09/03 2013
Primate hoche la tête, vif comme un gardon fait un demi- tour vers les cuisines revient plateau dans la main avec le champagne, il s’applique à poser les bouteilles sur la table puis remplit les coupes. Le service terminé madame Irène se lève, la coupe dans la main, capiteuse avec son décolleté plongeant dans lequel un superbe rubis, des cheveux roux auréolent sa tête, sa mine réjouie fait chavirer dans les coupes une douce griserie, les esprits en fête elle invite la tablée à savourer le précieux champagne, en cœur ils souhaitent une bonne santé. Doux breuvage, quelques mots ponctués de quelques gorgées.
Primate est à l’écart, ombre bienfaisante, surveille, remplit au fur et à mesure qu’elles se vident les coupes, des murmures entrecoupés de sons aigus, graves, ils échangent des paroles futiles lorsque, soudain Délice s’approche d’Eloi de Risquetout avance sa coupe qu’elle fait aller autour d’elle les yeux brillants, part d’un fou-rire. Surpris chacun reste figé la coupe dans la main, Délice de son autre bras tente de s’excuser, un fou-rire qui provoque une hilarité générale, toutes les coupes vers Délice, accompagnées de rires en cascades, rires pleins d’allégresse.
Trémolo avec son accordéon assis dans un coin de la piste joue, sur la piste deux couples. Miss Baguette pose son violon. – je meurs d’aller danser monsieur Wladimir. Dans un salue profond il accompagne miss Baguette sur la piste où magistralement il l’entraine dans une valse lente. Eloi avec Délice danse.
Fraise et Reinette en profitent pour se faire des confidences. La danse terminée ils retrouvent leur place autour de la table. Primate a installé plusieurs plateaux de fruits de mer. Le comte range son petit calepin où il a pris des notes ;
Sans nul doute ils sont heureux ensemble autour de la table.
Le repas terminé Le Comte de Tourne se lève prend la parole.
- Nous avons l’immense honneur d’être entourés d’artistes qui font la preuve chaque jour de leur talent : monsieur Eberlué peintre que je salue, monsieur Bredouille chercheur, messieurs Siget, Rasemotte qu’il salue. Tous sont suspendus à l’écoute du comte, le comte en s’excusant se dirige vers la piste sa coupe dans la main sa canne dans l’autre, boit la dernière gorgée se tourne vers Primate qui en deux enjambées vient lui retirer.
- Vous vous demandiez n’est-ce-pas ! Que va-t-il faire ? Vous étiez prêts à écouter un discours mes amis et je vous comprends, Je vais vous montrer un tour avec ma canne que je suis seul à faire, aussitôt dit il envoie sa canne en l’air dans tous les sens qu’il rattrape la fait tourbillonner d’une main à l’autre. Il va chercher sa besace d’où il sort plusieurs boules salue et, tout naturellement avec une facilité déconcertante les lance en l’air dans un rythme endiablé. Tout le monde applaudit entoure la piste émerveillé. Il reprend sa place sous les applaudissements ; passe son carnet qui va de main en main où chacun écrit son commentaire. Chacun avec son Smartphone fixe ce moment exceptionnel ;
Madame Irène assise près de Risquetout discoure aimablement, s’approche très près pour se faire entendre ; le comte écoute fasciné les discours enflammés de Wladimir ; Trèmolo cherche sa musique.
Volubiles, les artistes savourent les pâtisseries, sans oublier le champagne. Délice, Fraise, Reinette se font leurs confidences dans de grands éclats de rire. La musique douce augmente lance un appel à la danse.
Cyprien observe tout autour, satisfait il fait ajouter quelques tables, la salle est comble, fait des signes à Primate qui se fraie avec agilité un passage autour des tables, lui dit quelques mots repart. Cyprien va voir le comte lui chuchote quelques mots à l’oreille, le comte incline la tête. Wladimir entraine Reinette dans une danse magistrale.
Le comte va s’asseoir près de Fraise montre ses regrets en tapotant sa canne, puis la félicite sur le bel avenir qui l’attend.
- J’espère aller à votre prochain concert ma chère, vous connaitre me fait goûter … non, savourer la musique. J’ai une émotion plus grande lorsque vous jouez, et, là, je me répète, j’ai le grand bonheur de connaitre une artiste de la harpe, de plus, votre finesse accompagne divinement bien cet instrument, ce bel instrument me pousse au respect par sa noble forme, harmonieuse, j’ai essayé d’en jouer, j’ai sorti quelques sons avec difficulté, j’ai renoncé.
- Pourtant comte vous êtes champion dans la manipulation de votre canne, je serais incapable d’en faire autant.
- Voyez-vous il y a un courant entre ma canne et moi, nous nous supportons, nous, nous comprenons, c’est une relation d’amour !
- Si je peux… !
- Vous pouvez chère amie.
- Oui, si je peux me permettre …
- Faites, faites ma chère. Allez !
- Voilà, je suis très inquiète, c’est au sujet de Délice ; elle prévoit d’aller en Russie ! Aller chercher le prince Sergey. Elle me dit qu'elle passe des nuits à étudier la carte. Je vous dévoile aussi afin que vous la protégiez le jour venu qu’elle apprend le russe, elle arrive à faire des phrases et même Wladimir l’entraîne, ce qui nous occasionne des parties de rire. D’après Wladimir elle a un bon accent et toujours d’après Wladimir elle doit continuer.
Très sérieusement son but est de partir en Russie pour aller voir le prince. Soutenue par Wladimir qui clame qu’aucune barrière ne doit arrêter un amour, et qui l’encourage à franchir toutes les barrières, c’est comme ça qu’il lui dit comte. Le mieux, il s’offre de l’accompagner, alors il me regarde pathétiquement droit dans les yeux, et il me dit, je ne pourrais jamais partir sans toi ma Fraise et, dans une déclamation qui m’effondre ne cesse de se mettre à genoux clamant désespéré, l’Amour, l’Amour ma Fraise adorée, les yeux renversés il dit, viens Fraise avec nous, je ne peux pas partir sans toi ! Ma merveilleuse ! Ma magnifique ! Fraise ! Alors comte je commence à apprendre le russe.
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