sans un mot ils rangent les denrées. Désemparé Théo les bras ballants fait la constatation navrante qu’il manque la moitié des choses. Marie est déstabilisée : comment peut on être si peu attentif ! C’est presque insoutenable, une vraie tragédie pour Théo. Les larmes aux yeux, assise par terre Marie est inerte. C’est un drame dont Théo est acteur et témoin à la fois. Enfin il décide de l’aider. Tracassé devant le pauvre visage si malheureux de Marie il s’assoit près d’elle , l’enlace.
- Marie, viens ! allez! Lève toi ! Nous n’allons pas passer la nuit assis par terre ! Péniblement il se lève, l’attire à lui, l’embrasse. Qu’as-tu ? Marie.
- Je ne sais pas, je ne comprends pas, mais ne t’inquiète pas, c’est passager.
- Eh bien nous irons demain ce n’est pas gênant après tout ! Tu fais un drame de tout, écris ce qui manque, j’irai.
L’espace d’un éclair elle a vu ses yeux rire.
- Je veux t’accompagner. J’ai tant de plaisir d’être avec toi Théo. Je suis si bien avec toi dans ces endroits là. Si tu savais comme dans la grande surface je me sens tendrement aimée par toi. Théo est ému : c’est un tendre il aime Marie et ne veut pas la contrarier.
- D’accord.
Il y a dans la vie des moments riches en émotions : en cet instant précis Théo et Marie le perçoivent confusément. Marie à la cuisine fait chauffer sa pizza, Théo navigue dans inter net. Le martèlement de la pluie sur la rambarde de la vitre, régulier, monotone brise le silence.
- Sale temps fait remarquer Théo. En soupirant il se dirige vers la fenêtre. Je suis fatigué, pas toi ?
- Un peu.
- Tu as des nouvelles de tes parents ?
- Je les appelle.
Les pas nerveux de Marie heurtent le sol de petits coups secs, le temps passe… Amollis par le bruit de la pluie, nonchalants, ils doivent faire des efforts pour rester éveiller. Marie s’installe devant la télévision avec sa pizza. Théo devant son ordinateur grogne quelques mots. Il arrive que les soirées sont lourdes, les murs rapprochés les oppriment, la respiration est plus courte alors il faut ouvrir la fenêtre pour respirer à fond.
- Et si nous allions voir les parents demain ?
Théo installé devant son ordinateur les mains en suspends n’arrive pas à comprendre : il fait pivoter son siège pour voir Marie, abasourdi. Bonne pâte il se plie à ses désirs… mais là, il est pantois. Il ne comprend pas Marie. Elle d’habitude si paisible, si tranquille, depuis quelque temps l’inquiète par ses envies inaccoutumés au pire même ses situations difficiles à assumer. .
- Tu rêves ! Nous en venons il y a à peine quinze jours, et puis demain, c’est demain ! Théo s’approche d’elle perplexe se gratte la poitrine, s’assoit dans le fauteuil en face d’elle.
- J’aimerais partir demain Théo.
Théo rassemble ses pensées avec peine. Depuis quelque temps devant les idées saugrenues de Marie il est dépassé. Il ne reconnaît plus Marie, sa Marie si paisible.
- Et pourquoi demain ?
- Je languis de mes parents.
- C’est loin… tu t’imagines toute cette route encore !
- J’ai tellement envie de partir, si tu savais.
- O.K. C’est entendu nous partons demain.
- Théo ? Je téléphone à maman. Je peux lui annoncer notre arrivée pour demain tu es d’accord ? C’est les vacances de ma petite cousine, elle est à la maison pendant les vacances. .
- Après tout pourquoi pas, fais comme tu veux.
Madame Etienne, Monsieur Etienne et leurs enfants Marie et Thomas mènent la vie de tout un chacun. Monsieur, chauffeur routier est absent les trois quart du temps. Madame, dut laisser son travail pour élever ses enfants. Dans cette chaude journée de juin ce soir les cigales font entendre leur chant strident, Madame Etienne profite de cette calme après midi pour se reposer, lire son hebdomadaire, car les enfants de retour de l’école vont la réclamer, l’occuper.
Les années ont passé, les enfants sont devenus des adolescents. Madame Etienne a repris son métier qu’elle affectionne : fleuriste. Elle travaille dans une jardinerie non loin de chez elle. Monsieur Etienne dans ses moments libres s’occupe de remettre de l’ordre dans l’esprit d’indépendance des enfants. Puis Marie et Thomas sont devenus de beaux jeunes gens.
Assises à la terrasse d’un café devant le port de Marseille Marie et son amie Nicole dégustent leur jus fruit, profitent de cette belle après midi. Elles jettent des regards vers les garçons pouffent de rire se cachent derrière leurs mains.
- Puis- je m’asseoir à votre table s’il vous plait ? S’informe poliment un jeune homme à peine sorti de l’adolescence. Arcades sourcilières levées Nicole après l’avoir observé un moment opine de la tête d’un signe de main lui montre la chaise. Gênées et curieuses elles le regardent interrogatives. Après leurs échanges de politesse Marie s’enhardie se hasarde à lui poser une question.
- Tu es seul à Marseille ?
- Non je suis avec un groupe d’étudiants.
Nicole plus hardie le jauge : elle aimerait bien sortir avec lui en faire son ami. Elle tente le coup.
- Si tu veux nous pourrons te servir de guide, nous connaissons bien Marseille et ses environs.
- C’est gentil mais je suis avec un groupe. Si vous voulez mon numéro de téléphone…
- Oui, nous vous promettons de t’appeler.
Tenez : après s’être échangés leurs numéros de portable ils se sont quittés en se jurant de s’appeler bientôt.
Cette rencontre fortuite fut le déclencheur qui a réuni Marie et Théo.
- Je meurs d’envie d’être à demain Théo. Nos courses sont faites ! C’est bon. Théo, regarde si tu à bien mis ce qu’il faut dans ton sac, remue toi allons !
- C’est bien loin pour si peu de temps…
- Nous partons vendredi et nous revenons dimanche : c’est ce que nous faisons d’habitude !
- Je te l’accorde, il n’y a pas longtemps que nous y sommes allés, tu n’es pas fatiguée ?
- Ca va.
- Théo arrête la conduite principale du gaz, jette un coup d’œil aux fenêtres, les clefs ! Bon. Allez… dépêche toi, grouille. Comme des machines bien huilées Théo et Marie ont tout préparé en un clin d’œil.
- Tu vois Théo j’ai hâte d’y être. J’ai téléphoné à maman que nous arrivons ce soir. Elle était muette de surprise et d’inquiétudes aussi. Elle avait peur que nous ayons des problèmes elle jubile évidemment tu penses.
Théo conduit bien, respectueux du règlement Marie peut lui faire confiance. Les petits villages avec leurs clochers, les prairies, les coteaux, les vastes étendues qui s’étirent jusqu’à l’horizon défilent devant ses yeux. Marie le regard perdu est prise d’une douce léthargie, de temps en temps elle jette un coup d’œil sur le paysage qui défile à une allure régulière. Ses yeux clignotent le bruit régulier du moteur l’endort. Le relais se fait plusieurs fois dans le voyage. Lorsque Théo est fatigué il cède le volant à Marie.
- ça va Théo ? Je peux dormir ? Elle s’installe commodément sans attendre la réponse.
C’est une coquette maison entourée de fleurs, d’arbustes, d’un gazon bien entretenu : on aime s’y retrouver en famille. Elle a un aspect agréable, ses boiseries bleu pastel donnent envie de connaître les hôtes tant elles sont soignées, délicates. La maison juchée en
Page 25
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La vision obsetionnelle de ce couple la poursuit partout malgré elle. Le chambardement qu’il lui provoque, la panique qui la prend la torture lorsqu’elle y pense sont tout à fait irrationnels.
Ces rencontres avec ce couple dans une grande surface est la trame de son existence pense t- elle, elle le sent. Pour se changer les idées elle fait quelques courses dans les petits commerces en bas de sa résidence ; le patron est charmant, sympathique, elle bavarde avec, flirte un peu aussi. .
Munie de son calepin, de son sac à dos elle tourne dans sa pièce à la recherche de ses clefs de voiture, après avoir tout déranger en maugréant les trouve enfin. Voiture parquée, claquement de portière, démarche assurée, Christie se dirige vers l’entrée principale Un coup d’œil à sa montre lui montre qu’elle a du temps devant elle. Assise sur un banc dans l’allée principale Christie munie de sa pointe bic et de son carnet travaille. Elle gratte sa feuille nerveusement sans voir la pâtisserie en face, les pains dorés de toutes les formes qu’elle aime tant regarder d’habitude. Elle est insensible à l’odeur du café à tout ce qu’offre le magasin. Les gens passent, rapides, nerveux, nonchalants, préoccupés ils poussent leurs chariots, s’arrêtent devant les commerces, grignotent des gourmandises. ; des éclats de rire, des éclats de voix, des démarches assurées, des bruits de pas... L’agitation lui convient. Les mots se posent les uns après les autres, de temps en temps elle lève la tête pour regarder autour d’elle, tonifiée par l’énergie qu’elle puise dans la grande surface. Un coup d’œil sur sa montre : il faut partir. Elle range rapidement son stylo, son carnet. Elle ne peut résister d’appeler Tony.:
- Allo ! Tony ? Ca va ?
- Ca va, toi ?
- Je suis tourmentée en ce moment : je ne t’embête pas ?
- Ou es tu ?
- Dans la grande surface : je fais mes courses. Je t’appelle pour te dire que je t’aime, entendre ta voix. Tony pourquoi ce ton bourru ! Je te connais trop pour savoir que ce n’est pas toi. Ah… ! Voilà…! Tu me manques Tony. Mille bisous, à bientôt.
Revigorée par son appel avec légèreté elle se faufile entre les rayons pour aller à sa caisse 17. Son couple est présent : comment le voir et l’observer sans être vu : c’est pratiquement impossible. Cette séduction, cette relation amoureuse qu’elle a avec lui depuis plusieurs semaines ne diminue pas, elle s’en rend compte car elle est toujours en quête de son attrait.
Curieuse de savoir où va mener cette histoire elle regarde autour : en toile de fond les autres où l’acteur principal serait le couple de la grande surface.
Peut être vont ils se décourager tous les trois pense Christie.
Chaque fois ils se regardent, s’observent : est-ce un jeu où l’on attendrait malicieusement lequel cédera le premier. Chaque fois il y a un effet de surprise, d’étonnement, d’interrogation. Christie est attirée indiscutablement et la question lancinante, éprouvante se répète : mais pourquoi ? Pourquoi ? Elle fouille dans sa mémoire : rien de semblable lui est arrivé.
Immobiles dans la file d’attente Marie et Théo patiemment attendent leur tour, fragiles au milieu de cet enchevêtrement de caddy leurs yeux furètent, cherchent, leurs épaules se tassent.
Christie tête inclinée pour mieux capter, mieux comprendre cette quête qui la pousse vers ce couple jette un dernier coup d’œil, rebrousse chemin en direction de son banc près de la librairie. Préoccupée par ses pensées elle ne cherche pas à profiter du spectacle des rayons qu’elle aime tant regarder d’ordinaire : les rayons ménagers, les téléviseurs, les dernières nouveautés. Aujourd’hui son idée est d’aller s’asseoir sur son petit banc, inquiète de ne pas trouver sa place habituelle elle accélère le pas, bousculée par un caddy la douleur insoutenable lui fait pousser un cri le monsieur fautif troublé se confond en excuses. Les larmes aux yeux elle frotte énergiquement sa cheville.
- J’aimerais tant faire quelque chose pour vous ! Je suis vraiment désolé, Oh ! excusez moi, je suis malheureux, puis-je vous aider ? Excusez-moi.
- Ne vous inquiétez pas, ça va aller. en boitant tant bien que mal elle va à son banc occupé par une dame.
- S’il vous plait ?
