06/06/2013
Le comte cherche Délice, Délice cherche Kikou.
Avec des clignements d’yeux fouineurs, frappe avec sa canne, il entrevoie une
jambe, puis le chat qui passe à toute
allure. Délice rampe sur le sol à la manière d’un félin ce qui fait onduler son
corps, le comte admire, immobile il regarde. Le chat narquois attend planté sur
son derrière, Délice plonge pour l’attraper, il file entre ses mains, dépitée
elle est au bord des larmes
- Oh ! Elle m’échappe ! Elle
m’échappe !
-
Voyons, voyons, c’est un chat ! Et ma chère un chat qui vous mène par le
bout du nez, regardez dans l’état où vous la mettez !
- La
mettez !
- Mais
oui !
- Je
crains qu’elle ne veuille de moi
– Je ne peux croire ma chère amie.
Délice fond en larmes, le prince ne m’aime
pas ! Ne m’aime pas ! Monsieur,
Seigneur qu’est-ce que je vais devenir ! Moi qui l’aime tant
- Je paris que vous aurez un message du prince bientôt et puis si notre
petite Kikou est un peu trop turbulente, entrez dans son jeux et je vais vous
dire : c’est mon chat, Kikou ! Kikou ! Kikou ! Il lance sa
canne en l’air la fait voltigé devant Kikou, qui écarquille les yeux a l’air de
s’amuser en inclinant sa tête à droite et à gauche des yeux interrogatifs.
Délice regarde émerveillée.
-
C’est un bon exercice, je vous apprendrai.
-
Monsieur vous, vous amusez de moi !
- Voyez comme il est attentif à tout. Nous
avons beaucoup à apprendre du prince
quel genre d’homme il est ? D’après quelques amis qui le côtoient régulièrement il serait du
genre expéditif, arrogant, un gagnant dans tout ce qu’il entreprend. Sur ses
relations amoureuses, je ne sais rien, à part cette triste affaire, une belle
jeune fille aurait tenté vainement de gagner son cœur pendant des mois, des
mois, des mois, soyez patiente
- Des
mois comte !
- Patience Délice!
- De la patience ! Elle (m’habite depuis
si longtemps !)
Le comte s’amuse avec sa canne qu’il tape
doucement sur le sol, Kikou apparait curieuse, s’approche, tourne en rond,
attrape par petits bonds saccadés des souris imaginaires puis galope vers
Délice. Délice sent la chaleur de son petit corps. En signe d’adieux le comte lance
sa canne puis la tape, la relance et ainsi de suite. Chacun part de son côté,
Kikou dans les bras de Délice.
Délice
exprime ses regrets de ne pas passer sa soirée ensemble, puis elle part dans
son appartement, la pièce qui lui sert de repos d’une journée fatigante, là
elle se repose après avoir joué pendant des heures de la harpe. Rien ne peut
arrêter son désir de plaire au comte d’être admirée, reconnue par lui, tous ses
efforts vont vers ses appréciations : la danse, la peinture et surtout la
belle langue française où en travaillant beaucoup elle a les félicitations du
comte. Elle sera admirée, sera sa fierté. Etendue sur son lit elle pense au
prince, elle lit le message
trente ! Quarante fois ! Kikou s’est vautrée au creux de son aisselle
dort. Effrayée à la pensée de voir le prince.
Envahie d’angoisses elle imagine les pires obstacles, cherche les mots, elle n’y arrive pas !
Tourmentée elle se lève téléphone à Fraise – Fraise je peux venir ?- Je
t’attends Délice. - J’arrive.
Sa toilette est rapide, elle prend ses clefs,
laisse la porte entrouverte, « la litière est dans le palier »
allègre à la pensée de voir Fraise elle s’engouffre à l’intérieur du Métro où
elle trouve une place assise quelques personnes lisent plusieurs font aller
leur portable. C’est dans cet endroit où Délice oublie ses ennuis. Cinq cents mètres
à faire à pieds, elle aime être seule, le comte la taquine quelque fois.
- Avez-vous une idée ma chère où vos désirs
omniprésents seraient exaucés ?
-
Omniprésents monsieur ?
- Mais
oui ma chère ! Il faut aller dans nulle part ! Nulle- part !
Nulle- part Délice !
-
Nulle- part ?
- Je
suis grinçant ces jours-ci, n’y prenez garde, allez Délice, mes hommages à
Fraise.
Elle fait les quatre chiffres du code prend
l’ascenseur, Fraise l’attend sur le palier, la prend par le bras pour entrer.
Fraise influencée par Wladimir invite ses
amies avec une petite collation sur la table
au centre de la salle à manger, aussitôt un contacte s’installe une chaleur humaine
donne envie de parler de se confier, la table ornée avec le talent de Fraise
qui a mis de petits gâteaux aux jolies couleurs qui sont forts appétissants.
L’accueil généreux de Fraise donne envie d’échanger ses pensées.
- Tu
te mets à l’aise, je m’absente une seconde, j’ai quelque chose sur le feu.
Tout lui est familier les fauteuils au nombre
de deux le canapé pour deux, elle parcourt la pièce arrête son regard sur
chaque objet, caresse la harpe puis s’approche des photos posées sur une table
en acajou, Fraise s’approche, là, tu vois ce sont mes parents, tu reconnais
Irène, là, les parents de Wladimir.
- Viens t’asseoir. Tu as des nouvelles du prince ?
Délice pousse un soupir, elle regarde son
portable : un autre message est annoncé,
- C’est
le prince ! Fraise. Fébrilement le lit, il parle à Kikou Fraise, c’est
toujours Kikou, toujours Kikou, j’aimerais tant qu’il parle à moi ! On dirait
qu’il me met de côté ! Fraise, tu crois !
- Non !
Non ! ne te mets pas cette idée en tête : en fait il ne cesse de
penser à toi et avec Kikou il a saisi l’occasion de te montrer qu’il pense à
toi. Moi je crois qu’il est timide, c’est ça, c’est un grand timide oui, un
grand timide.
Délice est désemparée aucune aide, aucune
expérience qui pourrait l’aider, elle ne croit pas en la timidité du prince,
leur contacte fut émotionnel, ils étaient ensemble seuls, elle se souvient du
comte qui raclait sa gorge et tapait sa canne, se souvient des efforts qu’elle dut
faire pour sortir de son émotion.
- Fraise,
j’étais ailleurs pardonne moi, nous en étions où ? Je suis très troublée,
perturbée, je cherche quels mots je dois dire, je crains de rester muette, de
paraître bête, quelle contenance je dois prendre Fraise ? Aide –moi !
- Tu
as tant de difficultés d’ordres mentales
il m’est impossible de t’aider ? Je
crois que tu pourrais lui jouer ton air préféré avec ta harpe, à ta place c’est
ce que je ferais, voilà ! Tu l’accueilleras avec ta harpe !
- Je
suivrai ton conseil.
- Viens, on va s’asseoir autour de la table
les yeux brillants elles avalent les petits gâteaux.
-
C’est un régal, Wladimir vient ?
- Il
va arriver.
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