plénitude avec vous monsieur, avec toi Délice.
21/06/12
- Merci Fraise : je prends note, il va falloir rajeunir la maison, quelques couleurs… quelques vases, quelques tapis, des lampes colorées, des coussins vont en effet égayer cette maison trop laissée à l’abandon, nous irons faire un tour dans les pièces, vous donnerez vos avis Fraise, Délice après le diner, le comte s’incline vers Fraise l’interroge des yeux.
- Je ne peux malheureusement accepter votre offre si généreuse comte, je dois rentrer Wladimir mon fiancé m’attend, il m’invite à un match…il profite gentiment de mon ignorance sur le sport mais devant sa si gentille façon de me l’exposer, sans défiance j’accepte, voilà monsieur le comte comment il me dit : - ma Fraise tu connais comme je suis gourmé, gourmand, plein d’appétit pour ma Fraise à lui faire plaisir sur tout, tout, toutes les bonnes choses que me donne la belle France, la belle ville Paris, le bel appartement, le bon travail, ce soir j’ai le goût de t’offrir ma Fraise d’aller voir un match, veux-tu accepter ce cadeau ? Désarçonnée je dis : oui Wladimir.
- Quel est ce match ?
- Je ne sais pas, c’est la surprise cela m’est égal, j’y vais pour faire plaisir à Wladimir, tous les matchs me plaisent lorsque je suis avec Wladimir, j’admire les joueurs, elle se lève, le comte, Délice aussi. Je suis désolée, veuillez m’excuser.
Le comte approuve d’un coup de canne va tirer le cordon pour appeler Henri.
Henri impeccable dans sa tenue de maître d’hôtel se présente à la porte, attentif sans obséquiosité, attend.
- S’il te plait Henri tu appelles le chauffeur
- Bien monsieur.
Un au revoir, un dernier signe, Fraise enchantée de sa harpe, de l’accueil du comte fait des signes de mains joyeux, encourageants, toniques. Le comte sous le charme échange quelques mots avec Délice sur l’agréable moment passé avec Fraise, sur son savoir, sa façon très personnelle de s’adapter aux situations les plus incongrues.
- C’est une artiste monsieur.
- C’est ça. Avez-vous prévu quelque chose ce soir Délice. J’aimerais vous garder pour que nous parlions de notre future vie, que vous en compreniez les usages et nonobstant certains petits détails que nous allons élucider ensemble afin de préserver notre liberté, il serait bon d’en discuter. Il y a du personnel le même depuis de nombreuses années attaché à moi, je vous le présenterai, vous irez voir dans la cuisine si vous le désirez, faire part de vos goûts ou-bien Henri notre maître d’hôtel transmettra vos ordres : il est là pour ça. Vous êtes libre de rentrer de sortir de recevoir vos amis dans votre appartement comme il vous plait Ici, nous recevrons ensemble, nous en parlerons ensemble, vous voyez ma très belle Délice c’est un changement radical avec votre ancienne vie. Je dois m’arranger pour que nous recevions monsieur avec madame de Risquetou. J’ai un plan : nous en parlerons plus tard : c’est très important
Je me réjouis de votre relation avec Fraise, elle est délicieuse, intelligente, elle a de multiples qualités, je suis rassuré, elle est de votre âge et de plus c’est une artiste, j’ai du respect pour les artistes ils sont pleins de saveur. Fraise est une belle âme, sensible, elle sera à nos fiançailles, j’avoue que j’ai un peu hésité avec Wladimir mais ce serait une insulte envers Fraise de ne pas l’inviter : après-tout il mettra du sel auprès de ce monde compassé - Etes-vous libre demain soir, nous sommes invités chez monsieur et madame Frichou c’est un couple charmant nous sommes liés ensemble : des histoires d’argent, ils prennent soin de mon patrimoine, je compte sur eux pour vous accompagner. Ils sont vivement intéressés par vous, serez-vous des nôtres ?
- Mais oui monsieur je serai avec vous, vous me les décrirez, j’appréhende, je ne voudrais pas faire de fautes qui vous mettraient en émoi, je vais réviser mon français : j’ai un petit lexique sur les bonnes manières, avec Fraise je travaille, les bonnes manières en société notamment comment bien se tenir à table, j’ai beaucoup appris, je vous ferai honneur monsieur. J’ai hâte de voir monsieur et madame Frichou.
