22/08/2011
Lâche ma main Candide regarde dans ce coin, attention. Les ronces entremêlées d’herbes hautes, attention aux mains : Eloi écarte les herbes déniche toute une floraison de petites fraises.
- Candide approche, là, tu attrapes délicatement la fraise, tu la détaches doucement, voilà, elle est belle, tu vois où elles se nichent, tiens goûte.
- Je la garde pour Mamie.
Ils longent le fourré en bordure du sentier qui ferait la joie d’un botaniste tant la variété des herbes est riche. Tous les trois Candide David et leur père cherchent à remplir le petit sachet que Mamie leur a donné.
Joseph et Marguerite connaissent la forêt les coins où elles poussent.
- La saison est peut-être un peu avancée ou d’autres sont passés avant nous, péniblement en cherchant bien en trouvent quelques-unes.
La forêt ce lieu silencieux où l’on se perd facilement inquiète Eloi, il redouble d’attention pour ses enfants. La voix aigue de Candide prend un volume qui l’oppresse, la peur de mal faire, le désir d’être un père parfait l’épuise, répondre à Candide le fatigue, il ne s’était jamais trouvé dans une situation pareille et la pensée qui l’avait frôlé s’est affirmée depuis son retour. Il entrevoit des difficultés avec Candide, l’enfant est attachant, intelligent, sensible, distrayant par certains comportements, ses excès de passion de fantaisies l’épuisent : il faudrait calmer les bondissements de Candide, Eloi est désarçonné, il va en parler avec Marguerite. Candide est un tourment qui s’ajoute à l’atmosphère pesante de la forêt il est oppressé alors pour se rassurer il revoit les habitants de la maison de passe d’Irène; Eloi tourmenté attrape ses deux gamins par la main pour les ramener à leur mère.
- Papa ! Papi à dans un coin du jardin des fraises, ce sont des fraises du jardin alors ?
- Oui Candide mais là elles sont plus petites.
- Plus petites
- oui.
Les garçons joyeux lâchent la main de leur père pour courir montrer leurs fraises.
- Regardez !
- Tout le monde plante son nez dans le petit sachet d’Agathe, cinq nez tentent de respirer la bonne odeur des petites fraises des bois.
- Eh bien, où avez-vous trouvé ça ?
- Au milieu des ronces.
Marguerite regarde les six mains qui se tendent vers elle.
- Félicitation je m’occuperai de ces quelques égratignures, c’est rien.
Marguerite caresse d’un regard amoureux le visage d’Eloi, le plaisir de savoir Eloi enfin heureux avec ses enfants, la satisfaction de lui avoir communiqué l’envie d’aller ensemble dans la campagne Angevine ce dont il déteste Marguerite pose un regard attendri sur Eloi, lui demande d’une voix caressante de bien vouloir ficeler ce paquet sur le porte bagage de son vélo ; Eloi obéit à toutes les demandes si gentiment dites par Marguerite, joseph, Candide et David ;
De retour sur leurs bicyclettes, bien alignés en bordure de la route Eloi devant puis Candide, David, Marguerite ferme la marche.
Agathe son livre de cuisine à la main assise sur la terrasse attend ses enfants, elle cherche un bon petit plat pour Eloi, de là elle voit les rares passants qu’elle n’oublie pas d’aller saluer pour faire causette avec eux.
Les cris perçants des garçons pour s’annoncer font lever Mamie.
- Mamie regarde !
- C’est pour toi Mamie.
- Tu es gentil Candide.
Les fraises des bois sont au centre des évènements de la journée tous les admirent comme une découverte rarissime personne n’ose y toucher ;
- Où est Candide ?
- Candide !
Il arrive tout ému.
- Regarde Mamie : il brandit un dessin ;
- Oh ! Mais c’est très beau Candide.
- Tu trouves Mamie !
- Sacrebleu ! C’est magnifique, ce sont des arbres trognes Candide. Bravo.
- Mamie ils sont beaux n’est-ce pas !
- Tu me donnes ton dessin ?
- Oui Mamie.
- Merci mon petit trognon.
Eloi est allé se doucher, les enfants attendent leur tour Joseph va dans la cuisine.
- Vous avez eu une bonne journée pas étouffante, comment ont été les enfants ?
- Très bien maman.
Agathe s’approche de Marguerite pour ne pas être entendue.
- Chaque fois je suis séduite davantage par Eloi, la nature l'a gâté, de beaux traits virils, du flegme et surtout Marguerite cette mélancolie qui perce dans ses yeux qui donne envie d’en savoir davantage de le consoler de lui venir en aide, tu as de la chance. Regarde ton père, je ne doute pas de sa fidélité, c’est un poltron je l’ai aimé malgré son manque d’énergie, J’aurais aimé quelqu’un comme Eloi ; que fait Candide ?
- Il est avec David.
Joseph revient de la cuisine en mastiquant.
- Tu devrais faire attention !
Marguerite regarde son père d’une façon qui fait découvrir l’estomac rebondi au dessus du pantalon elle fronce les sourcils.
- Maman a raison tu manges trop.
Marguerite pose un regard coupable sur sa mère.
Joseph hausse les épaules retrouve ses gestes habituels, charge d’un bon tabac sa pipe, applique délicatement le tabac dans le fourneau, claque une allumette l’allume uniformément la savoure en allant trouver ses petits enfants
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