1 Conversation
Le carnet
- Qu’est-ce que tu fais Christie ?
J’avais un carnet et un stylo bille avec je tapotais mon carnet, c’était ma façon d’indiquer l’importance que je donnais à ce carnet, j’étais envahie, emportée, scotchée sur le carnet Lucien près de moi aujourd’hui sur le banc, devant, un magnifique chêne caressait de son ombre bienfaisante nos visages.
Lucien renouvela sa question avec insistance.
- Qu’est-ce que tu fais Christie avec ce carnet ?
Lucien jetait un regard réprobateur vers le mystérieux carnet qui faisait juste son apparition. Le sens du carnet l’ennuyait : des mots déclarés, inavoués, affirmés, des mots inconnus de la vie de Christie, des moments du vécu de Christie.
Il se demandait en lisant dans mes yeux la décision irrévocable d’écrire…il renonça. Alors il eut une ruse.
- Ton amie Julie.
Un vent fit voler les pages de mon carnet, je savais que c’était une invitation à écrire.
- Je l’aime Lucien sois rassuré elle est là avec nous.
Lucien secoua prudemment sa tête de droite de gauche de haut en bas le regard plein de tendresse déplaçant sa tête vers moi.
- Ca fait bien un mois maintenant ! Tu as passé la seconde couche sur ton tableau ?
- Je dois reposer mon coté un moment, surtout ne te fais pas de souci, je fais les deux peindre, écrire.
Nous avons clos la conversation, éclairci les malentendus. Les mises aux points sur nos désirs avaient brouillé mon esprit. Avec effort je m’échappai du moment présent pour retrouver les moments avec ma chère grand-mère : que Dieu ait son âme je me signai ; ce réflexe m’étonna.
: J’étais avec Manie.
Les lieux se transformaient lorsque Manie venait nous voir ; Elle était fine, belle, alerte, elle avait des yeux ! Comment expliquer les yeux de Manie lorsqu’elle me regardait, c’était un chant d’amour, j’étais si sensible que je me précipitais vers elle l’attrapais dans mes bras lui disais des Manie, Manie puis je sautais de joie, j’étais une enfant.
Ces moments étaient précieux, comme un diamant ils m’envoyaient des milliards de lumières auxquelles je répondais en lui prenant la main pour la faire s’asseoir car je savais qu’elle allait me prendre sur ses genoux, j’attrapais mon index le suçais ;
- Regarde ton doigt il est tout fin, elle le retirai : petite vilaine. Je l’embrassais ;
C’était une belle histoire d’amour Manie et Christie.
J’avalais l’air goulûment, pris le bras de Lucien, m’approchai pour lire un article du journal Le Monde
Liliane Boyrie 14/09/2011 .