-
09/12/2011
-
- Allez- vous vêtir mademoiselle vous me gênez.
Etonnée par ses premiers contacts avec monsieur de Tourne de la Tournière Délice va en parler à madame Irène
- Comment se fait-il que le comte de la Tournière dans le harem où nous devons paraître nues m’ait demandé d’aller m’habiller ! Madame ! Que dois-je faire ?
- Faites ce que vous demande le comte.
Après les nouvelles hallucinantes qu’elle vient de vivre, d’entendre, Délice va dans sa cousette pour se vêtir.
Elle se regarde dans son miroir, avec habileté relève ses cheveux, d’un geste prompte fait son chignon. Surprise, étonnée elle va chercher à aller au-delà de son habituelle vision d’elle dans la maison de passe de madame Irène. Elle se regarde avec plus d’attention surprise de se voir autrement elle veut attraper son visage, elle tend la main pour le saisir, son chignon se défait, ses doigts glissent dans la masse abondante, elle cherche leur couleur : auburn tirant vers le roux peut être ! D’un doigt délicat elle effleure sa peau jusqu’à ses yeux, s’approche du miroir pour mieux les voir au bout d’un moment découvre qu’ils sont verts bleus, les écarquille s’approche plus près étonnée : puis doucement elle glisse ses deux mains sur le modelé de son visage descend vers son cou long et fin Elle s’éloigne pour se contempler.
Elle est d’une humeur chagrine.
Troublée elle va regarder son corps devant sa glace avec attention elle se regarde un geste sur ses hanches une caresse sur ses seins fermes, des formes aux doux arrondis au galbe parfait, elle se voit de profil puis de face glisse ses mains sur ses hanches, toutes ses grâces qu’une main géniale a modelé elle ne les avait pas vues, elle se redresse fière, va du miroir à la glace plusieurs fois, la gorge nouée par l’émotion.
Une pensée vague assombrit ses beaux yeux.
En cherchant dans le placard une robe pour plaire à monsieur de Tourne, ne trouvant rien elle va s’asseoir en poussant un énorme soupir, tracassée à l’idée d’aller dans le harem habillée. Elle retourne à son placard décroche trois robes. La première de la couleur de ses yeux elle hésite enfin décroche une robe de la couleur de ses cheveux, la troisième la couleur de sa peau, c’est celle qu’elle va choisir puis haussant les épaules mais bien sûr c’est elle !
Devant la glace et pour la première fois elle existe.
Une sourde colère, un vertige, elle s’accroche à son fauteuil, elle voit Pietro.
Pourquoi je n’ai rien compris !
Il m’a sali m’a déshonoré, m’a placé dans ce lieu immonde et moi je l’attends, là ! Ah ! Que je suis naïve d’avoir cru à son amour ! Maudit soit-il il m’a embarqué dans cette vie ! Je me méprise j’ai honte. Jamais un mot gentil, je ne connais pas l’amour ! Je le déteste, le hais, le maudis. Des larmes coulent en abondance de ses beaux yeux, elle souffre passe du désespoir à la colère à la honte.
Fébrilement elle enfile sa robe, De nouveau devant la glace elle admire sa robe qui laisse entrevoir son jeune corps puis elle met des chaussures à talons assorties. D’un léger balancement elle admire la souplesse de son jeune corps, surprise elle sèche ses yeux, nettoie son visage, se regarde de nouveau...Une colère sournoise l’empêche de respirer, la fait trembler, elle crie, adjure tous les Dieux de l’aider, jure que ça va changer, clame que les feux de l’enfer attendent Pietro, enfin calmée elle retrouve sa respiration, va peigner ses beaux cheveux qu’elle agrémente d’un beau peigne, maquille son beau visage. Elle ne peut s’arracher du miroir, de la glace, dans sa robe couleur de sa peau elle semble sortie d’ailleurs. Elle respire à fond pour calmer les battements de son cœur, puis les yeux humides elle va trouver monsieur le comte de Tourne
- Qu’est-ce qui vous arrive Eloi, je vous trouve songeur, votre vie ne s’est pas arrêtée à Beaugency, (ce n’est pas dans vos habitudes !)
- Seulement un peu de fatigue : je pensais à Saumenier, un heureux homme plein de talents, cultivé, un peu servile, il a trouvé une forme de bonheur…
- Servile !
- le personnage est resté fidèle à lui-même, un guide au riche savoir de notre histoire de France, j’ai été étonné de mon ignorance, j’ai passé un agréable jour, vous savez : je ne suis pas un fanatique d’art mais là, Saumenier a su capter mon attention.
- Vous aviez oublié votre cher Paris !
- Un moment peut-être. Il pense au costume qu’il mettra pour aller voir Délice.
.
. .