27/08/2011
- Papi ! Papi ! Regarde !
Fier comme Artaban il attrape la main de son grand père la tire vers un coin du terrain laissé à l’abandon
- Regarde Papi !
Triomphant il montre une magnifique fraise sauvage.
- Papa ! Papa !
Candide ne peut contenir sa joie.
Eloi contraint, fatigué de sa journée approche.
- Vois papa ! Elle est belle !
Eloi gratte sa gorge pense à la belle la très belle Fraise des Bois de la maison de passe d’Irène il toussote reconnaît à peine sa voix, lointaine !
- Elle est belle, oui, très belle, belle…
- Allons, laisse ton père tranquille tu es toujours à le déranger ! Il est fatigué.
Candide envoie quelques sanglots bruyants Eloi évacue son ennui dans un énorme soupir.
Sanglotant bruyamment.
- Je veux la donner à Papa.
- Ce n’est pas une raison pour pleurer voyons :
Dans les bras de Papi qui tente de le consoler : fais moi un gros bisou.
- Elle est belle ! Hou… ! Hou… ! Hou… !
Papi tente de calmer Candide.
- D’accord, elle est à papa.
Candide se tortille pour se libérer des bras de Papi, renifle un bon coup.
- Vous venez ! Tous !
Joseph mord sa pipe, la fume par petits coups.
Eloi ne peut s’empêcher de sourire. Le beau papa à la pipe sous les soins attentionnés d’Agathe a pris de l’estomac. Bavard, vantard, trouillard, poltron il trouve dans sa pipe le remède le réconfort, elle le sort des dérapages des encombrements, entouré d’amis : le gotha de l’endroit il aligne les banquets où il retrouve monsieur le curé à l’appétit gargantuesque. Joseph sa femme Agathe et leur fille Marguerite ont vécu tout le long de leur vie des jours sereins. Au dessus de tous soupçons, ils sont appréciés par les amis, une vie sans problèmes.
Bien qu’ils n’aient aucun point commun les deux hommes s’entendent ; Joseph envie son gendre, son parcours, sa vie, lui, le pleutre, le trouillard admire Eloi son héro, l’homme qu’il aurait aimé être.
Marguerite, Eloi, David, Candide ont la considération des amis de Joseph, et Joseph heureux tire encore plus fort sur sa pipe campe ses jambes, cambre ses reins, lance son estomac, fier de sa famille. Il connaît la valeur de l’impact d’une famille dans ses fréquentations en province. C’est avec monsieur le curé, le maire, le médecin, le pharmacien, le notaire, l’avocat, qu’ils se réunissent pour connaître les dernières nouvelles de leur endroit, parler d’un article lu sur un journal, les dernières nouvelles du monde, chacun suivant sa profession apporte son petit fascicule pour commenter un article. Des réunions rares mais enrichissantes et, chaque fois Joseph discrètement n’oublie pas de rappeler la particule qui fait son orgueil : mon gendre « Eloi de Risquetou, quelques mots anodins pour donner des nouvelles de son gendre, l’envie d’être respecté, admiré.
Marguerite entouré de sa famille montre un contentement qui n’échappe pas à Eloi.
Le bon coq au vin d’Agathe redonne le moral à Eloi.
- Papa pourquoi nous avons des ravioli nous ?
- C’est plus sain pour vous.
- Vous avez le géni de la cuisine Agathe, c’est un régal
Eloi revigoré par le coq au vin raconte comment ses jours ont été parsemés d’embûches sans Marguerite.
Marguerite n’a pas de sex-appeal elle tente de remédier à son handicap en multipliant les habits les bijoux les parfums elle veut plaire à son mari, maladroite.
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