Hébétée, vidée. Le sourire de sa voisine la réconforte. Que ça fait mal un caddy ! La prochaine fois je ferai attention. L’endroit est calme. Elle saisit son stylo, son calepin. Devant ses yeux le couple : il sera toujours près d’elle, dans l’espace qui l’entoure si petit soit- il ! Et pourtant il ne sera pas un sujet de roman. Elle n’arrive pas à comprendre la motivation de cette histoire. Christie pousse un soupir déchirant, lève la tête puis la replonge dans son carnet, relit, s’arrête, réfléchit, son stylo gratte à nouveau le papier avec rapidité.
- Alain ! Regarde là bas ! Sur le banc ! Tu te souviens pas de cette personne ? Nous l’avons connu sur le bateau : nous allions à Ouessant ! Nous passions notre temps ensemble, tu te souviens pas ?
- Tu es sûre ? Ah ! Oui…! Oui…! je me souviens elle écrivait…Oh ! Mais ça fait déjà un moment … Plusieurs années …Tu la reconnais de si loin !
- N’approchons pas trop près. Je t’assure c’est elle : ils avancent à pas de loup.
- Ta raison, c’est elle.
- Bâ ! Le bousculant, haussant les épaules, le repoussant du bras, attends laisse moi réfléchir à ce qu’on va dire. Elle était si sympathique.
- Oh ! Ca m’embête, elle était romancière tu comprends , ça fait si longtemps, ici c’est la grande surface ! C’est autre chose…un autre environnement. Bâ ! Qu’est-ce que tu te mets en tête encore, laisse… laisse tomber. Les vies changent ! Allez, bon… si ça te plait.
- Que tu es bête ! On va lui dire bonjour.
Le gros, le lourd, le volumineux Alain au regard toujours inquiet forme avec Ynès un couple sain, vigoureux. Alain est déménageur : un solide gaillard qui emploie son temps libre à s’entraîner dans un ring. Ynès elle , est monitrice d’auto-école.
- Laisse moi faire, toi tu manques d’habileté. On va s’asseoir près d’elle. Tu me laisses parler, compris.
Ynès toute grasse dans son petit short, son corsage entrouvert laisse entrevoir deux beaux petits seins tout ronds est la vision du bonheur. Son copain Alain qu’elle appelle mon petit bijou ou mon Loulou ce qui n’est pas sans ébahir l’assistance est toujours de son avis aussi pour se venger il l’appelle ma boulotte ou ma bis Nès, ce qui met Ynès dans une colère noire ; alors elle le martèle de coups de poings ; imperturbable il laisse faire… Plusieurs fois déjà elle l’a menacé : je divorce si tu continues : bof… Il est habitué. Alain sait se faire pardonner ...
- Et moi ?
- Reste derrière.
Ce retour en arrière met une bouffée d’oxygène dans le cœur d’Ynès.
- S’il vous plait.
Christie se pousse légèrement pour donner la place.
- Excusez moi, vous êtes bien Christie? Nous avons voyagé ensemble sur le bateau en allant à Ouessant, vous souvenez vous? : Comme l’effet d’une bombe la voix suave de Ynès la ramène à la vie.
- Oh! Quelle surprise ! J’étais si loin... Quelle bizarrerie... Inès, bonjour, Alain, mon Dieu c’est si loin ! Asseyez- vous. Vous êtes à Paris ?
- Oui, seulement pour trois jours : Alain avait un déménagement. Maintenant nous rentrons, nous habitons Lyon. Après s’être regarder ébahis n’en croyant pas leurs yeux, les souvenirs plein la tête : tu te souviens de nos sorties à bicyclette, et des moments que nous passions à inventer des jeux, c’était à qui aurait le plus d’originalité. Que de parties de rire avons-nous eu ensemble ! Tu t’en souviens Christie ? Tu ne peux savoir comme cette rencontre me fait plaisir, je suis vraiment heureuse de te revoir. Que de bons souvenirs avons-nous, comme la vie a changé : ma vie a changé, et toi ?
- Après tout pas tant que ça, j’écris toujours
Ynès pousse un long soupir ne sachant plus quoi dire.
- C’est sur notre passage alors nous nous arrêtons pour acheter nos provisions de toute la semaine, voilà trois ans déjà ! Tu n’as pas changé.
- Mais vous non plus, tu es ravissante Ynès, et toi Alain toujours tonique. J’ai la même vie, je continue d’écrire. Hé ! Oui, voilà trois ans déjà. Quelle coïncidence je n’en reviens pas. Je revois les moments où nous faisions la course à bicyclette, quel plaisir de vous revoir, vous ne pouvez savoir comme je suis heureuse. Vous y êtes retourné depuis ?
- Non, toi ?
- Non plus.
J’essaie de me souvenir… c’est si loin de moi : les dîners au bord de la plage… les parties de rire que nous avons eu … ! Oh ! comme ça me paraît loin…! Christie n’arrive pas à faire l’effort pour retrouver ses amis d’un été, à rassembler ses pensées tellement sa surprise est grande,
- Tu écris toujours alors.
- Oui.
- Tu vois ce que je veux dire...
- Non, précise.
- Tu nous as mis dans un roman ? Christie ne s’attendait pas à cette question, elle balbutie :
- Oui…J’ai des personnages qui vous ressemblent. Attends, je réfléchis…mes personnages sont pris dans la vie courante tu comprends bien ! Dans mon roman : histoires imprévues ; vous y êtes : ce sont plusieurs histoires.
- Nous l’achèterons.
Comme nous étions bien là bas… leurs regards sont vagues pleins de nostalgie, ils se regardent soudés dans ce temps passé un peu d’anxiété dans les yeux vite disparue pour laisser place à la joie de s’être retrouvés .
- Je n’arrive pas à réaliser, mais quelle bonne surprise. Je te touche Ynès pour m’assurer que c’est bien toi, je n’en suis pas encore revenue. C’est si loin! Nous étions si jeunes…
- C’est vrai nous étions très jeunes dans nos têtes.
- Sans soucis !
- C’était les vacances !
- Je vous souhaite Ynès, Alain de passer d’excellentes nouvelles vacances.
- Et toi ma belle aussi ; elle lui flanque une bise. Christie habituée avec tante Amandine se laisse faire, elle est habituée aux bises qui claquent sur ses joues sans qu’elle le demande.
- Promets, tu viens nous voir un week-end chez nous.
- C’est promis, certain.
- Allain mon Loulou passe lui notre adresse.
- Excuse nous il faut qu’on y aille, nous sommes en retard : Alain doit livrer sa marchandise tôt demain matin. Tu te souviens, je suis monitrice dans une auto-école, Alain est déménageur.
- Tiens Christie : Alain lui donne l’adresse, Ynès lui flanque plusieurs bises : à bientôt.
- C’est promis.
Encore toute émue, Christie doit faire des efforts pour se remettre à écrire. Les moments où ils étaient ensemble à Ouessant sont si loin ! : Elle se revoit à bicyclette sillonnant l’île dans tous les sens, le bon air marin lui fouettait le visage. Tous ses souvenirs resurgissent avec nostalgie. C’était de joyeux lurons. Dans un profond soupir elle reprend son stylo mais perturbée par ses copains elle ne peut plus écrire. Devant elle quelques personnes arrêtées en face des rayons de livres, un couple passe… Elle se secoue pour retrouver ses idées : un homme, une femme... en ce moment il lui est impossible d’écrire. Décontenancée par ces retrouvailles elle range son travail, regarde à nouveau autour d’elle, un autre couple passe, tous deux sont jeunes, hardis, plus loin un homme feuillette un livre, deux jeunes filles se tiennent par la main un couple âgé cherche….Autour de ces rayons la vie est ralentie, paisible : un autre couple passe… Tout à coup elle est reprise par l’envie d’écrire, sans hésiter elle place les mots les uns à coté des autres avec facilité. Un dernier coup d’œil à sa montre, le coeur léger elle va vers la sortie La perspective est brouillée par une petite bruine, un souffle humide lui caresse le visage, étirant son cou pour mieux sentir la caresse du vent elle ferme les yeux, s’entend dire : c’est bon. Le lendemain un besoin irraisonné la fait revenir dans la grande surface. Contrairement à ses habitudes elle tourne dans le magasin sans rien chercher sans fixer son attention, le cerveau vide. Elle marche comme une automate. Prise de vertige elle tressaille, s’arrête, la terreur dans les yeux, paralysée par une pensée qui la terrifie « je suis attirée par ce couple, parce qu’il me ressemble. Non, ce n’est pas possible, il y a autre chose que je découvrirai un jour.
- Allo Tony ? Où es tu en ce moment ?
- Je suis dans le train, j’arrive, je dois voir un collègue : nous avons trois jours à nous ma petite Christie.
Christie rougit de bonheur.
- Tu es le meilleur des meilleurs, mon très, très aimé Tony. Je t’aime.
- Réconfortée par l’arrivée de Tony, avec assurance elle jette des regards autour d’elle, et dans le mouvement ininterrompue de la grande surface, de nouveau tout l’intéresse. Mille fois heureuse elle se dirige vers la sortie : dehors, paniquée elle ne se souvient plus où elle a parqué sa voiture : Voyons, elle est…Oh ! Je ne m’en souviens plus ! Horreur; Elle jette un regard désespéré sur la marée de voitures, les larmes aux yeux. Ah ! Je me vois…elle est dans l’allée13 ou 14. Une fois installée dedans elle réalise avec un soupir de soulagement combien une voiture est utile. La clef de contacte, le démarrage toujours très lent, prudente elle avance soucieuse de bien faire.
Rédigé par Boyrie à 12:43 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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Rédigé par Boyrie à 12:59 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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Au dessous la Seine bordée d’arbres est un lieu de promenade, un enchantement pour les touristes.
Christie musarde sur les quais attentive. Elle contemple ce splendide ruban nonchalant où les bateaux glissent, variés, colorés ; elle observe les péniches silencieuses, mystérieuses, les bateaux-mouches animés par des hauts parleurs, égayés par les touristes : juste un bruit confus : inutile d’essayer de comprendre le guide. En face sur l’autre rive les somptueux monuments dont elle ne se lasse jamais, au dessous la Seine paisible. Ses yeux fouinent, s’attardent sur les berges où des touristes se promènent, des promeneurs solitaires, des amoureux, au loin un orchestre de grosses caisses. Pas un souffle, les peupliers figés bien alignés forment en toile de fond un feston, un tableau…Aucun frémissement dans les arbres. Adossée contre la murette Christie observe les passants, tous en jeans. moulés dans des t-shirts; joyeux, amoureux. Elle s’amuse à chercher leurs origines : des yeux bridés, des yeux bleus, des yeux noirs, cheveux blonds cheveux noirs crépus, joyeux, heureux…Tous ces gens d’horizons lointains, multiples sont un baume pour ses doutes, ses hésitations, ses problèmes, avec regret elle s’éloigne. Tout en méditant elle longe le quai jette un regard vague sur les bouquinistes puis prend la direction du métro, bifurque : conquise par la petite brise du soir elle prolonge sa promenade indifférente au monde au bruit elle flâne dans les rues jette un regard sur les devantures des magasins, les boulangeries… ! les pâtisseries... ! Elle tâte son fond de poche à la recherche de son ticket d’autobus. Une nostalgie en songeant à Johann qu’elle ne reverra que dans un an un regret de ne pouvoir aller le voir. Ses voyages entre Paris et Londres pour rejoindre Tony, les visites à ses parents, son travail lui prennent son temps. Il y a aussi d’autres projets, les vacances avec Tony, d’autres perspectives… :
Ses parents ont en banlieue parisienne une maison avec un petit jardin potager que son père Hector cultive avec amour. Encouragée par Hector qui l’approuve toujours « rien que pour le plaisir de contrarier ses deux femmes sa femme et sa belle mère » elle a fait ce qu’elle aime : écrire et lorsqu’elle va en week-end dans sa famille elle est accueillie, fêtée par les aboiements les caresses réclamées violemment de Ketty, le chat s’étire sur ses pieds. C’est un régal pour elle de faire un tour dans le jardin où son père s’applique à faire pousser ses légumes, et chaque fois elle le félicite sur sa bonne forme, sa ligne de jeune homme se plait elle à lui dire. Aussi cherche t-elle ces moments pour le surprendre entrain d’arracher l’herbe courbé sur ses plates-bandes, le voir se relever avec un sourire de contentement. Respirer la bonne odeur des herbes coupées, écouter les bruits familiers du soir sont un tremplin pour la semaine, un régal. Elle retrouve toutes les senteurs, tous les délices de son enfance, sa chambre d’enfant, d’adolescente, un brin de nostalgie, de connivence avec ses parents, la résurgence de sa jeunesse avec les bons, et les moins bons moments, entourée de Papa, Maman, tante Amandine, Manie..
