Ma copine Jocelyne
Elle m’annonça sans ménagement.
- Ma Chérie : il fallait que ça me tombe dessus.
Je la regardais surprise, j’eus craint une seconde que la foudre lui était tombée dessus mais elle paraissait en bon état même plus ! Bien pomponnée les cheveux bien coiffés rien ne laissait entrevoir ce grand désarroi qui l’amenait vers de sombres pensées et assombrissaient ses beaux yeux.
Ma copine Jocelyne m’envoyait des petits texto par moment, elle demandait si j’allais bien, je la remerciais, lui demandais en réponse à ses petits texo si elle allait bien, nous étions ravies de notre correspondance.
Copines depuis la maternelle nous gardons des contactes.
Cette annonce me touchait particulièrement car cela faisait au moins deux ans que je n’avais reçu ni texto ni visites.
Il y avait plus de gravité plus de sérieux chez elle depuis sa visite précédente et les endroits où sa phrase m’envoyait le gouffre où j'allais m’effrayait je sentais le sol se dérober le plafond s’effondrer, nous étions anéanties toutes les deux face aux graves conséquences entrevues.
- C’est si grave chérie ?
- Ca ne devrait pas ! Pour moi c’est très grave.
- Tu trompes Charles !
- Nous sommes divorcés, je ne te l’avais pas dit ?
- Peut-être, il ne t’aime plus l’ingrat. !
- C’est bien pire, bien pire !
- Alors ?
- Imagine… ! Imagine… !
J’avais beau fouillé dans tous les domaines imaginables ! Mon imagination devant sa silhouette généreuse, capiteuse n’arrivait pas à entrevoir un drame, elle était belle, désirable ;
Je frissonnai, je vis son squelette devant moi, une sueur glacée saisit mon corps. Je repris mes esprits
- Jocelyne ! Jocelyne ! Ca va ?
- Oui.
- Qu’est-ce qui te tombe dessus, peux tu dire cette chose désastreuse, cette tragédie, j’aimerais la connaître, nous en parlerons !
- Tant de choses Christie qui t’arrivent comme ça ! Et hop ! Elle fait claquer ses doigts, la grande fautive c’est notre imagination.
Depuis que j’ai souvenance Jocelyne était une élève studieuse elle raflait toutes les premières places, nous avions un point commun, jouer qui attraperait l’autre pendant la récréation, c’était mon domaine je gagnais. Son parcours lui avait demandé des efforts, je la croyais solide capable de faire face aux situations les plus incongrues.
Elle se signa deux fois m’exhorta à la suivre
- Notre Seigneur Tout Puissant Lui Seul peut m’aider Christie puis elle se signa de nouveau.
J’étais fascinée par sa personnalité que je découvrais ; je fermai les yeux pour entendre la clameur lointaine, la mélodie, la prière douce entrecoupée d’appels, d’acclamations qui sortaient des ténèbres, j’étais sous le charme, machinalement je lui pris la main, murmurai.
- Quelle est ta souffrance.
- Tu ne peux pas comprendre, trop indéfinie...
Je poussais un profond soupir qui avait peine à se terminer ; Elle ne put retenir un sourire, je retrouvai mon entrain.
Nous, nous quittons en faisant claquer quatre bises sur nos joues nous promettant quelques petits texto en attendant de se revoir.
Liliane Boyrie 08/08/2011 .
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