18/10/2011
Agathe se lève, revient.
- J’ai mon frigidaire bien garni, nous pourrions demander à Saumenier de venir ce soir, s’il est libre bien sûr, ce sera le prélude à notre sortie demain. Je vais l’inviter à notre repas du soir. Eloi vous plairait-il d’avoir la compagnie de monsieur Saumenier ?
- Je suis curieux de connaître ce monsieur.
Agathe toute réjouie attrape son portable et dans quelques mots bien choisis invite monsieur Saumenier, son visage réjoui ils connaissent la réponse
- Il vient.
C’est l’occasion de le sortir de sa solitude, le pauvre homme est veuf sans enfants ! Son visage prend une teinte tragique, ses yeux affectueux regardent sa famille assemblée qui est harmonie.
Elle regarde Marguerite, Eloi, remercie le Seigneur d’avoir un gendre de cette valeur, de beaux petits enfants, tant d’amour autour d’elle, assise près de Joseph elle lui prend la main, seul Candide suçote son doigt, le bruit d’ailes d’un rouge gorge, un instant loin des soucis.
- Je vais voir David. Eloi va lever la punition de David.
- Où en est-tu ?
David se plaint de son poigné douloureux, d’un mal de tête.
- Trente Papa !
- Tu arrêtes, viens nous rejoindre.
David lance un regard à son frère qui promet de belles ripostes. Candide prend son ballon le lance comme il peut David l’attrape joue avec ses pieds le manœuvre l’envoie le rattrape. Candide cherche à imiter son frère.
Eloi tente vainement de chasser l’image de Délice plus charnelle plus attirante si étrangement autre du tableau familial si douloureusement présente dans son cœur. Il a de la peine à retenir le mot qui tourmente sa vie et en ce moment contracte sa gorge tant il le fait souffrir, je vous aime Délice, je vous aime il peine à ne pas le laisser s’échapper, fébrile il prend une cigarette va la fumer plus loin, Joseph le rejoint avec sa pipe.
- Ah ! Eloi nous avons des plaisirs communs ceux là sont bien personnels avec eux nos pensées s’éclaircissent, s’enrichissent nous pouvons raisonner sainement, s’échapper des petites tracasseries dont nos femmes sont victimes, reconnaissons toutefois que nous approuvons leur sagesse. Voyez-vous avec Agathe je m’ennuie : elle est brave certes elle fait de bons petits plats, c’est très appréciable je reconnais, c’est un complément à nos désirs plus oserais-je dire, plus nobles, nos exigences sont plus enrichissantes ; des inventions, des nouvelles technologies. Ma pipe m’éloigne de la monotonie des jours qui se succèdent toujours pareils : ne trouvez-vous pas ? J’ai ma pipe avec Agathe, quelques amis qui passent le temps sans plus. Vous voyez Eloi, sans passion ! Avez vous une passion Eloi ? Vous paraissez sombre : sans passion on effleure la vie. Vous avez une passion ? Une passion refoulée vous torture à vie, vous mine au pire elle peut vous tuer.
J’aimerais vous raconter ce que j’ai connu dans ma jeunesse je sens que vous serez compréhensif, entre homme on s’apprécie ; Eloi s’étouffe d’un geste fait comprendre qu’il ne peut l’entendre, Joseph envoie des tapes sur son dos appelle au secours Marguerite et Agathe alertées par les appels de Joseph arrivent un verre d’eau dans les mains, affolées lui ingurgitent quelques gouttes dans le gosier Eloi retrouve sa respiration qui s’était bloquée.
Marguerite lui frotte la poitrine Agathe tapote ses mains Joseph envoie de solides tapes sur son dos.
- C’est bon merci ça va mieux un insecte était rentré dans ma gorge, merci à vous tous, j’ai cru partir !
- Vous nous avez fait une grosse frayeur moi, je me souviens avoir cru vivre ma fin, j’étais à la piscine je m’étouffais, je suis là avec vous ! Dieu merci.
Marguerite prend amoureusement le bras d’Eloi, Joseph gratte sa gorge tapote sa pipe, ils regardent Candide savourent en silence le bonheur d’être ensemble.
Sur le chemin monsieur Saumenier tout fier de l’importance de son état, habillé de son plus beau costume entame son deuxième kilomètre silhouette maigre musclée il va faire trois kilomètres pour aller chez joseph et Agathe. Sa route est parsemée de fleurs, des souvenirs lorsqu’il était guide ; il connaît tous les méandres toutes les places, les rues, leurs histoires, il sait, mais la peur de laisser échapper un détail, en marchant il révise l’histoire de Beaugency..
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