L’attente
Les feuilles des arbres frissonnaient doucement animées par un souffle léger. Mon visage offert j’attendais ce bienfait qui transformait mon corps me donnait l’envie d’exister, que je goûtais dans sa caresse infinie.
J’étais assise sur mon banc j’attendais Lucien. Il n’était pas dans son habitude d’arriver en retard, il était précis son journal Le Monde à la main.
Le vent s’était levé je le respirais, l’avalais, emplissais mes poumons qui se dilataient à chaque respiration et me donnait un souffle nouveau en m’envoyant dans le domaine féerique, affectueux de ma chère grande mère, et, dans un laps de temps très court son regard généreux me propulsa dans un autre monde, je lui tendis la main à ce moment Lucien arriva.
Lucien allait d’une pièce à l’autre à la recherche de son journal Le Monde. Inquiet il déplaçait ses documents ouvrait ses tiroirs, absorbé par sa recherche il ne vit pas le temps passer, enfin les clefs dans sa poche, son journal trouvé, il regarde l’heure, il a fait attendre Christie dix minutes.
Lucien fit des enjambées trois fois plus grandes le journal Le Monde dans sa main, c’était sa façon de se faire pardonner !
- Tu n’as pas trouvé le temps trop long ! Je t’ai fait attendre !
- J’ai eu la brise que j’aimais Lucien ! J’attendais paisiblement, et à ce moment le vent se mit à me fouetter, Lucien s’assit nous étions ensemble respirions le bon alysé notre esprit allait où bon lui semblait, nous attendions sans penser au temps qui passe, seulement nous étions bien. A ce moment me vint l’idée de lui demander.
Lucien dans ton passage de vie peux tu me dire ce que tu as attendu impatiemment si tu l’as obtenu si tu l’attends toujours ?
Lucien est toujours très attentif à mes questions celle-ci le poussa à aller au tréfonds de l’existence de sa vie sur cette terre, un geste nerveux lui fit triturer son journal, il retint son souffle plus qu’il ne fallait pour survivre, de son doigt il tapota son journal ce qui me rassura ; ses réflexions semblaient avoir pénétré son être, un souvenir, un désir, un accomplissement de l’un ! De l’autre !
J’attendais une réponse en étirant mon corps vers la douce brise qui s’était levée.
- Tu sens Lucien comme elle est bonne !
- C’est elle que nous attendons Christie!
- Tu pourrais me dire tes désirs : comment dire ! tes désirs plus tangibles… !
- Tu veux que je te révèle mes secrets Christie ?
- Ce sont des secrets !
- Tu vois regarde Christie : il lui montre son journal, j’attends de lire mon journal le Monde.
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Liliane Boyrie 10/09/2011