Tâtant de nouveau sa poche pour s’assurer qu’elle a bien son ticket, portée par l’activité autour d’elle, elle décide de prolonger sa journée. Elle fait demi tour pour prendre son autobus direction jardin du Luxembourg. Dans cette fin de journée du mois de mai une douce brise lui caresse le visage. La perspective d’aller dans le parc lui fait accélérer le pas. Dans ce beau jardin elle longe les allées du parc, décontractée par la visite de son ami Johann elle respire l’air léger, s’arrête pour goûter pleinement le paisible environnement. Autour d’un bassin les enfants jouent à faire naviguer leurs bateaux. Bien que la soirée soit déjà bien entamée les gens encore nombreux flânent ou se dirigent lentement vers la sortie. Elle effleure du regard les longues rangées d’arbres, les massifs de fleurs, les passants. Christie offre son visage à la brise du soir, dégage son front, et dans une bonne respiration en soulevant sa poitrine elle s’affale sur un banc murmure c’est bon la vie. Les yeux fermés elle se laisse aller au gré du vent lorsque soudain elle sent une douleur sur son bras, des petits tressautements durs, des piétinements secs, saccadés, des griffes qui entrent dans les chairs, des pincements douloureux. La douleur lui fait serrer les dents : elle a compris : retenant son souffle elle surprend un petit moineau entrain d’essayer ses ailes sur son bras qu’il triture sans vergogne puis, aussi rapidement qu’il est apparu disparaît en lui pinçant méchamment la peau. Devant cet insolent petit moineau Christie ne peut s’empêcher de gémir. Avec vigueur elle frotte l’endroit douloureux un petit sourire contrit sur les lèvres elle se lève, hésite, jette un regard alentour puis se rassoit. Prestement elle sort son portable de sa poche pour appeler Tony.
- Allo Tony ? :
- Christie ?
- Je suis au Luxembourg.
- Tu dis ?
- Dans le jardin du Luxembourg. J’ai eu la visite de Johann.
- Comment va-t-il ?
Eh ! bien ma fois, je l’ai trouvé en forme, solide,
- Il t’a sorti de tes romans.
- Oui.
- Quel temps fait il à Paris ?
- Super : Christie sait que son ami Tony est heureux, elle reconnaît sa bonne voix aimante.
- Et toi, qu’est-ce que tu fais ?
- Je me balade au bord de la Tamise. Je regrette que tu ne sois pas là, j’aimerais t’avoir près de moi, comme je te connais tu serais emballée et émerveillée. C’est mon lieu de détente, mon nettoyage de cerveau.
- Je dois partir Tony c’est l’heure, je vois le gardien, le jardin va fermer. Je vais prendre le métro pour aller plus vite. Mille bisous Tony. Je t’aime, je m’ennuie sans toi.
- A bientôt Chris
Le métro est une mine d’idées pour Christie : des regards discrets, rapides autour d’elle afin de ne pas déranger. Comprimée, bousculée par la foule nombreuse à cette heure ci : ce contacte de gens agglutinés qui cherchent leur équilibre, se regardent ou ne se regardent pas, qu’importe elle les touche, elle aime leur histoire….
De retour dans son studio elle se met rapidement au travail satisfaite de sa journée. Son roman avance, la visite de son ami Johann lui a donné un regain d’énergie et puis la voix tendre de Tony…Oh ! Cette voix si aimante qu’elle en frissonne encore. Sa plume court sur le papier, son travail avance avec tant de facilité qu’elle ne s’aperçoit pas du temps. La nuit est déjà avancée. Dans le silence de sa pièce elle écrit. Sur son bureau ce soir elle s’éclaire avec sa lampe à pétrole « elle l’installe de temps en temps… » : c’est son secret, une originalité qu’elle se garde bien de dévoiler. Elle s’en sert seulement dans ses jours fastes où son humeur a atteint son plus haut niveau d’optimisme… alors elle s’amuse à retrouver la vie de ses ancêtres. Elle l’aide et stimule son imagination dit-elle. Amusée devant les formes fantasmagoriques, vacillantes sur le mur, sa lumière tremblotante, sa plume gratte le papier nerveusement son encrier a porté de main. Des formes fantomatiques se balancent sur les murs au moindre souffle. C’est l’heure où Christie aime travailler, où, dans ce silence monacal enveloppée d’un châle sur les épaules elle écrit souvent bien au-delà du raisonnable. Pendant un long moment sa main court sur le papier sans raturer. Avec un soupir de satisfaction elle pose sa plume. Renversée sur le dossier de sa chaise elle regarde la vieille lampe de pétrole de son arrière grand-mère. Je suis attachée à cet objet ! Elle l’utilise de temps en temps malgré l’odeur : mais tout de même elle ne s’encombre pas trop de sa lampe préférant l’électricité. Pensive elle retrouve son stylo, tente de travailler, en vain. Elle connaît ces moments où il lui est impossible d’écrire, et là, elle entend chaque fois la chaude voix de sa Manie lui chatouiller les oreilles : Nanette regarde là, sois vigilante, c’est une adorable enfant nous sommes sous son charme, méfie toi elle est futée, effrontée, tu devrais lui apprendre les bons gestes, les bons mots. Tu la veux accrochée à tes basques ? Prends garde, tu as fait une fille, unique. Elle s’ennuie tu devrais la mettre dans une garderie pour qu’elle trouve d’autres enfants de son age, voyons.
Ah !! Que Dieu la protège !
Christie soupire, pensive devant les catastrophes annoncées par sa grand-mère, indécise, hésitante, elle va faire un thé : c’est un moment de détente où elle oublie ses contraintes. Installée dans son fauteuil elle étire ses membres les uns après les autres trouve un réel plaisir dans cet exercice. Dans le silence de la pièce règne une bienfaisante atmosphère, dans une douce léthargie elle divague, s’assoupit. S’ébrouant comme un petit chat, un regard vers la fenêtre, moitié endormie elle se secoue, se lève, attrape son portable. Après quelques pas dans la pièce pour se réveiller elle appelle Tony.
- Allô Tony ? Je t’appelle seulement pour parler un peu... Je me réveille juste, je m’étais assoupie. Tu vas bien ?
- Oui. En ce moment, je travaille sur des statistiques.
- Je pensais aux Harrisson…
- Ils te réclament, sans cesse. Je ne sais plus quoi leur dire…
- Ne t’en fais pas Tony je vais apprendre l’anglais.
- Si ma mémoire est bonne tu me l’as déjà dit plusieurs fois ! Moi, je trouve que tu ne t’en sors déjà pas si mal !
- Non, mais tu veux rire, tu es vraiment gentil Tony ! Tu devrais me donner des leçons.
- D’accord, mais je te ferai remarquer que lorsque je te le propose tu as toujours d’autres choses à faire. Tien au fait ils te rappellent à leurs bons souvenirs, ils aimeraient bien te voir. qu’est ce que je dois dire ?
- Tu ne dis rien. La prochaine fois quand j’aurai amélioré le peu d’anglais que j’ai nous irons les voir. Ils sont toujours aussi hospitaliers ?
- Adorables.
- Mets toi à ma place un peu, je baragouine l’anglais d’une part, et je le comprends très mal aussi.
- O. K. Christie, prochaine leçon samedi.
- Je vais bûcher l’anglais : je doute de mes dons, mais on peut toujours essayer ; la prochaine fois je te promets nous irons les voir.
- Tu as toujours ton histoire Christie ?
- Quelle histoire ? Peut être fais tu allusion au couple de la grande surface.
- Ne fais pas l’innocente.
- Oui, ne sois pas inquiet, je suis bien de t’entendre Tony. Mille bises.
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: Comme c’est surprenant de me rappeler ce couple! Cela fait si longtemps…
Elle se souvient d’avoir été interrogée sur la beauté si parfaite qu’on ne la remarque pas, et lorsqu’elle vit ce couple son regard avait glissé sur lui puis été revenu plusieurs fois et cela voilà longtemps… bien longtemps… Elle se souvient très bien de cette pensée fugitive : on en ferait un roman de ces deux là …mais c’était floue… et maintenant grâce au hasard extraordinaire de la vie elle le retrouve, quelle coïncidence ! Elle a chercher à le revoir, entraînée par une curiosité qu’elle n’a pas su maîtriser et dont elle n’a pas eu conscience elle s’est attachée à ce couple qu’elle retrouve le vendredi à dix huit heures dans la grande surface caisse 16 comme à un rendez-vous d’amour. Et lorsqu’elle se prépare pour aller à la grande surface elle est submergée de bonheur. Cette joie elle doit la comprendre absolument. Elle s’interroge en permanence sur ce couple timide, effacé, superbement beau. Elle peut le retrouver comme elle veut virtuellement net, précis. Son image est si émouvante qu’elle en est bouleversée. Effondrée elle se rend compte qu’il est le tourment de sa vie. Ensorcelée elle doit se secouer afin de chasser ce « démoniaque couple » qui la fascine.
Cheveux ébouriffés, regard brillant, un panier au creux du bras, Hector entre.
- Hector…Hector…Hector ! Crie Christie en faisant des voltes faces pour l’empêcher d’avancer, l’attrapant par la jambe puis jetant un coup d’œil dans le panier elle saisit une carotte, la brandit sous les nez autour d’elle : de Manie, de Nanette, de tante Amandine, de son père Hector. Trottinant elle va de l’un à l’autre la carotte au bout des doigts.
- C’est irrespectueux d’appeler ton Papa Hector lui rappelle Manie, n’est ce pas Nanette ? Laquelle hausse les épaules s’en fiche éperdument.
- Moi, je n’y vois pas d’inconvénient.
- Jamais ton père n’aurait accepté ça.
Hector s’en fiche comme d’une guigne ne pense qu’à sa récolte qu’il brandit fièrement. Ces carottes sont bien petites mais au moins elles seront tendres. Nanette pas compliquée pour deux sous jette un regard sur la salade.
- Ce soir au menue carottes et salade, devant le regard de déconvenue de tout le monde elle ajoute : qu’est ce qui ne va pas ? Un silence, seul un petit roucoulement de Christie. Christie a tendrement enlacé le cou de sa grand-mère qu’elle caresse de bisous, sa petite tête sur ses épaules elle attrape son doigt qu’elle suce goulûment. Effondrée par tant de bonheur Manie prie pour sa petite fille.
Des yeux clairs, vifs, un visage doux un sourire séduisant Christie est un ensemble de grâce, d’audace, de timidité. Sans complexes elle va... Des habits originaux quelquefois extravagants une démarche assurée elle va tête haute comme elle l’entend. (Au grand émoi de sa grand-mère) Tenace, obstinée, lorsqu’elle a une idée en tête elle est installée définitivement. Guidée par son instinct stimulée par la difficulté elle s’accroche. Ses jugements hâtifs sont corrigés en général avec bon sens. Eh bien là elle n’arrive pas à raisonner sainement . « Quelle terrible histoire je me suis mis en tête mon bon sens cette fois ne me guide pas. Je dois laisser faire le temps : au moment opportun j’agirai. Malgré les difficultés elle met son orgueil à vivre de son travail. Bien que son travail ne soit pas très lucratif il lui permet cependant d’être indépendante. Elle a bien accepté un moment l’aide de ses parents : déstabilisée pour gagner sa vie elle travaille beaucoup de longues heures enfermée dans sa pièce.
Avec Tony son ami, ses parents, ses amis, ses romans, Christie serait parfaitement heureuse si elle n’était pas habitée par des rêves insensés.
