- Tu as lu, regarde. Marguerite tend le journal.
- Qu’est-ce que je dois lire,
- Là, regarde, le comte de Tourne annonce ses fiançailles avec mademoiselle Délice Lamoux, et regarde elle tend une invitation nous avons droit à une invitation.
- Tien, tien, nous irons ! Qu’en penses-tu ?
- Tu lis en dessous une fête sera donnée sur invitation. Je ne connais pas le comte mais d’après ce que j’ai entendu dire, c’est un original qui marche avec une canne qu’il tape inconsidérément pour se faire remarquer mais après-tout ce serait l’occasion de faire sa connaissance. D’après les « oui dire » il plait aux femmes qui lors des fêtes recherchent sa compagnie. Il épouse une roturière ! C’est étonnant, en général la noblesse avec la noblesse. Je me suis renseignée, il écrit, passe son temps dans des maisons de passe, il passe pour être très intelligent très cultivé, il ne faut pas rater ça, nous allons voir la belle fiancée.
- je te trouve très emballée.
L’invitation dans les mains qu’elle secoue imprécise là pose.
- Soit ; ou c’est une prostituée ou elle est tombée dans ses bras l’on ne sait d’où ! C’est ton avis ?
- Tu rêves, un comte épouser une prostituée tu y penses ! C’est impossible, la noblesse en prendrait un coup, je pense plutôt à une rencontre fortuite, il a eu le coup de foudre, je l’imagine jeune et belle.
- Comment m’habiller ! Les habits ont une importance : conseille- moi, les hommes sont sensibles à une femme belle, ils cherchent à la conquérir.
- Ma chère tu veux conquérir les hommes ?
- Oui.
- J’ai confiance, tu demandes à tes amies.
Toutes les filles discrètement par les trous des serrures les portes entrouvertes guettent le curieux homme à la canne « c’est ainsi qu’elles l’appellent » la canne résonne sur les murs dans les cœurs des filles de la maison close de madame Irène grande silhouette tape fait résonner chaque coup sur le sol pour s’annoncer.
Délice attend Urbain de Tourne son smartphone dans les mains, deux petits coups avec sa canne : Délice d’un bond ouvre la porte prend sa canne s’amuse à taper de multiples petits coups.
- Vous êtes radieuse Délice mon cœur s’élargit avec vous, je vous vois avec l’immense bonheur d’être accompagné par Notre Seigneur, lui prend les mains. Regardez : il sort d’un écrin un magnifique collier orné de perles de diamant, lui met autour du cou : allez devant la glace, il l’accompagne en tapant de petits coups avec sa canne, jamais collier n’a été si bien porté
Délice le caresse de ses doigts
- Il est très beau.
- Regardez : il sort d’un écrin une bague, un solitaire. Cette pierre envoie des milliers de couleurs, un arc-en-ciel, regardez comme elle est bien taillée, le diamantaire travaille avec un diamant pour faire ces facettes, il n’y a pas de pierre plus dure. Regardez tous les feux qu’elle envoie. Elle vous plait ?
- C’est vraiment magnifique. Vous faites bien de m’éduquer. Je suis ignare dans beaucoup de domaines monsieur si je peux me permettre malgré nos différences vertigineuses ce que j’aime en vous c’est votre esprit savez-vous qu’il m’envoie dans des histoires que j’imagine, j’ai l’immense chance d’aller vers l’irrationnel grâce à vous Urbain, le rêve, je vois des images toutes sortes-
- Vous parlez de divergences Délice, je suis connu sur la place de Paris personne n’ignore mes tics tous s’en réjouissent je suis connu pour mes livres mes curiosités mes intérêts avec vous Délice nous seront une histoire nouvelle. Chère amie nous répèterons ensemble nos sorties dans la société, ce sera amusant non ? Votre imagination va s’emballer. Si un tracas vous tourmente il faut m’en avertir.
- Oui monsieur mes parents.
- Maman ! Maman ! Papa ! Papa !
Délice accompagné d’Urbain de Tourne élégant dans son costume léger.
- Je vous présente monsieur de Tourne un grand ami ;
Les présentations faites ils s’informent de la santé de chacun suivies d’un embarras vite détourné avec l’arrivée du chien Médor.
- Vous avez un chien très accueillant, il le caresse évitant de taper sa canne. Il y a de bien jolis endroits dans la région parisienne. Je vois là-bas… ! Des ruches… ?
- Non ce sont des cages à lapins.
- Ah ! Excusez-moi ;
Accompagné de Violette de Justin il s’intéresse aux plantations puis veut voir les lapins. Urbain de Tourne le nez collé contre la grille pour voir ne peut s’empêcher de tapoter sa canne.
- C’est la lapine avec sa nichée. Venez monsieur nous allons entrer. Délice tu t’occupes des animaux ton père et moi nous tenons compagnie à monsieur de Tourne ;
- Vous habitez Paris ?
- Oui madame excusez-moi j’admire vos belles casseroles en cuivre, c’est rare dans notre région à notre époque, très décoratif ;
- C’est leur usage. Ici. Monsieur pouvez-vous… ;
- Je vous interromps encore madame. Délice est employée dans une grande maison de couture, elle est comptable, je suis son patron. Nous avons des contacts peu fréquents pour le travail uniquement mais chaque fois ils sont très bons ; Elle me parle souvent de vous d’où l’intérêt de vous rencontrer. C’est une employée modèle et je ne puis que vous féliciter d’avoir une fille si belle. Etre ici avec vous est un honneur que vous me faites.
- Monsieur l’honneur est pour nous, nous déplorons son père et moi sa discrétion sur sa vie son travail, votre venue nous éclaire sur elle Votre visite nous prend au dépourvu, voulez accepter de partager notre modeste repas ?
- Pour moi ce sera un immense plaisir.
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