31/08/2012
Méthodiquement les unes après les autres les lumières éclairent les étages de l’immeuble où loge Eloi de Risquetout. C’est l’heure de la sortie du travail, depuis plusieurs jours il a dormi d’un sommeil agité, les nuits chaudes, lourdes pèsent sur ses épaules et devant l’ordinateur son corps se tasse, il prend son IPHONE écrit son message. Ce soir il invite son épouse et ses enfants à La Taverne qui est à quelques centaines de mètres de chez eux, devant cette perspective il trouve un regain de force, se redresse, reprend une énergie qui l’avait quitté. Sans perdre un instant il fait un signe amical à son ami Celeste, quelques saluts aux collègues, prestement s’en va vers le métro, l’atmosphère étouffante le casse de nouveau, ils sort dans de grandes enjambées, une fois dehors l’air tiède du soir le fait hésiter, il choisit le chemin le plus long, longe la seine va chercher le pont le plus loin, sur le pont il fait une halte regarde les lumières , l’eau donne à Eloi une idée de fraîcheur, Eloi ressent le bienfait de l’air, l’agitation tonifiante autour.
- Chérie !
- Oui, nous attendons.
Les enfants ronchonnent d’avoir été sortis de leur console de jeux, Candide râle en tapant ses pieds, David répond par des reproches dans les yeux, la chaleur a gagné les murs, l’espoir de sortir, trouver de la fraicheur réjouit Marguerite.
Encadré par son père et sa mère Candide s’amuse à envoyer ses petites jambes les fait sauter, ricocher.
- Tu marches sans te tordre dans tous les sens allons!
- Papa, tu sais ce que m’a dit mon copain.
- Quel copain ?
Il arrête ses parents se campe devant son père se met sur la pointe des pieds, tire sa tête lève les bras.
- Il est grand comme ça ! Il m’a dit : mon pa m’a foutu une verrouillée…Qu’est-ce que c’est une verrouillée ? Tu sais papa ce que m’a dit la maîtresse : tu es un enquiquineur Candide, qu’est-ce que c’est un enquiquineur papa ? Un enquiquineur papa ! De ses petites jambes il envoie plusieurs ricochets – pâpa ?
- Arrête de dire toujours papa.
- Oui papa
Eloi frotte son front regarde Marguerite et à ce moment il entend les spécialistes pour enfants qu’ils ont consulté Marguerite et lui, il les entend leur dire : vous vous inquiétez plus que de raison : il n’y a pas de raison de s’inquiéter autant, les accusant de ne pas comprendre leur enfant jusqu’à dire qu’il le détourne de sa voie – laissez-lui faire ses fantaisies, accompagnez votre enfant dans son éveil, toutefois en restant ferme avec lui et là, en ce moment, il est dubitatif devant cette ambiguïté. Il jeta un regard de reproche à Marguerite, poussa un profond soupir.
- Papa, qu’est-ce que ça veut dire enquiquineur papa, c’est la maîtresse qui me l’a dit ! Un enquiquineur elle a dit la maîtresse papa !
- Tu vas bien te tenir Candide, nous entrons.
Marguerite fait appel à une gardienne pour ses enfants lorsqu’ils sortent le soir, le moyen de se détendre, ils se libèrent des soucis du travail, des enfants et là, à proximité de chez eux le restaurant La Taverne est privilégié, aujourd’hui la salle est pleine, la main sur le dos d’Eloi, un sourire à Madame, aux enfants le patron les entrainent vers une salle réservée à ses amis leur dit-il ;
- Vous avez amené vos enfants, ils sont adorables : toi, tu es ? - Candide monsieur et toi ? - David monsieur. Ils sont beaux, calmes, bien élevés ; Ah ! Si tous les enfants leur ressemblaient ! Monsieur ! Madame ! Voilà la carte là vous avez le menu pour enfants.
Candide prend son doigt qu’il suce bruyamment, se colle contre sa mère qu’il prend dans son bras, s’endort ; Marguerite le presse contre elle.
- David, tu pourrais réveiller ton frère ! Vous manquez de fermeté envers cet enfant Marguerite.
- Je vous ferai remarquer que c’est le vôtre aussi.
- David réveille ton frère : ici on mange, on ne dort pas. Cet enfant va sur ses quatre ans c’est inconcevable ce comportement, nous devons agir vite avant qu’il ne soit trop tard, je trouve ce comportement intuitif trop développé, il nous prend pour des marionnettes dont il joue, tu trouves ça normal ? Je n’aime pas du tout, Il faut que ça change Marguerite, de la fermeté, de la discipline, de la discipline. Il nous mène par le bout du nez ; David réveille ton frère, tu veux bien ?
- Fais le toi papa.
- Si c’est moi il va hurler, fais-le, tu veux bien David.
Marguerite étreint son petit garçon
- Laissons le dormir.
La bonne choucroute fumante odorante dans les assiettes de Marguerite, d’Eloi de David, le sommeil réparateur de Candide ils sont au comble du bonheur, aucun mot ne s’échangent, ils savourent, jamais elle a paru si bonne à Eloi.
- Sa choucroute est délicieuse, il ne faut pas oublier de féliciter le chef cuisinier, qu’est-ce que tu en penses chérie ?
- Elle est comme d’habitude, bonne, toi ? David ? Comment tu la trouves ?
- D’accord avec toi maman, bonne.
- Les volutes de la choucroute, Eloi les narines ouvertes, les yeux écarquillés voit Délice, il la saisit l’étreint puis la voit repartir dans une spirale, il la suit des yeux épuisé.
- Tu es fatigué chéri, nous réglons l’addition ; Il faut réveiller Candide. David l’attrape le plante sur une chaise
- Candide on part ;
Candide se frotte ses yeux, mal réveillé suit docilement, Eloi le prend dans ses bras ils échangent quelques mots avec le patron, Candide dans ses bras écrasé de sommeil, des saluts, des promesses de revenir, des félicitations de part et d’autre, ils franchissent la porte accompagnés du patron quelques derniers mots ;
Satisfaits de leur soirée, leur énergie retrouvée ils vont d’un bon pas ; Dans l’appartement Eloi met Candide dans son lit, se frotte les mains. Il pense à Délice qu’il reverra demain.
- Chérie ?
- Oui !
- J’ai couché Candide.
- Très bien ;
Marguerite est dans son ordinateur Eloi devant la télévision, David sa console de jeux, la fraîcheur du soir a refroidi les murs, le léger courant d’air apporte de bonnes sensations, le sommeil gagne Eloi, il part se coucher ; Le réverbère de la rue éclaire la pièce. Le lendemain un labeur les attend, ils pourront l’attaquer chacun avec une énergie leur propre énergie retrouvée.