Elle va se voir devant son miroir, après un moment de réflexion, d’hésitation elle défait ses cheveux glisse ses mains dans la masse soyeuse cherche diverses coiffures trouve un réel plaisir à transformer son visage De nouveau devant son bureau elle hésite, va se faire un thé. Elle a cherché une réponse à son problème avec son ami Tony en espérant être aidée mais elle y a renoncé par peur d’être incomprise. Affalée sur son bureau la tête dans les mains elle est de nouveau envahie par des sombres pensées et doit faire des efforts pour chasser le stress qui commence à la prendre. Préoccupée mordillant nerveusement son stylo elle corrige, rature, relit plusieurs fois sa page mécontente. Il lui faut beaucoup de concentration pour écrire c’est quasiment impossible en ce moment , énervée elle va chercher refuge devant sa fenêtre. Pensive, mélancolique devant le spectacle désolant de la pluie qui clapote sur les linteaux de la fenêtre, des gouttelettes qui glissent doucement dans les sillons, attentive, curieuse de ces arabesques que le vent et la pluie tracent dans un mouvement continue le long de la vitre elle s’amuse à suivre du doigt, cherche des figures, des courbes. Le crépuscule estompe les formes gagne la pièce : Paris apparaît entre les étroites fentes des blocs où brillent une myriade de petites lumières c’est le spectacle qu’elle aime voir le soir lorsque les lampadaires s’allument. Son regard glisse le long des tours une dernière fois avant de rejoindre son bureau. Elle relit son travail de la veille, les mots viennent enfin elle peut travailler aucun bruit ne la distrait à peine si elle entend son portable, d’un geste vif elle l'attrape.
- Allô ! C’est la voix de son ami Johann de passage à Paris.
- Christie, bonjour mon amie. Comment vas-tu ?
- Ca va bien
- Je peux passer te voir sans te déranger ?
- Vous savez bien que oui votre amitié m’est si précieuse. A quelle heure voulez vous venir ? En fin d’après midi ? Bien.
De retour à son travail heureuse à la pensée de voir son ami d’entendre sa bonne voix amicale à l’accent guttural : « devant la difficulté de la langue allemande elle a renoncé à l’apprendre » : De passage à Paris il passe voir Christie : ses grands parents l’ont connu sur une plage, ils se sont salués puis quelques mots se sont échangés pour que se forge une amitié durable. Il n’oublie jamais de souhaiter les fêtes de passer voir les parents de Christie de prendre des nouvelles de la famille. Son travail l’amène à voyager en France et chaque fois il passe voir Christie : tous les ans c’est un rendez-vous avec Christie dans un restaurant de Paris. Il passe ses vacances sur les plages d’Aquitaine. C’est un ami fidèle tout prêt à l’aider si elle a des problèmes. Sans enfants, un mariage, défait, refait ; ils se sont retrouvés, sa femme et un frère célibataire : la famille recueille les chats abandonnés ! Il a aussi deux chiens, des oiseaux. Passionné par notre culture il connaît beaucoup d’écrivains français, la musique aussi... Malgré ses soixante-dix il est plein d’énergie, de larges épaules, massif,. Il ne manquerait pas ce rendez-vous avec Christie.
Très sensible à son amitié c’est avec enthousiasme qu’elle répond.
- Johann vous tombez bien j’étais envahie par mon travail vous venez quand vous voulez je vous attends. Retrouvant son énergie stimulée par la pensée de revoir son ami Christie allègrement se remet au travail. Attentive aux bruits elle s’agite sur ses feuilles : rien ne va elle griffonne, rature, s’énerve. Elle connaît son ami et sait qu’elle va devoir entendre ses remontrances « Johann ne comprend pas sa vie » Christie trouve déplacé de sa part de se mêler de sa vie alors que lui n’offre pas un modèle parfait. Elle médite sur lui. : la guerre…la France fut pour lui une bouffée d’oxygène d’où sa fidélité pour « notre beau pays. » Christie les yeux entrouverts cherche à le cerner : de rares cheveux, des petits yeux enfoncés gris, de taille moyenne : un mètre soixante dix environ, massif, de larges d’épaules. Elle tressaille à chaque bruit renversée dans son fauteuil elle attend en essayant de se détendre, Les sens exacerbés elle sursaute devant elle virtuellement elle voit avec précision le couple de la grande surface. D’un mouvement sec elle se lève effrayée se plaque contre le mur pour se libérer mais éblouie par sa vision elle n’entend pas la sonnette.
La sonnette lui arrache le tympan d’un bond elle ouvre la porte. .
- Ah! Christie! Il la prend par la main l’entraîne vers le fauteuil la regarde avec attendrissement puis jette un regard désapprobateur sur son bureau s’arrête près du bureau une lueur d’inquiétude de reproche dans les yeux.
- Ma petite Christie comment vas-tu ?
- Comme vous voyez : bien.
- Je suis si heureux de te voir : que deviens-tu ?
- Je bosse : elle lui montre le bureau.
- Johann ne répond pas, la questionne la regarde attentivement essaie de lire en elle lui prend les mains la fait asseoir sur le fauteuil.
Ils se regardent un moment sans parler goûtant ce moment si rare plein d’émotion et de mélancolie. Spontanément ils se prennent les mains la gorge serrée. Les mots sont maladroits ; la distance les a éloignés ! Un an déjà ! Il faut retrouver les mots qui les ont quitté pendant cette longue absence.
- C’est un grand plaisir pour moi aussi vous savez : Christie est toute émue ( Johann est en ce moment sa bouée de sauvetage !) Un coup d’œil rapide montre à Christie qu’il a pris du poids : elle le félicite sur sa bonne mine mais le sermonne aussi sur son embonpoint, multiplie les explications avec de longues phrases pour lui expliquer le danger qu’il encourt s’il grossit. Il est simple, fidèle, tendre, intelligent; pourquoi le nier? Elle est un peu amoureuse de Hans.
- Vous me sortez de ma rêverie cher ami. C’est mon point faible vous savez bien. Il la regarde avec reproche désapprouve sa façon de vivre puis n’y allant pas quatre chemins :
- J’aimerais aller à ta noce Christie mes jours sont comptés maintenant fais moi cette :faveur.
- Mais vous en avez pour trente ans mon ami ne parlez pas de ça ! Elle frissonne à l’idée de le perdre. Vous me désolez, pour l’instant c’est vous Johann mon amoureux : ils partent d’un grand éclat de rire sans savoir lequel est le plus jeune des deux.
- Une tasse de thé nous fera du bien en voulez vous ? Elle installe sur la table, la théière, les tasses, le sucre et les petits gâteaux : ce régal en bonne compagnie a une allure de fête. : Il n’y a pas d’égal dans leurs rapports entre ce vieil homme et cette jeune femme malgré leur différence d’âge. Cette amitié un peu équivoque faite d’une admiration réciproque de la recherche d’une compréhension de l’autre où l’un et l’autre essaieront de saisir l’insaisissable la partie secrète qu’il y a dans chacun de nous. Fins certes ils le sont : leurs rapports sont chaleureux, malicieux c’est à qui sera le plus malin, le vieil homme riche de son expérience ou la jeune femme riche de sa jeunesse. Pour elle l’histoire ne peut pas s’écrire d’avance.
Johann l’amène chaque fois au même restaurant où il a ses habitudes...
- Voulez vous que nous changions pour une fois ? Nous irions rue Saint- André des Arts, au quartier latin par exemple, ou à Saint Michel ? Chez les Grecs ? Ca fourmille de restaurants.
- Ma petite amie, avec toi je suis bien partout.
- D’accord, on va rue de la Huchette. Johann est incapable de lui dire non : il dit toujours : avec toi je suis bien. Après avoir montré à son ami le trajet sur une carte accrochée au mur dans un coin de la pièce ils partent joyeusement prendre le métro direction place Saint Michel. Ils ont choisi d’aller manger dans un restaurant rue de la Huchette : Les restaurants abondent, cette rue est grouillante de monde, portés par le mouvement continu de la foule ils suivent, s’arrêtent pour lire les menus.
Johann choisit une taverne
- ça va ? Tellement heureux : aucun qualificatif ne peut dire ce qu’il est en ce moment.
- Oui Christie.
Il parait si satisfait de son choix qu’elle ne peut le contrarier. Sans hésiter ils entrent, une bonne odeur les accueille. Johann jette un regard inquiet sur son amie car il la connaît ! Comme d’habitude la table où le patron les a installé n’est pas du goût de Christie la carte dans les mains elle jette un coup d’œil circulaire.
- Nous serions mieux là-bas ! Entraînant son ami.
- Oh ! Christie! : Les années se suivent et se ressemblent étonnamment ! Son ami n’est pas content mais il suit docilement, interrogatif, hésitant à s’asseoir, timidement lui demande :
- ça va Christie ?
Dans un soupir et un sourire de satisfaction Christie approuve en regardant son ami.
- Tu es belle Christie : d’une année sur l’autre tu es de plus en plus belle.
- Toujours aussi galant avec les femmes Johann !
- Comment pourrais je ne pas aimer être avec toi ma petite amie, il gratifie Christie d’un brave sourire.
Les plats arrivent, odorants : elle a choisi un magret de canard son ami une choucroute. Avec application ils mangent en savourant leur plat. Très peu de mots s’échangent car quand Johann mange il ne parle pas.
- Alors, mon amie ?
Comme vous voulez, un profond soupir pour aider la digestion soulève la poitrine de Johann un regard circulaire de contentement un coup d’œil sur Christie pour chercher son approbation : discrètement il appelle le serveur. Ils s’interrogent du regard puis se lèvent se quittent sur le trottoir. Encore quelques recommandations ! Christie rassure son ami : ne vous inquiétez pas un jour je me marierai : c’est une certitude.
- Hé ! bien mon amie, à la prochaine. Il est heureux.
En le suivant du regard Christie est angoissée. Chaque fois lorsqu’elle quitte son ami elle sait ce qu’il va dire ce qu’il va faire : c’est toujours la même chose ; il va dire des paroles rassurantes, encourageantes ! Puis ce sera porte toi bien ! Puis, un bref salut, à la prochaine! Elle est inquiète : une année c’est long ! Et lorsqu’il dit Mon amie, je suis si heureux de te connaître ça la bouleverse mais lorsqu’il lance son vigoureux et énergique porte toi bien Christie lui envoie un regard de reconnaissance. : Merci cher ami, merci de votre amitié.
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CHAPITRE 5
Prisonnière de ses fantasmes dans sa solitude Christie écrit pendant des heures. Elle téléphone à son compagnon Tony, solide, aimant. Ils se retrouvent soit à Londres soit à Paris puis elle a ses parents, Robert son père, Nanette sa mère, Manie sa grand-mère, Amandine sa tante, ses amis Julie et Stéphane.
Dans son une pièce elle écrit assise devant son bureau sans se préoccuper du temps, les heures passent sans qu’elle s’en rende compte, concentrée, attentive. Le temps passe entrecoupé de visites à sa fenêtre ou à son frigidaire. Son abord agréable lui donne de bonnes relations avec les autres. Elle s’est installée dans son isolement y trouvant le silence qu’elle aime qui lui permet de méditer, de réfléchir.
- Allo, Tony ? Tu sais l’irrésistible envie que j’ai de t’avoir au bout du fil. Où es-tu en ce moment ?
- Dans mon bureau. Chaque fois ma chérie c’est un plaisir si grand de t’entendre, ne te bouscule pas trop avec ton travail, as-tu quelque chose en vue aujourd’hui ?
- Je pense que je vais m’aérer, je vais aller prendre un pot dans un bistrot, j’aime ces endroits.
- Mille bises Christie je dois couper. Ah ! Je souffre de ne pas te voir , à bientôt
Elle doit secouer sa nonchalance naturelle ce qui l’oblige à sortir et pour ne pas y succomber elle va partout où il y a du monde Elle traîne par plaisir dans la grande surface ou dans le métro, le r e r, les cafés où là elle trouve l’inspiration et l’équilibre qui lui sont indispensables pour écrire. Chaleureuse, plaisante elle attire la sympathie : dotée de petites exigences elle passe dans la vie « aidée par toute la famille » sans s’inquiéter. Pourtant depuis quelque temps sa vie est gâchée : ces rencontres avec le couple de la grande surface tous les vendredis la tourmente : pour mieux comprendre elle va lui donner un nom : en se grattant la tête et en se trémoussant sur sa chaise la tête dans ses mains avec un soupir arraché au plus profond de son être elle arrive à la conclusion « Je serais tellement heureuse sans cette histoire de couple qui trotte dans ma tête. Comment je vais l’appeler ? Mon Dieu ! Mais quelle histoire ! Maintenant je dois l’appeler, comment l’appeler ? Après s’être consciencieusement grattée la tête, grattée le dos, anéantie devant tous les problèmes que lui pose son histoire de couple et après réflexion elle conclue : Je vais l’appeler tout bonnement : le couple de la grande surface.
