28/10/2011
- Bon appétit monsieur Saumenier.
L’air vivifiant a ouvert l’estomac de Saumenier aussi c’est un homme heureux qui s’installe devant la table.
- Vous avez de beaux petits princes, vous, monsieur vous êtes monsieur David et vous petit monsieur vous êtes Candide, il s’incline légèrement devant eux.
Eloi de Risquetou, Marguerite, Joseph, Agathe gênés posent leurs yeux sur le brave homme heureux d’être entendu.
Nourri avec les rois les reines les princes il prend de la hauteur, campe son personnage néanmoins avec modestie.
Monsieur de Risquetou se hasarde à prendre la parole
- Vous êtes monsieur un personnage de notre histoire de France très intéressant, vous allez me donner ce que jusque là je mettais de coté l’envie de lire l’histoire de notre beau pays. Je soupçonne que vous avez aimé votre métier, que d’histoires vous avez vécu ! Vous êtes un homme heureux n’est-ce pas ! Il hume l’odeur du plat d’Agathe, tous le suivent, savourent, se régalent quelques légers bruits de fourchettes
Joseph en bon citoyen prend des nouvelles de la ville de Beaugency : qui gère ces merveilles, si les restaurations ne sont pas trop lourdes pour le budget de la commune, il prend des nouvelles de la paroisse, du maire, s’informe de sa santé.
- Vous semblez en pleine forme !
Monsieur Saumenier après avoir répondu aisément à toutes les questions de Joseph avec des yeux de reconnaissance devant l’intérêt qu’on porte à son être physique, confus, clignote de l’œil gauche, toussote, lève la tête vers le plafond.
- Je vais bien monsieur, je remercie le Seigneur tous les jours de ma vie des bonnes grâces qu’il m’accorde, il fut présent dans la terrible épreuve lors de la disparition de ma tendre épouse. Je suis veuf sans enfants : c’est un bien triste état messieurs dames, la foi m’aide me soutient, les mains croisées il murmure quelques mots les yeux levés vers ciel
Assis sur la terrasse Joseph et sa pipe, Eloi sa cigarette, Marguerite et sa mère parlent entre elles, Candide planté sur ses petites jambes, les bras ballants regarde Saumenier.
- Vous êtes un joli petit bonhomme Candide, venez près de moi s’il vous plait, Candide hésite recule d’un pas, suce son doigt, recule encore d’un pas puis fait volte face pour aller jouer avec son frère.
Eloi et Joseph fument en silence, Joseph prend la parole.
- Nous allons demain grâce à votre complaisance visiter la célèbre ville de Beaugency. J’ai rapidement feuilleté votre petit fascicule et je suis tombé en admiration devant le pont de Beau 440 mètres 26 arches plusieurs fois reconstruit dont les plus anciennes du X!V ième siècle il s’approche d’Eloi la page ouverte sur le pont.
- Regardez cette œuvre d’art imaginez le travail de reconstruction, c’est impressionnant.
Eloi approuve de la tête. Le crépuscule efface doucement les formes.
- Candide David vous venez Eloi frappe de ses mains ils accourent comme des petits diables.
Monsieur Saumenier il est bien tard pour partir à pied je ne serai pas tranquille nous serons tous inquiets, vous pouvez rester avec nous !
Monsieur Saumenier avance sa tête n’étant pas sûr d’avoir bien compris. C’est un fait que partout où il va il est entouré de braves gens qui devant le brave homme qu’est Saumelier cherchent à agrémenter sa vie lui faire oublier sa solitude, et chaque fois devant tant d’intérêt pour sa modeste personne il doit remercier avec tact, avec des phrases bien tournées, des discours qui l’amènent à raconter une anecdote sur les divertissements des rois et des reine. Touché par tant de prévenances devant les quelques personnes qui l’entourent il se transforme en un personnage de la cours royale.
Beaucoup de dames ont cherché la compagnie de monsieur Saumenier lequel doit repousser leurs avances prenant une mine dépitée devant son incapacité à commettre le sacrilège de remplacer sa chère femme, sa reine, donc il se trouve seul dans la vie, il doit aller acheter son pain et là encore quelques mots dits sournoisement pour attendre un réponse toujours inattendue.
Ce soir particulièrement il veut marcher pour aller prendre le dernier autobus à trois kilomètres.
- Si vous préférez je vous ramène en voiture !
Saumelier tord sa têt passe sa main sur son cou.
- Nous allons prendre froid : rentrons donc !
Saumenier ému devant tant de gratitude s’approche d’Agathe de Joseph qui veulent le secourir se balance plusieurs fois en avant en arrière pour remercier.
- Je me rappelle la visite de Jeanne d’arc au….
Tous ensemble mais oui monsieur vous restez. !
- Oh ! Comme c’est gentil de votre part, je ne veux pas vous obliger : en partant maintenant j’attrape le dernier autobus. A demain messieurs mes dames, rendez-vous à la tour de César à 11 heures, dans un dernier salut quitte ses hôtes.
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