2011-11-01
Eloi prend le parti de rester sur la terrasse, il laisse aller Marguerite et ses parents à l’intérieur la soirée est belle il contemple le soleil couchant, la nuit doucement recouvre le cottage, les lumières dans le salon où Agathe et Joseph font une partie de dominos renvoient un tableau paisible, plus loin Marguerite avec Candide sur ses genoux feuillette le petit fascicule de la ville de Beaugency.
Méditatif, il voudrait comprendre son manque d’intérêt et son ennui lancinant lorsqu’il est loin de Paris sa chère capitale. Une légère palpitation lui fait porter la main à son cœur. Il songe à Délice, à madame Irène, aux amis d’un soir dans le restaurant de Cyprien, au peintre Eberlué pris de passion pour Délice. Il est impatient de la voir poser, il revoit les peintures de nus dans les musées. Inconsciemment extrêmement curieux d’approcher le talent de ce jeune peintre de voir s’il n’a pas plagier un artiste. Impatient de voir l’atelier d’Eberlué, d’évaluer ses qualités artistiques.
Plongé dans l’univers de Délice. Eloi retrouve les couleurs qui enlèvent la fadeur de la vie. Il n’est pas jaloux, fier de voir Délice offrir son beau corps sublimé par l’artiste peintre Eberlué. Il a hâte de rentrer à Paris.
La lumière renvoie Joseph et Agathe attentifs, concentrés quelques mots échangés dernières images d’une soirée passée à jouer aux dominos, une distraction favorite pour passer les longues soirées d’hiver. Eloi regarde ce couple pacifique. Il pense aux lumières de Paris, aux variétés des loisirs qu’offre la capitale, aux vitrines éclairées l’intérêt qu’elles offrent, à la richesse de l’histoire aux traces immenses que les touristes étrangers ne cessent d’admirer, au chant mélodieux qui frôle ses oreilles, mots inconnus ! La patine de Paris subjugue Eloi lui fait oublier que demain matin à l’aube il faut se lever se préparer pour visiter la ville de Beaugency. Eloi pousse un soupir la fraîcheur du soir l’amène à rentrer. Il va boire un verre d’eau se laver les mains, salue ses beaux parents en leur souhaitant une bonne nuit, puis va rejoindre Marguerite avant d’entrer il frappe trois petits coups.
- Oui : entre.
Marguerite devant sa glace termine sa toilette du soir, elle a mis un déshabillé en soie aux couleurs délicates et douces, devant sa glace appliquée elle brosses ses beaux cheveux un livre près d’elle elle attend Eloi.
- Tu n’es pas couchée chérie !
- Pas encore, je t’attends.
Marguerite se lève s’approche de son mari son déshabillé s’entrouvre laisse voir son corps nu Eloi exprime une gène se détourne Marguerite rougit, les larmes aux bords des yeux
- Je suis très fatigué.
- Je pensais…
Viens chérie demain nous allons à Beaugency : tu connais ?
- Oui, tu verras, nous allons passer une belle journée, je connais ton goût pour les vieilles pierres ça va te plaire. Candide ira chez les Doucemille j’ai entière confiance en eux, sois rassuré.
La chambre décorée par Marguerite renvoie une douce chaleur une lumière tamisée colore avec délicatesse les murs. Le silence environnant accompagné du bruit imperceptible de la respiration régulière profonde d’Eloi ; Marguerite immensément déçue n’arrive pas à dormir quelques larmes coulent sur ses joues.
Dans le chemin du retour pris d’une grande allégresse Saumenier chantonne quelques airs envoie de ses doigts agiles quelques notes d’une musique baroque que monsieur le curé lui a appris il lance un allégro qui effarouche un petit écureuil occupé à grignoter une pigne de pin.
Demain avec monsieur le curé il va montrer à monsieur de Risquetou et sa famille le bel orgue de l’église où officie le curé. Accompagné de Jean curé de la paroisse il va jouer un air baroque et sur son chemin il révise chaque note bien qu’il les connaît parfaitement, les lance là sur sa route avec l’écho pour spectateur. Sur son chemin afin d’être prêt demain à laisser glisser ses doigts sur le magnifique orgue de la chapelle de Beaugency il révise ses notes lance des accents en reconnaissance à l’artiste de l’époque si bien qu’il arrive à son arrêt d’autobus étonné d’être là.
L’aube pénètre les persiennes un rayon lumineux traverse la chambre, c’est l’heure de se lever.
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