Assise à son bureau n’en croyant pas ses oreilles elle se dresse de son fauteuil tendue, croyant rêver incrédule les mains sur les accoudoirs hésitant à se lever elle tend l’oreille puis d’un bond se précipite à la porte, colle son oreille à la porte avant d’ouvrir. Quatre petits coups puis quatre autres. Elle les connaît bien ces petits coups…incrédule la main sur sa poitrine pour calmer ses battements de cœur : encore quatre petits coups, d’un geste sec elle ouvre la porte.
- Tony !
Elle lui prend les mains le palpe pour s’assurer si c’est bien lui : c’est tellement inhabituel qu’il vienne un jeudi.
Avec désinvolture Tony lui explique brièvement les raisons de son voyage impromptu : un contacte avec un collègue… Christie flaire autre chose, prudente elle se tait. : Tony avec un brave sourire appuyé contre le mur regarde.
- Comment vas-tu ?
- Tu es là, je suis au zénith : Tony tourne dans l’appartement observe Christie qui les yeux écarquillés le regarde incrédule, mal à l’aise dans son costume il secoue ses épaules desserre sa cravate en tournant la tête.
- Que fais tu demain ? Je suis libre l’après midi.
- Demain c’est le jour où je fais mes courses Tony.
- Eh ! bien ce sera un plaisir de t’accompagner : Christie le front plissé se demande comment lui expliquer qu’elle veut être seule.
- Tony, j’aimerais aller au théâtre ce soir.
- Sans problèmes tu choisis le spectacle. Mais j’aimerais aussi t’accompagner dans tes courses : Tony insiste. Je voudrais voir ce couple.
- C’est impossible Tony.
- Nous pourrions en parler !
- Pour moi c’est déjà un mystère que je n’arrive pas élucider !
- Devrait il y avoir un mystère entre nous ? Ce n’est pas un mystère puisque tu m’en parles.
- Laisse moi le plaisir de te le décrire : tu n’as pas les mêmes émotions que moi! En ce moment tu l’imagines à travers moi : si tu le vois nous aurons des incompréhensions nos regards n’étant pas les mêmes tu comprends ? Il ne faut surtout pas.
- Je suis profondément navré que tu ne me fasses pas confiance, je t’aime par dessus tout, je sens qu’une menace pèse sur toi Christie…comment t’aider... Christie émue regarde longuement Tony, elle s’entend lui dire mécaniquement :
- Non Tony tu ne dois pas le voir.
Pour ne pas montrer son désappointement il tourne la tête défait sa cravate. Sur son front perlent quelques gouttes de sueur, de la fenêtre grande ouverte un souffle d’air entre dans la pièce, les lumières obscurcies par la moiteur de l’air, la chaleur lourde, oppressante arrêtent la respiration. Ils sont accablés, malheureux de ne pouvoir communiquer.
- Christie ma chérie je n’ai jamais été aussi aimant avec une femme ; je suis prêt à faire beaucoup de concessions pour toi, je t’accompagne dans tes émotions, je veux te savoir heureuse. Après tout, un jour tu perceras ce mystère alors ce jour là mon amie sois sûre je te le promets nous serons deux à le vivre.
- Il faut attendre Tony. Il y a quelque chose en moi que je ne connais pas encore qui se manifestera un jour !
Cette incompréhension vis-à-vis de ce couple torture Christie, Pour s’en libérer elle cherche désespérément la solution. Que vont penser ses amis si elle les met au courant ! Que diront ses parents si elle leur en parle ! Sa mère, son père, sa tante Amandine, sa Manie. Elle entend Manie se révoltant contre l’éducation désastreuse que lui a donné sa fille, soupçonnant une menace sur Christie : Nanette tu manques de sévérité, de bonnes fessées lui feraient du bien ! Elle est élevée dans tout son poil ! Comment veux tu qu’elle sache faire la différence entre le bien et le mal. Mon Dieu, dans quelle misère elle s’est mise.. Son cerveau en ébullition ne trouve plus la paix ! Quel tourment !
Les traits tirés elle reprend son travail passionnée par sa nouvelle « Le bois du souvenir. » les heures passent sans qu’elle s’en aperçoive.
Partie du cocon familial pour vivre sa vie d’écrivain Christie a eu des débuts difficiles : Papa,. Maman, Mamie, tante Amandine ne cherchent qu’à plaire à leur chère Christie alors aidée par ses parents ma fois elle s’en sort. Avec beaucoup de ténacité et de courage elle est arrivée à ce qu’elle voulait, écrire. Ses qualités d’imagination, de créativité l’ont amené à suivre cette voie.
D’habitude elle gère ses émotions au gré des événements ! Mais là elle ne trouve aucune explication : son ami Tony l’appelle souvent pour la distraire ses parents ne négligent pas le téléphone non plus : en général les choses s’arrangent mais avec ce couple elle est piégée. elle ne comprend pas.. : ce couple figé sans passé à peine présent l’amène nulle part ! : Et pourtant elle ne se lassera pas de le voir tous les vendredis dans la grande surface car chaque fois elle est prise d’une émotion intense par la peur de ne plus le revoir et, lorsqu’il est près d’elle c’est le vide ;
Prise au piège d’une panique inexplicable elle va appeler Tony.
Confrontée à un irrésistible besoin de ne rien faire Christie se console comme elle peut. : Cette paresseuse invétérée n’a qu’un désir, ne rien faire. Son combat continuel contre ce fléau l’oblige à travailler comme une forcenée et lorsque elle est fatiguée elle va se consoler en ouvrant son frigidaire, où là c’est encore un autre combat livré contre sa gourmandise car pour clôturer cette lamentable paresse elle est gourmande. Si elle se laissait aller elle empiffrerait des gourmandises toute la journée : alors elle ouvre son frigidaire plusieurs fois par jour pour le plaisir sans rien prendre en soupirant. Aujourd’hui après une longue réflexion devant son frigidaire son choix va vers un petit fromage blanc sans sucre. La conscience tranquille elle va le goûter assise devant son bureau. Son travail rythme ses jours : elle se distrait en regardant par la fenêtre les blocs, les heures passent... de la fenêtre à son bureau de son bureau à sa fenêtre ce va et vient rythme sa vie.
Devant son bureau énervée, inquiète elle attrape une photo de Tony, prend son portable hésite à l'appeler replace la photo : Les feuilles s’empilent les unes sur les autres. Son portable la suit partout, la rassure c’est le lien entre Tony, Manie, Papa, Maman, tante Amandine.. Son stylo et son portable lui collent aux mains. Les visites régulières de sa tante Amandine les appels répétés de Tony de Manie de papa de maman et de tante Amandine la réchauffent. Accablée par le couple de la grande surface elle pousse un immense soupir regarde sa montre puis rapidement met de l’ordre, s’habille en toute hâte, prend son sac ses clefs de voiture, préfère l’escalier à l’ascenseur qu’elle dévale à toute allure, c’est l’heure. elle va retrouver ce couple « ses ravageurs amis : le couple de la grande surface » Ce besoin vital d’aller dans les endroits publics à la rencontre de gens , dans les lieux où elle va, ce contacte qu’elle veut, un échange de quelques mots la sort de son isolement. Sans complexes elle est à l’aise dans la grande surface Cette ambiance lui sied à merveille ces quelques mots la réconforte parfois il y a quelques déceptions : les gens la regardent indifféremment, contrite elle s’éloigne, s’accuse d’être maladroite mais ne renonce pas. En général les gens sont courtois. Mais en ce moment son obsession c’est le couple de la grande surface, elle ne pense qu’à lui. Sa mémoire visuelle des êtres et des choses a souvent étonné ses parents ! Sa Manie s’étonne : Christie tu me parles de personnes que j’ai vu il y a bien longtemps ! Comment veux tu que je m’en souvienne. Tu es phénoménale de te souvenir de tout : tu me les décris comme si tu les avais devant toi.
Christie en soulevant sa poitrine afin de mieux respirer se lève va à la fenêtre. Je dois achever mon roman rapidement. Mais pas plus à la fenêtre qu’à son bureau elle n’arrive à trouver la concentration qui lui est indispensable pour écrire. Passant plusieurs fois sa main sur son front, tassée, le regard vide devant ses feuilles les yeux fermés avec efforts elle cherche à revoir le couple de la grande surface. Tourmentée entre son roman d’une part et son couple d’autre part elle frissonne, se lève va à son miroir. : Le miroir lui renvoie une image qu’elle ne reconnaît pas, un visage défait, tendu, aux traits tirés. Elle essaie de comprendre ce qui lui arrive secoue sa tête violemment pour ôter cette fixité étrange respire plusieurs fois afin de se détendre. : Enfin délivrée de cette obsession elle revient à son bureau bien décidée à terminer son roman et à tourner une page sur cette histoire des plus rocambolesque. Elle se lève arpente sa pièce en se tapant le front puis de nouveau à son bureau tapote ses feuilles, rature, hoche la tête, relit approuvant,
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CHAPITRE 4
Effacés ils vont tranquilles, si tranquilles, si vides de substance qu’on les aperçoit à peine.
Ce sont des personnages sans artifices, gentils, sans esbroufes, Théo et Marie vont dans la vie simples et naturels, vraiment identiques vraiment faits l’un pour l’autre, une copie conforme, une vie quiète. Ce qui les caractérise lorsqu’on les voit c’est leur non agressivité, leur gentillesse. Ils se déplacent silencieusement sans éclats de voix, les jours passent paisibles, sereins s’écoulent doucement et, lorsqu’on les connaît leur contacte est si peu agressif qu’on aime leur compagnie sans la rechercher particulièrement, en fond de toile. Ce sont deux gentils personnages qu’on aime fréquenter et même ressembler.
Aujourd’hui le temps est gris, menaçant au loin un grondement sourd, un éclair déchire le ciel obscurci , un autre lui succède puis la pluie tombe, brutale, dure :
- Allume Théo on n’y voit plus rien ça m’a l’air bien pris.
- Comment ?
- Tu allumes : il ne faut pas téléphoner pendant l’orage.
Il tourne en rond observe autour de lui palpe les objets puis les remet à leur place cherche à tuer le temps. Théo s’affale sur le divan un journal à la main. Il lève le nez en réfléchissant profondément ; puis se tourne vers Marie, l’interpelle.
- Tu as lu l’article sur les virus des ordinateurs, c’est très intéressant.
- Non, je ne suis pas intéressée par ce genre de choses. Veux tu du thé ?
- Oui je veux bien, merci.
La pluie redouble de violence ; un roulement de tambour au loin s’amplifie ; l’orage approche gronde de plus en plus fort caverneux; les éclairs sillonnent le ciel ; des grondements sourds, lourds, lointains, quelquefois plus aigus plus stridents, des craquements lugubres sinistres du bout du monde vous nouent l’estomac. Le ciel vous tombe dessus de tous côtés, le ciel est pris. Il n’y a pas un moment de répit seul le bruit assourdissant continu de l’orage ; Théo s’approche de la fenêtre fasciné par le spectacle.
- Sors de la fenêtre, c’est dangereux.
- Impressionnant murmure Théo : Soudain le tonnerre et l’éclair simultanément leur arrachent le tympan, les paralysent, l’électricité s’éteint. Dans le noir ils sont paniqués tétanisés. Paralysés par la peur ils n’osent plus bouger se cherchent dans la lueur des éclairs qui se succèdent se serrent l’un contre l’autre pour se protéger. Les roulements se succèdent avec moins d’intensité puis un silence absolu impressionnant de fin du monde. Marie se palpe, palpe Théo. Quel désastre est il arrivé ? ils se regardent comme des ressuscités : dans un élan ils vont à la fenêtre croyant voir tout dévasté.
