29/11/2011
- Madame si j’ai commis quelques erreurs je ferai tout pour m’améliorer. Je suis amoureuse de Pietro, ici je l’attends. Mon cœur bat pour lui ! Madame ! Mon cœur est si malheureux, si triste ! Comment l’oublier ? Il c’est infiltré dans mes veines un venin qui empoisonne mon âme et, lorsque je le vois : rarement ! Mon cœur est plein d’amour, et vous dire : lorsqu’il est avec moi ses yeux envoient des flammes qui brûlent mon corps ! Comment vais-je m’en sortir Mon Dieu !
Madame Irène Durento effleure les mains de Délice pousse un soupir de compassion gênée par sa beauté souveraine.
- Oubliez le. C’est un rabatteur de filles, pieds et poings liés avec sa femme, ses enfants, son père Robertini le parrain, ils se serrent les coudes tous ensembles, c’est leur ultime recours pour vivre.
- Vous me chagrinez tante.
- Laissez moi vous dire : je vois un avenir brillant Délice, parée comme une déesse où votre éclat fera pâlir vos diamants, je vois des habits de princesse où vous aurez l’éclat du soleil où ces messieurs chuchoteront des mots doux des mots qu’ils devront retrouver et aussi Délice l’étrangeté d’une vie hors du commun : vous laisser vivre, vous laisser admirer, passer dans les salons renommés de Paris comme une reine, souveraine, les mots seront inutiles.
Ce confort là vous l’aurez si vous voulez.
- Ah ! Tante que me dites vous là ! Vous êtes cruelle, ne me faites pas rêver vous me racontez un conte de fée, vous m’attristez davantage ! Quelle pensée vous envoie me torturer ainsi ! Ma vie est si lamentable. Je dois subir les histoires des messieurs, les bizarreries de monsieur de Risquetou, pourtant monsieur Eloi tente de me faire retrouver un peu de dignité d’estime pour la pauvre fille que je suis.
Madame Irène de plus en plus compatissante
- Nous allons boire un thé ?
- Oui tante.
Madame Irène tape dans ses mains : c’est le signal que connais bien Reinette.
Reinette a enfilé rapidement sa robe que dévoilent des formes juvéniles.
- Vous avez de belles années devant vous, ne les gâchées pas ici, vous vous enivrez de tous les parfums, dans cet endroit les objets les formes ainsi que les couleurs ont été savamment étudiés pour anéantir toute volonté.
Lorsque les messieurs franchissent la porte toutes leurs envies refoulées prennent leur plein épanouissement.
- Madame Irène, voilà des mois que je vois dans le harem votre pensionnaire mademoiselle Délice et d’après ma longue observation sans faillir à mes exigences je pense que mademoiselle Délice n’aura pas l’outrecuidance de profiter de mes infirmités. Je ne la crois pas vénale, ma patience est sans limite lorsque je désire quelque chose. Je tiens à la rencontrer dans le harem, Reinette recevra vos ordres elle aidera à me remarquer.
- Bien monsieur de Tourne de la Tournière croyez en mon désir le plus grand de vous contenter monsieur de Tourne de la Tournière.
- Je ne doute pas de vos compétences chère madame, vous avez la finesse, le tact, la manière qui convient à votre maison de grande classe. Vos clients atteints de pulsions dévastatrices, de vices multiples sont rassasiés dès qu’ils entrent dans cette maison aux mille senteurs. Je vous félicite, et vous remercie de votre agrément.
Plusieurs pensées se bousculent dans sa tête, une bonne, bonne, très bonne affaire, juteuse, madame Irène hésite à trouver la forme qu’il faut donner aux mots pour aboutir à cet événement. Elles échangent quelques mots, Délice se confond en excuses d’être si maladroite de ne pas satisfaire au bien fondé de la maison.
- Vous n’aurez rien à donner en échange seulement vous laisser admirer. Aux yeux de la société vous serez Madame de Tourne de la Tournière, vos amis pourrons vous rendre visite, n’imaginez pas faire venir Pietro, c’est le meilleur qui peut vous arriver ! Vous aurez un maître d’hôtel, des domestiques : c’est le style de la maison. Vous partagerez avec Monsieur son rêve. Chacun aura son indépendance sans en abuser bien évidemment, imaginez votre nouvelle histoire Délice !
- Mais pourquoi ? Madame.
- Parce que vous avez eu le bonheur immense d’avoir été remarquée par l’homme le plus riche de Paris.
- Je le connais ?
- Vous l’avez vu dans le harem : essayez de voir parmi les habitués,quel est l’homme qui veut faire votre bonheur qui peut vous offrir une vie fabuleuse que nul n’ose espérer et pourtant elle s’offre à vous Délice.
- Madame ce monsieur tordu ! Vous m’imaginez avec cet homme !
- Je ne peux vous imaginer ici.
- Vous me le présenterez, vous avivez ma curiosité. Il se distrait dans les harems ?
- Il étudie les mœurs des harems. Il vous convoite depuis longtemps. Délice Avec lui vous aurez un amour platonique, il est sans émotion de ce coté là. Je ne pense pas que le problème soit là. Si vous avez une attirance par exemple monsieur de Risquetou vous êtes libre, vos galants vous pourrez les honorer dans une aile à part, Si l’honorabilité du sieur est bonne vous pourrez l’inviter à partager votre repas, le couple de Risquetou par exemple.
Monsieur de Tourne de la Tournière a un savoir immense. Lors des fêtes tous les salons chics connaissent ce monsieur pour son esprit sa perspicacité à voir les complexités des endroits où il est Partout il est invité et chacun se réjouit de son esprit caustique de sa perspicacité.
C’est dans ces endroits compassés où l’on se salue avec un discret sourire où l’on fait semblant de s’étonner de se comprendre où l’on cherche la fourberie de chacun cachée aux travers de phrases bien dites comme : Mais bien entendu cher ami : Madame votre beauté me touche : j’ai oui dire que Monsieur de …a acheté un duplex place des Vosges : A oui je me félicite d’avoir fait sa connaissance, il est très bien. Oui j’ai entendu dire quel malheur ! Pauvre Madame de …!
Ils font semblant de savoir Délice, d’apprendre, d’être enchanté, d’approuver d’un air entendu et, dans les salons ils traînent leur ennui. Monsieur de Tourne de la Tournière grâce aux titres de noblesse à sa fortune inestimable a pris place dans les grandes familles de Paris, son esprit caustique affole les épouses de ces messieurs, elles en raffolent que de jalousies vous allez susciter !
- Madame, Madame où m’envoyez vous ! Je suis une fille toute simple ! Sans bagages ! Quelle épreuve pour moi ! Imaginez les moqueries de ces dames au grand nom ! Toutes leurs perfidies, leurs moqueries !
- Votre beauté Délice éclaboussera tous les ragots.
- Ah ! Mon Dieu ! Mon Dieu !
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