Une douce brise me faisait sombrer
dans le sommeil
Quelques années s’étaient envolées avec les saisons. Des tourbillons s’étaient formés autour de moi je les observais curieuse de leurs effets ils s’éloignaient se rapprochaient époustouflants d’inventions s’amusaient, voulaient me surprendre, je les subissais en espérant qu’ils se calmeraient lorsque, interloquée, Adrienne se planta devant moi, coquette elle me sourit. J’étirai mon cou pour rapprocher le plus près ma tête de sa tête afin de m’assurer si c’était bien elle surprise par cette intrusion en moi qui m’envoyait longtemps en arrière dans les années de mon école primaire. Je ne sais si j’avais bien saisi les imaginations des tours étranges d’Adrienne qu’elle envoyait vers moi, j‘articulais son nom Adrienne, tentais malgré mon grand étonnement qui m’avait noué la gorge de l’appeler à nouveau, elle était devant moi semblait m’attendre puis elle disparut, j’allais renouveler mon appel .lorsque Lucien avec son cordial bonjour, me réveilla.
- Comment va ?
Ce fut un autre choc, à mi chemin vers la réalité les yeux écarquillés pour mieux voir je crus à un tour de mon imagination. Lucien dans mon atelier s’immobilisait un long moment devant chaque tableau posé sur un chevalet et, qu’il aurait fallu être un non voyant pour ne pas les voir. Après un interminable moment ce qui avait détruit mon être physique mes membres disparaissaient les uns après les autres je voulais rejoindre Lucien, Adrienne s’interposait, je cherchais à la repousser, dans un effort suprême me réveillais.
Lucien me regardait.
- Navré de te réveiller Christie tu étais si paisible.
Je dus faire encore un effort pour me retrouver, ce m’était difficile de communiquer avec Lucien mon rêve m’avait vidé. J’invitai Lucien à s’asseoir, il était tout penaud son journal Le Monde dans sa main.
Dans nos habitudes c’était d’être assis silencieux sur le banc l’un près de l’autre un souffle de vent doux venait caresser nos êtres en accord avec la nature environnante, nos gorges avalaient l’air lorsque nous étions assis, là, sur le banc où nous allions, où bon nous semblé, un chant lointain d’un au-delà nous appelait.
J’avais mon carnet dans ma main Lucien son journal Le Monde, un bruit de page, mon stylo bille.
- Manie ?
Je m’approchais.
- Oui, Manie?
Maladroitement je répondais aux inquiétudes qui accompagnaient ma bonne grand-mère tout au long de ses jours.
J’étais allée rendre visite à Manie dans sa maison qui jouxtait la maison de mes parents. J'avais pris soin de l’appeler avant avec mon portable et l’avais joint dans une grande surface où elle était allée faire quelques courses, la priais de me ramener des bonbons à la menthe l’avertissais que j’allais la voir dans l’après midi.
Manie traversait les allées de la grande surface Christie dans son cœur transportée dans un paradis où Christie régnait.
Le téléphone sonna, c’était Manie qui me joignait pour demander si tout allait, se rassurer encore.
Je m’amusais à voir les astuces qui décoraient sa salle de séjour, dans ses voyages dans les grandes surfaces elle trouvait des petits objets amusants pour décorer, c’était curieux tous ces petits objets, on se demandait ce qu’ils faisaient là et envoyaient le visiteur à les regarder.
Elle trouvait d’invraisemblables histoires de sa vie, elle savait raconter et moi toute ouïe émerveillée je l'écoutais , elle s’amusait de leurs effets, je partais d’un grand éclat de rire c’était ce qu’elle voulait.
- Christie comment tu vas ?
- Mais très bien Manie.
- Tu es l’astre de ma vie Christie.
Je gonflais ma poitrine toute fière, je ne voulais pas la contrarier, pleine de conviction d’être cet astre dans le cœur de ma grand-mère je répondais :
- Oui Manie ;
Une bonne odeur de thé chatouillait mes narines je respirais avec délice.
J’avais pris plusieurs centimètres dans l’année, je passais beaucoup de temps devant la glace à me regarder à découvrir la jeune fille ; perplexe je me demandais où j’allais, les garçons me regardaient gênée je rougissais. Je voulais plaire à mon copain Henri
- Tu as un amoureux Christie ?
- Oui Manie, je l’aime.
Le cœur de Manie fut pris de palpitations elle s’inquiéta follement.
- Il t’aime ?
- Oui Manie, il m’aime.
Liliane Boyrie 24/09/2011
.
.
.
.
.