- Eh bien, je m’attendais à des catastrophes ! Vraiment j’ai eu peur, attends quelques minutes avant de téléphoner.
Marie relit la lettre de son frère Thomas : c’est inhabituel d’avoir une lettre de Thomas : intriguée elle en fait part à Théo.
- Tu as lu la lettre de mon frère ?
- Non.
- Tu devrais la lire : je la trouve bizarre. C’est pas dans ses habitudes d’écrire, je soupçonne des histoires avec les parents, c’est louche. Théo distrait par la lecture du journal répète mécaniquement, histoires. Marie hausse les épaules, s’approche de lui. .
- Tu m’écoutes enfin : je la lis : Aujourd’hui je vous écris pour vous faire part de mon examen que je passe à la fin de l’année : C’est l’idée de papa, et de maman, surtout papa de me lancer dans les études. La voie tracée par les parents n’est pas celle que je veux suivre. Je pense à vous souvent. Bises à vous deux. Théo pousse un soupir, s’attend au pire, puis philosophe : on verra bien : Théo ne veut aucun soucis, il hausse les épaules, répète : on verra bien.
le temps passe paisible et calme une vie ordonnée, où Théo et Marie sont bien : des vacances chez leurs parents, des sorties avec leurs amis Lucie et Robert.
- Théo ? Nous pourrions téléphoner au Pugé, j’aimerais bien les voir.
- Distrait par sa lecture il ne l’entend que d’une oreille.
Leurs amis sont toujours prêts à les satisfaire : leurs réunions sont joyeuses: Marie copine d’enfance de Lucie cherche toutes les occasions pour la voir. Lucie et Robert sont des amis précieux, démonstratifs et énergiques:
le portable à la main. Je les appelle.
- Robert ? Ah !
- Ca va ?
- Ca va bien.
- Tu es libre dimanche ? « les connaissant bien elle est sans souci car Robert et Lucie sont prêts à annuler un projet pour aller pique-niquer ensemble » C’est bon ? Tu as ton sport… je comprends. J’avais pensé que... Oh ! ne m’interromps pas, que nous pourrions aller pique niquer dans le bois de Vincennes : allons, sois sérieux un peu.
- Pour toi ma chérie je suis libre ( Marie pudique le connaît bien mais elle est sur ses gardes) Tu sais bien chère, fidèle et merveilleuse amie que je pense souvent à toi. : Marie se l’entend dire souvent car Robert s’amuse à la taquiner. Elle ne veut pas comprendre c’est trop fatigant. C’est ainsi…
- Sois sérieux pour une fois, d’après la météo il va faire beau : passe moi Lucie s’il te plaît.
- Tiens la voilà.
- Lucie ? Ca va ?
- Bien
- Depuis longtemps je veux vous appeler, j’ai eu le répondeur plusieurs fois. Je pense à un pique-nique dans le bois de Vincennes Théo parait d’accord mais tu sais avec lui c’est vague, il serait d’accord. Je ne peux discuter sérieusement avec lui, il demande ton avis.
- C’est du beau temps ?
- Oui. On pourrait aller à la campagne ou dans un parc : j’ai besoin de respirer.
- D’accord pour le parc. Lucie connaît bien son amie, sa fragilité l’émeut. La bouillante Lucie aime les sorties actives, sportives. : O. k. Marie : dimanche à Vincennes, rendez-vous au même endroit à treize heures nous ferons notre jogging. Gros bisous.
Théo d’une voix tonitruante lance : d’accord, replonge dans sa revue, impromptu l’interpelle : tu sais à quelle vitesse courent les guépards ? Christie le regarde éberluée, reprenant ses esprits, le regarde dans les yeux (elle veut être sérieuse, quelle question !) réfléchissant très vite : Soixante à soixante dix à l’heure.
- Non, ils peuvent atteindre cent à l’heure et font des bons de cinq mètres.
- Tu vois comme tu m’écoutes : répète ce que je t’ai dit.
- Une sortie avec Lucie. : enfin Théo retrouve Marie.
- Tu es sûre du temps ?
- Oui, parfaitement sûre, et avec un petit air narquois, un regard en coin pour taquiner Théo, s’il fait mauvais nous irons au restaurant ! (C’est le rêve de Théo) .
- C’est vrai j’aimerais aller au restaurant, .
- Faiblard.
: Aujourd’hui dimanche c’est leur jour de pique-nique.
Leur rythme est cassé ils sont énervés vont dans tous les sens. se bousculent quelques éclats de voix, des silences inquiétants, eux si paisibles !
- Si tu m’aidais un peu murmure Marie.
- A quoi ?
- Tu me gènes, je cherche mes lunettes de soleil, tu ne les aurais pas vue par hasard ?
Théo préfère ne pas répondre : des lunettes maintenant ! Alors que tout est à faire ! Marie énervée cherche ses lunettes.
Aujourd’hui il vont au bois de Vincennes : le temps étant un facteur secondaire pour eux. ..
- Tu as vu mes lunettes ?
- Pourquoi tu cherches tes lunettes en ce moment ?
- Si tu les vois tu le dis, je farfouille partout je ne les vois pas..
- Arrête, laisse tomber on les trouvera sans les chercher. Théo ne comprend plus Marie, sa Marie si douce. Ces énervements… cette agitation… sont pour le brave Théo incompréhensibles : il est inquiet.
S’assoyant sur un tabouret pour réfléchir, voyons…vendredi nous sommes allés à la grande surface où… j’ai acheté... sa mémoire lui fait défaut, énervée elle ouvre le frigidaire. Ouf c’est bon calmée elle appelle Théo.
- Je fais comme d’habitude ? Marie énumère le contenu de son frigidaire, Jambon…
- Non, non, non c’est bon. Je te fais confiance. Sans l’écouter elle enchaîne. .
- Saucisson, fromage, tomate, pour le dessert, salade de fruits, cake... « Marie ne tient toujours pas compte de ce qu’à dit Théo » Théo dubitatif en se grattant l’épaule s’approche embarrassé : tout lui convient.
- D’une voix à peine audible, fais ce que tu veux Marie.
- Théo qu’est ce que tu as ? Tu pourrais articuler.
- Fais comme tu veux, voilà deux fois que je te le dis.
C’est chaque fois une agitation qui met Marie hors d’elle car elle doit faire preuve de talents de ménagère ! Des questions… des questions… où il faut une réponse…
Marie retrouve son entrain, avec application elle prépare ses sandwichs au jambon de Paris, emballe ses petits pots, ses fruits. Quant à Théo il s’occupe de sa voiture : c’est le moment de l’inspecter. Son nez à l’intérieur du moteur pour mieux voir, les fesses en l’air il ausculte, rassuré il baisse le capot. C’est un maniaque de la voiture. Quand il s’agit de la voiture tout doit être parfait. Encore une dernière inspection, un dernier regard sur la belle carrosserie qui brille de tous ses éclats, satisfait il revient dans l’appartement.
- Tu devrais charger la voiture, au lieu d’être planté là, à me regarder.
Théo campé devant Marie l’observe. Le grand et brave Théo n’est plus le même lorsqu’il revient de sa voiture alors il regarde Marie, l’observe, inspecte. Marie est totalement ignorante devant un moteur elle a confiance en Théo certes, mais elle n’oublie pas la révision annuelle de la voiture.
Lucie et Robert sont des amis fidèles, malgré des voies divergentes ils se sont retrouvés par hasard à Paris. Marie moins expansive que son amie, plus posée, plus calme s’étonne devant l’appétit de son amie de vivre ; son exubérance est un moteur qui lui recharge ses batteries dit-elle..
Rédigé par Boyrie à 14:19 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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cette histoire de couple le tracasse il réagit en haussant les épaules.
Un rayon opaque traverse la pièce. Tony sérieux devant son ordinateur glisse ses doigts sur le clavier termine un travail urgent qu’il doit faxer. Il est le type même du cadre moyen, mince, légèrement voûté, Tony et son ordinateur ne font qu’un. Méthodique, appliqué, concentré, Tony termine un travail. Il va ranger dans sa serviette des copies qu’il aura prêtes demain à son bureau. Satisfait il se frotte les mains cherche son portable. Il savoure les mots qu’il va échanger avec Christie. Le portable dans sa main il attend, fait semblant d’hésiter, cherche à se tromper, à se faire peur, Christie si étrange soit-elle ne l’inquiète pas. Elle l’attire : son désir est chaque fois intacte, son corps gracile et souple, délicat et fragile est une offrande qu’il savoure jamais rassasié : il retrouve ses courbes sa main glisse sur sa poitrine, son ventre .. Tony se ressaisit, vivement cherche son portable.
Tendrement il va lui redire les mots, les phrases tant de fois dites, il va lui dire son inquiétude devant ses absences prolongées, son envie d’être avec elle de respirer son parfum, la toucher, la caresser, mélancolique il tape les touches de son téléphone
- Allô ! Christie, que fais tu ?
- Ah ! Tony, c’est bon de t’entendre je suis dans une histoire : j’en ai deux en chantier : celle là s’appelle au bord du lac gelé.
- Tu me glaces, ton histoire me parait dramatique.
- Oui c’est dramatique mais elle se termine bien et quand tu me téléphones tout se dégèle tout reprend vie avec toi Tony. Tony est muet ; il toussote pour cacher son émotion puis à brûle pourpoint lui annonce qu’il vient à Paris le week-end prochain.
Un dernier coup d’œil devant sa glace, le menton relevé pour mettre son noeud de cravate en place. Un costume taillé dans un beau tweed souple légèrement brillant gris foncé met en valeur le jeu de ses muscles. Tony lisse une dernière fois ses cheveux prend sa montre, son porte document un dernier coup d’œil autour de lui pour voir si tout est en ordre s’assurer qu’il n’a rien oublié. Tony est prêt pour aller à sa soirée de bridge.
Voilà pourtant des mois et des mois… : il n’aura fallu qu’une seconde une toute petite seconde pour perturber la vie de Christie. Elle attendait son tour devant la caisse d’une grande surface, et comme d’habitude elle regardait autour d’elle, s’attardait devant un couple. Ils étaient là tous les deux si effacés qu’elle en fut pénétrée. Jamais elle n’avait connu une telle émotion. Ils semblaient si différents des autres ! Ils étaient si beaux que Christie en fut perturbée Une pensée fugitive traversa son esprit : on en ferait un roman de ces deux là.
Devant son bureau elle tiraille ses cheveux dans tous les sens, soupire profondément, pensive tâte son visage, machinalement prend son téléphone.
- Allô ? Manie.
- Christie ma chérie.
- Comment vas-tu Manie ?
- Quand tu m’appelles je suis la plus heureuse de la terre.
- Tu devrais t’occuper un peu plus de Maman et de tante Amandine.
- Tu déraisonnes elles n’ont aucunement besoin de moi.
- Alors, et moi ?
- Toi c’est différent tu es ma petite fille.
- Comment vas-tu Manie ?
- Ca fait deux fois que tu me le demandes, je suis en pleine forme.
- J’avais envie de te faire un petit coucou je te laisse bisou Manie.
- Mille bisous pour toi Christie, porte toi bien.
Hésitante, prête à poser son portable elle jette un regard à sa fenêtre. Réfléchissant. Elle va à sa fenêtre pour s’aérer, regarde sa montre : encore quelques minutes, en face la fenêtre va s’ouvrir. Elle hausse les épaules pousse un soupir.
- Allô Tony ?
- Oui Christie.
- J’ai une question à te poser mais je ne voudrais pas te déranger.
- Tu ne me déranges jamais Christie.
- Eh bien voilà : crois tu qu’en l’espace d’une fraction de seconde une vie peut changer.
- Attends, attends, laisse moi un temps de réflexion, bien sur une vie peut changer tragiquement.
- Explique.
- Si c’est un accident c’est tragique. Tu peux passer ta vie dans un fauteuil roulant. Tu peux avoir un coup de foudre pour quelqu’un : c’est le moindre des maux ! Tu t’imagines deux êtres qui s’emballent et qui se tuent ! Et la tragédie du couple de la grande surface ! Pourtant ils étaient à leur caisse, tranquilles, loin d’eux la pensée de déclencher dans un cerveau humain normal tant de tempête, imagine quelle tuile leur tombe dessus ! Voilà ma réponse à ta question. Christie est muette de stupéfaction et d’indignation, elle n’en croit pas ses oreilles : parler ainsi de ce couple de la grande surface.