- Je les appelle : Allo ! Ils sont absents…! Faites la commission…c’est entendu…oui, demain soir, merci.
- Ce soir je reste ici monsieur.
- Vous êtes encore dépendante de la maison d’Irène, je vous conseille de garder vos meubles c’est un refuge que vous désirez avoir, je suis d’accord de le garder, je suppose que votre amie Fraise aura un pied–à-terre, j’y veillerai. Qu’en pensez-vous Délice ?
- C’est extrêmement gentil monsieur vous enlevez un poids de ma poitrine, Je me suis attachée à cet endroit mon rôle de locataire dans ce lieu tristement célèbre de Paris fait que je ne vois que le coté coloré, les très bons moments passés avec Eloi de Risquetout, vos visites monsieur, Fraise mon amie, madame Irène. Elle me considère comme l’étoile de sa maison : elle dit : Délice ! Vous êtes l’étoile de ma maison la pensée de ne plus vous voir me bouleverse, l’extase que vous envoyez… et là, elle tourne les yeux, je crois qu’elle va se trouver mal je suis prise d’inquiétude : l’extase est le sublime message que vous donnez à nous tous, restez Délice, elle tourne de nouveau des yeux, alors je lui dis, madame ! Madame ! Allez-vous bien ! Ça va Délice mais voyez dans quel état je suis en y pensant.
Le comte papillote d’un œil cligne des deux fait rebondir sa canne plusieurs fois sur le sol par petits coups, Délice est au paradis, elle se tord de rire, monsieur vous êtes heureux, joyeux quelle aubaine pour moi.
- Soyons sérieux Délice ; Votre chambre a un mobilier ancien, nous allons y remédier, quand vous voudrez nous irons la voir, je crois qu’elle va changer.
- Avez-vous un désir Délice ?
- Oui comte je voudrais perfectionner mon français, c’est mon obsession, les gens font de belles phrases moi je connais la panne.
- Vous, si belle si fascinante, vous me voyez en panne de mots, le mot m’échappe, ils sont fades, pâles, quoi vous dire ! Comment se fait-il ma tendre amie que nous ayons des pannes ! J’ai bâti ma vie autour des pannes ! J’ai vécu avec elles ! Ne soyez pas inquiète, je suis auprès de vous. Il tapote avec sa canne doucement la main de Délice, elle tente de l’attraper, un petit jeu qui les amuse.
La canne du comte est le lien fort entre eux elle les unit, il le sait ; le comte à ce petit jeu s’est laissé prendre alors il s’exerce, fait des exercices, fait travailler son esprit pour bien la manipuler, l’idée lui vint de trouver des fantaisies qui plairaient à sa tendre Délice qui l’apprécie tant, si bien fait-il des efforts pour ajouter des fantaisies à ses fantaisies, il s’apprend à rythmer à moduler les bruits sur le sol, à l’envoyer en l’air la lancer d’une main l’attraper de l’autre, il jongle avec sa canne, il est émerveillé.. Alors qu’elle fut un instrument utile toute sa vie maintenant il la regarde tendrement, la caresse, lui parle, lui donne une autre dimension c’est son instrument de musique. Le brave Henri ahuri s’inquiète alors qu’il est à l’entrée de la porte il regarde son maître en train de d’envoyer sa canne en l’air, il toussote, va se retirer craignant de mettre le comte dans l’embarras lorsque le comte concentré sur sa canne l’arrête.
- Ne pars pas Henri, écoute, dis-moi ce que t’en penses.
Avec vélocité il envoie sa canne en l’air puis il tape le sol avec des petits coups, légers, rapides, espacés, secs, il la lance lui fait faire des envolées plus savantes, elle tombe, rouge de confusion regarde Henri.
Henri tombe des nues fait de vaines tentatives pour garder son visage de marbre, il bredouille
- Henri nous sommes entre nous la situation est imprévue tu mets le protocole de côté : tu te souviens nous jouions lorsque nous étions petits, nous inventions des jeux, comment trouves-tu ma canne ? Il refait son numéro, Henri est fasciné il tend sa main vers la canne sans savoir si c’est pour l’accompagner, l’aider ou l’empêcher de tomber.
- Monsieur le comte fait de grands progrès.
- Merci Henri tu peux disposer.
- Bien monsieur.
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