- Je te remercie de tes explications. Mille bises à toi Tony à samedi..
- Un baiser à ma bien aimée Christie.
Une tuile, en voilà une idée : mais quelle idée ! Pourquoi une tuile. C’est un rendez que nous honorons tous les vendredis dans une grande surface, nous le recherchons, et nous l’aimons : mais quelle idée !
Christie est en pleine forme, appuyée contre sa fenêtre elle tente de mettre son nez dehors afin d’observer les cumulus, de respirer l’air matinal. La journée s’annonce belle. Aujourd’hui elle profite du beau temps pour aller se promener sur les berges de la Seine. : cette idée la réconforte et la rend toute joyeuse. Elle met ses chaussures, enfile son parka, prend son sac à dos dans lequel elle a mis quelques vivres, une bouteille d’eau. Avec entrain et énergie bien équipée elle va s’offrir une journée parisienne une ballade le long de la Seine, un régal. Dans l’autobus elle pense aux gens enfermés dans leurs bureaux pousse un soupire de compassion pour les gens qui bossent. « Elle oublie que sa vie a une similitude avec la taupe » : Aujourd’hui est une journée enrichissante et bienfaisante, un vagabondage… sans but avec pour fond de toile les monuments : elle erre dans Paris. A cette pensée avec délice elle respire l’air au plus profond de sa poitrine. Arrivée place Saint Michel elle descend de l’autobus et d’un pas alerte prend le passage des piétons puis descend les escaliers : une fois sur le bord de la Seine elle contemple radieuse les merveilles que lui offre Paris : l’activité de la Seine, les monuments de la rive opposée chargés d’histoire. C'est un jour de fête pour Christie. Elle gonfle sa poitrine émerveillée. Bien équipée pour une longue promenade, pleine d’entrain d’un pas vigoureux elle part appareil de photos en main. Les gens se croisent se sourient, sourires d’enchantement. Un calme, une paix, des bateaux, un mouvement lent sur la Seine quelques fois un haut parleur . Christie les deux mains calées sur les courroies de son sac avance d’un pas assuré entraînée par la beauté du cite. Elle s’arrête, regarde, porte fièrement sur ses frêles épaules toute la magnificence de l’héritage que lui ont laissé ses ancêtres. Orgueilleuse et conquérante elle assiste émerveillée, fière du travail accompli au cours des siècles. Après avoir pris plusieurs ponts, plusieurs quais, fait une longue ballade au bord de la Seine elle choisit la rive droite s’affale sur un banc. Allégée de son sac elle étire ses membres pousse un profond soupir de satisfaction en regardant le trafic sur la Seine.
De retour à Saint Michel, assise à la terrasse d’un café tente de récupérer des forces. Il y a tant de choses qui vous tombent dessus sans qu’on y puissent rien, pense Christie en regardant passer les gens. Fronçant le front pour ôter ces pensées noires avec son bon fond d’optimisme elle retrouve la forme. Pleine de sensations nouvelles elle sourit en pensant à Tony.
Rédigé par Boyrie à 18:08 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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Rédigé par Boyrie à 11:41 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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Rédigé par Boyrie à 19:24 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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- Chérie, pourquoi tu n’as pas un ordinateur avec Internet nous pourrions communiquer : Christie téléphone souvent à sa tante.
- Quelquefois j’y pense : peut être un jour…
- Tu verrais les avantages de l’ordinateur, ça te soulagerait ..
- Je n’en doute pas mais pour l’instant je continue avec ma pointe bic et puis c’est une reconversion qui va me perturber. J’ai peur que l’ordinateur tue mon imagination. : Amandine n’a pas insisté :
Des fleurs dans la main Nanette arrange dans un vase un bouquet de pivoines : elle se tourne vers sa sœur Amandine, Alex pourrait faire un effort.
- Il avait un rendez vous, tu sais comme il est indépendant !
- Tout de même.
Tu as des nouvelles de Christie ? Manie muette jusque là meurt d’envie d’en savoir davantage.
Elle bondit : elle s’est amourachée d’un certain… Mathieu je crois...
- Allons maman son nom est Tony. : Maman n’est pas gâteuse c’est seulement une provocation.
- Qu’importe nous ne l’avons jamais vu. Si je le voyais d’un seul coup d’œil je m’en ferais une idée. Je ne passe pas une heure sans penser à ma petite Christie : elle était si pleine d’attentions pour moi !
- Pourquoi tu parles au passé maman, je pense que tu aurais toujours un jugement défavorable pour lui, même aurait-il toutes les qualités !
- Voyez- vous chez Christie ce qui me tourmente c’est son regard.
- Qu’est-ce qu’il a son regard ?
- Il ne cède pas et puis elle ne fait que ce qui lui plait même devant la plus énorme bêtise elle ne cèdera pas.
- C’est la preuve d’une forte personnalité.
- Tu vois comme tu la défends ! Tu en as fait ce qu’elle est ! Une romancière ! Pourquoi pas une artiste peintre tant qu’elle y est ! Et qui sait quoi d’autres hélas! J’ai peur « Manie lorsqu’il s’agit du bonheur de sa petite fille se battrait contre la terre entière ». : Pourquoi nous présente t-elle pas, comment…
- Nous avons fini de nous disputer, c’est Tony Maman, pourquoi tu joues cette comédie Manie hausse les épaules sans répondre.
- Que dit Amandine ? Elle se range de son coté évidemment ! Amandine est solide, elle, mentalement. Son métier de professeur de gymnastique est plus qu’honorable. :
L’interpellant
- Amandine : étant ta mère je me permets de te dire ce que je pense. Je trouve ta vie un peu déréglée je sais, tu vas me dire : ça ne te regarde pas mais j’aimerais avoir des petits enfants. C’est une maison de filles ! Fais nous un garçon. Hector ne s’est jamais occupé de sa fille, il ne pense qu’à ses plantations, ses plates-bandes… Quant à ton ami Alex il ne fait que ce qu’il veut. Nos hommes dans cette maison rejettent la réalité, ils se déchargent des responsabilités sur nous les femmes : Amandine ne réussit pas à se fixer, quant à Christie Dieu sait ce qu’elle fait ! Je m’en veux de ne pas être un homme ça aurait marché droit.
Amandine et Nanette se regardent se mordent les lèvres pour ne pas rire. L’entrée d’ Hector met fin à leur dispute..
- Ouf…je n’en peux plus je viens de désherber un semi de carottes qui était envahi par les mauvaises herbes je suis fourbu. Ma plate bande est impeccable, venez voir !
- Tout à l’heure
il jette un regard autour de lui, sur la table préparée, la nappe fleurie, les tasses de thé, l’habituel décors qu’il voit tous les soirs.
Tous les soirs assis autour de la table ils se retrouvent pour le thé, dans ce moment de détente où l’on parle du travail de tout et de rien…
Christie se remémore ces moments où autour de la table l’on bavardait en prenant le thé, des mécontentements dont elle était l’objet…
- Il est très bon Nanette.
Le temps n’a rien changé. C’est toujours les mêmes gestes, les mêmes mots les mêmes inquiétudes, les mêmes interrogations :
Amandine ! Vas voir Christie à savoir ce qu’elle fait mon Dieu ! : sa petite fille chérie est un tourment continuel pour Manie aussi elle charge sa fille Amandine son messager de lui donner des nouvelles.
Maintenant dans les cœurs de Nanette, d’Hector de Manie, d’Amandine un fond de tristesse s’est installé lorsqu’ils sont autour de la table pour savourer leur thé sans leur petite chérie, et qui sait ! S’ils ne se disputent pas encore en s’accusant réciproquement de ne pas avoir fait ce qu’il fallait, de l’avoir laissé échapper !
Tout est en ordre dans son appartement. sur son bureau ses feuilles, ce soir elle veut travailler, quelques pas vers sa fenêtre… un coin de ciel entre les blocs… des balcons fleuris… un vol d’oiseau… un passant…. Christie peut décrire les événements qui se passent dans la journée à toutes heures, elle connaît les habitudes de chacun, les fenêtres qui s’ouvrent, les rideaux qu’on tire, les fleurs qu’on arrose. Un voile translucide s’étend sur la cité obscurcit la pièce. Sur son bureau les feuilles s’empilent les unes sur les autres dans un ordre parfait. Elle relit le travail de la veille fait des corrections. ! Préoccupée par une pensée qui la travaille depuis quelque temps elle marmonne. : Est-ce qu’il n’y aurait pas une part de chance et qu’il faut saisir lorsqu’elle se présente, qu’il faut vivre le plus heureusement possible, est-ce qu’il n’y a pas moyen de gérer sa vie? Est-ce que l’on choisirait sa vie ? Gérer des émotions qui nous poussent vers des chemins différents ? Christie préoccupée par ce couple qu’elle n’arrive pas à saisir s’isole dans des pensées lugubres et dans ces moments là elle entend sa Manie : Ta fille est élevée sans principes, sans règles, dans l’anarchie totale Tu dois la diriger lui indiquer la route à prendre , j’ai peur Nanette : Quel malheur attend Christie avec une telle éducation. Elle te fait marcher : comment peux-tu ne pas le voir ! comment peux-tu accepter sans rien dire tous les tours qu’elle te fait. Oh ! Mon Dieu quoi faire ! Quoi faire !
Le téléphone la fait sursauter :
- Allô : Christie chérie ?
Sursautant elle bégaye,
- Tante… Amandine…
- Ca va bien ? Je te trouve bizarre : j’entends à peine, ta voix est bizarre, Je pense à un jogging un de ces jours.! Oui ? C’est bon ? Sans attendre la réponse elle enchaîne : si tu voyais le cadeau que m’a fait Alex pour notre quatrième anniversaire ensemble
- Je te ferai la surprise. O.k pour un jogging, on se met d’accord pour un jour, mercredi ?
- D’accord, j’aime t’entendre tante Amandine.
- Tu vas bien ?
- Ca va. J’étais très occupée avec mon roman.
- C’était une impression, mais vraiment tu me sembles tracassée , à mercredi chérie.
- Mercredi tante Amandine, c’est bon.
Elle plonge sa tête dans son roman avec difficulté. Avec une bonne respiration retrouve son courage
Tourmentée par ses pensées Christie tassée sur sa chaise se sent fautive (seulement quelques secondes). Un va et vient dans sa pièce, accoudée sur le rebord de la fenêtre un regard circulaire, un voile de brume enveloppe doucement la cité ; elle se demande qu’elle main géniale a fait courir son fusain dans cet espace infini. Christie rêve à ce couple, résignée. Elle retourne à son travail mais incapable de travailler elle panique. Secouant ce carcan qui l’emprisonne elle cherche son portable. Allô ; Tony ? Allô… Allô... rien ! Elle est bien seule ! Décontenancée le portable dans la main, le pose. Retournant à sa fenêtre elle regarde la brume gommer doucement les balcons fleuris. - Allô ! Tony j’avais le blues un besoin de te parler. Figure toi je me suis mis une histoire dans la tête qui me tourmente, je t’en ai parlé ! Oui, vaguement... C’est beaucoup trop sérieux pour que tu le prennes à la légère. Je t’assure que je suis très embêtée. J’ai le sentiment que je suis poursuivie par une malédiction et que personne ne peut m’aider. Je me suis lancée dans une voie sans issue dont je suis prisonnière. Je fais des efforts pour suivre tes conseils ! C’est à se taper la tête contre le mur je n’y arrive pas. Je m’embarque toujours là où il ne faut pas, il y a comme un rejet dans ma tête : je ne sais pas comment t’expliquer – Tu devrais venir vivre à Londres avec moi Christie - Je vais faire un saut à Londres. Je sais que tu veux m’aider Tony. J’ai hâte de te voir, j’ai envie de toi. Je suis fatiguée par toutes ces émotions mais je suis mieux déjà de t’entendre. Ne t’inquiète surtout pas. Il faut dédramatiser j’amplifie tout tu sais bien ! Et toi ça va ? - Débordé...- mille baisers je t’aime il me tarde d’être dans tes bras.
Il aurait pu lui parler de ce couple aperçu en entrant dans sa résidence, cet autre avec lequel il a échangé quelques mots alors qu’ils étaient dans l’ascenseur, celui qu’il a vu de dos entrer dans l’appartement voisin. Dans ces moments là Tony leur jette un coup d’œil rapide, allonge le pas se persuadant que Christie par son travail a tendance à extrapoler. Il est persuadé qu’il doit garder son sérieux, garder la tête froide. Pour lui tout doit s’expliquer avec bon sens, avec logique. Il aime Christie qui le surprend par ses cotés imprévisibles, amusants provocants : ses habits originaux, et si de temps en temps cette histoire de couple l'embarrasse il réagit en haussant les épaules.
Rédigé par Boyrie à 12:51 | Lien permanent | Commentaires (4) | TrackBack (0)
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Rédigé par Boyrie à 20:07 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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Rédigé par Boyrie à 10:59 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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Rédigé par Boyrie à 15:20 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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Rédigé par Boyrie à 15:16 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
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Elle doit remettre son trajet en tête, car dans cette spirale qui l’amène à sa caisse 17 elle doit éviter les endroits encombrés. En bon stratège elle calcule afin de se trouver à dix huit heures à sa caisse où elle doit être impérativement . Elle est inquiète, angoissée, la peur aux trousses elle préfère traîner près de sa caisse, attendre en se cachant dans une file d’attente. Son portable. sonne
- Allo ! Tony ?
- Où es-tu Christie ?.
- J’achète mes provisions pour la semaine.
- Dans la grande surface.
- Pourquoi cette question ? Mais oui. : Sa voix tendre lui serre l’estomac
- J’avais tellement envie de te parler, t’entendre. : Tout va comme tu veux ?
- Je me démène avec mon caddie, aujourd’hui c’est un encombrement impossible : imagine ces caddies, en ce moment je suis coincée, je dois couper Tony, excuse moi, je te rappelle. Je t’aime.
Elle regarde sa montre prend l’allée la moins encombrée : il faut qu’elle se rapproche des caisses, elle devra éviter les fausses manœuvres, trouver le chemin le plus court, ne pas couper les files devant les caisses : il lui est arrivée de se trouver caisse vingt et un ! Afin d’éviter les encombrements elle s’approche de sa caisse par l’allée en face de la caisse 17 Enfin elle trouve les manœuvres sans trop déranger, s’excuse
Ça bouge de tous les côtés, à droite, à gauche, derrière, devant : des jeans : des mini jupes : des robes fleuries ; les messieurs en shorts, chemises ouvertes ; tout ce monde pressé, occupé, préoccupé, bouge en un mouvement ininterrompu semblable à une vague déferlante. A coté le couple ; abandonnant son caddie elle tente de se cacher en se glissant derrière un groupe de personnes, vainement. Le plus discrètement possible elle se tourne, décontenancée. Aujourd’hui elle veut les voir sans être vue pour mieux comprendre mais après quelques grimaces de déconvenue elle leur tourne carrément le dos. Tente une nouvelle tentative : perdue d’avance . Elle se rend compte qu’il lui est impossible de les voir sans être vue ; reprenant son caddie, d’un air détaché elle tourne carrément le dos aux caisses, disparaît dans la grande surface.
Son dernier roman la tracasse, malgré de gros efforts elle tâtonne avec des difficultés à se concentrer, mécontente elle est nerveuse, agressive, . Je dois absolument faire aboutir cette histoire, il y va de mon travail : de mon mental. Prise de panique devant ce problème, désespérée elle aimerait avoir sa Manie, elle ne l’entend pas ! Elle doit se dépêtrer toute seule. Qu’elle malédiction pèse sur moi ! Qui pourrait m’aider ! La gorge serrée par l’angoisse, l’estomac noué elle se faufile comme elle peut, plonge son nez dans son caddie vide. Ses pensées sont distraites par la difficulté d’avancer, mais de nouveau elle pense au couple : il pourrait lui servir de modèle pour son prochain roman mais elle n’arrive pas à imaginer un roman avec eux « Il y a autre chose que je ne comprends pas. Ce couple m’attire. Elle a souvent pensé les séparer, en vain. Têtue, obstinée, aidée par cette insouciance qui la caractérise elle garde confiance : c’est pourtant un sujet qui s’offre ! Elle rechigne de s’en servir…! En soupirant Christie chasse ces pensées désagréables, retrouve son entrain et son allant que lui apporte la grande surface.
Les rayons regorgent de nourriture, tout l’attire. Le nez piqué dans le rayon des pâtisseries avec effort elle s’éloigne puis revient, le spectacle la ravit. Toutes ces pâtisseries alléchantes l’attirent follement par leurs formes, leurs couleurs. Elle va du rayon boulangerie au rayon pâtisseries, fascinée, dans un soupir déchirant s’en éloigne : c’est une histoire, chaque fois dans ses sorties Christie pique du nez devant toutes les boulangeries, les pâtisseries, n’hésite pas à traverser la rue pour aller voir la vitrine d’un boulanger. Tony suit docilement entraîné par elle. Aujourd’hui devant ces rayons tentateurs qu’elle renifle, savoure : va t- elle acheter ? Va- t- elle se laisser aller ? Une petite tarte aux pommes pourquoi pas… un baba au rhum ? Une tarte Tatin ? Elle salive. Prise de remords, fautive devant sa gourmandise elle se sermonne, penaude elle entend la voix de sa chère Manie : Fais attention Nanette surveille là, elle est déjà bien rondelette…rondelette… Ces mots raisonnent dans sa tête en ce moment ! : Christie est terriblement tourmentée, tentée comme le diable elle va franchir le mur de la tentation devant une tarte Tatin ! Après un moment d’hésitation et dans un effort de volonté suprême et un soupir déchirant elle prend l’ultime décision de s’en aller… mais la tentation est trop forte, elle revient : fatalement le rayon la nargue de nouveau. Décidemment elle va prendre un petit gâteau, une tarte Tatin qu’elle met avec précaution dans son caddie vide. Le caddie plein du petit gâteau, fière de sa décision elle s’engage dans les méandres de la grande surface où l’abondance des marchandises l’étonne chaque fois. Elle va… s’excuse.
Les vendredis succèdent aux vendredis : semblables.
Et tous les vendredis pour de petits achats elle va dans la grande surface près de chez elle.
Il s’irradie de Christie un air avenant qui lui donne de bonnes relations avec les autres, l’ambiance de la grande surface lui sied.
Des regards, des sourires aussi, des frôlements, un contact bref rarement agressif. Les mêmes situations les mêmes encombrements de caddies chaque fois… après trois ou quatre pas rapides elle trouve enfin le rayon qu’elle cherche. Devant la variété des produits, des marques multiples elle prend son temps lit la composition de l’article. Quelques plats cuisinés, des fruits, des gourmandises…. des bouteilles d’eau. Dans un mouvement de colère devant son impuissance à ne pouvoir se libérer de ce couple elle prend rapidement les allées terrorisée à l’idée de le manquer !! Une fois son trajet repéré après un volte-face pour prendre la bonne direction elle regarde sa montre deux fois puis se dirige vers sa caisse 17 : un sourire par ci, par là pour se faire pardonner de déranger, encore quelques caisses à passer, les gens s’exécutent bon gré, mal gré. Avec beaucoup de patience et d’adresse, le bon vouloir de tout le monde elle est enfin à sa caisse 16 elle va attendre, la file est longue : un regard sur sa montre pour se rassurer
Il est dix huit heures.
Reprenant sa respiration elle se recroqueville en espérant passer inaperçu. N’osant pas regarder n’y tenant plus elle s’enhardie se tourne doucement mais incapable de voir sans tourner la tête ennuyée devant cette nouvelle difficulté elle fait semblant de regarder autour, rusant en se tournant un peu plus, s’excusant. Les gens patiemment attendent. La panique la gagne: de nouveau elle tourne la tête d’un côté de l’autre, l’étire un peu plus enfin elle prend la décision de la tourner en faisant semblant de chercher quelque chose. Soulagée, le couple est là à la caisse 16 à dix huit heures précise. Ils se regardent, de brefs coups d’œil pour s’évaluer donnent à Christie l’envie d’être invisible mais malgré tous ses efforts leurs regards se croisent. La prochaine fois elle essaiera de le voir sans être vue : pour cela il faudra trouver une autre tactique un autre stratagème. Sceptique devant la suite des événements Christie hausse les épaules : c’est inutile après tout… Quelle bêtise me suis-je mis en tête :
Un accord tacite s’est créé pour se retrouver tous les vendredis à dix huit heures à leur caisse respective, 16 et 17 ! Ce serait si simple de se parler, de se rencontrer dans d’autres lieux, s’inviter ! Mais Christie n’est pas prête : son émotion doit rester intacte, elle doit la préserver, c’est son apanage, et elle s’y plait tellement ! :
Elle va continuer ce jeu qui la tourmente et l’attire follement. Cette histoire peu banale la fascine : ces rencontres incertaines, la curiosité, la crainte d’un échec ! Continuer , le désir est fou !
Christie se trouve dans une situation inextricable. Cette affamée de sensations, cette passionnée va continuer de chercher à voir ce couple dans la grande surface.
Accoudée sur son bureau, tassée, la tête dans les mains, songeuse, soucieuse elle se lève pour aller vers sa fenêtre en soupirant puis reprend son travail. Elle relit le conte pour enfant qu’elle a écrit, fait quelques corrections…. le cœur n’y est pas.
A droite de la fenêtre une table d’angle sur laquelle trône une belle photo de Tony, des photos de famille : son papa, sa maman, sa grand-mère, sa tante Amandine, quelques photos prises dans des voyages. A gauche de la fenêtre une élégante lampe perchée sur deux hautes colonnes. Sur le mur de gauche une belle tapisserie de la dame à la licorne, au dessous un divan lit, en face son bureau, quelques étagères avec des livres, des revues, des romans policiers (son passe temps favori). des babioles. Contre le mur face à la fenêtre un placard blanc, à droite un fauteuil. Sur le sol un très beau tapis persan offert par toute la famille donne un aspect cossu à la pièce : c’est dans ce cadre que Christie passe les trois quarts de son temps. La rigueur de l’ordre n’enlève pas l’impression chaude, accueillante que l’on ressent en entrant. Une grande fenêtre éclaire agréablement la pièce.
Dans la maison accueillante on entend régulièrement : chérie ? Lorsque la tante Amandine est là, c’est chérie par ci, chérie par là.
- Que fais-tu ? Viens près de moi ma chérie. C’est toujours chérie avec tante Amandine lorsqu’elle parle à Christie, l’appelle, car tante Amandine dans son immense élan d’amour pour sa petite nièce claironne avec une facilité déconcertante ces petites chéries, ou mon amour de chérie pour ce petit bébé merveilleux ci bien qu’elle a baptisé Christie tout naturellement Chérie : Les années ont passé… c’est rester dans ses habitudes : souvent nous avons droit à une anecdote qu’elle adore raconter : un jour téléphonant à Christie : Allo Chérie ? Elle est tombée sur un monsieur fort agréablement étonné et surpris, s’excusant et regrettant de ne pas être cet heureux élu : vous avez une voix chantante madame. Amandine confuse par sa bavure bégayant des excuses raccrocha. Toute la famille connaît l’histoire par cœur ! (Ce monsieur, n’a jamais appelé) Elle pouponnait sa chérie, l’amenait dans le parc pour la promener dans son landau afin de soulager sa sœur, puis ce fut les promenades avec son petit vélo. Christie lançait de joyeux cris à la vue d’Amandine, battait des mains, trépignait d’impatience. Depuis toujours Christie a entendu au bout du fil : chérie ? Mais, depuis sa mésaventure tante Amandine fait très attention et de sa voix chantante et chaude au timbre gaie, elle dit : Christie chérie ?
- Chérie, pourquoi tu n’as pas un ordinateur, avec Internet nous pourrions communiquer. Christie téléphone souvent à sa tante
- Quelquefois j’y pense, peut être, qu’un jour…
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